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Dictionnaire Biblique de Top Bible

OSÉE

Le premier des douze « petits prophètes ». L'une des plus grandes personnalités de l'A.T. Il a fait jaillir dans le monde des âmes une source d'eau vive que rien, par la suite, n'a pu tarir.

1.

La personne d'Osée.

Nous avons sur elle un petit nombre de renseignements précis. Il était fils d'un nommé Bééri (Os 11), et sa femme s'appelait Gomer, fille (c-à-d, probablement originaire) de Diblaïm (Os 13). Conformément à une habitude chère aux prophètes, il avait appelé ses enfants de noms symboliques (Os 1:5,6,9) par lesquels s'exprimait son profond pessimisme en présence de la situation morale et politique de la nation où il vivait : Jizréel (écho lointain et sévère du massacre par lequel Jéhu avait exterminé la famille d'Achab, 2Ro 9 et 2Ro 10) ; Lo-Ruhama (celle dont on n'a pas pitié) ; Lo-Ammi (pas mon peuple). D'autre part, Os 2:1 paraît signifier que le ménage du prophète fut troublé par des événements douloureux (voir plus bas, parag. 3).

Quelques indications plus générales sur la personnalité d'Osée ressortent d'une étude attentive de son livre. Comme Amos, il prophétise dans le royaume du Nord, mais, à la différence de son prédécesseur, qui était venu des montagnes de Juda, il appartient, lui, selon toute vraisemblance, au terroir d'Israël. Il cite en effet uniquement des localités ressortissant au royaume des Dix Tribus, et les spécialistes croient pouvoir reconnaître chez lui quelques formes particulières à l'hébreu septentrional. On est en droit aussi d'affirmer avec certitude qu'il est un rural. Il parle des « villes » d'une manière abstraite et dédaigneuse (Os 8:14 13:10) et de la vie des champs, au contraire, avec une compréhension et une poésie qui font penser aux paraboles de l'Évangile. Il connaît le monde des plantes (Os 2:15 9:10 10:1,4) et les labeurs de la culture et de la moisson (Os 10:11,12) ; il est familier avec le travail des bêtes domestiques (Os 10:11 11:4) et avec le vol des oiseaux (Os 7 8:1) ; il a vu les animaux sauvages et la menace qu'ils font peser sur les habitants de la campagne (Os 5:14 13:7 et suivant). Enfin et surtout, comme tout bon citoyen des champs, il est sensible à la rosée (Os 6:4), à la pluie fécondante (Os 6:3), au vent d'Orient qui dessèche toutes choses (Os 13:5). Déjà là se marque la qualité de son âme sensible et vibrante.

--On a soutenu qu'il appartenait à une famille sacerdotale. Mais sa sévérité à l'égard des prêtres rend cette hypothèse peu probable. Par contre il n'y a pas lieu de douter qu'il ait porté officiellement (à la différence d'Amos) le nom de prophète (Os 9:7). Mais il a condamné le prophétisme vulgaire avec la même force que le sacerdotalisme (Os 4:5) et les noms qu'il a donnés à ses enfants semblent bien montrer que, dès le début, il s'est distingué des bandes de prophètes courtisans qui gagnaient leur vie à prophétiser le bonheur. En tout cas, la passion qui anime ses oracles, la souffrance qu'ils expriment, la puissance spirituelle qui s'en dégage prouvent que dans l'âme de ce prophète « de profession » habitait une admirable « vocation ».

2.

L'époque d'Osée.

La suscription du livre mentionne, comme contemporains du prophète, Ozias, Achaz, Ézéchias, rois de Juda, et Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël (Os 11). Comme toute l'activité d'Osée a eu pour théâtre le royaume du Nord, il est normal de penser que les noms des rois de Juda sont ici adventices, ajoutés par un copiste de bonne volonté à l'usage des lecteurs Judéens du livre, à une époque postérieure. Quant au Jéroboam fils de Joas, roi d'Israël, que la suscription cite in fine, c'est le personnage connu dans l'histoire sous le nom de Jéroboam II le dernier grand roi des Dix Tribus, dont le gouvernement fut marqué par des succès'politiques et un essor économique remarquables, et qui mourut, après un règne de 40 ans, en 744. Il semble d'ailleurs probable que les mots : « au temps de Jéroboam » ne concernent que le contenu des chap. 1-3 d'Osée, lesquels alors seraient de peu antérieurs à 744.

--Les chap. 4-14, par contre, se révèlent comme étant en pleine harmonie avec la période excessivement troublée qui s'ouvre pour Israël avec l'assassinat, après six mois seulement de règne, de Zacharie, fils de Jéroboam II A ce moment, les facteurs extérieurs viennent se joindre aux dissensions intestines pour affaiblir le royaume un moment si prospère. C'était l'affaiblissement de la puissance assyrienne qui avait valu aux petites nations de l'Asie Antérieure quelques années de tranquillité. Mais l'avènement de l'énergique Tiglath-Piléser III (745-727) rend à la grande puissance mésopotamienne sa vigueur combative. Et pendant ce temps, à Samarie, les révolutions de palais se succèdent. Challoum, meurtrier et successeur de Zacharie, ne règne qu'un mois. Il est remplacé par Ménahem, qui garde le pouvoir 10 ans mais est obligé de verser un lourd tribut au roi d'Assyrie triomphant. Pékahia, son fils, au bout de 2 ans, est victime d'une nouvelle conspiration qui met sur le trône Pékah, fils de Rémalia. Celui-ci a la désastreuse idée d'entreprendre (735). de concert avec Retsin, de Damas, une guerre fratricide contre le royaume de Juda. Appelé au secours par les Jérusalémites affolés, Tiglath-Piléser, se hâte de profiter de l'occasion, et il enlève au royaume d'Israël une bonne partie de son territoire, emmenant les habitants en captivité. Ceci n'est du reste qu'une préface à des événements plus graves. Pékah, assassiné par les partisans de la soumission à l'Assyrie, est remplacé par Osée, fils d'Ela, qui paie d'abord fidèlement tribut aux vainqueurs, mais qui ne sait pas résister aux intrigues politiques provoquées dans toute la région par la mort de Tiglath-Piléser, et qui attire ainsi sur son pays une nouvelle attaque assyrienne, dont l'aboutissement sera, en 722, sous Sargon, la chute définitive de Samarie (2Ro 15 et 2Ro 17).

