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Dictionnaire Biblique de Top Bible

ISRAËL (Histoire et Religion 8.)

7.

L'Exil à Babylone.

Plaçons-nous maintenant en face d'un fait extraordinaire : c'est qu'en dépit de la complète rupture apparente de la vie nationale, la religion survit et se prépare à sa destinée mondiale. Pour le comprendre en quelque mesure, il nous faut envisager ce qu'il advint du peuple et comment l'esprit religieux survécut en lui. Il est visible qu'Israël était le propagateur d'une idée, le messager d'une grande vérité que nous ne voudrions pas voir disparaître, mais dont le monde d'alors ne pouvait saisir la portée. Avant d'étudier la période de l'exil et ses conséquences, il nous faut apprécier l'oeuvre de trois maîtres éminents : Jérémie, Ézéchiel et un prophète anonyme, « le second Ésaïe » (voir art. à ces divers noms).

Jérémie remplit sa mission durant la période fatale qui précéda l'exil. L'homme disparaît dans l'ombre, mais son oeuvre demeure et commence à porter des fruits. Le livre qui est appelé de son nom, bien qu'il soit mal ordonné, nous offre bien des récits frappants de sa vie ardente et tourmentée et de nombreux exemples de son style de prédicateur. Le livre se compose des discours du prophète, de notes biographiques de son secrétaire Baruc et d'appendices ajoutés par des compilateurs et des commentateurs. L'opinion extrême que la contribution authentique de Jérémie est tout entière sous forme poétique ne s'appuie pas sur des preuves, mais il est vrai que c'est surtout dans ces poèmes vivants, palpitants d'émotion, que nous sentons battre le coeur de l'homme (Jer 4:10 8:18,22). Il naquit à Anathoth, petite ville du pays de Benjamin, proche de Jérusalem, d'une famille sacerdotale mais qui ne paraît pas en relations avec le clergé de Jérusalem. Il semble avoir eu des rapports avec la maison de Joseph : noter son allusion à Silo et au deuil de Rachel (Jer 31:15-20). De bonne heure il dénonce la perversion du culte divin et de la conduite privée. Nul doute qu'il sympathisât avec l'esprit du mouvement « deutéronomique », mais il est difficile de savoir jusqu'à quel point il y a collaboré. (Comp. Jer 32:11 44:10,23 avec De 4:45 6:17,20, etc. ; Jer 3:1,8 avec De 24:1 et suivants ; Jer 34:8 et suivant avec De 15:12 et suivant ; Jer 28:9 avec De 18:21 et suivant, etc. ; Jer 4 et Jer 5 avec (De 10:16) et De 28:49,53). Jérémie fut l'un des premiers à signaler le danger de la routine et du légalisme. Pour lui la droiture avait plus de valeur que l'observation de la loi écrite (Jer 8:8). Destiné, semblait-il, à une carrière paisible au sein d'un foyer heureux, il fut sans cesse en lutte avec son Dieu, avec lui-même, avec le monde. La violence de ses sentiments s'exprime avec une passion farouche dans le passage où il maudit le jour où il est né, condamné à souffrir sans espoir (Jer 20:14-18, cf. Job 3:3). On a induit de passages tels que Jer 9:1 et suivants que Jérémie était un faible, se lamentant et pleurant sans cesse sur sa triste destinée. Cette appréciation est injuste. Seul un homme fort pouvait rester debout et résister durant ces longues années d'épreuves. Il souffrit réellement avec et pour ses compatriotes.

Accusé de manquer de patriotisme, il était plus sensible à l'intérêt véritable de sa patrie que ceux qui criaient : « Paix, paix ! » alors qu'il n'y avait pas de paix. Sa prédication, comme celle de ses précurseurs, dénonce la religion hypocrite et les injustices sociales. Ses tendres instances, ses appels ardents rappellent ceux d'Osée (Jer 3:22 4:1). Mais il nous faut chercher ce qui fut spécial à Jérémie et marqua chez lui un progrès.

On peut, en un sens, parler d'Ésaïe comme d'un théologien parce que tout son enseignement religieux et social rayonne d'un foyer central : Jéhovah reconnu comme le Seigneur et le Maître de la vie entière. D'après la même méthode nous pouvons appeler Jérémie un psychologue, étant donnée la façon dont il a sondé les profondeurs de sa propre âme. Bien différent du cri joyeux d'Ésaïe : « Me voici, envoie-moi ! » est le combat que, brisé par la contrainte divine, il livre avec Dieu. La Parole de l'Éternel était en lui « comme un feu brûlant qui consumait ses os » (Jer 20:9). Nous ne pouvons nous attarder au caractère littéraire de son oeuvre. Loin d'être vague, son style est réaliste par la faculté qu'il possède de présenter des images en quelques traits frappants sous une forme condensée.

