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L'histoire de Joseph

Sommaire

Jacob s’établit au pays de Canaan où son père avait séjourné.

Voici l’histoire de la famille de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, gardait les moutons et les chèvres avec ses frères. Il avait passé son enfance avec les fils de Bilha et de Zilpa, femmes de son père. Il rapportait à leur père leurs mauvais propos.

Israël aimait Joseph beaucoup plus que tous ses autres fils, car il l’avait eu dans sa vieillesse. Il lui fit une tunique splendide.

Ses frères virent que leur père le préférait à eux tous ; alors ils le prirent en haine, et ils ne pouvaient plus lui parler aimablement.

Joseph fit un rêve et le raconta à ses frères, qui ne l’en détestèrent que davantage.

Il leur dit, en effet : —Ecoutez, je vous prie, ce songe que j’ai eu.

Nous étions en train de lier des gerbes dans les champs. Soudain, ma gerbe s’est dressée et s’est tenue debout ; les vôtres se sont placées autour d’elle et se sont prosternées devant elle.

Ses frères lui dirent : —Prétendrais-tu devenir notre roi et nous gouverner ? Et ils le détestèrent de plus belle à cause de ses songes et de ses propos.

Il eut encore un autre rêve qu’il raconta également à ses frères : —Voici, leur dit-il, j’ai encore fait un rêve. J’ai vu le soleil, la lune et onze étoiles se prosterner devant moi.

Il raconta également ce rêve à son père qui le réprimanda et lui dit : —Qu’as-tu rêvé là ? T’imagines-tu que moi, ta mère et tes frères, nous allons nous prosterner en terre devant toi ?

Ses frères étaient jaloux de lui : mais son père garda ce fait en mémoire.

Les frères de Joseph allèrent faire paître les troupeaux de leur père dans la région de Sichem.

Israël dit à Joseph : —Je veux t’envoyer trouver tes frères qui font paître les troupeaux à Sichem. Joseph répondit : —Eh bien, j’y vais.

Son père lui dit : —Va voir comment se portent tes frères et si tout se passe bien pour les troupeaux. Tu m’en rapporteras des nouvelles. Il l’envoya donc depuis la vallée d’Hébron et Joseph se rendit à Sichem.

Un homme l’y rencontra, alors qu’il errait dans la campagne. Il lui demanda : —Que cherches-tu ?

—Je cherche mes frères, lui dit-il, peux-tu me dire où ils font paître leurs troupeaux ?

—Ils sont partis d’ici, lui répondit l’homme, et je les ai entendu dire : « Allons vers Dotân. » Joseph partit donc à la recherche de ses frères et les trouva à Dotân.

Ceux-ci l’aperçurent de loin. Avant qu’il ne soit près d’eux, ils complotèrent de le faire mourir.

—Voilà le maître-rêveur qui arrive, se dirent-ils les uns aux autres.

C’est le moment ! Allez, tuons-le et jetons-le dans une citerne, nous dirons qu’une bête féroce l’a dévoré. On verra bien alors ce qu’il advient de ses rêves !

Lorsqu’il entendit cela, Ruben chercha à sauver Joseph. Il dit : —Ne portons pas atteinte à sa vie !

Ne répandez pas le sang ! Jetez-le dans cette citerne qui se trouve dans le désert, mais ne portez pas la main sur lui ! Il avait l’intention de le sauver pour le renvoyer à son père.

Dès que Joseph eut rejoint ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique splendide.

Ils se saisirent de lui et le jetèrent au fond de la citerne qui était vide ; il n’y avait pas d’eau dedans.

Puis ils s’assirent pour manger. En regardant au loin, ils aperçurent une caravane d’Ismaélites venant de la région de Galaad et dont les chameaux étaient chargés de gomme, de baume et de *myrrhe, qu’ils transportaient en Egypte.

Alors Juda dit à ses frères : —Quel intérêt avons-nous à tuer notre frère et à cacher sa mort ?

Vendons-le plutôt aux Ismaélites. Ne portons pas la main sur lui, car c’est notre frère, il est de même sang que nous. Ses frères furent d’accord

et, lorsque les marchands madianites passèrent, ils hissèrent Joseph hors de la citerne et le vendirent aux Ismaélites pour vingt pièces d’argent. Ceux-ci l’emmenèrent en Egypte.

Quand Ruben retourna à la citerne, il n’y trouva plus Joseph. Alors il déchira ses vêtements en signe de désespoir,

il alla trouver ses frères et leur dit : —Le garçon n’y est plus ! Que vais-je faire maintenant ?

Alors ils égorgèrent un bouc, prirent la tunique de Joseph et la trempèrent dans le sang du bouc.

Ils envoyèrent la tunique splendide à leur père en disant : —Voici ce que nous avons trouvé. Reconnais-tu ou non la tunique de ton fils ?

Jacob la reconnut et s’écria : —La tunique de mon fils ! Une bête féroce l’a dévoré ! Joseph a été mis en pièces !

Alors il déchira ses vêtements et mit un tissu de sac sur ses reins. Il porta longtemps le deuil de son fils.

Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler ; mais il refusa toute consolation et dit : —Non ! c’est dans le deuil que je rejoindrai mon fils au séjour des morts ! Et il continua à pleurer Joseph.

Les Madianites vendirent Joseph en Egypte à Potiphar, un haut fonctionnaire du pharaon, chef de la garde royale.

A la même époque, Juda se sépara de ses frères et alla vivre chez un habitant d’Adoullam nommé Hira.

Il y fit la connaissance de la fille d’un Cananéen nommé Choua, il l’épousa et s’unit à elle.

Elle devint enceinte et lui donna un fils : il l’appela Er.

Elle devint encore enceinte et mit au monde un fils qu’elle appela Onân.

Elle eut encore un troisième fils qu’elle appela Chéla. Quand sa femme accoucha du troisième, Juda se trouvait à Kzib.

Juda prit pour Er, son premier-né, une femme nommée Tamar.

Jugeant Er mauvais, l’Eternel le fit mourir.

Alors Juda dit à Onân : —Tu connais ton devoir de proche parent du défunt : épouse ta belle-sœur pour donner une descendance à ton frère.

Onân savait que les enfants qui naîtraient ne seraient pas pour lui. Chaque fois qu’il avait des rapports avec sa belle-sœur, il laissait tomber sa semence à terre pour éviter de donner une descendance à son frère.

Son comportement déplut à l’Eternel qui le fit aussi mourir.

Alors Juda dit à Tamar, sa belle-fille : —Reste veuve dans la maison de ton père jusqu’à ce que mon fils Chéla soit devenu adulte. Car il se disait : —Il ne faut pas que celui-ci meure aussi comme ses frères. Tamar retourna donc dans la maison de son père et y resta.

Bien longtemps après cela, la fille de Choua, femme de Juda, mourut. Quand les jours de deuil furent passés pour Juda, il monta avec son ami Hira l’Adoullamite à Timna, pour la tonte de ses moutons.

Quelqu’un en informa Tamar en lui disant : —Voici, ton beau-père monte à Timna pour la tonte de ses moutons.

Alors elle ôta ses habits de veuve, se couvrit le visage d’un voile et, ainsi déguisée, s’assit au carrefour d’Enaïm, sur la route de Timna ; car elle voyait bien que Chéla était devenu adulte sans qu’on le lui ait donné pour mari.

Juda aperçut cette femme et la prit pour une *prostituée, car elle avait le visage voilé.

Il s’approcha d’elle au bord du chemin et lui dit : —Permets-moi d’aller avec toi ! Car il n’avait pas reconnu sa belle-fille. Elle répondit : —Que me donneras-tu pour venir avec moi ?

—Je te ferai apporter un chevreau du troupeau, lui dit-il. —D’accord, répondit-elle, à condition que tu me donnes un gage jusqu’à ce que tu l’envoies.

—Quel gage veux-tu que je te donne ? —Ton *cachet, le cordon qui le tient et le bâton que tu as en main. Il les lui remit et s’unit à elle, et elle devint enceinte.

Elle se leva et partit ; elle ôta son voile et remit ses habits de veuve.

Juda chargea son ami l’Adoullamite d’apporter le chevreau à cette femme et de retirer les gages qu’il lui avait donnés. Mais celle-ci resta introuvable.

Hira interrogea les hommes de l’endroit : —Où est cette *prostituée sacrée qui se tenait sur le chemin à Enaïm ? Ils lui répondirent : —Il n’y a jamais eu de prostituée sacrée à cet endroit.

Il revint dire à Juda : —Je ne l’ai pas trouvée, et les gens de là-bas ont même affirmé qu’il n’y a jamais eu de prostituée sacrée à cet endroit.

Alors Juda s’écria : —Qu’elle garde ce qu’elle a ! Ne nous rendons pas ridicules. Quoi qu’il arrive, moi j’ai envoyé ce chevreau, et toi, tu n’as pas retrouvé cette femme.

Environ trois mois après cela, on vint dire à Juda : —Tamar, ta belle-fille, s’est prostituée, et même : la voilà enceinte suite à cela. —Qu’on la fasse sortir et qu’elle soit brûlée vive !

Comme on la jetait dehors, elle envoya un message à son beau-père : —C’est de l’homme à qui appartiennent ces objets que je suis enceinte. Reconnais, je te prie, à qui sont ce cachet, ces cordons et ce bâton.

Juda les reconnut et s’écria : —Elle est plus juste que moi ; elle a fait cela parce que je ne l’ai pas donnée pour femme à mon fils Chéla. Il ne s’unit plus jamais à elle.

Quand vint le moment de la naissance, il s’avéra qu’elle portait des jumeaux.

Pendant l’accouchement l’un d’eux présenta une main ; la sage-femme la saisit et y noua un fil rouge en disant : —C’est celui-ci qui sort le premier.

Mais il retira sa main, et c’est son frère qui vint au monde. La sage-femme s’écria : —Quelle brèche ne t’es-tu pas ouverte ! La brèche soit sur toi ! Et on le nomma Pérets (Brèche).

