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L'histoire de Jacob

Sommaire

Voici l’histoire de la famille d’Isaac, fils d’Abraham. Abraham eut pour fils Isaac.

Celui-ci avait quarante ans quand il épousa Rébecca, fille de Betouel, l’Araméen de Paddân-Aram, et sœur de Laban l’Araméen.

Isaac implora l’Eternel au sujet de sa femme, car elle était stérile. L’Eternel exauça sa prière et Rébecca sa femme devint enceinte.

Des jumeaux se heurtaient dans son ventre et elle s’écria : —Qu’est-ce qui m’arrive ? Elle alla consulter l’Eternel

qui lui répondit : Il y a deux nations dans ton ventre, deux peuples différents naîtront de toi. L’un des deux sera plus puissant que l’autre, et l’aîné sera assujetti au cadet.

Quand le moment de l’accouchement arriva, il se confirma qu’elle portait des jumeaux.

Le premier qui parut était roux, le corps couvert de poils comme une fourrure, c’est pourquoi on l’appela Esaü (le Velu).

Après lui naquit son frère, la main agrippée au talon d’Esaü, et on l’appela Jacob (le Talon). Isaac avait soixante ans au moment de leur naissance.

Les deux garçons grandirent. Esaü devint un habile chasseur, qui aimait courir les champs ; Jacob était d’un caractère paisible et préférait se tenir dans les tentes.

Isaac avait une préférence pour Esaü, car il appréciait le gibier, tandis que Rébecca préférait Jacob.

Un jour, Jacob était en train de préparer une soupe quand Esaü revint des champs, épuisé.

Il lui dit : —Laisse-moi manger de ce roux, de ce roux-là ! Car je n’en peux plus ! — D’où le nom Edom (le Roux) qu’on lui donna.

Mais Jacob lui dit : —Alors vends-moi aujourd’hui-même ton droit de fils aîné.

Esaü répondit : —Je vais mourir de faim, que m’importe mon droit d’aînesse ?

Jacob insista : —Promets-le moi tout de suite par serment ! Esaü lui prêta serment et lui vendit ainsi son droit d’aînesse.

Là-dessus, Jacob lui servit du pain et de la soupe de lentilles. Esaü mangea et but puis se leva et s’en alla. C’est ainsi qu’Esaü méprisa son droit d’aînesse.

A cette époque-là, il y eut de nouveau une famine dans le pays, comme naguère au temps d’Abraham. Alors Isaac se rendit à Guérar chez Abimélek, roi des Philistins.

En effet, l’Eternel lui était apparu et lui avait dit : —Ne descends pas en Egypte ! Fixe-toi dans le pays que je te désignerai.

Séjourne dans ce pays-ci. Je serai avec toi et je te bénirai. Car c’est à toi et à ta descendance que je donnerai tous ces territoires. J’accomplirai ainsi le serment que j’ai fait à ton père Abraham.

Je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et je lui donnerai tous ces territoires ci, et tous les peuples de la terre seront bénis en ta descendance.

Je le ferai parce qu’Abraham m’a obéi et qu’il a observé mes prescriptions, mes commandements, mes préceptes et mes lois.

C’est pourquoi Isaac resta à Guérar.

Lorsque les hommes de l’endroit s’enquéraient au sujet de sa femme, il répondait : —C’est ma sœur. Il ne disait pas qu’elle était sa femme : il avait peur que les gens de l’endroit le tuent à cause d’elle, car elle était très belle.

Comme il était déjà depuis assez longtemps dans le pays, Abimélek, le roi des Philistins, regardant par la fenêtre, surprit Isaac en train de s’amuser avec Rébecca sa femme.

Alors il le fit appeler et lui dit : —C’est sûrement ta femme. Pourquoi as-tu dit : « C’est ma sœur » ? Isaac lui répondit : —Je me disais que je risquais de mourir à cause d’elle.

Abimélek rétorqua : —Te rends-tu compte de ce que tu nous as fait là ? Il s’en est fallu de peu qu’un homme de ce peuple couche avec ta femme ; dans ce cas, tu nous aurais chargés d’une lourde culpabilité.

Alors Abimélek fit publier ce décret à tout le peuple : Quiconque fera du mal à cet homme ou à sa femme sera puni de mort.

Isaac fit des semailles dans le pays et récolta cette année-là le centuple de ce qu’il avait semé. L’Eternel le bénissait.

Isaac devint un personnage important. Son importance s’accrut encore et il devint même un homme très puissant.

Il possédait des troupeaux de moutons, de chèvres et de bovins, et beaucoup de serviteurs, de sorte que les Philistins devinrent jaloux de lui.

Ils comblèrent tous les puits que les serviteurs de son père Abraham avaient creusés du vivant de ce dernier en les remplissant de terre.

Alors Abimélek dit à Isaac : —Va, quitte ce pays, car tu es devenu beaucoup plus puissant que nous.

Isaac partit et alla dresser son camp dans la vallée de Guérar où il s’établit.

Il s’installa et fit déboucher les puits qu’on avait creusés du temps de son père Abraham et que les Philistins avaient comblés après la mort d’Abraham, et il leur donna les mêmes noms que son père.

En creusant dans la vallée, les serviteurs d’Isaac découvrirent une source d’eau vive.

Les bergers de Guérar cherchèrent querelle aux bergers d’Isaac en prétendant : « Cette eau est à nous. » Isaac donna à ce puits le nom d’Esèq (Dispute) parce qu’on s’était disputé avec lui à son sujet.

Ensuite ils creusèrent un autre puits, pour lequel on lui chercha de nouveau querelle ; il le nomma Sitna (Opposition).

Puis il partit de là et creusa un autre puits pour lequel on ne lui chercha pas querelle ; il l’appela donc Rehoboth (Larges espaces), car, dit-il, maintenant l’Eternel nous a mis au large et nous prospérerons dans le pays.

De là, il remonta à Beer-Chéba.

La nuit de son arrivée, l’Eternel lui apparut et lui dit : —Je suis le Dieu de ton père Abraham. Sois sans crainte car je suis avec toi ; je te bénirai et je te donnerai une nombreuse descendance à cause d’Abraham, mon serviteur.

Isaac bâtit un autel à cet endroit, il y invoqua l’Eternel et y dressa sa tente. Les serviteurs d’Isaac y creusèrent un autre puits.

Abimélek vint le trouver depuis Guérar avec Ahouzath son conseiller, et Pikol, le chef de son armée.

Isaac leur demanda : —Pourquoi êtes-vous venus me trouver, alors que vous me détestez et que vous m’avez renvoyé de chez vous ?

Ils lui répondirent : —Nous avons bien vu que l’Eternel est avec toi, et nous nous sommes dit : Nous devrions nous engager, nous et toi, par serment ! Nous voudrions donc faire alliance avec toi.

Promets-nous, en le jurant, de ne pas nous faire de mal, comme nous ne t’avons pas fait de mal, car nous t’avons toujours bien traité et nous t’avons laissé partir sain et sauf. A présent tu es béni par l’Eternel.

Isaac leur fit préparer un grand festin ; ils mangèrent et burent

et, le lendemain de bon matin, ils s’engagèrent l’un envers l’autre par serment, puis Isaac les reconduisit et ils le quittèrent en bons termes.

Or, ce même jour, les serviteurs d’Isaac vinrent lui annoncer qu’ils avaient trouvé de l’eau dans le puits qu’ils étaient en train de creuser.

Alors Isaac appela ce puits Chibea (Serment). C’est pour cela que la ville se nomme Beer-Chéba (le Puits du serment) jusqu’à ce jour.

A l’âge de quarante ans, Esaü épousa Judith, fille de Beeri le Hittite, et Basmath, fille d’Elôn le Hittite.

Elles rendirent toutes deux la vie amère à Isaac et à Rébecca.

Quand Isaac était devenu vieux, sa vue avait baissé au point qu’il n’y voyait plus. Un jour, il appela Esaü son fils aîné et lui dit : —Mon fils ! Celui-ci répondit : —Qu’y a-t-il ?

Me voici devenu vieux, reprit Isaac, et je ne sais pas quand je mourrai.

Maintenant donc, je te prie, prends tes armes, ton arc et tes flèches, va courir la campagne et chasse quelque gibier pour moi.

Tu m’en apprêteras un de ces bons plats comme je les aime, tu me le serviras, je mangerai, puis je te donnerai ma bénédiction avant de mourir.

Rébecca écoutait ce qu’Isaac disait à son fils Esaü. Quand celui-ci fut parti chasser dans la campagne pour rapporter du gibier,

Rébecca dit à Jacob, son second fils : —Ecoute, j’ai entendu ton père dire à ton frère Esaü :

« Rapporte-moi du gibier ! Tu m’en feras un bon plat, je mangerai et je te donnerai ma bénédiction devant l’Eternel avant de mourir. »

Maintenant donc, mon fils, écoute-moi et fais ce que je vais te dire.

Va au troupeau et choisis-moi deux bons chevreaux, j’en préparerai pour ton père un de ces bons plats comme il les aime.

Tu le lui apporteras, il en mangera, puis il te donnera sa bénédiction avant de mourir.

Jacob répondit à Rébecca, sa mère : —Esaü mon frère est couvert de poils et moi pas.

Si mon père me touche, il s’apercevra que j’ai voulu le tromper, si bien que j’attirerai sur moi une malédiction au lieu d’une bénédiction.

Sa mère répliqua : —Dans ce cas, que la malédiction retombe sur moi, mon fils ; fais seulement ce que je t’ai dit. Va me chercher cela.

Il alla donc prendre des chevreaux et les apporta à sa mère qui en prépara un bon plat comme son père l’aimait.

Puis elle choisit les plus beaux habits d’Esaü, son fils aîné, qui se trouvaient dans la maison, et elle les fit mettre à Jacob, son fils cadet.

Elle lui recouvrit, avec la peau des chevreaux, les mains, les bras et la partie du cou dénudée de poils.

Puis elle lui remit le bon plat et le pain qu’elle avait préparés.

Jacob entra chez son père et dit : —Mon père ! Celui-ci répondit : —Oui mon fils, qui es-tu ?

Et Jacob dit à son père : —Je suis Esaü, ton fils aîné. J’ai fait ce que tu m’as demandé. Lève-toi, je te prie, assieds-toi et mange de mon gibier, pour me donner ensuite ta bénédiction.

Isaac lui demanda : —Comment as-tu fait, mon fils, pour trouver si vite du gibier ? Jacob répondit : —C’est l’Eternel ton Dieu qui l’a mené sur mon chemin.

Isaac dit à Jacob : —Viens un peu plus près, mon fils, que je te touche pour voir si tu es bien mon fils Esaü.

Jacob s’approcha donc d’Isaac, son père le tâta et dit : —La voix est celle de Jacob, mais les mains sont celles d’Esaü.

Comme les mains de Jacob étaient couvertes de poils comme celles d’Esaü son frère, son père ne le reconnut pas et il lui donna sa bénédiction.

Mais auparavant il lui redemanda : —Es-tu bien mon fils Esaü ? Et Jacob répondit : —Oui.

Alors Isaac lui dit : —Sers-moi donc, que je mange du produit de la chasse de mon fils, pour te donner ensuite ma bénédiction. Jacob le servit et Isaac mangea. Il lui apporta aussi du vin, que son père but.

Puis Isaac, son père, lui dit : —Approche-toi, viens m’embrasser, mon fils.

Jacob s’approcha et l’embrassa. Isaac sentit l’odeur de ses habits, puis il le bénit en ces termes : Oui, l’odeur de mon fils est comme la senteur d’un champ béni par l’Eternel.

Alors que Dieu t’accorde la rosée qui descend du ciel, qu’il rende tes terres fertiles, qu’il te donne avec abondance du froment et du vin.

Que des nations te soient assujetties, que, devant toi, des peuples se prosternent ! Sois le chef de tes frères, que les fils de ta mère s’inclinent devant toi ! Maudit soit qui te maudira, béni soit qui te bénira !

Lorsque Isaac eut fini de bénir Jacob, celui-ci le quitta. Esaü son frère rentra alors de la chasse.

Il prépara, lui aussi, un bon plat, l’apporta à son père et lui dit : —Mon père, lève-toi, je te prie, et mange du gibier de ton fils, pour me donner ensuite ta bénédiction.

Isaac lui demanda : —Qui es-tu ? Il répondit : —Je suis ton fils aîné, Esaü.

Alors Isaac, en proie à une vive émotion, se mit à trembler et dit : —Qui est donc celui qui a pris du gibier et me l’a apporté ? J’ai mangé de tout avant que tu ne viennes et je lui ai donné ma bénédiction ; maintenant il sera béni.

Quand Esaü entendit les paroles de son père, il poussa un grand cri plein d’amertume et supplia son père : —Moi aussi, mon père, bénis-moi !

Isaac lui répondit : —Ton frère est venu et il a extorqué ta bénédiction par ruse.

Esaü dit : —Est-ce parce qu’on l’appelle Jacob (le Trompeur) qu’il m’a trompé par deux fois ? D’abord il a pris mon droit d’aînesse et maintenant voilà qu’il m’enlève ma bénédiction ! Et il ajouta : N’as-tu pas de bénédiction en réserve pour moi ?

Isaac lui répondit : —Voici que j’ai fait de lui ton maître et je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, je l’ai pourvu de blé et de vin. Que puis-je donc faire pour toi, mon fils ?

Esaü dit à son père : —Ne possèdes-tu qu’une seule bénédiction, mon père ? Bénis-moi, moi aussi, mon père ! Et il se mit à pleurer à grands cris.

Isaac son père resta un moment silencieux, puis il dit : Vois, tu demeureras loin des terrains fertiles et loin de la rosée qui nous descend du ciel.