--Il est impossible de savoir si Osée le prophète a connu ces heures sinistres de l'effondrement de son peuple., Les oracles que nous avons de lui n'en parlent pas. Mais tout au long des derniers chapitres de son livre on sent venir la catastrophe. Et l'on ne pourrait rien comprendre aux sombres prophéties qui remplissent ces pages si l'on ignorait les troubles que traversait Israël à l'époque où elles furent écrites.

3.

Le livre d'Osée.

Comme nous l'avons constaté précédemment (parag. 2), le livre qui porte le nom d'Osée est composé de deux parties distinctes : d'un côté les chap. -1-3, sans doute antérieurs à 744 ; et de l'autre les chap. 4-14, s'échelonnant sur les années 743-725 environ.

Les chap. 1-3 posent un des problèmes critiques les plus délicats de l'A.T. L'histoire de cette « femme de prostitution » que le prophète épouse sur l'ordre de Yahvé, qu'il chasse ensuite à cause de son inconduite, mais à qui finalement, après un temps d'épreuve, il pardonne, la réinstallant dans ses prérogatives d'épouse et de mère, cette histoire reproduit-elle des faits réels qui auraient eu pour théâtre le ménage d'Osée, ou n'est-elle qu'une allégorie destinée à présenter sous un jour saisissant l'infidélité d'Israël ? Luther défendait la première interprétation, Calvin soutenait la seconde, et les avis ont été longtemps très partagés sur ce point. Il semblait cependant que, sous l'influence de Wellhausen notamment, la théorie allégorique était de plus en plus abandonnée et que l'unanimité était sur le point de se faire sur la réalité des événements relatés dans ces trois chap., lorsque des études récentes ont de nouveau tout remis en question. Après avoir critiqué vigoureusement (dans son Introduction) l'interprétation allégorique, le professeur Lucien Gautier ne craignait pas d'avouer, sur la fin de sa vie, que de graves hésitations lui étaient venues à ce sujet.

--Peut-être cependant la difficulté d'interprétation que mettent en lumière ces oscillations de la recherche historique n'est-elle qu'apparente, et destinée à s'évanouir si, avec le prof. Paul Humbert, une distinction nécessaire est établie entre le chap. I er, qui mentionne des faits réels, de l'ordre biographique, et les chap. 2-3, qui contiennent des exhortations de forme allégorique. La plupart des difficultés des deux opinions contraires disparaissent dès l'instant qu'une telle distinction est adoptée. Ainsi les « allégoristes » avaient toujours échoué à expliquer le fait que le nom de la femme d'Osée dans 13 n'avait aucune signification symbolique ; mais cette objection n'a plus de force si nous admettons le caractère autobiographique du chap. 1 er. Inversement, les « réalistes » étaient impuissants à expliquer, dans les chap. 2 et 3, la coexistence de deux histoires de femme infidèle, analogues dans leur contexture générale, mais historiquement difficiles à concilier ; cette difficulté n'existe plus dès que les chap, en question sont considérés comme allégoriques ; parlant à l'âme de son peuple, le prophète utilise sous deux formes différentes le même thème de la femme infidèle à la fois punie et aimée.

--La répartition des chap. 1-3 d'Osée entre deux éléments, l'un autobiographique, l'autre symbolique, nous paraît donc s'imposer. Mais il y aurait, d'autre part, exagération certaine à pousser cette distinction jusqu'à la séparation absolue, et à isoler complètement l'un de l'autre ces deux éléments qui, si distincts qu'ils soient, demeurent solidaires. Littérairement parlant il n'y a pas, entre eux, solution de continuité : le prophète commence par parler de lui-même et de sa famille ; puis, par un mouvement de pensée qui n'est peut-être pas très conforme aux exigences de notre logique, mais qui semble assez dans la ligne du génie oriental, il en vient à adresser un appel véhément à la conscience et au coeur de son peuple. Insensiblement l'autobiographie a coulé en allégorie. Au point de vue spirituel aussi les liens sont étroits entre le chap. 1 er et ce qui le suit. N'est-ce pas le fait autobiographique discrètement mentionné dans 12 qui explique, au moins en grande partie, les magnifiques allégories des chap. 2 et 3 ? S'il n'avait pas souffert par sa femme, Osée aurait-il compris si profondément les sentiments de Yahvé souffrant par son peuple ? S'il n'avait pas éprouvé une telle indignation contre l'épouse infidèle, aurait-il su mettre des accents si pathétiques dans la bouche de Yahvé trompé par la nation infidèle ? S'il n'avait pas aimé Gomer d'un amour espérant contre toute espérance, aurait-il pu parler d'une manière si émouvante des perspectives d'un retour d'Israël à son Dieu ? « On ne peut pas supposer que tout le contenu de ces chapitres soit une étude abstraite de psychologie des émotions. C'est une expérience humaine actuelle qui donne à Osée la clef de la vérité divine » (Cheyne).