Quand la nation fut sur le point de disparaître, la création de libres associations nécessita un essor de l'individualisme ; mais il ne pouvait pas naître de façon artificielle, il devait se manifester par une expérience religieuse personnelle plus profonde. En Jérémie nous voyons le conflit de l'âme avec son Dieu ; telle de ses détresses fait penser à la lutte de Job. La prière personnelle est comme une préparation à la prière plus spirituelle des Psaumes. Il n'a pas élaboré un système cohérent de sa pensée. À la lueur des éclairs de son génie, nous voyons surgir des affirmations telles que la perversité du coeur humain (Jer 17:8, cf. Ge 8:21), la folie de celui qui sans cesse recommence à pécher, auquel fait honte l'exemple même des oiseaux (Jer 8:4,7), l'esclavage de l'homme dominé par une habitude coupable : « Le noir Éthiopien peut-il changer sa peau ? » (Jer 13:23). Les hommes qui méditaient les paroles de Jérémie devaient être amenés à une conception plus profonde de la religion : spirituelle avant tout et non dépendante essentiellement de questions politiques et de cérémonies.

Le rôle du prophète Ézéchiel, qui fut emmené à Babylone en 597, a ceci de particulier qu'il exerça son ministère loin de sa patrie. Il vécut parmi les exilés, et le message qu'il leur apportait prédisait le sort d'Israël. Il appartenait à une famille aristocratique et sacerdotale et fut probablement, dans sa jeunesse, affecté au service du temple. Cinq ans après son arrivée à Babylone, il fut appelé à prophétiser contre « la nation rebelle ». Il ne cessa pas cependant d'être prêtre, bien qu'il n'eût pas l'occasion d'exercer la prêtrise. Il paraît à un tournant de l'histoire des Juifs entre les messagers de la justice et les dispensateurs de la consolation. Il s'intéressa, à n'en pas douter, à la réforme deutéronomique. Les passages suivants semblent prouver l'influence exercée sur lui par Jérémie : Jer 15:16 et Eze 3:3, Jer 6:17 et Eze 3:17, Jer 4:9 et Eze 7:27 Jer 15:1 et Eze 14:14, Jer 5:1 et Eze 22:30. Ézéchiel est probablement le principal auteur du livre qui porte son nom et qui est l'un des plus longs recueils prophétiques. On était à une époque littéraire. « Ce rouleau » (ce livre) est mentionné dans le récit de sa vocation (Eze 3:1). Il avait des loisirs lui permettant de se consacrer au ministère par la plume. A défaut de détails précis, nous savons qu'au moment où l'élite de la nation juive fut privée d'autres moyens d'instruction et d'édification, l'activité littéraire se développa. Ézéchiel sert de lien entre l'ancien hébraïsme et le nouveau judaïsme. Le fait qu'il ait été appelé « le père » à la fois du judaïsme et de la science eschatologique, montre bien son importance en cette période de transition. Son activité porta des fruits dans les générations qui lui succédèrent immédiatement.

On peut établir dans le ministère d'Ézéchiel quelques divisions ou étapes :

Avant la destruction de Jérusalem : le prophète prononce d'amers reproches ; l'histoire, à ses yeux, n'est qu'une longue apostasie ; il affirme que la catastrophe finale est inévitable et sera totale (Eze 1-24).

Suivent en un style admirable une série de prophéties contre les peuples païens ; ils seront jugés et châtiés afin que le rétablissement futur d'Israël trouve le terrain libre (Eze 25-32).

Quelques-uns des plus beaux passages des chapitres suivants décrivent les bénédictions à venir lorsque « cette terre désolée sera devenue comme le jardin d'Éden » (Eze 33-39).

Il énumère enfin les nouveaux éléments de la loi sacerdotale et présente un tableau un peu factice du temple, celui-ci occupant le centre du pays et les différentes tribus groupées symétriquement au nord et au sud du sanctuaire (Eze 40-48).