C’est grâce à ton épée que tu vivras, quant à ton frère, tu lui seras assujetti. Mais, errant çà et là, tu briseras le joug qu’il fera peser sur ton cou.

Esaü prit Jacob en haine à cause de la bénédiction qu’il avait reçue de son père et il se dit en lui-même : —La mort de mon père n’est pas loin, alors je tuerai Jacob mon frère.

On informa Rébecca des propos d’Esaü, son fils aîné ; elle fit venir Jacob son fils cadet, et lui dit : —Voici que ton frère Esaü veut te tuer pour se venger de toi.

Maintenant donc, mon fils, écoute-moi et fais ce que je te dis : Pars d’ici, fuis chez mon frère Laban, à Harân.

Reste chez lui quelque temps, jusqu’à ce que la colère de ton frère s’apaise.

Une fois que sa fureur se sera calmée et qu’il aura oublié ce que tu lui as fait, j’enverrai quelqu’un pour te faire revenir de là-bas. Pourquoi devrais-je vous perdre tous deux en un seul jour ?

Rébecca alla dire à Isaac : —Je suis dégoûtée de la vie à cause de ces femmes hittites. Si Jacob épouse aussi une des filles de ce pays, cela ne vaut plus la peine que je vive.

Alors Isaac appela Jacob, il le bénit et lui donna cet ordre : —Tu n’épouseras pas une Cananéenne.

Mets-toi en route, va à Paddân-Aram chez Betouel, ton grand-père maternel, et prends une femme de là-bas parmi les filles de ton oncle Laban.

Le Dieu tout-puissant te bénira, il te donnera des enfants, il rendra tes descendants nombreux et tu deviendras l’ancêtre d’un grand nombre de peuples.

Il te transmettra la bénédiction d’Abraham à toi et à ta descendance, afin que tu hérites le pays dans lequel tu habites en immigrant et que Dieu a donné à Abraham.

Jacob, envoyé par son père, partit donc pour Paddân-Aram, et il se rendit chez Laban, fils de Betouel l’Araméen, et frère de Rébecca, sa mère et celle d’Esaü.

Esaü vit qu’Isaac avait béni Jacob et qu’il l’avait envoyé à Paddân-Aram pour y trouver une épouse, et qu’en le bénissant il lui avait ordonné de ne pas épouser une fille du pays de Canaan,

que Jacob avait obéi à son père et à sa mère et qu’il était parti pour Paddân-Aram.

Il comprit alors que les filles de Canaan étaient mal vues de son père,

Esaü se rendit chez Ismaël, fils d’Abraham, et épousa, en plus de ses autres femmes, sa fille Mahalath, la sœur de Nebayoth.

Jacob avait quitté Beer-Chéba et marchait en direction de Harân.

Comme le soleil se couchait, il prit une pierre pour s’en faire un oreiller et se coucha pour passer ainsi la nuit dans le lieu qu’il avait atteint.

Dans son rêve, il vit une sorte d’escalier reposant sur la terre, et dont le haut atteignait le ciel. Et voici que des *anges de Dieu montaient et descendaient cet escalier.

L’Eternel lui-même se tenait tout en haut et lui dit : —Je suis l’Eternel, le Dieu d’Abraham ton ancêtre et le Dieu d’Isaac. Cette terre sur laquelle tu reposes, je te la donnerai, à toi et à ta descendance.

Elle sera aussi nombreuse que la poussière de la terre ; elle étendra son territoire dans toutes les directions : vers l’ouest et l’est, vers le nord et le sud. Par toi et par elle, toutes les familles de la terre seront bénies.

Et voici : je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras ; et je te ferai revenir dans cette région ; je ne t’abandonnerai pas mais j’accomplirai ce que je t’ai promis.

Jacob s’éveilla et s’écria : —Assurément, l’Eternel est en ce lieu, et moi je l’ignorais !

Il fut saisi de crainte et ajouta : —Ce lieu est redoutable ! Ce ne peut être que le sanctuaire de Dieu. C’est ici la porte du ciel.

Le lendemain, de grand matin, il prit la pierre sur laquelle avait reposé sa tête, il la dressa en *stèle et répandit de l’huile sur son sommet.

Il appela cet endroit Béthel (Maison de Dieu). Auparavant la localité s’appelait Louz.

Puis il fit le *vœu suivant : —Si Dieu est avec moi, s’il me protège au cours du voyage que je suis en train de faire, s’il me fournit de quoi manger et me vêtir,

et si je reviens sain et sauf chez mon père, alors l’Eternel sera mon Dieu.

Cette pierre que j’ai dressée comme stèle deviendra un sanctuaire de Dieu et je t’offrirai le dixième de tous les biens que tu m’accorderas.

Jacob reprit sa marche vers les pays de l’Orient.

Un jour, il aperçut dans la campagne un puits où l’on fait boire les troupeaux. Trois troupeaux de moutons et de chèvres étaient couchés alentour. L’ouverture du puits était fermée par une grosse pierre

que l’on roulait de côté lorsque tous les troupeaux y étaient rassemblés. Après avoir abreuvé les bêtes, on remettait la pierre sur l’ouverture.

Jacob demanda aux bergers : —D’où êtes-vous, les amis ? —Nous sommes de Harân, lui répondirent-ils.

—Alors, reprit-il, connaissez-vous Laban, descendant de Nahor ? —Oui, nous le connaissons.

—Comment va-t-il ? —Il va bien. D’ailleurs, voici justement sa fille Rachel qui vient avec les moutons et les chèvres.

—Mais, dit Jacob, il fait encore grand jour ! Ce n’est pas le moment de rassembler le bétail. Faites-donc boire les brebis et ramenez-les aux pâturages !

—Nous ne devons rien faire, lui répondirent-ils, avant que tous les troupeaux soient rassemblés ; alors seulement on roule la pierre qui bouche l’ouverture du puits et nous faisons boire les bêtes.

Pendant qu’il s’entretenait ainsi avec eux, Rachel arriva avec les moutons et les chèvres de son père. Elle était en effet bergère.

Lorsque Jacob vit Rachel, la fille de son oncle Laban et les bêtes de son oncle, il s’approcha, roula la pierre de l’ouverture du puits et fit boire les moutons et les chèvres de son oncle.

Puis il embrassa Rachel et éclata en pleurs.

Il apprit à la jeune fille qu’il était un parent de son père, un fils de Rébecca. Rachel courut prévenir son père.

Dès que Laban entendit parler de Jacob, le fils de sa sœur, il se précipita à sa rencontre, le serra contre lui et l’embrassa, puis il le conduisit dans sa maison. Alors Jacob lui raconta tout ce qui s’était passé.

Laban lui dit : —Tu es bien du même sang que moi ! Pendant tout un mois, Jacob demeura chez lui.

Puis Laban lui dit : —Travailleras-tu pour rien chez moi parce que tu es mon neveu ? Dis-moi ce que tu voudrais comme salaire.

Or, Laban avait deux filles, l’aînée s’appelait Léa, et la cadette Rachel.

Léa avait le regard tendre, mais Rachel était bien faite et d’une grande beauté.

Jacob s’était épris de Rachel et il dit à Laban : —Je te servirai pendant sept ans si tu me donnes Rachel, ta fille cadette, en mariage.

Et Laban répondit : —Je préfère te la donner à toi plutôt qu’à un autre. Reste chez moi.

Jacob travailla sept ans pour obtenir Rachel, et ces années furent à ses yeux comme quelques jours parce qu’il l’aimait.

Puis il dit à Laban : —Donne-moi maintenant ma femme, car j’ai accompli mon temps de service et je voudrais l’épouser.

Alors Laban fit un festin auquel il invita tous les habitants de la localité.

La nuit venue, il prit sa fille Léa et l’amena à Jacob qui s’unit à elle.

Laban donna sa servante Zilpa à sa fille Léa.

Le lendemain matin, Jacob se rendit compte que c’était Léa. Alors il dit à Laban : —Que m’as-tu fait ? N’est-ce pas pour Rachel que j’ai travaillé chez toi ? Pourquoi alors m’as-tu trompé ?

Laban répondit : —Chez nous, il n’est pas d’usage de marier la cadette avant l’aînée.

Mais termine la semaine de noces avec celle-ci, et nous te donnerons aussi l’autre en contrepartie de sept autres années de travail chez moi.

Jacob accepta : il termina cette semaine-là avec Léa, et Laban lui donna sa fille Rachel pour épouse.

Il donna aussi à Rachel sa servante Bilha.

Jacob s’unit également à Rachel qu’il aimait plus que Léa. Il travailla encore sept autres années chez Laban.

L’Eternel vit que Léa était mal aimée et il lui accorda des enfants, tandis que Rachel était stérile.

Ainsi Léa devint enceinte et donna naissance à un fils qu’elle appela Ruben (Voyez, un fils !), car elle dit : —L’Eternel a vu ma misère ; à présent, mon mari m’aimera.

Puis elle fut de nouveau enceinte et eut encore un fils. Elle dit : —L’Eternel a entendu que je n’étais pas aimée et il m’a encore accordé celui-ci. Et elle le nomma Siméon (Il entend).

Elle devint encore enceinte et enfanta un fils. Elle dit : —Cette fois-ci, mon mari s’attachera à moi, car je lui ai donné trois fils. C’est pourquoi on l’appela Lévi (Il s’attache).

De nouveau, elle devint enceinte et eut un fils. Elle s’écria : —Cette fois, je louerai l’Eternel. C’est pourquoi elle le nomma Juda (Il loue). Puis elle cessa d’avoir des enfants.

Lorsque Rachel vit qu’elle ne donnait pas d’enfant à Jacob, elle devint jalouse de sa sœur et elle dit à son mari : —Donne-moi des enfants, sinon j’en mourrai.

Jacob se fâcha contre elle et dit : —Est-ce que je suis à la place de Dieu ? C’est lui qui t’empêche d’avoir des enfants !

—Alors, suggéra-t-elle, voici ma servante Bilha, unis-toi à elle pour qu’elle ait un enfant : elle accouchera sur mes genoux, et j’aurai, moi aussi, un enfant par son intermédiaire.

Elle lui donna donc Bilha, sa servante, pour femme, et Jacob s’unit à elle.

Bilha devint enceinte et donna un fils à Jacob.

Rachel s’écria : —Dieu a défendu mon droit. Et même, il m’a exaucée et m’a donné un fils. C’est pourquoi elle l’appela Dan (Il juge).

Puis Bilha, sa servante, devint de nouveau enceinte et donna un second fils à Jacob.

Rachel dit : —J’ai livré un combat féroce contre ma sœur ; et j’ai vaincu. Elle nomma ce fils Nephtali (Il lutte).

Quand Léa vit qu’elle s’était arrêtée d’avoir des enfants, elle prit sa servante Zilpa et la donna à Jacob pour femme.

Zilpa donna un fils à Jacob.

Et Léa dit : —Quel bonheur ! Et elle le nomma Gad (Bonheur).

Puis Zilpa donna un second fils à Jacob.

Léa s’écria : —Que je suis heureuse ! Car les femmes me diront bienheureuse. Et elle l’appela Aser (Bienheureux).

Au temps de la moisson des blés, Ruben sortit dans les champs et il trouva des mandragores, il les apporta à sa mère. Rachel dit à Léa : —Donne-moi, s’il te plaît, quelques-unes des mandragores que ton fils a apportées.

Léa lui répondit : —Est-ce qu’il ne te suffit pas de m’avoir pris mon mari ? Il faut que tu prennes encore les mandragores de mon fils ? Rachel lui dit : —Eh bien ! Jacob couchera avec toi cette nuit en échange des mandragores de ton fils.

Le soir, quand Jacob revint des champs, Léa sortit à sa rencontre et lui dit : —Tu viendras vers moi cette nuit, car, pour t’avoir, j’ai payé le prix avec les mandragores de mon fils. Il coucha donc avec elle cette nuit-là.

Et Dieu exauça Léa : elle devint enceinte et donna un cinquième fils à Jacob.

Elle dit : —Dieu m’a payé mon salaire pour avoir donné ma servante à mon mari. Et elle appela ce fils Issacar (Homme de salaire).

Elle fut de nouveau enceinte et donna un sixième fils à Jacob.

—Dieu m’a accordé un riche présent, s’écria-t-elle, désormais mon mari m’honorera, puisque je lui ai donné six fils. Et elle appela cet enfant Zabulon (Honneur).

Plus tard, elle eut une fille qu’elle nomma Dina.

Alors Dieu eut égard à Rachel, il l’exauça et lui accorda la possibilité d’avoir des enfants.

Elle devint enceinte et donna naissance à un fils en disant : —Dieu a enlevé ma honte.

Elle le nomma Joseph (Il ajoute) en priant : —Que l’Eternel m’ajoute un autre fils !

Après la naissance de Joseph, Jacob dit à Laban : —Laisse-moi retourner chez moi, dans mon pays.

Donne-moi mes femmes — pour lesquelles j’ai travaillé chez toi — et mes enfants, et je m’en irai ; car tu sais bien comment j’ai travaillé pour toi.

Laban lui dit : —Si tu veux bien me faire une faveur, reste ici. J’ai appris par divination que c’est à cause de toi que l’Eternel m’a béni.

Et il ajouta : Fixe-moi ton salaire, et je te le donnerai.

Jacob lui dit : —Tu sais toi-même comment je t’ai servi, et ce que ton cheptel est devenu grâce à moi.

Car tu avais bien peu de chose à mon arrivée, mais tes biens se sont considérablement accrus. L’Eternel t’a béni depuis que je suis chez toi. Mais à présent, il est temps que je travaille aussi pour ma propre famille.