Ensuite son frère naquit, celui dont la main portait le fil rouge, et il fut appelé Zérah (Lever du soleil).

Quand Joseph arriva en Egypte, il fut acheté aux Ismaélites qui l’avaient conduit là-bas, par un haut fonctionnaire du pharaon nommé Potiphar qui était le commandant de la garde royale.

L’Eternel fut avec Joseph, de sorte qu’il réussissait tout ce qu’il entreprenait. Il demeurait dans la maison de son maître égyptien.

Celui-ci remarqua que l’Eternel était avec Joseph et faisait prospérer tout ce qu’il entreprenait.

Ainsi Joseph obtint la faveur de son maître qui l’attacha à son service personnel : il l’établit comme intendant sur sa maison et lui confia la gérance de tous ses biens.

A partir de ce moment-là, l’Eternel bénit la maison de l’Egyptien à cause de Joseph. Sa bénédiction reposait sur tout ce qu’il possédait, dans sa maison comme aux champs.

Alors Potiphar laissa tout ce qui lui appartenait entre les mains de Joseph — ne s’occupant plus de rien — sauf de ses repas. Joseph était un très bel homme ayant un beau visage,

de sorte que la femme de son maître porta les yeux sur lui et lui dit : —Viens coucher avec moi !

Mais il s’y refusa et lui dit : —Mon maître ne me demande compte de rien dans la maison, il m’a confié tous ses biens.

Lui-même n’a pas plus d’autorité que moi ici et il ne m’a rien interdit — excepté toi, parce que tu es sa femme. Comment commettrais-je un acte aussi abominable et pécherais-je contre Dieu ?

Jour après jour, elle revenait à la charge ; mais Joseph ne voulait pas l’écouter, refusant de coucher avec elle et d’être avec elle.

Un certain jour, Joseph était entré dans la maison pour faire son travail. Aucun domestique ne se trouvait là.

Alors elle l’agrippa par son vêtement en disant : —Viens coucher avec moi ! Mais il s’enfuit, lui abandonnant son vêtement entre les mains, et s’élança dehors.

Quand elle vit qu’il s’était enfui dehors en lui laissant son vêtement entre les mains,

elle se mit à crier pour appeler ses domestiques, puis elle leur dit : —Voyez cela ! On nous a amené un Hébreu pour se jouer de nous. Il est venu vers moi pour coucher avec moi. Mais j’ai crié très fort.

Quand il a entendu que je poussais des cris pour appeler à l’aide, il a abandonné son vêtement à côté de moi et s’est enfui dehors.

Elle garda le vêtement de Joseph à côté d’elle jusqu’au retour de son mari à la maison.

Alors elle lui raconta la même histoire : —L’esclave hébreu que tu nous as amené, dit-elle, est venu vers moi pour se jouer de moi.

Mais quand je me suis mise à crier et que j’ai appelé au secours, il a abandonné son vêtement à côté de moi et s’est enfui dehors.

Quand le maître de Joseph entendit le récit de sa femme qui lui disait : « Voilà comment ton serviteur s’est comporté envers moi », il se mit dans une grande colère.

Il fit saisir Joseph pour le jeter dans la maison d’arrêt où étaient détenus les prisonniers du roi. Ainsi Joseph demeura dans la prison.

Mais l’Eternel fut avec lui et lui témoigna sa bonté : il lui fit gagner la faveur du commandant de la prison.

Celui-ci lui confia le soin de tous les détenus qui se trouvaient dans la prison et la direction de tout ce qu’on y faisait.

Il ne s’occupait plus de rien de ce qui passait par la main de Joseph, parce que l’Eternel était avec lui et faisait réussir tout ce qu’il entreprenait.

Quelque temps après, deux hauts fonctionnaires du pharaon, le chef des échansons et le chef des panetiers, commirent une faute envers leur maître

qui fut très irrité contre eux

et les fit jeter dans la prison du commandant de la garde où Joseph était incarcéré.

Celui-ci les confia aux soins de Joseph qui s’occupa d’eux. Ils passèrent un certain temps en prison.

Une nuit, l’échanson et le panetier du pharaon détenus dans la prison firent tous deux un rêve ; chacun eut le sien, ayant sa signification propre.

Le lendemain matin, quand Joseph se rendit auprès d’eux, il remarqua qu’ils étaient soucieux.

Joseph demanda donc aux hauts fonctionnaires du pharaon qui se trouvaient en prison avec lui dans la maison de son maître : —Pourquoi avez-vous cet air sombre aujourd’hui ?

Ils lui répondirent : —Nous avons fait un rêve et il n’y a ici personne pour nous l’interpréter. —N’appartient-il pas à Dieu de donner l’interprétation des rêves ? leur dit Joseph. Racontez-les moi donc, je vous prie.

Alors le chef des échansons lui raconta ce qu’il avait rêvé. —Dans mon rêve, lui dit-il, j’avais devant moi un cep de vigne

portant trois sarments. Il se mit à bourgeonner, à fleurir, puis ses grappes donnèrent des raisins mûrs.