Ézéchiel est un prédicateur puissant du jugement d'abord, de la miséricorde ensuite ; il abonde en gestes et en comparaisons symboliques. Il avait la conviction qu'une ruine complète devait précéder la création nouvelle. Il peut promettre à la nation qu'alors elle ressuscitera (vision des ossements desséchés, Eze 37), qu'un esprit et un coeur nouveaux seront donnés au peuple (Eze 36:26). Il prêche la responsabilité individuelle : chaque homme doit souffrir pour son propre péché et recevoir la récompense de sa propre vertu (Eze 18). Hardiment, sans détours, il expose sa manière de voir. Il se place, lui, prophète, en face de chacun de ses auditeurs, assumant ainsi le rôle de « sentinelle » (Eze 33:7-9) - Pour sauver l'Église, après le naufrage terrible de la nation, il fallait plus que de violents reproches et d'effrayantes peintures d'un châtiment à venir ; il fallait tenter un effort pour rassembler « le faible reste » et remplir d'espérance ceux qui étaient destinés à conserver vivant l'idéal spirituel. Le prophète doit être un « veilleur » qui avertit les exilés, en tant qu'individus, du danger qu'ils courent de perdre leur héritage dans le royaume de Jéhovah. A la fois théologien et poète, Ézéchiel, d'après une théorie qui lui est propre, représente Jéhovah comme un souverain absolu qui se révèle « pour l'honneur de son nom ». Sa théologie, sans doute, est un peu rude et autoritaire, mais nous devons admettre qu'au milieu de l'écroulement général, l'idée de la puissance prodigieuse et des desseins immuables de Dieu était la source suprême de l'inspiration. Un homme tel qu'Ézéchiel, possédant de fortes convictions, une fermeté inébranlable, une foi que rien ne faisait faiblir et des dons oratoires, devait laisser sur sa génération et sur celles qui la suivirent une empreinte ineffaçable (Eze 33:32 et suivant).

Voici maintenant une autre personnalité éminente de cette époque. On ignore son nom (on l'appelle généralement le second Ésaïe), et l'on ne sait au juste où se place sa carrière, mais son message miséricordieux demeure, parole de consolation et d'espérance qui traverse les âges (Esa 40 à Esa 55) - L'accent a complètement changé, les menaces terribles d'autrefois ont disparu, le prophète a entendu l'appel : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » (Esa 40:1). La situation est claire : Jérusalem est en ruines, elle doit être rétablie et rebâtie. Le rôle historique et religieux de l'auteur est déterminé par les événements contemporains, les qualités particulières de son style et son monothéisme avancé. Cette partie d'Ésaïe (Esa 40 à Esa 55), qui commence par exalter la Parole de Dieu (Esa 40:8) et se termine de même (Esa 55:11), peut porter le nom de livre à cause de l'unité spirituelle qui relie ces chapitres entre eux. Ce n'est pas un exposé logique, mais une série de poèmes entremêlés de courtes poésies lyriques et composés sur deux thèmes principaux : Israël, le serviteur de Jéhovah, et Sion, l'épouse de Jéhovah. Que le premier thème appartienne ou non au recueil original, il est en harmonie avec l'enseignement général qui se dégage de l'ensemble et nous transporte sur les sommets les plus élevés de la révélation de l'A. T, (voir Évangile). Cette prophétie est pleine de voix ; nous les entendons gémir ou chanter, nous saisissons l'avertissement qu'elles adressent à la conscience, nous écoutons leur tendre et apaisant appel au coeur attristé (Esa 40:2). Ces voix sont aussi des échos, des reflets du cri des païens en détresse (Esa 41:6), ou des murmures des Israélites dans leur désespoir (Esa 40:27). Mais la voix qui domine est celle des prophètes et des hérauts annonçant le message de paix et d'espérance de la part du Dieu rédempteur (Esa 52:1). Comment une nation abattue et dispersée sera-t-elle sauvée du désespoir et consolée ? La réponse nous est donnée, dans Esa 40, par une affirmation puissante de la grandeur de Dieu. Ce réconfort n'est pas fait seulement de paroles musicales et joyeuses, il renferme une force : la situation présente est liée aux plans éternels de Dieu. Merveilleusement approprié à ces desseins, le grand manifeste du ch. 40 proclame que le Dieu d'Israël est le créateur du monde, le guide de son histoire, le maître de toutes les formes variées de la vie. Les Babyloniens pouvaient, même alors, adorer les étoiles, mais que sont-elles, sinon les créatures de Jéhovah qui vont et viennent à son appel ? (Esa 40:26) L'homme ne peut rien par lui-même, le secours doit venir de Dieu, nul sacrifice n'est suffisant (Esa 40:16). Il n'a pas besoin d'holocaustes ; le pardon, la rédemption sont offerts gratuitement. L'initiative vient tout entière de Dieu. Il s'abaisse pour relever ceux qui sont tombés et leur communique de nouvelles forces. Mais cette élection divine n'est pas seulement un privilège, elle implique une responsabilité. Israël doit être la lumière qui éclairera les nations. Que les poèmes du « Serviteur de l'Éternel » soient interprétés à un point de vue individuel ou à un point de vue collectif, ils élèvent à un plan supérieur l'idée de substitution en montrant que ses souffrances ne doivent pas être considérées comme un châtiment, mais revêtir le sens d'une immolation volontaire (Esa 53:3 et suivant).