Laban lui demanda : —Que faut-il te payer ? —Tu n’auras rien à me payer, répondit Jacob. Mais si tu acceptes ma proposition, je continuerai à paître tes troupeaux et à m’en occuper.

Si tu veux, je passerai aujourd’hui tout ton troupeau en revue, je mettrai à part toutes les bêtes rayées ou tachetées et tous les agneaux de couleur foncée, ainsi que toutes les chèvres tachetées et rayées. Ils constitueront mon salaire.

Ainsi il te sera facile de contrôler mon honnêteté. Demain, tu viendras inspecter mon salaire : si tu trouves chez moi une chèvre qui ne soit pas rayée ou tachetée, ou un agneau qui ne soit pas de couleur foncée, tu pourras les considérer comme volés.

Laban dit : —D’accord ! Fais comme tu l’as dit.

Mais le jour même, Laban retira du troupeau les boucs tachetés et rayés, toutes les chèvres tachetées ou rayées, tout ce qui était mêlé de blanc et tous les agneaux de couleur foncée, et il les remit entre les mains de ses fils.

Puis il mit une distance de trois journées de marche entre lui et Jacob, lequel continua à s’occuper du reste de ses troupeaux.

Jacob se procura des rameaux verts de peuplier, d’amandier et de platane et en pela l’écorce par endroits, laissant apparaître l’aubier blanc des branches.

Il plaça ces rameaux sous les yeux des brebis dans les auges et les abreuvoirs où elles venaient boire ; celles-ci entraient en chaleur en venant boire.

Les bêtes s’accouplaient devant ces rameaux. Lorsqu’elles mettaient bas, leurs petits étaient tachetés, rayés et marquetés.

Jacob mit les moutons et les chèvres qu’il se réservait face aux bêtes du troupeau de Laban qui étaient tachetées et de couleur foncée. Il se constitua ainsi des troupeaux à lui, qu’il ne mêla pas à ceux de Laban.

Chaque fois que des bêtes vigoureuses s’accouplaient, Jacob plaçait les rameaux sous leurs yeux dans les auges pour qu’elles s’accouplent devant les rameaux.

Quand les brebis étaient chétives, il ne les mettait pas. Ainsi les bêtes chétives revenaient à Laban et les robustes à Jacob.

De cette manière, ce dernier s’enrichit considérablement, il posséda de nombreux troupeaux, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes.

Jacob apprit que les fils de Laban disaient : —Jacob s’est emparé de tout ce qui appartenait à notre père et c’est avec le bien de notre père qu’il s’est acquis toute cette richesse.

Il remarqua aussi que l’attitude de Laban envers lui n’était plus comme avant.

De plus, l’Eternel lui dit : —Retourne au pays de tes pères, auprès de ta parenté, et je serai avec toi.

Alors Jacob fit venir Rachel et Léa aux champs où il était avec ses troupeaux

et il leur dit : —Je vois que votre père n’a plus envers moi la même attitude qu’auparavant. Mais le Dieu de mon père a été avec moi.

Vous savez vous-mêmes que j’ai servi votre père de toutes mes forces,

tandis que lui m’a trompé : par dix fois, il a changé les conditions de mon salaire. Heureusement, Dieu ne lui a pas permis de me causer du tort.

Quand votre père affirmait : « Les bêtes rayées constitueront ton salaire », toutes les bêtes mettaient bas des petits rayés. Et quand il affirmait : « Les tachetés seront ton salaire », toutes les bêtes faisaient des petits tachetés.

Ainsi, c’est Dieu qui a pris le bétail de votre père et qui me l’a donné.

En effet, à l’époque où les bêtes s’accouplent, j’ai vu en songe que les béliers qui couvraient les brebis étaient tachetés, rayés ou marquetés.

L’*ange de Dieu m’appela dans ce rêve : « Jacob ! » Et j’ai répondu : « J’écoute. »

« Lève les yeux, dit-il, et regarde : tous les béliers qui couvrent les brebis sont tachetés, rayés ou marquetés, car j’ai vu tout ce que te fait Laban.

Je suis le Dieu de Béthel, où tu as répandu de l’huile sur une pierre dressée en *stèle, et où tu m’as fait un *vœu. Maintenant, lève-toi, quitte ce pays et retourne dans ton pays natal. »

Rachel et Léa lui répondirent : —Avons-nous encore quelque chose, ou un héritage, chez notre père ?

Ne nous a-t-il pas traitées comme des étrangères puisqu’il nous a vendues ? Et, de plus, il a mangé notre argent.

Par conséquent, tous les biens que Dieu a sauvés de notre père nous appartiennent, à nous et à nos enfants. Maintenant, donc, fais tout ce que Dieu t’a demandé.

Alors Jacob se mit en route : il fit monter ses enfants et ses femmes sur les chameaux ;

il emmena tout son bétail et tous les biens qu’il avait acquis, en particulier, le cheptel qu’il avait amassé pendant son séjour à Paddân-Aram, pour rentrer chez son père Isaac au pays de Canaan.

Quant à Laban, il était parti tondre ses moutons. En partant, Rachel vola les idoles domestiques de son père.

Ainsi Jacob partit en cachette de Laban l’Araméen, sans l’avertir de son départ.

Il s’enfuit avec tout ce qui lui appartenait et traversa l’Euphrate, puis il se dirigea vers les monts de Galaad.

Le troisième jour, on avertit Laban que Jacob s’était enfui.

Il prit avec lui des hommes de sa famille, le poursuivit pendant sept jours et le rattrapa dans les monts de Galaad.

Mais, pendant la nuit, Dieu vint parler à Laban l’Araméen dans un rêve. Il lui dit : —Garde-toi de dire quoi que ce soit à Jacob, ni en bien ni en mal.

Quand Laban atteignit Jacob, celui-ci avait dressé sa tente dans la montagne. Laban et ses hommes s’installèrent eux aussi dans les monts de Galaad.

Laban interpella Jacob : —Qu’est-ce qui t’a pris ? Pourquoi m’as-tu trompé ? Tu as emmené mes filles comme des captives de guerre !

Pourquoi t’es-tu enfui en cachette ? Tu m’as trompé au lieu de me prévenir ! Je t’aurais laissé partir dans la joie avec des chants, au son du tambourin et de la harpe.

Tu ne m’as même pas laissé embrasser mes petits-enfants et mes filles ! Vraiment, tu as agi de façon stupide !

Je pourrais vous faire du mal, mais le Dieu de votre père m’a parlé la nuit dernière et m’a dit : « Garde-toi de ne rien dire à Jacob ni en bien ni en mal. »

Maintenant, si tu es parti parce que tu languissais après la maison de ton père, pourquoi as-tu volé mes dieux ?

Jacob répliqua : —Je suis parti en cachette parce que j’avais peur que tu ne m’enlèves de force tes filles.

Quant à celui chez qui tu trouveras tes dieux, il ne vivra pas. Fouille tout ce que j’ai, en présence de nos gens ! Ce qui t’appartient, reprends-le ! En effet, Jacob ignorait que Rachel avait volé les idoles domestiques.

Laban fouilla la tente de Jacob, celle de Léa, puis celle des deux servantes, et ne trouva rien. En sortant de la tente de Léa, il entra dans celle de Rachel.

Or Rachel, qui avait pris les idoles, les avait cachées dans la selle du chameau et s’était assise dessus. Laban fouilla toute la tente sans rien trouver.

Elle dit à son père : —Que mon seigneur ne se fâche pas si je ne peux pas me lever devant toi car j’ai ce qui arrive habituellement aux femmes. Il fouilla encore, mais ne trouva pas les idoles.

Alors Jacob se mit en colère et fit de violents reproches à Laban : —Quelle faute ai-je commise, s’écria-t-il, qu’ai-je fait de mal pour que tu t’acharnes ainsi contre moi ?

Tu as fouillé toutes mes affaires. Qu’as-tu trouvé de ce qui t’appartient ? Produis-le ici en présence de mes gens et des tiens, et qu’ils servent d’arbitres entre nous deux.

Voilà vingt années que je suis chez toi ; tes brebis et tes chèvres n’ont pas avorté, et je n’ai jamais mangé les béliers de ton troupeau.

Si une bête se faisait déchirer par un fauve, je ne te la rapportais pas : c’est moi qui t’en dédommageais. Tu me réclamais ce qu’on m’avait volé de jour et ce qui m’avait été volé la nuit.

Le jour, j’étais dévoré par la chaleur ; la nuit, le froid m’empêchait de dormir.

Voilà vingt ans que je vis ainsi chez toi : pendant quatorze ans, je t’ai servi pour tes deux filles, puis pendant six ans pour ton bétail ; dix fois, tu as changé les conditions de mon salaire.

Si le Dieu de mon père, le Dieu d’Abraham et celui que redoute Isaac, n’avait été de mon côté, tu m’aurais renvoyé aujourd’hui les mains vides. Mais Dieu a vu ma misère et avec quelle peine j’ai travaillé. La nuit dernière, il a prononcé son verdict.

—Ces filles sont mes filles, répondit Laban, ces fils mes fils, ces troupeaux sont miens et tout ce que tu vois est à moi. Et que puis-je faire aujourd’hui pour mes filles et pour les enfants qu’elles ont mis au monde ?

Maintenant donc, viens, concluons une alliance, toi et moi, et laissons ici un signe qui nous serve de témoin à tous deux.

Alors Jacob prit une pierre et l’érigea en *stèle.

Puis il dit aux siens : —Ramassez des pierres ! Ils ramassèrent des pierres, les entassèrent et, tous ensemble, ils mangèrent là sur ce tas de pierre.

Laban le nomma Yegar-Sahadouta (Le tas de pierre du témoignage) et Jacob l’appela Galed (Le tas de pierre-témoin).

Laban déclara : —Ce tas de pierre sert aujourd’hui de témoin entre toi et moi. C’est pourquoi on le nomma Galed.

On l’appelle aussi Mitspa (Le lieu du guet), car Laban avait dit encore : —Que l’Eternel fasse le guet entre nous deux quand nous nous serons perdus de vue l’un et l’autre.

Si tu maltraites mes filles et si tu prends d’autres femmes en plus d’elles, ce n’est pas un homme qui nous servira d’arbitre, mais prends-y garde : c’est Dieu qui sera témoin entre moi et toi.

Puis il ajouta : Vois ce tas de pierre et cette *stèle que j’ai dressés entre moi et toi.

Ce tas de pierre et cette stèle nous serviront de témoins. Je ne dois pas dépasser ce tas de pierre et cette stèle dans ta direction, et tu ne dois pas les dépasser dans ma direction avec de mauvaises intentions.

Le Dieu d’Abraham et le Dieu de Nahor — c’était le Dieu de leur père — seront juges entre nous ! Jacob prêta serment par le Dieu que redoutait son père Isaac.

Puis il offrit un sacrifice sur la montagne et invita sa parenté à un repas. Ils mangèrent donc ensemble et passèrent la nuit sur la montagne.

Le lendemain, de bon matin, Laban embrassa ses petits-enfants et ses filles et les bénit ; puis il partit et retourna chez lui.

Jacob poursuivit sa route. Des *anges de Dieu vinrent à sa rencontre.

En les voyant, il s’écria : —C’est ici le camp de Dieu ! Et il nomma ce lieu : Mahanaïm (Les deux camps).

Puis il envoya devant lui des messagers vers son frère Esaü, au pays de Séir, dans la steppe d’Edom.

Il leur donna les instructions suivantes : —Voici ce que vous direz à mon seigneur Esaü : « Ainsi parle ton serviteur Jacob : J’ai séjourné chez Laban et j’y suis resté jusqu’à maintenant.

J’ai acquis des bœufs, des ânes, des moutons, des chèvres, des serviteurs et des servantes, et j’en fais informer mon seigneur pour recevoir bon accueil auprès de lui. »

Les messagers revinrent auprès de Jacob en disant : —Nous sommes allés trouver ton frère Esaü et le voilà qui vient à ta rencontre — avec quatre cents hommes.

Jacob eut très peur, l’angoisse le saisit. Il répartit en deux camps les gens qui étaient avec lui, le menu et le gros bétail ainsi que les chameaux,

car il se disait : « Si Esaü attaque l’un des camps et le détruit, celui qui restera pourra en réchapper. »

Puis Jacob pria : —Dieu de mon père Abraham et Dieu de mon père Isaac, ô Eternel, toi qui m’as dit : « Retourne dans ton pays, dans ta famille, et je te ferai du bien »,

je suis indigne de toutes les faveurs que tu as témoignées avec tant de fidélité à ton serviteur ; car lorsque j’ai passé ce *Jourdain, je n’avais que mon bâton, et maintenant je me trouve à la tête de deux camps.

Délivre-moi, je te prie, de mon frère Esaü ; car j’ai peur qu’il vienne me tuer, sans épargner ni mère ni enfant.

Pourtant, toi tu m’as dit : « Je te ferai du bien, et je rendrai tes descendants aussi nombreux que le sable de la mer que nul ne peut compter. »

Jacob s’installa à cet endroit pour la nuit. Il choisit dans ce qu’il avait à sa disposition de quoi faire un présent à son frère Esaü :

deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers,

trente chamelles qui allaitaient avec leurs petits, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânons.

Il les confia à ses serviteurs, par troupeaux séparés, en leur disant : —Passez devant moi et laissez une certaine distance entre chaque troupeau.

Puis il donna les instructions suivantes au premier serviteur : —Quand tu rencontreras mon frère Esaü et qu’il te demandera : « Quel est ton maître, où vas-tu, et à qui appartient ce troupeau qui te précède ? »,

tu répondras : « Mon maître est ton serviteur Jacob, ce troupeau est un cadeau qu’il t’envoie, mon seigneur Esaü. Lui-même arrive derrière nous. »

Il donna les mêmes instructions au deuxième serviteur, au troisième, puis à tous ceux qui allaient marcher derrière les troupeaux : —C’est en ces termes que vous parlerez à Esaü quand vous le rencontrerez !