--Dans le séculaire débat qui a pour objet la signification du début du livre d'Osée, nous en venons par conséquent à adopter une position synthétique : dans l'esprit du prophète, c'est l'allégorie qui est l'essentiel. Il n'écrit pas pour se raconter lui-même, mais pour accomplir son ministère de prophète en parlant à son peuple. Mais il s'appuie pour cela sur des faits personnels, qu'il indique avec une extrême sobriété. Les deux éléments biographique et symbolique se complètent et s'éclairent mutuellement : les merveilleuses pensées des chap. 2 et 3 ont leurs racines dans les faits rappelés au chap. I er ; et à son tour, l'étrange affirmation de 12, qui nous montre l'Éternel ordonnant à son serviteur de prendre une femme de prostitution, s'illumine si nous nous rendons compte qu'aux yeux du prophète ébloui, une série d'événements qui lui a apporté de si hautes révélations divines ne peut qu'avoir été voulue de Dieu entièrement et dès ses tout premiers débuts. (La lecture des chap. 1-3 est grandement facilitée si l'on retranche quelques passages visiblement interpolés comme Os 1:7 2:1-3 et peut-être Os 2:21 et suivant. Quant à Os 2:8 et suivant, sa place normale est à la suite de Os 2:15)

La seconde partie du livre d'Osée (chap. 4-14) est toute différente de la première. Ce n'est plus un récit s'achevant en une allégorie prestigieuse ; c'est une série de courts oracles qui se succèdent le plus souvent sans lien, et dont l'aspect entrecoupé correspond bien à la période troublée qui les a vus naître et à la nature passionnée du prophète qui les a prononcés. Les invectives les plus sévères voisinent avec les effusions les plus tendres. Et les efforts tentés pour retrouver dans ce chaos un plan n'ont abouti qu'à des résultats tout à fait décevants. Le plus probable est qu'à une exception près, les oracles nous sont donnés dans leur ordre chronologique, tels qu'ils sont sortis, tout brûlants, de l'âme du prophète.

--Le texte de ces chap, est extrêmement difficile à interpréter. D'une part il est rempli d'allusions à des faits que nous ne connaissons pas et de jeux de mots intraduisibles ; et d'autre part il est matériellement en très mauvais état : les fautes de copie, peut-être aussi les gloses interprétatives, y sont nombreuses ; la traduction des LXX, mauvaise elle-même, est d'un secours médiocre, et les tentatives de correction des exégètes n'aboutissent pas toujours à des résultats satisfaisants. En plusieurs endroits, il faut simplement renoncer à comprendre. --D'une façon générale, les historiens sont d'accord pour éliminer comme postérieures la plupart des mentions de Juda qui parsèment le livre. (Os 4:15 5:5,10,12,13,14 6:4,11 8:14 10:11 12:1-3)

Ces mentions donnent presque toujours l'impression de survenir artificiellement, et elles étonnent dans une prédication entièrement consacrée à agir sur l'Israël du Nord. Il est donc naturel d'y voir des adjonctions dues à un annotateur judéen postérieur, désireux d'annexer en quelque sorte Osée à son pays. Cet annotateur (qui était peut-être plusieurs) paraît avoir quelquefois ajouté des phrases entières, quelquefois substitué simplement le mot de Juda à celui d'Israël.

--Les chercheurs sont moins unanimes au sujet des fragments contenant des promesses, c'est-à-dire essentiellement les chap, 11 et 14. K. Marti et Cheyne, notamment, nient l'authenticité de ces passages qu'ils estiment impossibles à concilier avec les autres prophéties, toutes plus menaçantes les unes que les autres, d'Osée. Mais une telle logique paraît trop rigoureuse, et pas assez conforme à la réalité psychologique. D'une même âme, lorsqu'elle est passionnée comme celle d'Osée surtout, peuvent bien jaillir successivement les accents de l'indignation qui condamne et ceux de la tendresse qui espère. Des contrastes analogues se rencontrent chez Jérémie, dans l'épître aux Philippiens, dans l'Évangile lui-même. Selon ses dispositions intérieures du moment, selon les réactions de ses auditeurs, un prophète peut fort bien jeter à certains moments le feu et la flamme de la condamnation, et d'autres fois essayer d'obtenir la conversion de ses auditeurs par une prédication d'amour. Et par suite il n'y a pas lieu, sous prétexte qu'elles ne rendent pas le même son que les autres, de rejeter les paroles dites de promesses. Il convient seulement d'admettre que l'oracle eschatologique du chap. 14 n'est probablement pas à sa place chronologique. Il doit dater d'une période où la situation était moins grave que celle supposée par le chap. 13. On l'aura mis à la fin du livre pour que celui-ci, conformément à la règle générale, se termine sur une note d'espérance.

4.

Le message d'Osée.

On a dit souvent que, par opposition avec Amos, le prédicateur de la justice de Dieu, Osée était le chantre de l'amour divin. Cette affirmation est exacte, à condition toutefois de ne pas envisager l'amour divin sous le seul angle de la compassion, de l'indulgence et de la tendresse. Car le livre d'Osée fait entendre, dans la bouche de l'Éternel, des grondements d'indignation, des condamnations impitoyables, qui égalent et peut-être même dépassent tout ce qu'a pu exprimer Amos. Osée croit de toutes ses forces à l'amour de Dieu, mais comme il voit le plus souvent cet amour bafoué par les infidélités du peuple, il en résulte chez lui des explosions de colère qui n'effacent pas, mais parfois tendent à submerger les déclarations plus tendres. « L'amour de Dieu est une chose terrible. » Ces mots d'un de ses meilleurs commentateurs, G.A. Smith, rendent bien l'impression que donne la lecture du livre d'Osée. On pourrait aussi parler, ici plus que partout ailleurs, de la sainte jalousie (voir ce mot, parag. II) de Dieu à l'égard de sa créature. L'Eternel souffre et condamne parce qu'il aime.