Nous touchons ici aux sommets qui dominent la vie banale de chaque jour. Il nous faut redescendre dans la plaine et nous demander comment le peuple envisageait ces problèmes. Le fait que ces livres soient parvenus jusqu'à nous prouve qu'ils ont bien rempli leur mission. Désormais le devoir primordial des Juifs était de les conserver pour eux-mêmes et pour l'humanité. La complainte du Ps 137:4 : « Comment chanterions-nous les cantiques de l'Éternel sur une terre étrangère ? » exprime bien l'état de leur âme en cette période de découragement et de désorganisation. Élie signifie : comment pourrions-nous conserver notre religion et notre culte, alors que nous sommes séparés de la Terre sainte et contraints de vivre au milieu d'étrangers « impurs » ? Nous n'affirmons pas que ces pensées fussent discutées de façon aussi explicite. Les opinions divergeaient sans doute. Tous les Juifs de cette époque n'étaient pas « Sionistes » ; mais, bien que le judaïsme ne soit jamais devenu la religion universelle, ils s'en rapprochaient en apprenant qu'on peut adorer Dieu en dehors de son temple et que les sacrifices spirituels ont autant de valeur que les sacrifices matériels (Ps 50:13 51:16,19).

Sans énoncer des idées absolues, nous pouvons dire que l'exil exerça sur le peuple israélite une triple influence :

Il le rendit commerçant. Le Juif n'a pas toujours été un marchand ; il était, à l'époque la plus ancienne, un nomade et un guerrier ; puis il devint cultivateur du sol, chacun ayant pour idéal de pouvoir vivre sous sa vigne et son figuier, nul n'osant le menacer dans son bien. Lorsqu'il fut, malgré lui, poussé dans le vaste monde, le Juif fut obligé de s'adonner au commerce (voir ce mot), avec une énergie nouvelle et sur une plus vaste échelle. Depuis lors la possibilité de prendre racine dans des pays étrangers lui fut rarement offerte. En tant que commerçant il poursuivait un but utilitaire, menant une vie à part dans les grands empires où il s'était établi.

Le Juif n'était pas précisément un missionnaire ; il ne disposait d'aucune organisation pour répandre sa foi parmi les païens. L'idée missionnaire trouve une expression dans certaines prophéties. Dans Esa 2:2,4, la puissance d'attraction de la vraie religion, centralisée à Jérusalem, incline les nations à apprendre les leçons de la justice et de la paix. Et, dans Esa 42:1-4, l'éducateur débonnaire, animé de l'Esprit divin, doit « établir la justice sur la terre, et les îles mettront leur confiance en sa loi ». Il fallut attendre la religion chrétienne pour voir cette prophétie s'accomplir. Dans les pays étrangers le peuple juif dut adopter des formes simples de culte, de louanges, de prière et d'étude de l'Écriture sainte auxquelles s'adaptèrent les générations suivantes. Les communautés juives dispersées pouvaient être méprisées par ceux au milieu desquels elles vivaient, elles n'en gardaient pas moins la conviction de leur supériorité. Les Juifs se réjouissaient à la pensée qu'ils étaient seuls à posséder les « oracles de Dieu », et, à l'heure même où ils revendiquaient le monopole de si grands trésors, ils frayaient inconsciemment la voie à un nouveau mouvement missionnaire (Ac 12:24).

Le Juif, au point de vue littéraire, avait, avant la captivité de Babylone, des livres et des scribes ; mais après cet événement mémorable, ces éléments littéraires jouèrent un rôle plus considérable dans la vie et la religion du peuple. Les Juifs qui revinrent dans leur ancienne patrie avaient appris à apprécier davantage le livre. La production littéraire avait été jusque-là lente et progressive ; la formation d'un « canon » ou recueil des livres « sacrés » reçut alors une impulsion nouvelle. La religion dont le livre est le centre tend à devenir rigide et formaliste, mais sur un plan intellectuel et spirituel plus élevé qu'une simple routine rituelle. Les Juifs, au cours des générations suivantes, travaillèrent laborieusement à réunir les fragments épars de la littérature sacrée et luttèrent avec l'énergie du désespoir pour les préserver de la destruction, accomplissant ainsi une oeuvre plus grande qu'ils ne le soupçonnaient et se faisant les serviteurs de Dieu et des hommes.