Et dites-lui aussi : « Voici, ton serviteur Jacob vient lui-même derrière nous ! » Car il se disait : —Je l’apaiserai par ce présent qui me précède, ensuite je paraîtrai moi-même devant lui, et peut-être me permettra-t-il de le regarder en face.

Les bêtes offertes en cadeau s’en allèrent donc devant lui, et lui-même passa cette nuit-là dans le camp.

Dans la nuit, il se leva, emmena ses deux femmes, leurs servantes et ses onze fils et passa le gué du Yabboq.

Après leur avoir fait traverser le torrent et avoir fait passer tout ce qui lui appartenait,

Jacob resta seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu’à l’aube.

Quand l’adversaire vit qu’il n’arrivait pas à vaincre Jacob, il lui porta un coup à l’articulation de la hanche qui se démit pendant qu’il luttait avec lui.

Puis il dit à Jacob : —Laisse-moi partir, car le jour se lève. Mais Jacob répondit : —Je ne te laisserai pas aller avant que tu ne m’aies béni.

—Quel est ton nom ? demanda l’homme. —Jacob, répondit-il.

—Désormais, reprit l’autre, tu ne t’appelleras plus Jacob mais Israël (Il lutte avec Dieu), car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as vaincu.

Jacob l’interrogea : —S’il te plaît, fais-moi connaître ton nom. —Pourquoi me demandes-tu mon nom ? lui répondit-il. Et il le bénit là.

Jacob nomma ce lieu Péniel (La face de Dieu) car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve.

Quand il eut passé le gué de Péniel, le soleil se leva. Jacob boitait de la hanche.

C’est pourquoi, jusqu’à ce jour, les Israélites ne mangent pas le muscle de la cuisse fixé à l’articulation de la hanche, car c’est là que Dieu avait frappé Jacob.

Jacob scruta l’horizon et aperçut Esaü qui arrivait avec quatre cents hommes. Alors, il répartit ses enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes.

Il plaça en tête les servantes et leurs enfants, puis Léa et les siens derrière eux et finalement Rachel et Joseph.

Lui-même passa devant eux. Il se prosterna sept fois jusqu’à terre avant d’arriver devant son frère.

Esaü courut à sa rencontre, le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l’embrassa. Tous deux se mirent à pleurer.

Puis Esaü leva les yeux et vit les femmes et les enfants. —Qui sont ceux qui sont là avec toi ? demanda-t-il. Jacob répondit : —Ce sont là les enfants que Dieu, dans sa grâce, a donnés à ton serviteur.

Les servantes s’approchèrent avec leurs enfants et se prosternèrent.

Puis Léa et ses enfants vinrent se prosterner et enfin Joseph et Rachel.

Esaü demanda : —Que veux-tu faire avec tout ce camp que j’ai croisé ? —C’est un cadeau pour obtenir la faveur de mon seigneur.

—J’ai beaucoup de biens, mon frère, dit Esaü, garde ce qui est à toi.

—Non, dit Jacob, je t’en prie, si j’ai obtenu ta faveur, accepte mon présent, car je t’ai vu en face comme on regarde la face de Dieu, et tu m’as accueilli favorablement.

Accepte donc, je te prie, le présent que je t’ai fait parvenir, car Dieu m’a accordé sa grâce et j’ai tout ce qu’il me faut. Il insista tant qu’Esaü finit par accepter

et dit : —Partons et marchons ensemble ; j’irai devant toi.

Mais Jacob répondit : —Mon seigneur sait que les enfants sont fragiles ; de plus, j’ai avec moi des brebis, des chèvres et des vaches qui allaitent ; si l’on forçait leur marche un seul jour, tout le troupeau périrait.

Que mon seigneur aille donc devant son serviteur, je te prie, et moi j’avancerai tout doucement au pas du troupeau qui me précède et à celui des enfants pour aller rejoindre mon seigneur à Séir.

Esaü suggéra : —Dans ce cas, je laisserai avec toi une partie de mes gens. —A quoi bon, répondit Jacob, l’essentiel pour moi est d’avoir obtenu la faveur de mon seigneur.

Ce même jour Esaü reprit le chemin de Séir,

tandis que Jacob partit pour Soukkoth (les Cabanes). Il s’y construisit une maison ; mais il bâtit aussi des cabanes pour son bétail, c’est pourquoi on nomma ce lieu Soukkoth.

A son retour de Paddân-Aram, Jacob arriva sans encombre à la ville de Sichem, dans le pays de Canaan, et il établit son camp devant la ville.

Il acheta pour cent pièces d’argent aux descendants de Hamor, fondateur de Sichem, la parcelle de terrain où il avait dressé ses tentes.

Il y érigea un autel qu’il appela El-Elohé-Israël (Dieu est le Dieu d’Israël).

Dina, la fille que Léa avait donnée à Jacob, sortit pour aller voir les filles du pays.

Sichem, fils de Hamor le Hévien qui gouvernait la région, la remarqua : il l’enleva et coucha avec elle en lui faisant violence.

Il s’attacha à Dina, la fille de Jacob, en tomba amoureux et chercha par ses paroles à conquérir le cœur de la jeune fille.

Il dit à son père Hamor : —Obtiens-moi cette jeune fille pour femme.

Or Jacob avait appris que sa fille Dina avait été déshonorée. Mais comme ses fils étaient aux champs avec son bétail, il n’avait rien dit jusqu’à leur retour.

Hamor, le père de Sichem, se rendit chez Jacob pour lui parler.

Entre-temps, les fils de Jacob étaient revenus des champs et apprirent ce qui s’était passé. Ces hommes en furent outrés et ils se mirent dans une grande colère parce que Sichem s’était rendu coupable d’une action qui est infâme contre Israël en couchant avec la fille de Jacob, ce qui est une chose inadmissible.

Hamor leur parla ainsi : —Sichem, mon fils, s’est épris de votre fille ; s’il vous plaît, donnez-la lui pour femme

et alliez-vous par mariage avec nous. Vous nous donnerez vos filles et vous prendrez les nôtres.

Vous vous établirez chez nous ; le pays sera à votre disposition ; demeurez-y, vous y ferez vos affaires et vous y acquerrez des propriétés.

Sichem, de son côté, s’adressa au père et aux frères de la jeune fille : —Faites-moi cette faveur ! Je vous donnerai ce que vous me demanderez.

Exigez de moi une forte dot et des présents. Je vous donnerai ce que vous me demanderez ; accordez-moi seulement la jeune fille pour épouse.

Parce qu’on avait déshonoré leur sœur Dina, les fils de Jacob usèrent de ruse en répondant à Sichem et à Hamor, son père,

en ces termes : —Il ne nous est pas possible de donner notre sœur à un homme incirconcis ; ce serait un déshonneur pour nous.

Nous ne vous donnerons notre consentement qu’à la condition que, comme nous, vous fassiez *circoncire tous ceux qui sont du sexe masculin parmi vous.

Alors nous vous donnerons nos filles en mariage et nous épouserons les vôtres, nous nous établirons chez vous et nous formerons un seul peuple.

Par contre, si vous n’acceptez pas de vous faire circoncire, nous reprendrons notre fille et nous nous en irons.

Hamor et son fils Sichem acceptèrent cette proposition,

et le jeune homme fit sans délai ce qu’on lui demandait, tant il était épris de la fille de Jacob. Or, il était le plus influent dans la famille de son père.

Il se rendit donc avec lui à la porte de leur ville et ils parlèrent ainsi à leurs concitoyens :

—Ces gens-là sont bien disposés envers nous ; qu’ils s’établissent dans le pays et qu’ils y fassent des affaires ; voici le pays est assez vaste pour eux dans toute son étendue. Nous épouserons leurs filles et nous leur donnerons les nôtres.

Seulement, ces hommes ne consentiront à habiter avec nous pour que nous formions ensemble un seul peuple que si tous les hommes parmi nous sont circoncis comme chez eux.

Ainsi, leurs troupeaux et leurs biens et toutes leurs bêtes de somme nous appartiendront. Consentons donc à ce qu’ils demandent et ils s’établiront chez nous.

Alors tous ceux qui se trouvaient à la porte de la ville se laissèrent convaincre par Hamor et son fils Sichem, et tous les hommes et les garçons qui se trouvaient dans la ville furent circoncis.

Le troisième jour, alors qu’ils étaient souffrants, deux des fils de Jacob, Siméon et Lévi, les frères de Dina, prirent chacun son épée, et tombèrent sur la ville qui se croyait en sécurité. Ils tuèrent tous les hommes et les garçons.

Ils tuèrent aussi Hamor et son fils Sichem, reprirent Dina de la maison de Sichem et partirent.

Les autres fils de Jacob vinrent achever les blessés et pillèrent la ville, parce qu’on avait déshonoré leur sœur.

Ils prirent le gros et le petit bétail ainsi que les ânes et tout ce qui était dans la ville et dans les champs.

Ils s’emparèrent de tous leurs biens, de leurs enfants et de leurs femmes et raflèrent tout ce qui était dans les maisons.

Jacob dit à Siméon et à Lévi : —Vous me causez des ennuis car vous m’avez rendu odieux aux Cananéens et aux Phéréziens qui habitent le pays. Je ne dispose que d’un petit nombre d’hommes ; s’ils se liguent contre moi, ils me battront et extermineront toute ma famille avec moi.

Ils lui répliquèrent : —Pouvions-nous laisser traiter notre sœur comme une *prostituée ?

Dieu dit à Jacob : —Pars, rends-toi à Béthel et fixe-toi là-bas. Tu y construiras un autel au Dieu qui t’est apparu quand tu fuyais ton frère Esaü.

Alors Jacob dit aux gens de sa famille et à tous ceux qui étaient avec lui : —Faites disparaître les dieux étrangers qui se trouvent au milieu de vous. Purifiez-vous et changez de vêtements !

Nous allons partir et nous rendre à Béthel, où je construirai un autel dédié au Dieu qui m’a exaucé lorsque j’étais dans la détresse et qui a été avec moi tout au long de ma route.

Ils remirent à Jacob tous les dieux étrangers qu’ils avaient entre les mains et les boucles qu’ils portaient aux oreilles ; et Jacob les enterra sous le chêne qui est près de Sichem.

Puis ils levèrent le camp. Dieu frappa de panique les villes environnantes, de sorte que personne ne poursuivit les fils de Jacob.

Jacob arriva avec tous ceux qui l’accompagnaient à Louz — c’est-à-dire Béthel — au pays de Canaan.

Il bâtit là un autel et appela ce lieu El-Béthel (Dieu de Béthel), car c’est à cet endroit que Dieu lui était apparu lorsqu’il fuyait loin de son frère.

C’est là que mourut Débora, la nourrice de Rébecca ; elle fut enterrée près de Béthel, au pied du chêne que l’on appela depuis lors « le chêne des pleurs ».

Dieu apparut encore à Jacob à son retour de Paddân-Aram et le bénit.

Il lui dit : —Ton nom est Jacob, mais tu ne seras plus appelé ainsi, ton nom sera Israël. C’est ainsi que Dieu l’appela Israël.

Et Dieu lui dit : Je suis le Dieu tout-puissant. Sois fécond et aie de nombreux descendants ; une nation, et même tout un ensemble de peuples seront issus de toi. Tu auras pour descendants des rois.

Le pays que j’ai donné à Abraham et à Isaac, je te le donnerai ainsi qu’à ta descendance après toi.

Puis Dieu se retira d’auprès de lui, du lieu où il lui avait parlé.

Jacob érigea une *stèle en pierre à l’endroit même où Dieu lui avait parlé, il y versa une libation et répandit de l’huile sur elle.

Jacob donna au lieu où Dieu lui avait parlé le nom de Béthel.

Jacob et sa famille quittèrent Béthel. Lorsqu’ils étaient encore à une certaine distance d’Ephrata, Rachel donna naissance à un enfant. Elle eut un accouchement difficile.

Pendant les douleurs du travail, la sage-femme lui dit : —Courage ! C’est encore un garçon.

Mais elle se mourait. Dans son dernier souffle, elle le nomma Ben-Oni (Fils de ma douleur), mais son père l’appela Benjamin (Fils de bon augure).

Rachel mourut, on l’enterra sur la route d’Ephrata, c’est-à-dire Bethléhem.

Jacob érigea une stèle sur sa tombe ; c’est la stèle funéraire de Rachel qui subsiste encore aujourd’hui.

Puis Israël leva le camp, il planta sa tente au-delà de Migdal-Eder.

Pendant qu’il séjournait dans cette contrée, Ruben alla coucher avec Bilha, l’épouse de second rang de son père. Celui-ci l’apprit. Jacob avait douze fils.

Fils de Léa : Ruben, le premier-né de Jacob, Siméon, Lévi, Juda, Issacar et Zabulon.

Fils de Rachel : Joseph et Benjamin.

Fils de Bilha, servante de Rachel : Dan et Nephtali.

Fils de Zilpa, servante de Léa : Gad et Aser. Tels sont les fils de Jacob, qui lui naquirent à Paddân-Aram.

Jacob revint auprès de son père Isaac à Mamré, à Qiryath-Haarba qui s’appelle aujourd’hui Hébron, où Abraham et Isaac avaient vécu.

Isaac atteignit l’âge de cent quatre-vingts ans,

puis il rendit son dernier soupir et mourut. Il rejoignit ses ancêtres, âgé et comblé de jours. Ses fils Esaü et Jacob l’ensevelirent.