--Ce message de l'amour divin indigné et souffrant était psychologiquement nécessaire au moment où il a retenti. Il fallait en effet que la prédication austère du Dieu juste apportée par Amos fût complétée. Mais comment eût-elle pu l'être sans danger si l'amour de Dieu avait été prêché uniquement sous sa forme indulgente et tendre ? Israël eût alors été ramené à sa conception ancienne d'un Dieu facile et toujours bienveillant pour son peuple. Au lieu qu'en entendant Osée, il apprend à connaître le véritable caractère de Dieu qui aime son peuple d'une manière inouïe, mais qui, précisément à cause de cela, exige de lui fidélité, ou du moins repentance sincère. --Pour exprimer les droits que l'amour de Dieu a sur Israël, Osée emploie diverses images, celle de la relation du père vis-à-vis de son fils (Os 11:1-4), celle du Créateur (Os 8:14), celle de l'Alliance (Os 6:7, cf. Os 8:1-12). Mais la parabole à laquelle il a recours le plus souvent, non seulement dans les chap. 1-3, mais aussi dans le reste du livre, c'est celle du mariage, de l'union conjugale qui unit deux êtres par le tréfonds de leur personne, et dont toute violation est un crime.

Dieu est l'époux d'Israël, et par conséquent toute infidélité à Dieu est un adultère, une prostitution. Inlassablement Osée revient sur cette pensée, interprétant à sa lumière le passé et le présent de la nation. Prostitution, l'adhésion au culte des Baals consentie par les Hébreux arrivant en Palestine sous le prétexte que c'était des Baals que venaient « le blé, le moût et l'huile » (Os 4:7). Prostitution, l'actuel culte des hauts-lieux (Os 4:13). Prostitution, l'adoration des idoles (Os 4 17 8:4 10:5 11:2) Prostitution, la mauvaise conduite et les paroles mensongères (Os 7:13). Maintes fois d'ailleurs la dénonciation de cette prostitution symbolique se mue en indignation contre la prostitution réelle qui était pratiquée jusque dans les lieux de culte et qui paraît à cette époque avoir une grande extension parmi le peuple (Os 4:12-14 ; [cf. le passage si profond où Osée montre les effets stérilisants de l'inconduite dans la vie des individus et de la nation, Os 9:10-14]). Ajoutons à tout cela la polémique ardente contre les alliances étrangères, considérées, elles aussi, comme une grave infidélité à l'Éternel (Os 5:13 7:11 8:9 10:4,6 12:2 14:3), et les attaques lancées contre la royauté débauchée et impie, qui a été établie sans le consentement de Yahvé et qui usurpe sa place (Os 7:3-7 8:4 13:10 ; [cf. aussi Os 9:9 10:9, si du moins, comme certains le pensent, l'expression : jour de Guibéa, se rapporte à la fondation de la royauté ; d'autres voient là plutôt une allusion au scandale de Jug 20:13 et suivants. M. Humbert, avec les LXX, fait de Guibéa un nom commun : les collines ; nous aurions alors ici une allusion au culte des hauts-lieux]).

Mentionnons encore les invectives contre les prêtres infidèles à leur mission et avides (Os 4:1,10 6:9), celles contre les prophètes trompeurs également (Os 4:5), et nous aurons une idée des principaux sujets d'indignation d'Osée. Toutes ces infidélités méritent un châtiment. Et la parole du prophète ne tarit pas quand elle décrit les catastrophes que le péché du peuple attirera sur lui. Le lion qui déchire (Os 5:14), l'aigle qui fond sur sa proie (Os 8:1), la tempête qui dévaste (Os 8:7), le filet de l'oiseleur (Os 9:8), la plante vénéneuse dans le sillon des champs (Os 10:4), le dur travail du labour (Os 10:11), les attaques de la panthère et de l'ourse (Os 13:7 et suivant), le vent d'orient qui dessèche (Os 13:15), la carie et la teigne qui rongent (Os 5:13), autant d'images qui lui servent à décrire la calamité qui, voulue de Dieu, va frapper l'Israël infidèle.

N'y a-t-il donc aucune espérance ? S'il n'y en avait aucune, l'Éternel ne serait pas un Dieu d'amour. A côté de l'indignation habite en lui une infinie tendresse pour le peuple qui est le sien. Et les plus beaux passages d'Osée sont ceux où il décrit, dans le passé et dans le présent, cette affection impénitente de Yahvé pour Israël. Comme un père, Yahvé a aimé son peuple au temps de sa jeunesse (Os 11:1), il a guidé ses premiers pas chancelants (Os 11:3). Comme un cultivateur qui use envers ses bêtes de tendres ménagements, Yahvé a aidé Israël dans les passages difficiles, il a relâché le joug qui lui faisait mal, il l'a abondamment nourri (Os 11:4). Maintenant encore, les épouvantables iniquités du peuple ne parviennent pas à empêcher le Dieu qui aime de sentir passer en lui les vagues de l'amour qui veut pardonner : « Mon coeur s'agite au dedans de moi ; toutes mes compassions sont émues. Non, je n'agirai pas selon mon ardente colère. Car je suis Dieu, et non pas homme... » (Os 11:9).

