TopChrétien Entrée de dictionnaire MATTHIEU (évangile de) 6. Démarrer l'expérience SELAH REDIFFUSION - Chère communauté de la Pensée du Jour. Notre équipe dévouée ayant elle aussi besoin d'un peu de repos cet été, nous vous proposerons une sélection de pensées déjà diffusées pour le mois d'août. Nous espérons que cela vous conviendra et nous vous souhaitons également de belles vacances cet été ! 😁 SELAH est un mot qui signifie "pause" en hébreu, et que l'on retrouve dans les Psaumes à plusieurs reprises. Recevoir la Pensée du Jour Voir les versets relatifs VI Origine. Il est donc surabondamment démontré que l' auteur du Matthieu actuel est un Juif d'origine, mais non pas l'apôtre Matthieu, dont l'oeuvre avait été le recueil des Discours du Seigneur (voir plus haut, parag. I, 2) : le rédacteur final de notre évangile canonique est pour nous anonyme. Son judéo-christianisme remarquablement large pourrait le faire supposer indépendant des milieux plus particularistes de Palestine ; en ce cas il les aurait quittés, car sa grande connaissance de l'A. T, hébreu semble bien établir sa première éducation palestinienne. Les nombreuses et copieuses citations qu'il en fait, et tant d'autres caractères de son ouvragée relevés ci-dessus, prouvent jusqu'à l'évidence qu'il l'a composé pour des milieux s'intéressant à la fois aux Écritures de l'ancienne alliance et à la révélation de Jésus-Christ : par conséquent--puisqu'il ne s'adresse pas à une communauté particulière--pour les Églises judéo-chrétiennes dans leur ensemble, celles de Palestine et de Syrie. Aucune donnée ne permet de pousser plus loin les précisions soit sur sa personne, soit sur ses destinataires ou sur le lieu de la rédaction.Pour l'époque de cette rédaction, la date la plus ancienne qu'on puisse admettre dépend de celle de Marc. Si celui-ci se place vers 64-66--comme on le croit possible dans Marc (évangile de), parag. VI--, on pourrait admettre à la rigueur que Matthieu fût antérieur à la ruine de Jérusalem en 70. En effet, il est encore permis, malgré beaucoup d'opinions contraires, de considérer l'apocalypse de Mt 24 comme rédigée en termes trop généraux (ainsi que ceux de Mc) pour renfermer des allusions postérieures à l'événement. Mais les arguments de ce genre, pour ou contre une rédaction post eventum, reposent forcément sur des appréciations subjectives. Il n'est pas sûr que Mt 22 7 fasse une allusion rétrospective à la destruction de Jérusalem ; c'est un détail descriptif de parabole qui peut avoir été inspiré par n'importe quelle répression sanglante, et l'histoire ancienne n'en manquait pas, ni non plus l'histoire contemporaine du siècle de J. -C. : l'A. T, lui-même, avec la prise de Jérusalem par les armées de Nébucadnetsar, en fournissait un exemple mémorable (2Ro 25:9 et suivants).L'emploi isolé dans les évangiles du terme « Église » (Mt 16:18 18:17) ne trahit pas nécessairement un long développement de la vie ecclésiastique : le mot grec ekklêsia correspondait alors aux termes sémitiques signifiant : assemblée, et la vie publique le connaissait fort bien et l'employait couramment dans l'empire pour désigner toutes sortes de corporations municipales, politiques, professionnelles ou religieuses ; déjà en 51, saint Paul montre que les chrétiens l'avaient complètement adopté pour leurs propres communautés, « assemblées en Dieu le Père et en Jésus-Christ notre Seigneur » (1Th 1:1 etc.), tandis que le terme de synagogue (d'un autre mot grec signifiant aussi : assemblée) restait réservé aux Juifs (voir Église) ; la traduction de Matthieu : ekklêsia, pour rendre le terme employé par Jésus, serait donc parfaitement vraisemblable et même toute naturelle vers 70, quand toutes les épîtres pauliniennes, qui font une si grande place à « l'Église » (notamment celle aux Éphésiens), étaient écrites depuis plusieurs années. On pourrait observer encore, dans le même sens, que le rédacteur du discours apocalyptique paraît attendre le retour du Seigneur immédiatement après les malheurs du pays : « aussitôt » (ajouté dans Mt 24:29 à Mr 13:29) ; la confusion qu'il laisse voir entre la ruine politique et l'avènement du Christ n'aurait pu se maintenir bien longtemps après ! a ruine elle-même, non suivie de cet avènement. Pour ces diverses raisons, un certain nombre de critiques assignent à Matthieu une date antérieure à 70, soit 68-70.D'autres font valoir, par contre, en faveur d'une date moins reculée : les nombreuses allusions aux persécutions (Mt 5:11 10:18 25:36-39 etc.), un certain éloignement du narrateur à l'égard des faits (Mt 27:8 28:15), peut-être l'indication discrète que le retour du Seigneur attendu tarde à se produire (Mt 24:48 25:5), etc. On peut estimer que les divers textes opposés entre les deux opinions se contrebalancent à peu près.Mais un autre ordre de considérations doit intervenir ici : c'est le déplacement de perspective qu'au cours de cet article nous avons constaté entre la génération de Marc et celle de Matthieu ; si rapide et si variable qu'ait pu être l'évolution des esprits à cette époque, le tableau primesautier de Marc n'aurait guère pu être transposé, dès les 4 à 6 années qui auraient suivi son apparition, dans le système à tendances liturgiques et hiératiques de Matthieu ; il serait vraiment paradoxal qu'en passant en si peu de temps de l'évangile écrit à Rome à l'évangile palestinien, la tradition écrite se fût éloignée de la fraîcheur des faits alors qu'au contraire elle se rapprochait du théâtre de ces faits. Pour rendre compte de l'écart de leurs points de vue, qui représentent des générations différentes, il n'est point nécessaire de les séparer par trente années, intervalle moyen entre deux générations filles l'une de l'autre (car les générations successives, continuellement imbriquées, sont en réalité plus rapprochées), mais il y faut bien sans doute le tiers ou la moitié de ce laps de temps. D'autre part, Luc et Matthieu s'étant mutuellement ignorés ont dû paraître vers la même époque en des régions différentes ; or l'évangile de Luc premier volume dont le second est le livre des Actes, est situé par un grand nombre d'auteurs entre 70 et 80, plus près de 80. C'est aussi la date approximative qu'on est amené à supposer pour Matthieu : entre 74 et 80, soit au moins 10 à 15 ans après Marc. Utilisé avec autorisation de Yves PETRAKIAN Vous avez aimé ? Partagez autour de vous ! Partager par email Cette page a été partagée par email avec succès ! Ce texte est la propriété du TopChrétien. 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