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      Genèse 25

      19 Voici la lignée d'Isaac, fils d'Abraham. Abraham eut pour fils Isaac.
      20 Isaac était âgé de 40 ans quand il prit pour femme Rebecca, qui était la fille de Bethuel, l'Araméen de Paddan-Aram, et la sœur de Laban l'Araméen.
      21 Isaac supplia l'Eternel pour sa femme, car elle était stérile, et l'Eternel l'exauça : sa femme Rebecca tomba enceinte.
      22 Les enfants se heurtaient à l’intérieur d’elle et elle dit : « Si telle est la situation, pourquoi suis-je enceinte ? » Elle alla consulter l'Eternel,
      23 et l'Eternel lui dit : « Il y a deux nations dans ton ventre, et deux peuples issus de toi se sépareront. Un de ces peuples sera plus fort que l'autre, et *le plus grand sera asservi au plus petit. »
      24 Le moment où elle devait accoucher arriva, et voici qu'il y avait des jumeaux dans son ventre.
      25 Le premier sortit roux et tout couvert de poils, comme un manteau. On l'appela Esaü.
      26 Ensuite sortit son frère, dont la main tenait le talon d'Esaü. On l'appela Jacob. Isaac était âgé de 60 ans à leur naissance.
      27 Ces enfants grandirent. Esaü devint un habile chasseur, un homme de la campagne, alors que Jacob était un homme tranquille qui restait sous les tentes.
      28 Isaac aimait Esaü parce qu'il lui amenait du gibier, et Rebecca aimait Jacob.
      29 Tandis que Jacob faisait cuire un potage, Esaü revint des champs, accablé de fatigue.
      30 Esaü dit à Jacob : « Laisse-moi manger de ce roux, de ce plat roux, car je suis fatigué. » C'est pour cela qu'on a donné à Esaü le nom d'Edom.
      31 Jacob répondit : « Vends-moi aujourd'hui ton droit d'aînesse. »
      32 Esaü répondit : « Je vais mourir. A quoi me sert ce droit d'aînesse ? »
      33 Jacob dit : « Jure-le-moi d'abord. » Il le lui jura, il vendit son droit d'aînesse à Jacob.
      34 Alors Jacob donna du pain et du potage de lentilles à Esaü. Il mangea et but, puis se leva et s'en alla. C'est ainsi qu'Esaü méprisa le droit d'aînesse.

      Genèse 26

      1 Il y eut une famine dans le pays, en plus de la première famine de l’époque d'Abraham, et Isaac se rendit vers Abimélec, le roi des Philistins, à Guérar.
      2 L'Eternel lui apparut et dit : « Ne descends pas en Egypte ! Réside dans le pays que je vais t’indiquer :
      3 séjourne dans ce pays-ci. Je serai avec toi et je te bénirai, car je te donnerai toutes ces terres, à toi et à ta descendance. Je tiendrai le serment que j'ai fait à ton père Abraham :
      4 je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel, je donnerai toutes ces terres à ta descendance, toutes les nations de la terre seront bénies en ta descendance,
      5 parce qu'Abraham m’a obéi et qu'il a respecté mes ordres, mes commandements, mes prescriptions et mes lois. »
      6 Isaac resta donc à Guérar.
      7 Lorsque les habitants de l'endroit posaient des questions sur sa femme, il disait : « C'est ma sœur. » Il avait peur, en effet, qu’ils ne le tuent s'il disait « ma femme », parce que Rebecca était belle.
      8 Comme son séjour se prolongeait, Abimélec, le roi des Philistins, regardant un jour par la fenêtre, vit Isaac plaisanter avec sa femme Rebecca.
      9 Abimélec fit appeler Isaac et dit : « C’est certain, c'est ta femme. Comment as-tu pu dire : ‘C'est ma sœur’ ? » Isaac lui répondit : « J'ai dit cela pour ne pas mourir à cause d'elle. »
      10 Abimélec dit : « Qu'est-ce que tu nous as fait ? Pour un peu, quelqu'un du peuple aurait couché avec ta femme et tu nous aurais rendus coupables. »
      11 Alors Abimélec fit ce décret pour tout le peuple : « Celui qui touchera à cet homme ou à sa femme sera mis à mort. »
      12 Isaac fit des semailles dans le pays et il récolta le centuple cette année-là, car l'Eternel le bénit.
      13 Cet homme devint riche. Il s'enrichit de plus en plus, jusqu'à devenir très riche.
      14 Il avait des troupeaux de petit et de gros bétail, ainsi qu’un grand nombre de serviteurs. Les Philistins furent jaloux de lui.
      15 Tous les puits qu'avaient creusés les serviteurs de son père à l’époque de son père Abraham, les Philistins les comblèrent en les remplissant de terre.
      16 Et Abimélec dit à Isaac : « Va-t’en de chez nous, car tu es beaucoup plus puissant que nous. »
      17 Isaac partit de là et campa dans la vallée de Guérar où il s'installa.
      18 Isaac creusa de nouveau les puits qu'on avait creusés à l’époque de son père Abraham et que les Philistins avaient comblés après la mort d'Abraham. Il leur donna les noms que son père leur avait donnés.
      19 Les serviteurs d'Isaac creusèrent encore dans la vallée et y trouvèrent un puits d'eau vive.
      20 Les bergers de Guérar cherchèrent querelle aux bergers d'Isaac en disant : « L'eau est à nous. » Il appela le puits Esek parce qu'on s'était disputé avec lui.
      21 Ses serviteurs creusèrent un autre puits, au sujet duquel on chercha aussi querelle, et il l'appela Sitna.
      22 Il partit de là et creusa un autre puits, pour lequel on ne chercha pas querelle. Il l'appela Rehoboth, « car, dit-il, l'Eternel nous a maintenant mis au large et nous prospérerons dans le pays. »
      23 Il remonta de là à Beer-Shéba.
      24 L'Eternel lui apparut dans la nuit et dit : « Je suis le Dieu de ton père Abraham. N'aie pas peur, car je suis avec toi. Je te bénirai et je rendrai ta descendance nombreuse à cause de mon serviteur Abraham. »
      25 Il construisit là un autel et fit appel au nom de l'Eternel. Il y dressa sa tente et les serviteurs d'Isaac y creusèrent un puits.
      26 Abimélec vint de Guérar le trouver avec Ahuzath, son ami, et Picol, le chef de son armée.
      27 Isaac leur dit : « Pourquoi venez-vous me trouver, puisque vous me détestez et que vous m'avez renvoyé de chez vous ? »
      28 Ils répondirent : « Nous voyons que l'Eternel est avec toi. C'est pourquoi nous disons : ‘Qu'il y ait un serment entre nous, entre nous et toi. Concluons une alliance avec toi !’
      29 Jure que tu ne nous feras aucun mal, de même que nous ne t'avons pas maltraité, que nous t'avons fait seulement du bien et que nous t'avons laissé partir dans la paix. Maintenant, tu es béni de l'Eternel. »
      30 Isaac leur prépara un festin et ils mangèrent et burent.
      31 Ils se levèrent de bon matin et se prêtèrent mutuellement serment. Isaac les laissa partir et ils le quittèrent dans la paix.
      32 Ce jour-là, des serviteurs d'Isaac vinrent lui parler du puits qu'ils creusaient et lui dirent : « Nous avons trouvé de l'eau. »
      33 Il appela le puits Shiba. C'est pourquoi on a donné à la ville le nom de Beer-Shéba, jusqu'à aujourd’hui.
      34 A l'âge de 40 ans, Esaü prit pour femmes Judith, fille de Beéri le Hittite, et Basmath, fille d'Elon le Hittite.
      35 Elles furent un sujet d'amertume pour le cœur d'Isaac et de Rebecca.

      Genèse 27

      1 Isaac devenait vieux et ses yeux s'étaient affaiblis au point qu'il ne voyait plus. Alors il appela son fils aîné Esaü et lui dit : « Mon fils ! » Il lui répondit : « Me voici ! »
      2 Isaac dit : « Je suis maintenant âgé et je ne connais pas le jour de ma mort.
      3 Prends donc tes armes, ton carquois et ton arc, va dans les champs chasser du gibier pour moi.
      4 Prépare-moi un plat comme je les aime et apporte-le-moi à manger afin que je te bénisse avant de mourir. »
      5 Rebecca entendit ce qu'Isaac disait à son fils Esaü. Esaü s'en alla dans les champs pour chasser du gibier et le rapporter.
      6 Quant à Rebecca, elle dit à son fils Jacob : « J'ai entendu ton père dire à ton frère Esaü :
      7 ‘Apporte-moi du gibier et prépare-moi un plat que je mangerai. Je te bénirai alors devant l'Eternel avant ma mort.’
      8 Maintenant, mon fils, écoute-moi et fais ce que je t’ordonne :
      9 va me prendre deux bons chevreaux dans le troupeau. J'en ferai pour ton père un plat comme il les aime,
      10 et tu le lui apporteras à manger afin qu'il te bénisse avant sa mort. »
      11 Jacob répondit à sa mère : « Mon frère Esaü est velu, tandis que moi, je n'ai pas de poils.
      12 Peut-être mon père me touchera-t-il et je passerai à ses yeux pour un menteur. J'attirerai alors sur moi la malédiction, et non la bénédiction. »
      13 Sa mère lui dit : « Que cette malédiction retombe sur moi, mon fils ! Ecoute-moi seulement et va me prendre les chevreaux. »
      14 Jacob alla les prendre et les apporta à sa mère, qui prépara un plat comme son père les aimait.
      15 Ensuite, Rebecca prit les vêtements de son fils aîné Esaü, les plus beaux qui se trouvaient à la maison, et elle les fit mettre à son fils cadet Jacob.
      16 Elle couvrit ses mains et la partie lisse de son cou de la peau des chevreaux,
      17 puis elle plaça dans la main de son fils Jacob le plat et le pain qu'elle avait préparés.
      18 Il vint vers son père et dit : « Mon père ! » Isaac dit : « Me voici. Lequel de mes fils es-tu ? »
      19 Jacob répondit à son père : « Je suis ton fils aîné Esaü. Je me suis conformé à tes instructions. Lève-toi donc, installe-toi et mange de mon gibier afin de me bénir. »
      20 Isaac dit à son fils : « Comment cela ? Tu en as vite trouvé, mon fils ! » Jacob répondit : « C'est que l'Eternel, ton Dieu, l'a fait venir devant moi. »
      21 Isaac dit à Jacob : « Approche-toi donc, que je te touche, mon fils, pour savoir si tu es mon fils Esaü ou non. »
      22 Jacob s'approcha de son père Isaac qui le toucha et dit : « La voix est celle de Jacob, mais les mains sont celles d'Esaü. »
      23 Il ne le reconnut pas parce que ses mains étaient velues comme celles de son frère Esaü, et il le bénit.
      24 Il dit : « Est-ce bien toi, mon fils Esaü ? » Jacob répondit : « C'est moi. »
      25 Isaac dit : « Sers-moi et que je mange de ton gibier, mon fils, afin de te bénir. » Jacob le servit et il mangea. Il lui apporta aussi du vin et il but.
      26 Puis son père Isaac lui dit : « Approche-toi donc et embrasse-moi, mon fils. »
      27 Jacob s'approcha et l'embrassa. Isaac sentit l'odeur de ses vêtements. Il le bénit alors en disant : « L'odeur de mon fils est pareille à celle d'un champ que l'Eternel a béni.
      28 Que Dieu te donne de la rosée du ciel et des richesses de la terre, du blé et du vin en abondance !
      29 Que des peuples te soient asservis et que des nations se prosternent devant toi ! Sois le maître de tes frères et que les fils de ta mère se prosternent devant toi ! *Maudits soient tous ceux qui te maudiront et bénis soient tous ceux qui te béniront. »
      30 Isaac avait fini de bénir Jacob et celui-ci avait à peine quitté son père Isaac lorsque son frère Esaü revint de la chasse.
      31 Il prépara, lui aussi, un plat qu'il apporta à son père. Il dit à son père : « Que mon père se lève et mange du gibier de son fils, afin que tu me bénisses ! »
      32 Son père Isaac lui demanda : « Qui es-tu ? » Il répondit : « Je suis ton fils aîné Esaü. »
      33 Isaac fut saisi d'une grande, d'une violente émotion et dit : « Qui est donc celui qui a chassé du gibier et me l'a apporté ? J'ai mangé de tout avant que tu ne viennes et je l'ai béni. Et effectivement, il sera béni. »
      34 Lorsque Esaü entendit les paroles de son père, il poussa de grands cris pleins d'amertume et il dit à son père : « Bénis-moi aussi, mon père ! »
      35 Isaac dit : « Ton frère est venu avec ruse et a pris ta bénédiction. »
      36 Esaü dit : « Est-ce parce qu'on l'a appelé Jacob qu'il m'a supplanté deux fois ? Il a pris mon droit d'aînesse, et voici maintenant qu'il a pris ma bénédiction. » Il ajouta : « N'as-tu pas de bénédiction en réserve pour moi ? »
      37 Isaac répondit à Esaü : « Je l'ai désigné comme ton maître et je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, je l'ai pourvu en blé et en vin. Que puis-je donc faire pour toi, mon fils ? »
      38 Esaü dit à son père : « N'as-tu que cette seule bénédiction, mon père ? Bénis-moi aussi, mon père ! » et il se mit à pleurer tout haut.
      39 Son père Isaac lui répondit : « Ton lieu d’habitation sera privé des richesses de la terre et de la rosée du ciel, d'en haut.
      40 Tu vivras de ton épée et tu seras asservi à ton frère. Cependant, en errant librement çà et là, tu échapperas à la domination qu’il t’aura imposée. »
      41 Esaü éprouva de la haine contre Jacob à cause de la bénédiction que son père lui avait accordée. Il disait dans son cœur : « Le moment où l'on mènera le deuil sur mon père va approcher et je tuerai mon frère Jacob. »
      42 Rebecca fut informée des paroles de son fils aîné Esaü. Elle fit alors appeler son fils cadet Jacob et lui dit : « Ton frère Esaü veut se venger de toi en te tuant.
      43 Maintenant, mon fils, écoute-moi ! Lève-toi, enfuis-toi chez mon frère Laban à Charan.
      44 Reste chez lui quelque temps, jusqu'à ce que la fureur de ton frère s'apaise,
      45 jusqu'à ce que la colère de ton frère se détourne de toi et qu'il oublie ce que tu lui as fait. Alors je te ferai revenir. Pourquoi serais-je privée de vous deux en un seul jour ? »
      46 Rebecca dit à Isaac : « Je suis dégoûtée de la vie à cause de nos belles-filles hittites. Si Jacob prend une femme comme celles-ci parmi les Hittites, parmi les filles du pays, à quoi me sert la vie ? »