--Seulement, pour que la délivrance désirée par Dieu se produise, il faut que certaines conditions soient, par le peuple, réalisées. Profondément imbu des principes qui sont la gloire du prophétisme hébreu, Osée ne saurait laisser croire que Dieu puisse pardonner sans que le pécheur « revienne ». A de certains moments, ce retour d'Israël apparaît, chez notre prophète, comme conditionné par un nouveau séjour au désert (Os 2:9 3:3 12:10), et dans cette idée se manifeste la nostalgie des Israélites pieux pour lesquels le passé se partage en deux périodes, celle de Moïse, des tentes, des troupeaux et du culte sans cérémonial, qui est l'âge d'or de la foi ; et celle de la vie en Canaan, avec « le vin, le moût et l'huile » mais aussi avec les Baals, avec les sacrifices païens, avec les idoles. Osée se montre ici le frère spirituel des Naziréens et des Récabites, ces protestataires de l'idéal nomade, qui eurent sans aucun doute une grande influence pour le maintien de la foi yahviste.

Mais il suit aussi parfois une ligne moins archaïque. Il formule des exigences d'ordre moral qui s'apparentent avec celles d'Amos, et que reprendront les prophètes postérieurs : « Semez la justice, moissonnez la miséricorde ; défrichez-vous un champ nouveau ! » (Os 10:12, cf. Jer 4:3). Il donne, de la repentance qui devrait être celle du peuple, une description à la fois très actuelle de forme et éternelle d'inspiration : « Israël, reviens à l'Éternel ton Dieu... Apportez avec vous des paroles et revenez à l'Éternel. Dites : Pardonne-nous nos iniquités. Nous t'offrirons l'hommage de nos lèvres. L'Assyrien et la cavalerie de l'Egypte ne seront plus nos sauveurs. Et nous ne dirons plus à l'ouvrage de nos mains : Notre Dieu ! » (Os 14:1,3). Enfin, sous-jacente à toute la prédication d'Osée se trouve l'invitation pressante et mille fois répétée à connaître l'Éternel (Os 4:1,6 5:4 2:10-23 11:3 6:6 8:2). Cette connaissance n'est pas conçue uniquement comme quelque chose d'intellectuel ; c'est un attachement à l'Éternel, une intimité avec lui semblable à celle de l'amour conjugal, une obéissance à sa volonté, une vie selon son esprit. Car « Yahvé aime la piété et non les sacrifices, la connaissance de Dieu plus que les holocaustes » (Os 6:6). Malheureusement le peuple n'a pas cette connaissance.

Malgré ses prétentions et ses bons mouvements passagers, (Os 8:2) il ne sert pas Dieu de cette manière. Quand, sous le coup du malheur, il fait mine de revenir à l'Eternel, c'est une repentance superficielle qui se dissipe comme la rosée (Os 6:1,6). Et c'est pour cela que les menaces de mort se multiplient à l'horizon et que la destruction semble désormais inévitable. « Les rachèterai-je du séjour des morts ; les délivrerai-je de la mort ? O mort, où est ta peste ? O séjour des morts, où est ta destruction ? Plus de compassion ! » (Os 13:14 : c'est le passage cité, avec un sens tout à fait différent d'ailleurs, par saint Paul dans 1Co 15:55).

Toutes les données psychologiques et religieuses de la parabole de l'enfant prodigue se trouvent donc dans le message d'Osée. Mais on sent qu'à de certains moments il ne croît plus au retour possible, non pas par la faute du Père, mais par celle de l'absent. De là le son sauvage que rendent certaines pages de son livre. Il reste cependant que, sous une forme abrupte, ce livre est le premier qui ait révélé au monde la véritable réalité de l'Amour de Dieu. Dans l'activité de Jérémie, dans les évangiles, dans la 1 re ép. de Jean, retentiront des échos de cette parole et de cette expérience. Et Paul exprimera la pensée profonde de son lointain prédécesseur lorsqu'il écrira dans son épître aux Romains : « Ne_sais-tu pas que c'est la bonté de Dieu qui t'appelle à la repentance ? » (Ro 2:4). A. AL

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      Lévitique 1

      1 L'Eternel appela Moïse ; de la tente de la rencontre, il lui dit :
      2 « Transmets ces instructions aux Israélites : Lorsque quelqu'un parmi vous fera une offrande à l'Eternel, il offrira du bétail, du gros ou du petit bétail.
      3 » Si son offrande est un holocauste de gros bétail, il offrira un mâle sans défaut ; il l'offrira à l'entrée de la tente de la rencontre, devant l'Eternel, pour obtenir sa faveur.
      4 Il posera sa main sur la tête de l'holocauste, qui sera accepté de l'Eternel pour lui servir d'expiation.
      5 Il égorgera le veau devant l'Eternel et les prêtres, les descendants d'Aaron, offriront le sang et le verseront sur tout le pourtour de l'autel qui est à l'entrée de la tente de la rencontre.
      6 Il enlèvera la peau de l'holocauste et le coupera en morceaux.
      7 Les descendants du prêtre Aaron mettront du feu sur l'autel et arrangeront du bois sur le feu.
      8 Les prêtres, les descendants d'Aaron, poseront les morceaux, la tête et la graisse sur le bois en feu placé sur l'autel.
      9 Il lavera les entrailles et les pattes avec de l'eau. Le prêtre brûlera toute l’offrande sur l'autel. C'est un holocauste, un sacrifice brûlé au feu dont l’odeur est agréable à l'Eternel.
      10 » Si son offrande est un holocauste de petit bétail, d'agneaux ou de chevreaux, il offrira un mâle sans défaut.
      11 Il l'égorgera du côté nord de l'autel, devant l'Eternel. Les prêtres, les descendants d'Aaron, en verseront le sang sur tout le pourtour de l'autel.
      12 Il le coupera en morceaux et le prêtre les posera, avec la tête et la graisse, sur le bois mis au feu sur l'autel.
      13 Il lavera les entrailles et les pattes avec de l'eau, et le prêtre sacrifiera le tout, il brûlera l’offrande sur l'autel. C'est un holocauste, un sacrifice brûlé au feu dont l’odeur est agréable à l'Eternel.
      14 » Si son offrande à l'Eternel est un holocauste d'oiseaux, il offrira des tourterelles ou de jeunes pigeons.
      15 Le prêtre sacrifiera l'oiseau sur l'autel. Il lui ouvrira la tête avec l'ongle, la brûlera sur l'autel et versera le sang contre un côté de l'autel.
      16 Il enlèvera le jabot avec ses plumes et le jettera près de l'autel, vers l’est, à l’endroit où l'on met les cendres.
      17 Il le déchirera par les ailes, sans les détacher. Le prêtre brûlera l'oiseau sur l'autel, sur le bois mis au feu. C'est un holocauste, un sacrifice brûlé au feu dont l’odeur est agréable à l'Eternel.