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      Genèse 8

      21 L'Eternel perçut une odeur agréable et se dit en lui-même : « Je ne maudirai plus la terre à cause de l'homme, car l’orientation du cœur de l'homme est mauvaise dès sa jeunesse, et je ne frapperai plus tous les êtres vivants comme je l'ai fait.

      Job 3

      3 « Qu’ils disparaissent, le jour où je suis né et la nuit qui a dit : ‘Un garçon vigoureux a été conçu !’

      Psaumes 50

      13 Est-ce que je mange la viande des taureaux ? Est-ce que je bois le sang des boucs ?

      Psaumes 51

      16 O Dieu, Dieu de mon salut, délivre-moi du sang versé, et ma langue célébrera ta justice.
      19 Les sacrifices agréables à Dieu, c’est un esprit brisé. O Dieu, tu ne dédaignes pas un cœur brisé et humilié.

      Psaumes 137

      4 Comment chanterions-nous les chants de l’Eternel sur une terre étrangère ?

      Esaïe 2

      2 *Il arrivera, dans l’avenir, que la montagne de la maison de l'Eternel sera fondée au sommet des montagnes. Elle s'élèvera au-dessus des collines et toutes les nations y afflueront.
      4 Il sera le juge des nations, l'arbitre d'un grand nombre de peuples. Ceux-ci mettront en pièces leurs épées pour en faire des socs de charrue, et leurs lances pour en faire des serpes. Aucune nation ne prendra plus les armes contre une autre et l'on n'apprendra plus à faire la guerre.

      Esaïe 40

      1 « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu.
      2 Parlez au cœur de Jérusalem, criez-lui que sa période de combat est terminée, que sa faute est expiée, qu'elle a reçu de l'Eternel le salaire de tous ses péchés. »
      3 *Une voix crie dans le désert : « Préparez le chemin de l'Eternel, faites une route bien droite pour notre Dieu dans les endroits arides !
      4 Toute vallée sera comblée, toute montagne et toute colline abaissées. Ce qui est tortueux sera redressé et les endroits rocailleux aplanis.
      5 Alors la gloire de l'Eternel sera révélée, et au même instant tout homme la verra. Oui, c’est l’Eternel qui l’affirme. »
      6 Une voix a dit : « Proclame un message ! » Et j’ai répondu : « Que dois-je proclamer ? » « *Toute créature est comme l'herbe, et toute sa beauté comme la fleur des champs.
      7 L'herbe sèche et la fleur tombe quand le vent de l'Eternel souffle dessus. Vraiment, le peuple est pareil à l'herbe :
      8 l'herbe sèche et la fleur tombe, mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement. »
      9 Monte sur une haute montagne, Sion, pour annoncer la bonne nouvelle ! Elève avec force ta voix, Jérusalem, pour proclamer la bonne nouvelle ! Elève ta voix, n’aie pas peur ! Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu ! »
      10 Le Seigneur, l'Eternel vient avec puissance, et son bras lui assure la souveraineté. Il a son salaire avec lui et sa récompense est devant lui.
      11 Pareil à un berger, il s’occupera de son troupeau, il prendra les agneaux dans ses bras et les portera contre sa poitrine ; il conduira les brebis qui allaitent.
      12 Qui a mesuré les océans dans le creux de sa main ? Qui a fixé les dimensions du ciel dans une mesure et fait tenir toute la poussière de la terre dans un tiers de mesure ? Qui a pesé les montagnes à la balance et les collines à la bascule ?
      13 *Qui a compris l'Esprit de l'Eternel et quel homme a été son conseiller pour l’instruire ?
      14 Avec qui a-t-il délibéré pour se laisser éclairer par lui ? Qui lui a appris le sentier du droit, lui a enseigné son savoir-faire et lui a fait connaître le chemin de l'intelligence ?
      15 Les nations sont pareilles à une goutte d’eau qui tombe d'un seau, elles sont comme de la poussière sur une balance, et les îles comme une fine poussière qui s'envole.
      16 Les forêts du Liban ne suffiraient pas à alimenter le feu de l’autel et ses animaux seraient en nombre insuffisant pour l'holocauste.
      17 Toutes les nations sont réduites à rien devant lui, elles comptent moins à ses yeux que le néant et le vide.
      18 A qui voulez-vous comparer Dieu ? A quelle représentation pourriez-vous le comparer ?
      19 C'est un artisan qui fond la statue, puis un orfèvre la couvre d'or et y soude des chaînettes d'argent.
      20 Celui qui est trop pauvre pour une telle offrande choisit un bois qui ne pourrisse pas ; il sollicite les services d’un artisan assez habile pour fabriquer une sculpture sacrée qui ne soit pas branlante.
      21 Ne le savez-vous pas ? Ne l'avez-vous pas appris ? Ne vous l'a-t-on pas révélé dès le début ? N'avez-vous jamais réfléchi aux fondations de la terre ?
      22 C’est l’Eternel qui siège au-dessus du cercle de la terre ; ses habitants sont, pour lui, pareils à des sauterelles. Il déroule le ciel comme une étoffe légère, il le déploie comme une tente pour en faire son lieu d’habitation.
      23 C'est lui qui réduit les dirigeants à rien, qui rend les juges de la terre pareils à du vide.
      24 Ils ne sont même pas plantés, même pas semés, leur tronc n'a pas encore développé de racine en terre qu’il souffle sur eux ; ils se dessèchent alors, le tourbillon les emporte comme un brin de paille.
      25 A qui me comparerez-vous pour que je lui ressemble ? demande le Saint.
      26 Levez les yeux vers le ciel et regardez ! Qui a créé cela ? C’est celui qui fait sortir les corps célestes en bon ordre. Il les appelle tous par leur nom. Son pouvoir est si grand, sa force si puissante que pas un seul ne manque.
      27 Pourquoi dis-tu, Jacob, et pourquoi affirmes-tu, Israël : « Ma situation échappe à l'Eternel, mon droit passe inaperçu de mon Dieu » ?
      28 Ne le sais-tu pas ? Ne l'as-tu pas appris ? C'est le Dieu d'éternité, l'Eternel, qui a créé les extrémités de la terre. Il ne se fatigue pas, il ne s’épuise pas. Son intelligence est impénétrable.
      29 Il donne de la force à celui qui est fatigué et il multiplie les ressources de celui qui est à bout.
      30 Les adolescents se fatiguent et s’épuisent, les jeunes gens se mettent à trébucher,
      31 mais ceux qui comptent sur l'Eternel renouvellent leur force. Ils prennent leur envol comme les aigles. Ils courent sans s’épuiser, ils marchent sans se fatiguer.