Je tenais en main la coupe du pharaon, je cueillis les raisins, j’en pressai le jus dans la coupe du pharaon et je la présentai à mon maître.

Joseph lui dit : —Voici ce que signifie ce rêve : Les trois sarments représentent trois jours.

Dans trois jours, le pharaon te permettra de relever la tête et te rétablira dans tes fonctions. Tu lui présenteras sa coupe comme le veut la charge que tu occupais auparavant en qualité d’échanson.

Mais, s’il te plaît, pense à moi quand tout ira de nouveau bien pour toi et aie la bonté de parler en ma faveur au pharaon pour me faire sortir de cette prison.

En effet, j’ai été amené de force du pays des Hébreux, et ici même je n’ai rien fait qui mérite le cachot.

Lorsque le chef des panetiers vit que Joseph avait donné une interprétation favorable du songe, il lui dit : —Moi aussi, j’ai fait un rêve : Je portais trois corbeilles de pain blanc sur la tête.

Dans celle du dessus, il y avait de la nourriture préparée par un panetier et destinée au pharaon ; mais les oiseaux venaient les picorer dans la corbeille qui reposait sur ma tête.

Joseph lui dit : —Voici ce que signifie ce rêve : Les trois corbeilles représentent trois jours.

Dans trois jours, le pharaon élèvera ta tête au-dessus de toi, il te pendra à un arbre et les oiseaux viendront se repaître de ta chair.

Effectivement, trois jours plus tard, à l’occasion de son anniversaire, le pharaon offrit un festin à tous ses grands. Il « éleva la tête » du chef des échansons et du chef des panetiers en présence de ses grands.

Il rétablit dans sa fonction le chef des échansons, qui lui présenta de nouveau sa coupe,

et il fit pendre le chef des panetiers. Les choses se passèrent donc conformément à l’interprétation que Joseph avait donnée de leurs rêves.

Mais le chef des échansons ne pensa plus à Joseph : il l’oublia.

Deux années entières passèrent. Puis le pharaon fit un rêve : il se tenait au bord du Nil

et vit sortir du fleuve sept vaches belles et bien grasses, qui se mirent à paître près de la rive.

Puis, après elles, sept autres vaches sortirent du fleuve, elles étaient laides et décharnées. Elles vinrent se placer à côté des premières vaches, au bord du fleuve.

Et voilà que les sept vaches laides et décharnées dévorèrent les sept vaches belles et grasses. Alors le pharaon se réveilla.

Puis il se rendormit et fit un second rêve : Sept épis poussaient sur une seule tige, des épis pleins et beaux.

Puis sept épis maigres et desséchés par le vent d’orient poussèrent après eux.

Les épis maigres engloutirent les sept épis pleins et beaux. Alors le pharaon se réveilla et se rendit compte qu’il avait rêvé.

Au matin, inquiet, il fit convoquer tous les magiciens et les sages d’Egypte et leur raconta ses rêves, mais aucun d’eux ne put les lui interpréter.

Alors le chef des échansons prit la parole et dit au pharaon : —Je vais évoquer aujourd’hui le souvenir de ma faute.

Le pharaon s’était emporté contre ses serviteurs et m’avait fait mettre aux arrêts avec le chef des panetiers dans la maison du commandant des gardes.

Une nuit, nous avons fait tous deux un rêve ayant sa signification propre.

Or, il y avait là avec nous un jeune homme hébreu, un esclave du commandant des gardes ; nous lui avons raconté nos deux rêves et il a donné l’interprétation de chacun d’eux.

Par la suite, les choses se sont passées conformément à l’interprétation qu’il nous avait donnée : moi j’ai été rétabli dans mes fonctions, et le panetier a été pendu.

Alors le pharaon envoya chercher Joseph et, sur le champ, on courut le faire sortir du cachot ; on le rasa, on le fit changer d’habits et on l’introduisit auprès du pharaon.

Celui-ci dit à Joseph : —J’ai fait un rêve et personne n’est capable de l’interpréter. Or, j’ai entendu dire qu’il te suffit d’entendre raconter un rêve pour pouvoir l’interpréter.

Joseph répondit au pharaon : —Ce n’est pas moi, c’est Dieu qui donnera au pharaon l’explication qui convient.

Le pharaon dit alors à Joseph : —Dans mon rêve, je me tenais debout sur le bord du Nil.

Sept vaches grasses et belles sortirent du fleuve et se mirent à paître sur la rive.

Puis sept autres vaches surgirent derrière elles, maigres, laides et décharnées ; elles étaient si misérables que je n’en ai jamais vues de pareilles dans tout le pays d’Egypte.

Ces vaches décharnées et laides dévorèrent les sept vaches grasses,

qui furent englouties dans leur ventre sans que l’on remarque qu’elles avaient été avalées : les vaches maigres restaient aussi misérables qu’auparavant. Là-dessus je me suis réveillé.

Puis j’ai fait un autre rêve : Je voyais sept épis pleins et beaux pousser sur une même tige.