      Lévitique 13

      1 L'Eternel dit à Moïse et à Aaron :
      2 « Lorsqu'un homme aura sur la peau une grosseur, une dartre ou une tache blanche qui ressemblera à une plaie de lèpre sur sa peau, on l'amènera au prêtre Aaron ou à l'un de ses descendants qui seront prêtres.
      3 Le prêtre examinera la plaie qui est sur la peau. Si le poil de la plaie est devenu blanc et que la plaie paraisse former un creux dans la peau, c'est une plaie de lèpre. Le prêtre qui aura fait l'examen déclarera cet homme impur.
      4 S'il y a sur la peau une tache blanche qui ne paraisse pas former un creux dans la peau et que le poil ne soit pas devenu blanc, le prêtre enfermera pendant 7 jours celui qui a la plaie.
      5 Le prêtre l'examinera le septième jour. Si la plaie lui paraît ne pas avoir fait de progrès et ne pas s'être étendue sur la peau, il l'enfermera une deuxième fois pendant 7 jours.
      6 Le prêtre l'examinera une deuxième fois le septième jour. Si la plaie est devenue pâle et ne s'est pas étendue sur la peau, il déclarera cet homme pur : c'est une dartre. L’homme lavera ses vêtements et il sera pur.
      7 Mais si la dartre s'est étendue sur la peau après qu'il s'est montré au prêtre pour être déclaré pur, il se fera examiner une deuxième fois par le prêtre.
      8 Le prêtre l'examinera. Si la dartre s'est étendue sur la peau, il le déclarera impur. C'est la lèpre.
      9 » Lorsqu'il y aura sur un homme une plaie de lèpre, on l'amènera au prêtre.
      10 Le prêtre l'examinera. S'il y a sur la peau une grosseur blanche, si cette grosseur a fait blanchir le poil et qu’elle porte une trace de chair vive,
      11 c'est une lèpre durable dans la peau de cet homme. Le prêtre le déclarera impur. Il ne l'enfermera pas, car il est impur.
      12 Si la lèpre fait une éruption sur la peau et couvre toute la peau de celui qui a la plaie, depuis la tête jusqu'aux pieds, partout où le prêtre pourra porter ses regards, il l'examinera.
      13 Quand il aura vu que la lèpre couvre tout le corps, il déclarera pur celui qui a la plaie. Comme il est devenu entièrement blanc, il est pur.
      14 Mais le jour où l'on apercevra sur lui de la chair vive, il sera impur.
      15 Lorsque le prêtre aura vu la chair vive, il le déclarera impur. La chair vive est impure, c'est la lèpre.
      16 Si la chair vive change et devient blanche, il ira vers le prêtre.
      17 Le prêtre l'examinera et, si la plaie est devenue blanche, il déclarera pur celui qui a la plaie : il est pur.
      18 » Lorsqu'un homme aura eu sur la peau un ulcère qui a été guéri
      19 et qu’apparaîtra, à la place où était l'ulcère, une grosseur blanche ou une tache d'un blanc rougeâtre, il se montrera au prêtre.
      20 Le prêtre l'examinera. Si la tache paraît former un creux dans la peau et que le poil soit devenu blanc, le prêtre le déclarera impur. C'est une plaie de lèpre, qui a fait éruption dans l'ulcère.
      21 Si le prêtre voit qu'il n'y a pas de poil blanc dans la tache, qu'elle ne forme pas un creux dans la peau et qu'elle est devenue pâle, il enfermera cet homme pendant 7 jours.
      22 Si la tache s'est étendue sur la peau, le prêtre le déclarera impur. C'est une plaie de lèpre.
      23 Mais si la tache est restée à la même place et ne s'est pas étendue, c'est une cicatrice de l'ulcère. Le prêtre le déclarera pur.
      24 » Lorsqu'un homme aura eu sur la peau une brûlure par le feu et qu’apparaîtra sur la trace de la brûlure une tache blanche ou d'un blanc rougeâtre, le prêtre l'examinera.
      25 Si le poil est devenu blanc dans la tache et qu'elle paraisse former un creux dans la peau, c'est la lèpre qui a fait éruption dans la brûlure. Le prêtre déclarera cet homme impur. C'est une plaie de lèpre.
      26 Si le prêtre voit qu'il n'y a pas de poil blanc dans la tache, qu'elle ne forme pas de creux dans la peau et qu'elle est devenue pâle, il enfermera cet homme pendant 7 jours.
      27 Le prêtre l'examinera le septième jour. Si la tache s'est étendue sur la peau, il le déclarera impur. C'est une plaie de lèpre.
      28 Mais si la tache est restée à la même place, ne s'est pas étendue sur la peau et est devenue pâle, c'est la boursouflure de la brûlure. Le prêtre le déclarera pur, car c'est la cicatrice de la brûlure.
      29 » Lorsqu'un homme ou une femme aura une plaie à la tête ou au menton,