      Esaïe 41

      6 Ils s'aident mutuellement et chacun dit à son frère : « Courage ! »

      Esaïe 42

      1 *Voici mon serviteur, celui que je soutiendrai, celui que j’ai choisi et qui a toute mon approbation. J'ai mis mon Esprit sur lui ; il révélera le droit aux nations.
      2 Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton et ne fera pas entendre sa voix dans les rues.
      3 Il ne cassera pas le roseau abîmé et n'éteindra pas la mèche qui fume encore, mais c’est en toute vérité qu’il révélera le droit.
      4 Il ne faiblira pas et ne se relâchera pas jusqu'à ce qu'il ait instauré le droit sur la terre. Les îles placeront leur attente dans sa loi.

      Esaïe 52

      1 Réveille-toi ! Réveille-toi ! Enfile ta force en guise de vêtement, Sion ! Mets tes habits de fête, Jérusalem, ville sainte ! En effet, l’incirconcis et l’homme impur n'entreront plus chez toi.

      Esaïe 53

      3 Méprisé et délaissé par les hommes, homme de douleur, habitué à la souffrance, il était pareil à celui face auquel on détourne la tête : nous l'avons méprisé, nous n'avons fait aucun cas de lui.

      Esaïe 55

      1 Vous tous qui avez soif, venez vers l’eau, même celui qui n'a pas d'argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait sans argent, sans rien payer !
      2 Pourquoi dépensez-vous de l'argent pour ce qui ne nourrit pas ? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas ? Ecoutez-moi vraiment et vous mangerez ce qui est bon, vous savourerez des plats succulents.
      3 Tendez l'oreille et venez à moi, écoutez donc et vous vivrez ! Je conclurai avec vous une alliance éternelle *pour vous assurer les grâces promises à David.
      4 Je l'ai établi comme un témoin pour les peuples, comme un guide et un chef pour eux.
      5 Tu appelleras des nations que tu ne connais pas, et des nations qui ne te connaissent pas accourront vers toi à cause de l'Eternel, ton Dieu, du Saint d'Israël, parce qu’il te donne sa splendeur.
      6 Recherchez l'Eternel pendant qu’il se laisse trouver ! Faites appel à lui tant qu'il est près !
      7 Que le méchant abandonne sa voie, et l'homme injuste ses pensées ! Qu'il retourne à l'Eternel : il aura compassion de lui. Qu'il retourne à notre Dieu, car il pardonne abondamment.
      8 En effet, vos pensées ne sont pas mes pensées et mes voies ne sont pas vos voies, déclare l'Eternel.
      9 Le ciel est bien plus haut que la terre. De même, mes voies sont bien au-dessus de vos voies, et mes pensées bien au-dessus de vos pensées.
      10 La pluie et la neige descendent du ciel et n'y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et avoir fait germer ses plantes, sans avoir *fourni de la semence au semeur et du pain à celui qui mange.
      11 Il en va de même pour ma parole, celle qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire et rempli la mission que je lui ai confiée.
      12 Oui, vous sortirez dans la joie et vous serez conduits dans la paix. Les montagnes et les collines éclateront en cris de joie devant vous et tous les arbres de la campagne battront des mains.
      13 Au lieu des buissons épineux poussera le cyprès, au lieu de l’ortie poussera le myrte, et cela contribuera à la réputation de l'Eternel, ce sera un signe éternel qui ne disparaîtra jamais.