Puis sept épis secs, maigres et desséchés par le vent d’orient poussèrent après eux.

Les épis maigres engloutirent les sept beaux épis. J’ai raconté tout cela aux magiciens, mais aucun d’eux n’a pu me l’expliquer.

Joseph dit au pharaon : —Ce que le pharaon a rêvé constitue un seul et même rêve. Dieu a révélé au pharaon ce qu’il va faire.

Les sept belles vaches représentent sept années, tout comme les sept beaux épis ; c’est un seul et même songe.

Les sept vaches décharnées et laides qui ont surgi derrière les premières représentent aussi sept années, et les sept épis maigres, desséchés par le vent d’orient, seront sept années de famine.

Comme je l’ai dit au pharaon : Dieu a révélé au pharaon ce qu’il va faire.

Il y aura d’abord sept années de grande abondance dans toute l’Egypte.

Elles seront suivies de sept années de famine qui feront oublier toute cette abondance en Egypte, tant la famine épuisera le pays.

Le souvenir même de l’abondance dont le pays aura joui s’effacera à cause de cette famine, car elle sévira très durement.

Si le rêve du pharaon s’est répété par deux fois, c’est que Dieu a irrévocablement décidé la chose et qu’il va l’exécuter sans délai.

Maintenant donc, que le pharaon choisisse sans tarder un homme avisé et sage et qu’il le mette à la tête du pays.

Que le pharaon agisse ainsi : Qu’il nomme dans tout le pays des commissaires qui prélèveront le cinquième de toutes les récoltes d’Egypte durant les sept années d’abondance.

Ils collecteront les vivres que produiront les bonnes années qui viennent, ils emmagasineront le blé dans les villes sous l’autorité du pharaon, et le garderont comme réserve de vivres.

Ces provisions serviront de réserve pour le pays, en prévision des sept années de famine qui s’abattront sur l’Egypte. Ainsi les habitants du pays ne mourront pas de faim.

Cette proposition plut au pharaon et à tous ses hauts fonctionnaires.

Alors le pharaon leur dit : —Trouverions-nous un homme aussi compétent que celui-ci en qui habite l’Esprit de Dieu ?

Le pharaon dit à Joseph : —Puisque Dieu t’a fait connaître toutes ces choses, il n’y a personne qui soit aussi avisé et aussi sage que toi.

Tu seras donc à la tête de mon royaume, et tout mon peuple obéira à tes ordres. Moi-même je ne serai au-dessus de toi que par le trône.

Ainsi, lui dit-il, je te mets à la tête de toute l’Egypte.

Et le pharaon retira son anneau de sa main et le passa au doigt de Joseph ; il le fit revêtir d’habits de fin lin et lui suspendit un collier d’or au cou.

Il le fit monter sur son deuxième char et, sur son parcours, on cria : —A genoux ! C’est ainsi qu’il le mit à la tête de toute l’Egypte.

Le pharaon dit encore à Joseph : —Je suis le pharaon. Mais sans ton ordre, personne dans tout le pays ne lèvera le petit doigt ni ne se déplacera.

Le pharaon nomma Joseph Tsaphnat-Paenéah et lui donna pour femme Asnath, fille de Poti-Phéra, un prêtre d’On. Joseph partit inspecter l’Egypte.

Il était âgé de trente ans quand il entra au service du pharaon, roi d’Egypte. Il quitta la cour du pharaon et parcourut tout le pays d’Egypte.

Pendant les sept années d’abondance, la terre produisit de riches moissons.

Joseph rassembla tous les vivres possibles en Egypte pendant ces sept années, et il les entreposa dans les villes. Dans chaque ville, il mit en réserve les denrées alimentaires produites par le territoire environnant.

Il entreposa du blé en aussi grande quantité que le sable de la mer ; il y en avait tant que l’on cessa d’en faire le compte, car cela dépassait toute mesure.

Avant la période de famine, Asnath, fille de Poti-Phéra, prêtre d’On, donna deux fils à Joseph.

Il appela son premier-né Manassé (Celui qui fait oublier), car, dit-il, Dieu m’a fait oublier toutes mes souffrances et ma séparation de la famille de mon père.

Il donna au second le nom d’Ephraïm (Fécond), car Dieu, dit-il, m’a rendu fécond dans le pays où j’ai connu l’affliction.

Les sept années où l’abondance avait régné en Egypte touchèrent à leur terme

et les sept années de famine commencèrent, comme Joseph l’avait prédit. La famine sévissait dans tous les pays. Mais il y avait du pain dans toute l’Egypte.

Quand la population de l’Egypte n’eut plus de pain, elle en réclama à grands cris au pharaon, qui dit à tous les Egyptiens : —Adressez-vous à Joseph et faites ce qu’il vous dira !

La famine sévissait dans toute la contrée. Joseph ouvrit tous les entrepôts du pays et vendit du blé aux Egyptiens. Mais la disette s’aggrava encore en Egypte.

De tous les pays environnants, on y venait acheter du blé auprès de Joseph, car la famine était grande sur toute la terre.