      30 le prêtre examinera la plaie. Si elle paraît former un creux dans la peau et qu'il y ait du poil jaunâtre et mince, le prêtre déclarera cette personne impure. C'est la teigne, la lèpre de la tête ou du menton.
      31 Si le prêtre voit que la plaie de la teigne ne paraît pas former un creux dans la peau et qu'il n'y a pas de poil noir, il enfermera pendant 7 jours celui qui a la plaie de la teigne.
      32 Le prêtre examinera la plaie le septième jour. Si la teigne ne s'est pas étendue, s'il n'y a pas de poil jaunâtre et si elle ne paraît pas former un creux dans la peau,
      33 celui qui a la teigne se rasera, mais il ne rasera pas la place où est la teigne. Le prêtre l'enfermera une deuxième fois pendant 7 jours.
      34 Le prêtre examinera la teigne le septième jour. Si la teigne ne s'est pas étendue sur la peau et si elle ne paraît pas former un creux dans la peau, le prêtre le déclarera pur. L’homme lavera ses vêtements et il sera pur.
      35 Mais si la teigne s'est étendue sur la peau après qu'il a été déclaré pur, le prêtre l'examinera.
      36 Et si la teigne s'est étendue sur la peau, le prêtre n'aura pas à rechercher s'il y a du poil jaunâtre : l’homme est impur.
      37 Si la teigne lui paraît ne pas avoir fait de progrès et que du poil noir ait poussé, la teigne est guérie. L’homme est pur et le prêtre le déclarera pur.
      38 » Lorsqu'un homme ou une femme aura sur la peau des taches, des taches blanches,
      39 le prêtre l'examinera. S'il y a sur la peau des taches d'un blanc pâle, ce ne sont que des taches qui ont fait éruption sur la peau. La personne est pure.
      40 » Lorsqu'un homme perd ses cheveux, c'est un chauve. Il est pur.
      41 S'il perd ses cheveux du côté du visage, c'est un chauve par-devant. Il est pur.
      42 Mais s'il y a dans la partie chauve de devant ou de derrière une plaie d'un blanc rougeâtre, c'est la lèpre qui a fait éruption dans cette partie chauve.
      43 Le prêtre l'examinera. Si, dans la partie chauve de derrière ou de devant, la plaie forme une grosseur d'un blanc rougeâtre, semblable à la lèpre sur la peau du corps,
      44 c'est un homme lépreux, il est impur. Le prêtre le déclarera impur. Sa plaie est à la tête.
      45 » Le lépreux atteint de la plaie portera des vêtements déchirés et aura la tête nue ; il se couvrira la barbe et criera : ‘Impur ! Impur !’
      46 Aussi longtemps qu'il aura la plaie, il sera impur. Il est impur. Il habitera seul et sa tente sera à l’extérieur du camp.
      47 » Lorsqu'il y aura sur un vêtement une plaie de lèpre – qu’il s’agisse d’un vêtement de laine ou de lin,
      48 d’une chaîne ou d’une trame de lin ou de laine, d’une peau ou d’un objet en cuir –
      49 et que la plaie sera verdâtre ou rougeâtre sur le vêtement ou sur la peau, dans la chaîne ou la trame, ou sur n’importe quel objet en cuir, c'est une plaie de lèpre et on la montrera au prêtre.
      50 Le prêtre examinera la plaie et enfermera pendant 7 jours ce qui en est attaqué.
      51 Il examinera la plaie le septième jour. Si la plaie s'est étendue sur le vêtement, dans la chaîne ou la trame, sur la peau ou l’objet en cuir, c'est une plaie de lèpre durable. L'objet est impur.
      52 Le prêtre brûlera le vêtement, la chaîne ou la trame de laine ou de lin, l'objet en cuir sur lequel se trouve la plaie, car c'est une lèpre durable. On brûlera l’objet au feu.
      53 Mais si le prêtre voit que la plaie ne s'est pas étendue sur le vêtement, la chaîne, la trame ou l'objet en cuir,
      54 il ordonnera de laver ce qui est attaqué de la plaie et il l'enfermera une deuxième fois pendant 7 jours.
      55 Le prêtre examinera la plaie après qu'elle aura été lavée. Si la plaie n'a pas changé d'aspect et ne s'est pas étendue, l'objet est impur. On le brûlera au feu ; c'est une partie de l'endroit ou de l'envers qui a été rongée.
      56 Si le prêtre voit que la plaie est devenue pâle une fois lavée, il l'arrachera du vêtement ou de la peau, de la chaîne ou de la trame.
      57 Si elle paraît encore sur le vêtement, la chaîne, la trame ou l'objet en cuir, c'est une éruption de lèpre : on brûlera au feu ce qui est attaqué de la plaie.
      58 Le vêtement, la chaîne, la trame ou l'objet en cuir qui a été lavé et d'où la plaie a disparu sera lavé une deuxième fois et il sera pur. »
      59 Telle est la loi sur la plaie de la lèpre, lorsqu'elle attaque les vêtements de laine ou de lin, la chaîne ou la trame, ou n’importe quel objet en cuir. C’est d’après cette loi qu’on les déclarera purs ou impurs.