      Jérémie 3

      1 » Si un homme renvoie sa femme et qu'elle le quitte pour devenir la femme d'un autre, cet homme retournerait-il encore vers elle ? Le pays lui-même ne serait-il pas souillé ? Et toi, tu t'es prostituée à de nombreux amants et tu reviendrais à moi ! déclare l'Eternel.
      8 Alors même que j'ai renvoyé l'infidèle Israël à cause de tous ses adultères, que je lui ai donné sa lettre de divorce, j’ai constaté que sa sœur, Juda la traîtresse, n’en a éprouvé aucune peur et qu'elle est allée se prostituer de la même manière.
      22 « Revenez, enfants rebelles ! Je guérirai votre tendance à l’infidélité. » « Nous voici, nous venons vers toi, car c’est toi qui es l'Eternel, notre Dieu.

      Jérémie 4

      1 « Israël, si tu reviens, si tu reviens vers moi, déclare l'Eternel, si tu cesses de faire ce qui est horrible devant moi, si tu ne vagabondes plus de-ci de-là,
      2 si tu prêtes serment en disant : ‘L'Eternel est vivant !’avec vérité, droiture et justice, alors les nations se béniront les unes les autres grâce à lui, elles tireront leur fierté de lui.
      3 » En effet, voici ce que dit l’Eternel aux hommes de Juda et de Jérusalem : *Défrichez-vous un champ nouveau et ne semez pas parmi les ronces !
      4 Circoncisez-vous pour l'Eternel, circoncisez votre cœur, hommes de Juda et habitants de Jérusalem ! Sinon, ma colère éclatera comme un feu et s'enflammera sans qu'on puisse l'éteindre à cause de la méchanceté de vos agissements.
      5 » Annoncez-le en Juda, proclamez-le à Jérusalem, dites : ‘Sonnez de la trompette dans le pays !’Criez à pleine voix : ‘Rassemblez-vous et allons dans les villes fortifiées !’
      6 Dressez un étendard vers Sion, enfuyez-vous, ne vous arrêtez pas, car je fais moi-même venir du nord le malheur et un grand désastre.
      7 Le lion s'élance de son taillis, le destructeur des nations est en marche, il est sorti de chez lui pour dévaster ton pays. Tes villes tomberont en ruine, il n'y aura plus d'habitants. »
      8 « C'est pourquoi habillez-vous de sacs, lamentez-vous et gémissez, car la colère ardente de l'Eternel ne se détourne pas de nous. »
      9 « Ce jour-là, déclare l'Eternel, le roi et les chefs perdront courage, les prêtres seront consternés et les prophètes stupéfaits. »
      10 J’ai dit : « Ah ! Seigneur Eternel ! Vraiment, tu as bien trompé ce peuple et Jérusalem lorsque tu as dit : ‘Vous aurez la paix !’alors que l'épée est prête à frapper leur vie. »
      11 « A ce moment-là, on dira à ce peuple et à Jérusalem : ‘Un vent brûlant souffle des hauteurs du désert sur le chemin de la fille de mon peuple, mais non pour trier ni pour nettoyer le grain.
      12 C'est un vent impétueux qui vient de là-bas jusqu'à moi. Maintenant, je prononcerai moi-même des jugements contre eux.’ »
      13 « Voici que le destructeur monte comme une masse nuageuse ; ses chars sont comme une tempête, ses chevaux sont plus rapides que les aigles. Malheur à nous, car nous sommes anéantis ! »
      14 « Purifie ton cœur du mal, Jérusalem, afin d’être sauvée ! Jusqu'à quand garderas-tu en toi des pensées de malheur ?
      15 Oui, une voix qui part de Dan annonce le malheur, elle le proclame depuis la région montagneuse d'Ephraïm.
      16 Rappelez-le aux nations, faites-le connaître à Jérusalem : des assaillants viennent d'une terre lointaine, ils font retentir leur voix contre les villes de Juda.
      17 Pareils à ceux qui gardent un champ, ils fondent sur Jérusalem de tous côtés, car elle s'est révoltée contre moi, déclare l'Eternel.
      18 Voilà où t’ont amenée ta conduite et tes agissements, voilà ce qui cause ton malheur. Oui, c’est une source d’amertume, cela te va droit au cœur. »
      19 « Mon ventre ! Mon ventre ! Je me tords de douleur, mon cœur vacille, mon cœur frémit, je ne peux pas me taire, car j’entends le son de la trompette, le cri de guerre.
      20 On annonce désastre sur désastre, car tout le pays est dévasté. Soudain, mes tentes sont dévastées, mes abris en toile le sont en un instant.
      21 Jusqu'à quand verrai-je l’étendard et entendrai-je le son de la trompette ? »
      22 « C’est que mon peuple est fou, il ne me connaît pas. Ce sont des enfants stupides, dépourvus d'intelligence. Ils sont habiles pour faire le mal, mais ils ne savent pas faire le bien. »
      23 Je regarde la terre et je constate que c’est le chaos et le vide. Je regarde le ciel et je constate que sa lumière a disparu.
      24 Je regarde les montagnes et je constate qu’elles tremblent, que toutes les collines sont secouées.
      25 Je regarde et je constate qu’il n’y a plus d'homme, que tous les oiseaux se sont enfuis.
      26 Je regarde et je constate que la région fertile n’est plus qu’un désert : toutes ses villes ont été démolies devant l'Eternel, devant son ardente colère.
      27 En effet, voici ce qu’a dit l’Eternel : « Tout le pays deviendra un désert, mais je n’accomplirai pas une destruction totale.
      28 A cause de cela, le pays sera en deuil et le ciel, en haut, s’assombrira. En effet je l'ai dit, j’y ai réfléchi, je ne le regrette pas et je ne reviendrai pas en arrière. »
      29 Au bruit des cavaliers et des archers, toute la ville est en fuite. On se réfugie dans les buissons, on monte sur les rochers. Toute la ville est abandonnée, il n'y a plus d'habitants.
      30 Et toi qui seras anéantie, que fais-tu ? Tu t’habilles de cramoisi, tu te pares de bijoux en or, tu mets du fard à tes yeux ! C’est inutilement que tu te fais belle : tes amants te méprisent, ils en veulent à ta vie.
      31 Oui, j'entends des cris pareils à ceux d'une femme prête à accoucher, des cris d'angoisse pareils à ceux d’une femme qui met son premier enfant au monde. C'est la voix de la fille de Sion ; elle suffoque, elle tend ses mains : « Malheureuse que je suis ! Je m’effondre face aux meurtriers ! »