Quand Jacob apprit que l’on vendait du blé en Egypte, il dit à ses fils : —Pourquoi restez-vous là à vous regarder les uns les autres ?

J’ai appris qu’il y a du blé en Egypte. Allez-y donc et rapportez-nous en du grain pour que nous puissions survivre et que nous ne mourions pas de faim !

Dix frères de Joseph partirent donc pour acheter du blé en Egypte.

Quant à Benjamin, le frère de Joseph, Jacob ne l’avait pas laissé partir avec eux, car il s’était dit : Il ne faut pas qu’il lui arrive malheur.

Les fils d’Israël arrivèrent en Egypte au milieu des autres gens qui s’y rendaient, car la famine sévissait au pays de Canaan.

Joseph gouvernait tout le pays. C’était lui qui supervisait la vente du blé à toute la population du pays. Les frères de Joseph vinrent donc et se prosternèrent devant lui, face contre terre.

Joseph aperçut ses frères et les reconnut ; mais il se comporta vis-à-vis d’eux comme un inconnu et leur parla durement. Il leur demanda : —D’où venez-vous ? —Du pays de Canaan, répondirent-ils, pour acheter de quoi manger.

Joseph reconnut bien ses frères, mais eux ne le reconnurent pas.

Alors il se souvint des rêves qu’il avait eus à leur sujet. —Vous êtes des espions, déclara-t-il, c’est pour repérer les points faibles du pays que vous êtes venus.

—Non, mon seigneur, protestèrent-ils, tes serviteurs sont seulement venus pour acheter des vivres.

Nous sommes tous fils d’un même père, nous sommes des gens honnêtes, et non des espions.

—Pas du tout, répliqua-t-il, vous êtes venus pour repérer les points faibles du pays !

—Mais, dirent-ils, nous, tes serviteurs, nous étions douze frères, fils d’un même père, habitants du pays de Canaan. Le plus jeune est resté avec notre père, et il y en a un qui n’est plus.

Mais Joseph leur dit : —Je maintiens ce que j’ai dit : vous êtes des espions.

Voici comment je mettrai votre sincérité à l’épreuve : Par la vie du pharaon, je vous jure que vous ne sortirez pas de ce pays avant que votre jeune frère y soit venu !

Envoyez l’un de vous le chercher, tandis que vous, vous resterez en prison jusqu’à ce que la vérité de vos paroles soit confirmée. Sinon, par la vie du pharaon, c’est que vous êtes vraiment des espions.

Puis il les fit mettre tous ensemble pour trois jours en prison.

Le troisième jour, Joseph leur dit : —Je suis un homme qui révère Dieu : faites donc ce que je vous dis et vous aurez la vie sauve.

Si vous êtes des gens sincères, que l’un de vous, votre frère, reste ici en prison, quant aux autres, vous partirez, vous emporterez du blé pour vos familles qui connaissent la famine.

Mais ramenez-moi votre jeune frère. Cela prouvera que vous avez dit vrai et vous ne mourrez pas. Ils acceptèrent de faire ainsi.

Ils se dirent l’un à l’autre : —Certainement, nous sommes punis à cause de ce que nous avons fait à notre frère ; car nous avons vu sa détresse quand il nous suppliait, et nous ne l’avons pas écouté. Voilà pourquoi nous nous trouvons nous-mêmes à présent dans la détresse.

Ruben leur rappela : —Ne vous avais-je pas dit : Ne vous rendez pas coupables d’un tel péché envers cet enfant ! Mais vous ne m’avez pas écouté. Voilà pourquoi nous devons maintenant payer pour sa mort.

Ils ne savaient pas que Joseph les comprenait, car il se servait d’un interprète pour communiquer avec eux.

Joseph s’éloigna et pleura. Puis il revint vers eux et s’entretint encore avec eux. Il prit Siméon et le fit incarcérer sous leurs yeux.

Puis il ordonna qu’on remplisse leurs sacs de blé, que l’on remette l’argent de chacun dans son sac et qu’on leur donne des provisions pour la route. Ce qui fut fait.

Ils chargèrent leur blé sur leurs ânes et s’en allèrent.

Arrivés à l’endroit où ils passèrent la nuit, l’un d’eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne et il trouva son argent à l’ouverture de son sac.

—On m’a rendu mon argent, dit-il à ses frères, le voici dans mon sac ! Alors leur cœur vacilla et, saisis de panique, ils se dirent les uns aux autres : —Qu’est-ce que Dieu nous a fait ?

Lorsqu’ils furent de retour chez leur père Jacob au pays de Canaan, ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé.

—L’homme qui est le maître du pays nous a parlé durement, dirent-ils. Il nous a pris pour des espions.

Nous avons protesté : « Non, nous sommes d’honnêtes gens, nous n’avons jamais été des espions.

Nous étions douze frères, fils d’un même père ; l’un d’eux n’est plus et le plus jeune est resté avec notre père au pays de Canaan. »

Alors l’homme qui est le maître du pays nous a répondu : « Voici comment je saurai que vous êtes d’honnêtes gens : Laissez-moi l’un de vos frères, prenez ce qu’il vous faut pour les besoins de vos familles et partez !