      Genèse 28

      1 Isaac appela Jacob, le bénit et lui ordonna : « Tu ne prendras pas une femme cananéenne.
      2 Lève-toi, va à Paddan-Aram, chez Bethuel, le père de ta mère, et prends-y une femme parmi les filles de Laban, le frère de ta mère.
      3 Que le Dieu tout-puissant te bénisse, te fasse proliférer et te multiplie afin que tu donnes naissance à tout un groupe de peuples !
      4 Qu'il te donne la bénédiction d'Abraham, à toi et à ta descendance avec toi, afin que tu possèdes le pays où tu séjournes en étranger et qu'il a donné à Abraham ! »
      5 Isaac fit donc partir Jacob et celui-ci s'en alla à Paddan-Aram, chez Laban, fils de Bethuel l'Araméen et frère de Rebecca, la mère de Jacob et d'Esaü.
      6 Esaü vit qu'Isaac avait béni Jacob et l'avait envoyé à Paddan-Aram pour y prendre une femme. Il vit aussi qu'en le bénissant il lui avait donné cet ordre : « Tu ne prendras pas une femme cananéenne. »
      7 Il vit que Jacob avait écouté son père et sa mère et qu'il était parti pour Paddan-Aram.
      8 Esaü comprit ainsi que les Cananéennes déplaisaient à son père Isaac,
      9 et il alla trouver Ismaël. Il prit pour femme, en plus des femmes qu'il avait, Mahalath, qui était la fille d'Ismaël, le fils d'Abraham, et la sœur de Nebajoth.
      10 Jacob partit de Beer-Shéba et prit la direction de Charan.
      11 Arrivé à un certain endroit, il y passa la nuit car le soleil était couché. Il prit une pierre dont il fit son oreiller et il se coucha à cet endroit.
      12 Il fit un rêve : une échelle était appuyée sur la terre et son sommet touchait le ciel ; des anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle.
      13 L'Eternel se tenait au-dessus d'elle, et il dit : « Je suis l'Eternel, le Dieu de ton grand-père Abraham et le Dieu d'Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, à toi et à ta descendance.
      14 Ta descendance sera pareille à la poussière de la terre : tu t'étendras à l'ouest et à l'est, au nord et au sud, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta descendance.
      15 Je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai dans ce pays, car je ne t'abandonnerai pas tant que je n’aurai pas accompli ce que je te dis. »
      16 Jacob se réveilla et se dit : « C’est certain, l'Eternel est dans cet endroit et moi, je ne le savais pas ! »
      17 Il eut peur et dit : « Que cet endroit est redoutable ! C'est ici que se trouve la maison de Dieu, c'est ici que se trouve la porte du ciel ! »
      18 Jacob se leva de bon matin. Il prit la pierre dont il avait fait son oreiller, en fit un monument et versa de l'huile sur son sommet.
      19 Il appela cet endroit Béthel, mais la ville s'appelait auparavant Luz.
      20 Jacob fit ce vœu : « Si Dieu est avec moi et me garde pendant mon voyage, s'il me donne du pain à manger et des habits à mettre,
      21 et si je reviens dans la paix chez mon père, alors l'Eternel sera mon Dieu.
      22 Cette pierre dont j’ai fait un monument sera la maison de Dieu et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras. »

      Genèse 29

      1 Jacob se remit en marche et gagna la région des nomades de l’est.
      2 Il regarda : il y avait un puits dans les champs et, à côté, trois troupeaux de brebis qui se reposaient, car c'était à ce puits qu'on faisait boire les troupeaux. La pierre placée sur l'ouverture du puits était grande.
      3 Tous les troupeaux se rassemblaient là, on roulait la pierre de dessus l'ouverture du puits, on faisait boire les troupeaux et l'on remettait la pierre à sa place sur l'ouverture du puits.
      4 Jacob demanda aux bergers : « Mes frères, d'où êtes-vous ? » Ils répondirent : « Nous sommes de Charan. »
      5 Il leur demanda : « Connaissez-vous Laban, le petit-fils de Nachor ? » Ils répondirent : « Nous le connaissons. »
      6 Il leur demanda : « Est-il en bonne santé ? » Ils répondirent : « Il est en bonne santé, et voici sa fille Rachel qui arrive avec le troupeau. »
      7 Il dit : « Il fait encore grand jour, ce n'est pas le moment de rassembler les troupeaux. Faites boire les brebis, puis allez les faire brouter ! »
      8 Ils répondirent : « Nous ne pouvons pas le faire tant que tous les troupeaux ne sont pas rassemblés. C'est à ce moment-là qu'on roule la pierre de dessus l'ouverture du puits et qu'on fait boire les brebis. »
      9 Il leur parlait encore quand Rachel arriva avec le troupeau de son père. En effet, elle était bergère.
      10 Lorsque Jacob vit Rachel, la fille de Laban, le frère de sa mère, et le troupeau de Laban, le frère de sa mère, il s'approcha, roula la pierre de dessus l'ouverture du puits et fit boire le troupeau de Laban, le frère de sa mère.
      11 Jacob embrassa Rachel et se mit à pleurer tout haut.
      12 Jacob apprit à Rachel qu'il était un parent de son père, qu'il était le fils de Rebecca. Elle courut l'annoncer à son père.
      13 Dès que Laban eut entendu parler de Jacob, le fils de sa sœur, il courut à sa rencontre, l'étreignit tendrement et l'embrassa. Puis il le fit venir chez lui. Jacob raconta tous ces événements à Laban,
      14 et Laban lui dit : « C’est certain, tu es bien fait des mêmes os et de la même chair que moi. » Jacob habita un mois chez Laban,
      15 puis ce dernier lui dit : « Parce que tu fais partie de ma parenté, devrais-tu me servir pour rien ? Dis-moi quel sera ton salaire. »
      16 Or Laban avait deux filles. L'aînée s'appelait Léa, et la cadette Rachel.
      17 Léa avait les yeux fragiles, tandis que Rachel était belle à tout point de vue.
      18 Jacob aimait Rachel. Il dit donc : « Je te servirai 7 ans pour Rachel, ta fille cadette. »
      19 Laban dit : « Je préfère te la donner à toi qu’à un autre homme. Reste chez moi ! »
      20 Ainsi, Jacob servit 7 ans pour Rachel. Ils lui parurent comme quelques jours parce qu'il l'aimait.
      21 Puis Jacob dit à Laban : « Donne-moi ma femme, car je suis allé jusqu’au bout de mon contrat et je veux m’unir à elle. »
      22 Laban réunit tous les habitants de l'endroit et donna un festin.
      23 Le soir, il prit sa fille Léa et l'amena vers Jacob qui s’unit à elle.
      24 Laban donna sa servante Zilpa pour servante à sa fille Léa.
      25 Le lendemain matin, voilà que c'était Léa. Jacob dit alors à Laban : « Qu'est-ce que tu m'as fait ? N'est-ce pas pour Rachel que j'ai servi chez toi ? Pourquoi m'as-tu trompé ? »
      26 Laban dit : « Cela ne se fait pas, chez nous, de donner la plus jeune avant l'aînée.
      27 Termine la semaine avec celle-ci et nous te donnerons aussi l'autre pour le service que tu feras encore chez moi pendant sept nouvelles années. »
      28 C’est ce que fit Jacob : il termina la semaine avec Léa, puis Laban lui donna pour femme sa fille Rachel.
      29 Laban donna sa servante Bilha pour servante à sa fille Rachel.
      30 Jacob s’unit aussi à Rachel, qu'il préférait même à Léa, et il servit encore chez Laban pendant sept nouvelles années.
      31 L'Eternel vit que Léa n'était pas aimée, et il lui permit d’avoir des enfants, tandis que Rachel était stérile.
      32 Léa tomba enceinte et mit au monde un fils qu’elle appela Ruben, car elle dit : « L'Eternel a vu mon humiliation et désormais mon mari m'aimera. »
      33 Elle tomba encore enceinte et mit au monde un fils, et elle dit : « L'Eternel a entendu que je n'étais pas aimée et il m'a aussi accordé celui-ci. » Et elle lui donna le nom de Siméon.
      34 Elle tomba encore enceinte et mit au monde un fils, et elle dit : « Cette fois-ci, mon mari s'attachera à moi, car je lui ai donné trois fils. » C'est pourquoi on l’appela Lévi.
      35 Elle tomba encore enceinte et mit au monde un fils, et elle dit : « Cette fois, je célébrerai l'Eternel. » C'est pourquoi elle lui donna le nom de Juda. Puis elle cessa d'avoir des enfants.

      Genèse 30

      1 Lorsque Rachel vit qu'elle ne donnait pas d'enfants à Jacob, elle fut jalouse de sa sœur et dit à Jacob : « Donne-moi des enfants ou je meurs ! »
      2 La colère de Jacob s'enflamma contre Rachel et il dit : « Suis-je à la place de Dieu, qui t'empêche d'avoir des enfants ? »
      3 Elle dit : « Voici ma servante Bilha. Aie des relations avec elle ! Qu'elle mette un enfant au monde sur mes genoux et que par elle j'aie aussi des fils. »
      4 Elle lui donna pour femme sa servante Bilha et Jacob eut des relations avec elle.
      5 Bilha tomba enceinte et donna un fils à Jacob.
      6 Rachel dit : « Dieu m'a rendu justice, il m’a même écoutée et m'a accordé un fils. » C'est pourquoi elle l'appela Dan.
      7 Bilha, la servante de Rachel, tomba encore enceinte et donna un deuxième fils à Jacob.
      8 Rachel dit : « J'ai lutté divinement contre ma sœur et j'ai été victorieuse », et elle l'appela Nephthali.
      9 Voyant qu'elle avait cessé d'avoir des enfants, Léa prit sa servante Zilpa et la donna pour femme à Jacob.
      10 Zilpa, la servante de Léa, donna un fils à Jacob.
      11 Léa dit : « Quel bonheur ! » et elle l'appela Gad.
      12 Zilpa, la servante de Léa, donna un deuxième fils à Jacob.
      13 Léa dit : « Que je suis heureuse ! Oui, les femmes me diront heureuse. » Et elle l'appela Aser.
      14 Ruben sortit à l'époque de la moisson des blés et trouva des mandragores dans les champs. Il les apporta à sa mère Léa. Rachel dit alors à Léa : « Donne-moi, je t’en prie, des mandragores de ton fils. »
      15 Elle lui répondit : « Est-ce trop peu d'avoir pris mon mari, pour que tu prennes aussi les mandragores de mon fils ? » Rachel dit : « Eh bien, il couchera avec toi cette nuit en échange des mandragores de ton fils. »
      16 Le soir, quand Jacob revint des champs, Léa sortit à sa rencontre et dit : « C'est vers moi que tu viendras, car je t'ai eu en salaire pour les mandragores de mon fils. » Et il coucha avec elle cette nuit-là.
      17 Dieu exauça Léa. Elle tomba enceinte et donna un cinquième fils à Jacob.
      18 Léa dit : « Dieu m'a donné mon salaire parce que j'ai donné ma servante à mon mari » et elle l'appela Issacar.
      19 Léa tomba encore enceinte et donna un sixième fils à Jacob.
      20 Léa dit : « Dieu m'a fait un beau cadeau : cette fois, mon mari habitera avec moi, car je lui ai donné six fils. » Et elle l'appela Zabulon.
      21 Ensuite, elle mit au monde une fille qu'elle appela Dina.
      22 Dieu se souvint de Rachel, il l'exauça et lui permit d’avoir des enfants.
      23 Elle tomba enceinte et mit au monde un fils. Elle dit : « Dieu a enlevé ma honte »
      24 et elle l'appela Joseph en disant : « Que l'Eternel m'ajoute un autre fils ! »
      25 Après que Rachel eut donné naissance à Joseph, Jacob dit à Laban : « Laisse-moi partir pour que j’aille chez moi, dans mon pays.
      26 Donne-moi mes femmes et mes enfants, pour lesquels je t'ai servi, et je m'en irai. Tu sais en effet quel service j'ai accompli pour toi. »
      27 Laban lui dit : « Si seulement je pouvais trouver grâce à tes yeux ! J'ai appris que l'Eternel m'avait béni à cause de toi.
      28 Fixe-moi ton salaire et je te le donnerai. »
      29 Jacob lui dit : « Tu sais comment je t'ai servi et ce qu'est devenu ton troupeau avec moi :
      30 le peu que tu possédais avant mon arrivée a beaucoup augmenté et l'Eternel t'a béni sur mes traces. Maintenant, quand pourrai-je travailler pour ma propre famille ? »
      31 Laban dit : « Que dois-je te donner ? » Jacob répondit : « Tu ne me donneras rien si tu es d'accord avec ce que je vais te proposer. Je prendrai encore soin de ton troupeau et je le garderai.
      32 Je parcourrai aujourd'hui tout ton troupeau pour en retirer, parmi les brebis, tout agneau tacheté et marqueté et tout agneau noir, et parmi les chèvres tout ce qui est marqueté et tacheté : ce sera mon salaire.
      33 Ma droiture répondra pour moi demain quand tu viendras voir mon salaire : tout ce qui ne sera pas tacheté et marqueté parmi les chèvres, et noir parmi les agneaux, ce sera de ma part un vol. »
      34 Laban dit : « Qu’on fasse donc comme tu l’as dit. »
      35 Le jour même, Laban retira les boucs rayés et marquetés, toutes les chèvres tachetées et marquetées, toutes celles où il y avait du blanc et tout ce qui était noir parmi les brebis, et il les confia à ses fils.
      36 Puis il mit une distance de trois journées de marche entre Jacob et lui. Quant à Jacob, il prit soin du reste du troupeau de Laban.
      37 Jacob prit des branches vertes de peuplier, d'amandier et de platane. Il y pela des bandes blanches, mettant à nu le blanc qui était sur les branches.
      38 Puis il plaça les branches qu'il avait pelées dans les auges, dans les abreuvoirs, en face des brebis qui venaient boire, pour qu'elles entrent en chaleur en venant boire.
      39 Les brebis entraient en chaleur près des branches et elles faisaient des petits rayés, tachetés et marquetés.
      40 Jacob séparait les agneaux et il mettait ensemble ce qui était rayé et tout ce qui était noir dans le troupeau de Laban. Il se fit ainsi des troupeaux à part, qu'il ne réunit pas au troupeau de Laban.
      41 Toutes les fois que les brebis vigoureuses entraient en chaleur, Jacob plaçait les branches dans les auges, sous les yeux des brebis, pour qu'elles entrent en chaleur près des branches.
      42 Quand les brebis étaient chétives, il ne le faisait pas, de sorte que les chétives étaient pour Laban et les vigoureuses pour Jacob.
      43 Cet homme devint de plus en plus riche ; il posséda du petit bétail en abondance, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes.