      Jérémie 5

      1 « Parcourez les rues de Jérusalem, regardez, je vous en prie, et informez-vous, cherchez sur ses places s'il s'y trouve un homme, s'il y a quelqu’un qui pratique la justice, qui cherche à être fidèle, et je pardonnerai à Jérusalem.
      2 S’ils disent : ‘L'Eternel est vivant’, c’est de façon hypocrite qu’ils prêtent serment. »
      3 « Eternel, tes yeux ne cherchent-ils pas la fidélité ? Tu les as frappés et ils n’ont rien senti. Tu as voulu en finir avec eux et ils n’ont pas voulu tenir compte de la correction. Ils sont devenus plus durs que la pierre, ils ont refusé de changer d’attitude.
      4 Et moi, je me disais : ‘C’est sûrement parce que ce sont de petites gens qu’ils ont ce comportement fou, parce qu'ils ne connaissent pas la voie de l'Eternel, les exigences de leur Dieu.
      5 J'irai donc vers les grands et je leur parlerai, car eux, ils connaissent la voie de l'Eternel, les exigences de leur Dieu.’Mais tous ensemble, ils se sont révoltés contre cette autorité, ils ont arraché leurs liens.
      6 Voilà pourquoi le lion de la forêt les tue, le loup du désert les décime. La panthère est aux aguets devant leurs villes, tous ceux qui en sortiront seront déchiquetés. En effet, leurs transgressions sont nombreuses, leurs infidélités se sont multipliées. »
      7 « Pourquoi te pardonnerais-je ? Tes enfants m'ont abandonné, ils font des serments au nom de dieux qui n’en sont pas. J’ai pourvu à leurs besoins et eux, ils se livrent à l'adultère, ils se rassemblent dans la maison de la prostituée.
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