Ramenez-moi votre jeune frère pour que je sache que vous n’êtes pas des espions mais des gens honnêtes. Alors je vous rendrai votre frère et vous pourrez circuler librement dans le pays. »

Lorsqu’ils vidèrent leurs sacs, chacun d’eux trouva une bourse avec son argent dans son sac. Eux et leur père virent les bourses avec leur argent et tous furent saisis de crainte.

Jacob leur dit : —Vous voulez me priver de mes enfants : Joseph n’est plus ; Siméon a disparu et vous voulez encore me prendre Benjamin ! C’est sur moi que tout cela retombe !

Ruben dit à son père : —Confie-le moi et je te le ramènerai. Si je ne te le ramène pas, tu feras mourir mes deux fils !

Mais Jacob répliqua : —Non, mon fils ne partira pas avec vous, car son frère est mort et c’est le seul qui me reste. S’il lui arrivait malheur au cours de votre voyage, vous me feriez mourir de douleur à mon grand âge.

La famine sévissait de plus en plus durement dans le pays.

Quand la famille de Jacob eut mangé tout le blé rapporté d’Egypte, Jacob dit à ses fils : —Retournez là-bas nous acheter un peu de vivres.

Juda lui répondit : —Cet homme nous a solennellement avertis que nous ne pourrons plus nous présenter devant lui si notre frère ne nous accompagne pas.

Si tu laisses notre frère partir avec nous, nous irons en Egypte et nous t’achèterons des vivres.

Mais si tu ne le laisses pas venir, nous ne partirons pas ; car cet homme nous a bien dit : « Vous ne serez pas admis en ma présence si votre frère n’est pas avec vous. »

Israël reprit : —Pourquoi m’avez-vous causé ce tort ? Aviez-vous besoin de raconter à cet homme que vous avez encore un frère ?

Mais ils lui répondirent : —Cet homme nous a questionnés en détail sur nous et sur notre parenté. Il nous a demandé : « Votre père vit-il encore ? Avez-vous un autre frère ? » Et nous avons répondu à ces questions. Pouvions-nous savoir qu’il nous ordonnerait de lui amener notre frère ?

Alors Juda dit à Israël : —Père, laisse partir le jeune homme avec moi. Nous nous mettrons en route et nous irons là-bas pour pouvoir survivre. Sinon, nous mourrons tous, toi et nous et nos jeunes enfants.

Je le prends sous ma responsabilité. Et si je ne te le ramène pas, tu m’en demanderas compte.

Si nous n’avions pas tant tardé, nous serions déjà deux fois de retour.

Leur père Israël dit finalement : —Puisque c’est ainsi, faites ceci : Mettez dans vos bagages les meilleurs produits du pays et offrez-les à cet homme : un peu de baume et un peu de miel, de l’astragale, du laudanum, des pistaches et des amandes.

Prenez avec vous le double de la somme voulue et restituez l’argent qui a été remis à l’entrée de vos sacs. Peut-être s’agissait-il d’une erreur.

Emmenez votre frère et partez, retournez chez cet homme.

Que le Dieu tout-puissant le rende favorable à votre égard quand vous vous présenterez devant lui. Qu’il vous rende votre autre frère et vous laisse ramener Benjamin. Quant à moi, si je dois rester privé d’enfants, eh bien, que j’en sois privé !

Alors ils se chargèrent du présent, prirent avec eux une double somme d’argent et emmenèrent Benjamin. Ainsi ils se mirent en route, se rendirent en Egypte et se présentèrent devant Joseph.

Joseph vit avec eux Benjamin, il dit alors à l’intendant qui gérait sa maison : —Conduis ces gens chez moi, fais abattre une bête et apprête-la, car ces hommes mangeront avec moi à midi.

L’intendant exécuta les ordres de Joseph et il conduisit ces gens à la maison de son maître.

Ils furent effrayés d’être introduits dans la maison de Joseph et dirent : —On nous a certainement fait venir à cause de l’argent qui s’est retrouvé la dernière fois dans nos sacs. Ils vont se ruer sur nous pour nous prendre comme esclaves et s’emparer de nos ânes.

Ils s’approchèrent de l’intendant de la maison de Joseph et lui parlèrent à l’entrée de la maison,

en disant : —Excuse-nous, mon seigneur : nous sommes déjà venus une première fois pour acheter des vivres.

Quand nous sommes arrivés à l’étape où nous avons passé la nuit, nous avons ouvert nos sacs et chacun de nous a retrouvé son argent à l’ouverture de son sac, c’était exactement la somme que nous avions payée. Alors nous l’avons rapportée,

et nous avons emporté avec nous une autre somme d’argent pour acheter des vivres. Nous ne savons pas qui a remis notre argent dans nos sacs !

L’intendant répondit : —Soyez tranquilles : tout va bien pour vous ; ne craignez rien. C’est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui a mis un trésor dans vos sacs. Pour ce qui est de votre argent, il m’a bien été remis. Puis il relâcha Siméon et le leur fit amener.