      Genèse 31

      1 Jacob entendit les propos des fils de Laban. Ils disaient : « Jacob a pris tout ce qui appartenait à notre père et c'est grâce aux biens de notre père qu'il s'est constitué toute cette richesse. »
      2 Jacob remarqua aussi le visage de Laban : il n’avait plus la même attitude qu’avant vis-à-vis de lui.
      3 C’est alors que l'Eternel dit à Jacob : « Retourne dans le pays de tes pères et dans ton lieu de naissance, et je serai avec toi. »
      4 Jacob fit appeler Rachel et Léa aux champs, vers son troupeau.
      5 Il leur dit : « Je vois au visage de votre père qu'il n’a plus la même attitude qu’avant envers moi. Cependant, le Dieu de mon père a été avec moi.
      6 Vous savez vous-mêmes que j'ai servi votre père de toute ma force.
      7 Quant à votre père, il m'a trompé et a changé dix fois mon salaire, mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du mal.
      8 Quand il disait : ‘Les tachetés seront ton salaire’, toutes les brebis faisaient des petits tachetés, et quand il disait : ‘Les rayés seront ton salaire’, toutes les brebis faisaient des petits rayés.
      9 Dieu a pris à votre père son troupeau et me l'a donné.
      10 A l'époque où les brebis entraient en chaleur, j'ai levé les yeux et j'ai vu en rêve que les boucs qui s'accouplaient avec les brebis étaient rayés, tachetés et marquetés.
      11 L'ange de Dieu m'a dit en rêve : ‘Jacob !’J'ai répondu : ‘Me voici !’
      12 Il a dit : ‘Lève les yeux et regarde : tous les boucs qui s'accouplent avec les brebis sont rayés, tachetés et marquetés, car j'ai vu tout ce que te fait Laban.
      13 Je suis le Dieu de Béthel où tu as consacré par onction un monument, où tu m'as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, quitte ce pays et retourne au pays de ta naissance.’ »
      14 Rachel et Léa lui répondirent : « Avons-nous encore une part et un héritage chez notre père ?
      15 Ne sommes-nous pas considérées par lui comme des étrangères, puisqu'il nous a vendues et a même mangé notre argent ?
      16 Toute la richesse que Dieu a enlevée à notre père nous appartient, à nous et à nos enfants. Fais maintenant tout ce que Dieu t'a dit. »
      17 Jacob se leva donc et fit monter ses enfants et ses femmes sur les chameaux.
      18 Il emmena tout son troupeau et tous les biens qu'il possédait, le troupeau qui lui appartenait, dont il était devenu propriétaire à Paddan-Aram, et il se rendit vers son père Isaac au pays de Canaan.
      19 Laban était parti tondre ses brebis, et Rachel vola les théraphim de son père.
      20 De son côté, Jacob trompa Laban l'Araméen en ne l’avertissant pas de son départ
      21 et s'enfuit avec tout ce qui lui appartenait. Il se leva, traversa l’Euphrate et se dirigea vers la région montagneuse de Galaad.
      22 Trois jours plus tard, on annonça à Laban que Jacob s'était enfui.
      23 Il prit ses frères avec lui, le poursuivit durant sept jours de marche et le rattrapa dans la région montagneuse de Galaad.
      24 Cependant, au cours de la nuit Dieu apparut en rêve à Laban l'Araméen et lui dit : « Garde-toi de parler à Jacob, que ce soit en bien ou en mal ! »
      25 Laban rattrapa donc Jacob alors que celui-ci avait planté sa tente sur la montagne. Laban planta aussi la sienne, avec ses frères, dans la région montagneuse de Galaad.
      26 Alors Laban dit à Jacob : « Qu'as-tu fait ? Pourquoi m'as-tu trompé et emmènes-tu mes filles comme des prisonnières de guerre ?
      27 Pourquoi as-tu pris la fuite en cachette et m'as-tu trompé, au lieu de m'avertir ? Je t'aurais laissé partir au milieu de la joie et des chants, au son du tambourin et de la harpe.
      28 Tu ne m'as pas permis d'embrasser mes petits-enfants et mes filles ! Tu t’es comporté de façon stupide.
      29 Ma main est assez forte pour vous faire du mal, mais le Dieu de votre père m'a dit hier : ‘Garde-toi de parler à Jacob, que ce soit en bien ou en mal !’
      30 Et maintenant que tu es parti parce que tu languissais après le foyer de ton père, pourquoi as-tu volé mes dieux ? »
      31 Jacob répondit à Laban : « C’est que j'avais peur. Je me suis dit que tu m'enlèverais peut-être tes filles.
      32 Quant à celui auprès duquel tu trouverais tes dieux, qu’il cesse de vivre ! Devant les membres de notre parenté, reconnais ce qui t'appartient chez moi et prends-le. » Jacob ne savait pas que Rachel les avait volés.
      33 Laban entra dans la tente de Jacob, dans celle de Léa, dans celle des deux servantes, et il ne trouva rien. Il sortit de la tente de Léa et entra dans celle de Rachel.
      34 Rachel avait pris les théraphim, les avait mis sous le bât du chameau et s'était assise dessus. Laban fouilla toute la tente et ne trouva rien.
      35 Elle dit à son père : « Mon seigneur, ne te fâche pas si je ne peux pas me lever devant toi, car je suis indisposée. » Il chercha les théraphim et ne les trouva pas.
      36 Jacob se fâcha et chercha querelle à Laban. Il reprit la parole et lui dit : « Quel est mon crime, quel est mon péché, pour que tu me poursuives avec tant d'ardeur ?
      37 Quand tu as fouillé toutes mes affaires, qu'as-tu trouvé des affaires de ta maison ? Dépose-le ici devant nos parentés respectives, et qu'elles soient juges entre nous deux.
      38 Voilà 20 ans que j'ai passés chez toi. Tes brebis et tes chèvres n'ont pas avorté et je n'ai pas mangé les béliers de ton troupeau.
      39 Je ne t'ai pas rapporté de bête trouvée déchiquetée, j'en ai payé le dédommagement. Tu me redemandais ce qu'on me volait de jour et ce qu'on me volait de nuit.
      40 La chaleur me dévorait pendant le jour et le froid pendant la nuit, et le sommeil fuyait mes yeux.
      41 Voilà 20 ans que j'ai passés chez toi. Je t'ai servi 14 ans pour tes deux filles, 6 ans pour ton troupeau, et tu as changé dix fois mon salaire.
      42 Si le Dieu de mon père, le Dieu d'Abraham, celui que craint Isaac, n’avait pas été en ma faveur, tu m'aurais maintenant renvoyé les mains vides. Dieu a vu ma peine et le travail de mes mains, et hier il a prononcé son jugement. »
      43 Laban répondit à Jacob : « Ces filles sont les miennes, ces enfants sont les miens, ce troupeau est le mien et tout ce que tu vois m’appartient. Que puis-je faire aujourd'hui pour mes filles ou pour leurs enfants, ceux qu'elles ont mis au monde ?
      44 Viens maintenant ! Concluons une alliance, toi et moi, et que quelque chose serve de témoignage entre nous ! »
      45 Jacob prit une pierre et la dressa en guise de monument.
      46 Jacob dit aux membres de sa parenté : « Ramassez des pierres. » Ils prirent des pierres et firent un tas. Ils mangèrent là sur le tas.
      47 Laban l'appela Jegar-Sahadutha, et Jacob l'appela Galed.
      48 Laban dit : « Que ce tas serve aujourd'hui de témoignage entre toi et moi ! » C'est pourquoi on lui a donné le nom de Galed.
      49 On l'appelle aussi Mitspa, parce que Laban dit : « Que l'Eternel veille sur toi et sur moi, quand nous nous serons perdus de vue, tous les deux.
      50 Si tu maltraites mes filles et si tu prends encore d'autres femmes, ce n'est pas un homme qui sera avec nous, fais-y bien attention ! C'est Dieu qui sera témoin entre toi et moi. »
      51 Laban dit à Jacob : « Vois ce tas de pierres et ce monument que j'ai placés entre toi et moi :
      52 ils seront témoins que je ne dépasserai pas ce tas dans ta direction et que, de ton côté, tu ne dépasseras pas ce tas et ce monument dans ma direction avec de mauvaises intentions.
      53 Que le Dieu d'Abraham et le Dieu de Nachor – c’est-à-dire le Dieu de leur ancêtre – soient juges entre nous ! » Jacob prêta serment au nom de celui que craignait son père Isaac.
      54 Jacob offrit un sacrifice sur la montagne et invita les membres de sa parenté à manger. Ils mangèrent donc et passèrent la nuit sur la montagne.

      Genèse 32

      1 Laban se leva de bon matin, embrassa ses petits-enfants et ses filles et les bénit, puis il partit pour retourner chez lui.
      2 Jacob poursuivit son chemin et des anges de Dieu vinrent à sa rencontre.
      3 A leur vue, Jacob dit : « C'est le camp de Dieu ! » et il appela cet endroit Mahanaïm.
      4 Jacob envoya devant lui des messagers à son frère Esaü dans le pays de Séir, dans le territoire d'Edom.
      5 Il leur donna cet ordre : « Vous transmettrez ce message à mon seigneur Esaü : ‘Voici ce que dit ton serviteur Jacob : J'ai séjourné chez Laban et j'y suis resté jusqu'à maintenant.
      6 J'ai des bœufs, des ânes, des brebis, des serviteurs et des servantes, et j'envoie des messagers te l'annoncer, mon seigneur, pour trouver grâce à tes yeux.’ »
      7 Les messagers revinrent vers Jacob en disant : « Nous sommes allés trouver ton frère Esaü ; il marche à ta rencontre avec 400 hommes. »
      8 Jacob fut très effrayé et saisi d'angoisse. Il partagea en deux camps ceux qui étaient avec lui, les brebis, les bœufs et les chameaux.
      9 Il se disait : « Si Esaü attaque l'un des camps et le bat, le camp qui restera pourra se sauver. »
      10 Jacob dit : « Dieu de mon grand-père Abraham, Dieu de mon père Isaac, Eternel, toi qui m'as dit : ‘Retourne dans ton pays, dans ton lieu de naissance, et je te ferai du bien’,
      11 je suis trop petit pour toutes les grâces et pour toute la fidélité dont tu as fait preuve envers moi, ton serviteur. En effet, j'ai passé ce Jourdain avec mon bâton et maintenant je peux former deux camps.
      12 Délivre-moi de mon frère Esaü, car j’ai peur qu'il ne vienne et ne me frappe, sans épargner ni la mère ni les enfants.
      13 C’est toi-même qui as dit : ‘Je te ferai du bien et je rendrai ta descendance *pareille au sable de la mer, si abondant qu'on ne peut le compter.’ »
      14 C'est à cet endroit-là que Jacob passa la nuit. Il prit dans ce qu'il avait sous la main pour faire un cadeau à son frère Esaü :
      15 200 chèvres et 20 boucs, 200 brebis et 20 béliers,
      16 30 chamelles avec leurs petits qu'elles allaitaient, 40 vaches et 10 taureaux, 20 ânesses et 10 ânes.
      17 Il les remit à ses serviteurs, troupeau par troupeau séparément, et il dit à ses serviteurs : « Passez devant moi en laissant un intervalle entre chaque troupeau. »
      18 Il donna cet ordre au premier : « Quand mon frère Esaü te rencontrera et te demandera : ‘A qui es-tu ? Où vas-tu ? A qui appartient ce troupeau devant toi ?’
      19 tu répondras : ‘A ton serviteur Jacob, c'est un cadeau envoyé à mon seigneur Esaü. Le voici qui vient lui-même derrière nous.’ »
      20 Il donna le même ordre au deuxième, au troisième et à tous ceux qui suivaient les troupeaux : « C'est ce message que vous transmettrez à mon seigneur Esaü quand vous le rencontrerez.
      21 Vous annoncerez aussi : ‘Ton serviteur Jacob vient derrière nous.’ » Il se disait en effet : « Je l'apaiserai par ce cadeau qui me précède. Ensuite je le verrai en face et peut-être m'accueillera-t-il favorablement. »
      22 Le cadeau passa devant lui et il resta cette nuit-là dans le camp.
      23 Il se leva la même nuit, prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants et passa le gué du Jabbok.
      24 Il les prit, leur fit passer le torrent et le fit passer à tout ce qui lui appartenait.
      25 Jacob resta seul. C’est alors qu’un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore.
      26 Voyant qu'il n'était pas vainqueur contre lui, cet homme le frappa à l'emboîture de la hanche. Celle-ci se déboîta pendant qu'il luttait avec lui.
      27 Il dit : « Laisse-moi partir, car l'aurore se lève. » Jacob répondit : « Je ne te laisserai pas partir avant que tu ne m'aies béni. »
      28 Il lui demanda : « Quel est ton nom ? » Il répondit : « Jacob. »
      29 Il ajouta : « Ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes et tu as été vainqueur. »
      30 Jacob lui demanda : « Révèle-moi donc ton nom. » Il répondit : « Pourquoi demandes-tu mon nom ? » et il le bénit là.
      31 Jacob appela cet endroit Peniel, car, dit-il, « j'ai vu Dieu face à face et ma vie a été sauvée. »
      32 Le soleil se levait lorsqu'il passa Peniel. Il boitait de la hanche.
      33 Voilà pourquoi, aujourd'hui encore, les Israélites ne mangent pas le tendon qui est à l'emboîture de la hanche : parce que Dieu frappa Jacob à l'emboîture de la hanche, au tendon.