      Juges 20

      13 Livrez-nous maintenant les hommes mauvais qui se trouvent à Guibea, afin que nous les fassions mourir et que nous éliminions le mal du milieu d'Israël. » Mais les Benjaminites ne voulurent pas écouter leurs frères, les Israélites.

      Jérémie 4

      3 » En effet, voici ce que dit l’Eternel aux hommes de Juda et de Jérusalem : *Défrichez-vous un champ nouveau et ne semez pas parmi les ronces !

      Lamentations 1

      1 Comment ! Elle est assise solitaire, cette ville si peuplée, elle est pareille à une veuve ! Elle qui était grande parmi les nations, elle qui était une princesse parmi les provinces, la voilà maintenant astreinte à la corvée !
      2 Elle pleure durant la nuit et ses joues sont couvertes de larmes. Parmi tous ceux qui l'aimaient, pas un ne la console : tous ses amis l’ont trahie, ils sont devenus ses ennemis.
      3 Juda est en exil, accablé par la misère et un grand esclavage. Il habite au milieu des nations sans y trouver de repos. Tous ses persécuteurs l'ont rattrapé au beau milieu des détresses.
      4 Les chemins de Sion sont dans le deuil, car on ne va plus aux fêtes. Toutes ses portes sont désertes, ses prêtres gémissent, ses jeunes filles sont pleines de chagrin et elle-même est remplie d'amertume.
      5 Ses adversaires ont pris le dessus, ses ennemis sont tranquilles, car c’est l'Eternel qui l’a plongée dans le chagrin à cause du grand nombre de ses transgressions. Ses enfants ont marché en déportés devant l’adversaire.
      6 La fille de Sion a perdu toute sa splendeur. Ses chefs sont pareils à des cerfs qui n’ont rien trouvé à brouter et qui fuient, sans force, devant celui qui les pourchasse.
      7 Durant ces jours de misère et d’errance, Jérusalem s'est souvenue de tous les biens précieux dont elle jouissait par le passé. Quand sa population est tombée entre les mains de l’adversaire, il n’y a eu personne pour l’aider : ses ennemis l'ont regardée et ont ri de sa chute.
      8 Jérusalem a gravement péché. Voilà pourquoi elle inspire le dégoût. Tous ceux qui l'honoraient la méprisent, car ils ont vu sa nudité. Elle-même gémit et tourne le dos.
      9 Son impureté se trouve dans les pans de sa robe. Elle n’avait pas imaginé sa fin ; elle est tombée d'une manière étonnante et personne ne la console. « Vois ma misère, Eternel, face à l’arrogance de l’ennemi ! »
      10 L’adversaire a étendu la main sur tout ce qu'elle avait de précieux. En effet, Jérusalem a vu les nations pénétrer dans son sanctuaire, alors que tu leur avais interdit d’entrer dans ton assemblée.
      11 Toute sa population gémit, elle cherche du pain. Ils ont donné tout ce qu’ils avaient de précieux pour de la nourriture afin de retrouver des forces. « Vois, Eternel, regarde, car je suis méprisée !
      12 Que cela ne vous arrive pas, à vous qui passez sur le chemin ! Regardez et voyez s'il y a une souffrance pareille à la mienne, à celle qui me fait si mal, à celle que l'Eternel m'a infligée le jour où il a déversé toute l’ardeur de sa colère.
      13 D'en haut il a lancé un feu dans mes os et il les piétine. Il a tendu un piège sous mes pieds, il m'a fait tomber en arrière. Il m'a livrée à la dévastation, je suis constamment souffrante.
      14 Sa main a fait de mes transgressions une charge, elles se sont entremêlées, hissées sur ma nuque. Il a brisé ma force. Le Seigneur m'a livrée entre des mains auxquelles je suis incapable de résister.
      15 Le Seigneur a terrassé tous les guerriers qui étaient avec moi, il a convoqué contre moi un rassemblement pour briser mes jeunes hommes. Le Seigneur a écrasé au pressoir la jeune fille, la fille de Juda.
      16 C'est pour cela que je pleure. Mes yeux fondent en larmes car il s'est éloigné de moi, celui qui pourrait me consoler, celui qui aurait pu me redonner des forces. Mes fils sont désespérés car l'ennemi est puissant. »
      17 Sion a tendu les mains et personne ne l'a consolée ; l'Eternel a donné ses ordres contre Jacob aux adversaires qui l’entouraient et Jérusalem est devenue un objet d'horreur au milieu d'eux.
      18 « L'Eternel est juste, car je me suis révoltée contre ses ordres. Ecoutez donc, vous, tous les peuples, et voyez ma douleur ! Mes jeunes filles et mes jeunes hommes sont partis en déportation ;
      19 j'ai appelé mes amis et ils m'ont trompée ; mes prêtres et mes anciens ont expiré dans la ville, alors qu’ils cherchaient de la nourriture pour retrouver des forces.
      20 Regarde, Eternel, car je suis dans la détresse ! Je suis profondément tourmentée, profondément bouleversée, car j'ai été vraiment rebelle. Dehors, l'épée m’a privée d’enfants ; dedans, c’est la mort.
      21 On a entendu mes gémissements et personne ne m'a consolée. Tous mes ennemis ont appris mon malheur, et ils se sont réjouis de ce que tu en étais l’auteur. Tu as fait venir le jour que tu avais annoncé. Qu’ils deviennent eux aussi pareils à moi !
      22 Que toute leur méchanceté vienne devant toi ! Traite-les comme tu m'as traitée à cause de toutes mes transgressions, car mes soupirs sont nombreux et mon cœur est souffrant ! »
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