      Genèse 33

      1 Jacob leva les yeux et regarda. Il constata qu’Esaü arrivait avec 400 hommes. Il répartit les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes.
      2 Il plaça en tête les servantes avec leurs enfants, puis Léa avec ses enfants, enfin Rachel avec Joseph.
      3 Lui-même passa devant eux et il se prosterna à terre sept fois, jusqu'à ce qu'il soit près de son frère.
      4 Esaü courut à sa rencontre, l’étreignit, se jeta à son cou et l’embrassa. Et ils pleurèrent.
      5 Esaü leva les yeux, vit les femmes et les enfants et demanda : « Qui sont ceux-là pour toi ? » Jacob répondit : « Ce sont les enfants que Dieu a accordés à ton serviteur. »
      6 Les servantes s'approchèrent, elles et leurs enfants, et se prosternèrent.
      7 Léa et ses enfants s'approchèrent aussi et se prosternèrent. Ensuite Joseph et Rachel s'approchèrent et se prosternèrent.
      8 Esaü demanda : « A quoi destines-tu tout le camp que j'ai rencontré ? » Jacob répondit : « A trouver grâce aux yeux de mon seigneur. »
      9 Esaü dit : « Je suis dans l'abondance, mon frère. Garde ce qui t’appartient. »
      10 Jacob répondit : « Non, je t'en prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, accepte ce cadeau de ma part ! En effet, je t'ai regardé comme on regarde Dieu et tu m'as accueilli favorablement.
      11 Accepte donc mon cadeau qui t'a été offert, puisque Dieu m'a comblé de grâces : je ne manque de rien. » Jacob insista auprès d’Esaü et celui-ci accepta.
      12 Esaü dit : « Partons, mettons-nous en route. Je marcherai devant toi. »
      13 Jacob lui répondit : « Mon seigneur sait que les enfants sont fragiles et que j'ai des brebis et des vaches qui allaitent. Si l'on forçait leur marche un seul jour, tout le troupeau mourrait.
      14 Que mon seigneur prenne les devants sur son serviteur ! De mon côté, je suivrai lentement, au pas du troupeau qui me précédera et au pas des enfants, jusqu'à ce que j'arrive chez mon seigneur à Séir. »
      15 Esaü dit : « Je veux au moins laisser une partie de mes hommes avec toi. » Jacob répondit : « Pourquoi cela ? Je veux seulement trouver grâce aux yeux de mon seigneur ! »
      16 Le même jour, Esaü reprit le chemin de Séir.
      17 Quant à Jacob, il partit pour Succoth. Il se construisit une maison et fit des cabanes pour ses troupeaux. Voilà pourquoi l'on a appelé cet endroit Succoth.
      18 A son retour de Paddan-Aram, Jacob arriva sans encombre à la ville de Sichem, dans le pays de Canaan, et il installa son camp devant la ville.
      19 Il acheta la portion du champ où il avait dressé sa tente aux fils de Hamor, le père de Sichem, pour 100 pièces d’argent,
      20 et là, il construisit un autel qu'il appela El-Elohé-Israël.

      Genèse 34

      1 Dina, la fille que Léa avait donnée à Jacob, sortit pour voir les filles du pays.
      2 Sichem, fils de Hamor, le prince du pays, la vit. Il l'enleva et coucha avec elle, il la viola.
      3 Il s'attacha à Dina, la fille de Jacob ; il aima cette jeune fille et parla à son cœur.
      4 Sichem dit alors à son père Hamor : « Donne-moi cette jeune fille pour femme. »
      5 Jacob apprit qu'il avait déshonoré sa fille Dina. Comme ses fils étaient aux champs avec son troupeau, il garda le silence jusqu'à leur retour.
      6 Hamor, le père de Sichem, alla trouver Jacob pour lui parler.
      7 Les fils de Jacob revenaient des champs lorsqu'ils apprirent la nouvelle. Ces hommes furent irrités et se mirent dans une grande colère parce que Sichem avait commis un acte odieux contre Israël : il avait couché avec la fille de Jacob, ce qui n'aurait pas dû se faire.
      8 Hamor leur tint ce discours : « Mon fils Sichem est tombé amoureux de votre fille. Donnez-la-lui pour femme, je vous en prie.
      9 Alliez-vous par mariage avec nous ! Vous nous donnerez vos filles et vous prendrez les nôtres pour vous.
      10 Vous habiterez avec nous et le pays sera à votre disposition. Restez pour y faire du commerce et y acquérir des propriétés. »
      11 Sichem dit au père et aux frères de Dina : « Si seulement je trouve grâce à vos yeux, je donnerai ce que vous me direz.
      12 Réclamez-moi une forte dot et beaucoup de cadeaux, et je donnerai ce que vous me direz, mais accordez-moi la jeune fille pour femme. »
      13 Les fils de Jacob répondirent en parlant avec ruse à Sichem et à son père Hamor, parce que Sichem avait déshonoré leur sœur Dina.
      14 Ils leur dirent : « Donner notre sœur à un homme incirconcis, c'est quelque chose que nous ne pouvons pas faire : ce serait une honte pour nous.
      15 Nous ne donnerons notre accord qu'à la condition que vous deveniez pareils à nous et que tout homme parmi vous soit circoncis.
      16 Alors nous vous donnerons nos filles et nous prendrons les vôtres pour nous, nous habiterons avec vous et nous formerons un seul peuple.
      17 En revanche, si vous ne voulez pas nous écouter et vous faire circoncire, nous prendrons notre fille et partirons. »
      18 Hamor et son fils Sichem approuvèrent ces paroles.
      19 Le jeune homme ne tarda pas à faire ce qui avait été dit, car il aimait la fille de Jacob. Il était estimé de tous chez son père.
      20 Hamor et son fils Sichem se rendirent à la porte de leur ville et dirent à leurs concitoyens :
      21 « Ces hommes ont des intentions paisibles envers nous. Qu'ils restent dans le pays et qu'ils y fassent du commerce ! Le pays est assez vaste pour eux. Nous prendrons leurs filles pour femmes et nous leur donnerons nos filles.
      22 Cependant, ces hommes ne seront d'accord d'habiter avec nous pour former un seul peuple qu'à la condition que tout homme parmi nous soit circoncis, tout comme ils sont eux-mêmes circoncis.
      23 Leurs troupeaux, leurs biens et tout leur bétail ne nous appartiendront-ils pas ? Acceptons seulement leur condition pour qu'ils restent avec nous ! »
      24 Tous ceux qui étaient venus à la porte de la ville écoutèrent Hamor et son fils Sichem. Tous les hommes se firent circoncire, tous ceux qui étaient venus à la porte de la ville.
      25 Trois jours plus tard, alors qu'ils étaient souffrants, Siméon et Lévi, deux fils de Jacob frères de Dina, prirent chacun leur épée, surprirent la ville qui se croyait en sécurité et tuèrent tous les hommes.
      26 Ils passèrent aussi au fil de l'épée Hamor et son fils Sichem. Ils enlevèrent Dina de la maison de Sichem et sortirent.
      27 Les fils de Jacob se jetèrent sur les morts et pillèrent la ville parce qu'on avait déshonoré leur sœur.
      28 Ils prirent leurs troupeaux, leurs bœufs et leurs ânes, ce qui était dans la ville et ce qui était dans les champs.
      29 Ils emmenèrent en guise de butin toutes leurs richesses, leurs enfants et leurs femmes, ainsi que tout ce qui se trouvait dans les maisons.
      30 Jacob dit alors à Siméon et à Lévi : « Vous me troublez en provoquant le dégoût des habitants du pays, des Cananéens et des Phéréziens, envers moi. Je n'ai qu'un petit nombre d'hommes. Ils se rassembleront contre moi, me frapperont et je serai détruit avec ma famille. »
      31 Ils répondirent : « Peut-on traiter notre sœur comme une prostituée ? »

      Genèse 35

      1 Dieu dit à Jacob : « Lève-toi, monte à Béthel et installe-toi là-bas. Tu y construiras un autel en l’honneur du Dieu qui t'est apparu lorsque tu fuyais ton frère Esaü. »
      2 Jacob dit à sa famille et à tous ceux qui étaient avec lui : « Enlevez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, purifiez-vous et changez de vêtements.
      3 Nous nous lèverons et nous monterons à Béthel. Là, je construirai un autel en l’honneur du Dieu qui m'a répondu lorsque j’étais dans la détresse et qui a été avec moi pendant le voyage que j'ai fait. »
      4 Ils donnèrent à Jacob tous les dieux étrangers qui étaient en leur possession et les anneaux qui étaient à leurs oreilles. Jacob les enfouit sous le térébinthe qui se trouve près de Sichem.
      5 Ensuite ils partirent. La terreur de Dieu se propagea dans les villes qui les entouraient et l'on ne poursuivit pas les fils de Jacob.
      6 Jacob arriva ainsi à Luz dans le pays de Canaan, c'est-à-dire Béthel, avec tous ceux qui l’accompagnaient.
      7 Il y construisit un autel et il appela cet endroit El-Béthel, car c'est là que Dieu s'était révélé à lui lorsqu'il fuyait son frère.
      8 Débora, la nourrice de Rebecca, mourut. Elle fut enterrée au-dessous de Béthel, sous le chêne que l’on a appelé chêne des pleurs.
      9 Dieu apparut encore à Jacob après son retour de Paddan-Aram, et il le bénit.
      10 Dieu lui dit : « Ton nom est Jacob. Tu ne seras plus appelé Jacob, mais ton nom sera Israël. » Il lui donna ainsi le nom d'Israël.
      11 Dieu lui dit : « Je suis le Dieu tout-puissant. Prolifère et multiplie-toi ! Une nation et tout un groupe de nations seront issus de toi et des rois naîtront de toi.
      12 Je te donnerai le pays que j'ai donné à Abraham et à Isaac, et je donnerai ce pays à ta descendance après toi. »
      13 Puis Dieu s'éleva au-dessus de lui à l'endroit où il lui avait parlé.
      14 Jacob dressa un monument à l'endroit où Dieu lui avait parlé, un monument de pierres sur lequel il fit une offrande de vin et versa de l'huile.
      15 Jacob appela Béthel l'endroit où Dieu lui avait parlé.
      16 Ils partirent de Béthel. Il y avait encore une certaine distance jusqu'à Ephrata lorsque Rachel accoucha. Elle eut un accouchement pénible.
      17 Pendant les douleurs de l'accouchement, la sage-femme lui dit : « N’aie pas peur, car tu as encore un fils ! »
      18 Alors qu’elle allait rendre l'âme, car elle était mourante, elle lui donna le nom de Ben-Oni, mais son père l'appela Benjamin.
      19 Rachel mourut et fut enterrée sur le chemin d'Ephrata, c'est-à-dire Bethléhem.
      20 Jacob construisit un monument sur son tombeau. C'est le monument du tombeau de Rachel, qui existe encore aujourd'hui.
      21 Israël partit et dressa sa tente après Migdal-Eder.
      22 Pendant qu'Israël résidait dans cette région, Ruben alla coucher avec Bilha, la concubine de son père, et Israël l'apprit. Les fils de Jacob étaient au nombre de 12.
      23 Fils de Léa : Ruben, le fils aîné de Jacob, Siméon, Lévi, Juda, Issacar et Zabulon.
      24 Fils de Rachel : Joseph et Benjamin.
      25 Fils de Bilha, la servante de Rachel : Dan et Nephthali.
      26 Fils de Zilpa, la servante de Léa : Gad et Aser. Voilà quels sont les fils de Jacob, ceux qu’il eut à Paddan-Aram.
      27 Jacob arriva vers son père Isaac à Mamré près de Kirjath-Arba, c'est-à-dire Hébron, où Abraham et Isaac avaient séjourné en étrangers.
      28 Isaac vécut 180 ans.
      29 Il expira et mourut. Il alla rejoindre les siens alors qu’il était âgé et rassasié de jours, et ce furent ses fils Esaü et Jacob qui l'enterrèrent.
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