Il les introduisit ensuite dans la maison de Joseph. Il leur apporta de l’eau pour qu’ils se lavent les pieds et fit porter du fourrage à leurs ânes.

Ils préparèrent leur présent en attendant l’arrivée de Joseph pour midi ; ils avaient, en effet, appris qu’ils mangeraient là.

Joseph rentra chez lui. Ils lui offrirent le présent qu’ils avaient apporté et se prosternèrent à terre devant lui.

Il prit de leurs nouvelles et leur demanda : —Votre père âgé dont vous m’avez parlé, se porte-t-il bien ? Vit-il encore ?

Ils répondirent en s’inclinant et en se prosternant jusqu’à terre : —Ton serviteur, notre père, est encore en vie et il va bien.

En apercevant son frère Benjamin, fils de sa mère, il demanda : —Est-ce là votre frère cadet dont vous m’avez parlé ? Et il ajouta : Que Dieu te témoigne sa grâce, mon fils !

Joseph sortit en hâte car la vue de son frère l’avait profondément ému, et il chercha un endroit pour laisser couler ses larmes ; il se retira dans sa chambre et pleura.

Puis il se lava le visage et ressortit. Il contint son émotion et ordonna de servir le repas.

On les servit séparément, lui à une table, ses frères à une autre, et les Egyptiens qui mangeaient avec lui à une troisième table. En effet, les Egyptiens ne peuvent pas prendre leurs repas avec les Hébreux : ils considèrent cela comme une chose abominable.

On fit asseoir les frères en face de Joseph, par ordre d’âge, de l’aîné au plus jeune, de sorte qu’ils se regardaient l’un l’autre avec stupéfaction.

Joseph leur fit servir des mets de sa propre table ; Benjamin reçut une part cinq fois plus copieuse que celle des autres. Ainsi ils burent tout leur saoûl avec lui.

Joseph ordonna à l’intendant de sa maison : —Remplis les sacs de ces hommes d’autant de vivres qu’ils peuvent en contenir, et remets l’argent de chacun à l’entrée de son sac.

Tu mettras ma coupe, la coupe d’argent, à l’ouverture du sac du plus jeune, avec l’argent de son blé. L’intendant exécuta les ordres de Joseph.

Le lendemain matin, dès qu’il fit jour, on laissa partir ces gens avec leurs ânes.

Ils venaient de quitter la ville, et n’en étaient pas encore bien loin, quand Joseph dit à son intendant : —Va, poursuis ces gens ! Quand tu les auras rejoints, tu leur demanderas : « Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien ?

Pourquoi avez-vous volé la coupe dont mon maître se sert pour boire et pour lire les présages ? Vous avez très mal agi. »

L’intendant les rattrapa donc et leur parla comme son maître le lui avait dit.

Mais ils lui répondirent : —Pourquoi mon seigneur dit-il pareille chose ? Tes serviteurs n’ont jamais eu la pensée de commettre une telle action !

Nous t’avons rapporté du pays de Canaan l’argent que nous avons trouvé à l’ouverture de nos sacs. Pourquoi aurions-nous donc volé de l’argent ou de l’or dans la maison de ton maître ?

Que celui de tes serviteurs chez qui on trouvera cette coupe soit mis à mort et que nous-mêmes nous devenions esclaves de mon seigneur !

L’intendant répondit : —Bien ! Je vous prends au mot ! Celui sur qui on la trouvera sera mon esclave, mais tous les autres seront traités en innocents.

Ils se hâtèrent de déposer chacun son sac par terre et de l’ouvrir.

L’intendant fouilla leurs sacs en commençant par celui de l’aîné et en finissant par celui du plus jeune. Et la coupe fut trouvée dans le sac de Benjamin.

Ses frères déchirèrent leurs vêtements, chacun rechargea son âne, et ils retournèrent tous à la ville.

Juda se rendit avec ses frères à la maison de Joseph ; celui-ci s’y trouvait encore ; ils se prosternèrent à terre devant lui.

Joseph leur dit : —Qu’est-ce que vous avez fait là ? Ne saviez-vous pas qu’un homme tel que moi a un pouvoir de deviner les choses cachées ?

Juda dit : —Que répondrons-nous à mon seigneur ? Que dirions-nous ? Comment prouverions-nous notre innocence ? Dieu a mis à découvert la faute de tes serviteurs. Nous voici donc les esclaves de mon seigneur, nous, ainsi que celui qui avait la coupe dans son sac.

Mais Joseph déclara : —Il ne me viendrait pas à l’idée d’agir ainsi ! L’homme dans le sac duquel on a trouvé la coupe sera mon esclave ; mais vous, retournez tranquillement chez votre père.

Alors Juda s’avança et dit : —De grâce, mon seigneur, permets à ton serviteur de dire une parole à mon seigneur, sans que ta colère s’enflamme contre ton serviteur, car tu es l’égal du pharaon.

La première fois, mon seigneur a questionné ses serviteurs en leur demandant : « Avez-vous un père ou un autre frère ? »

Et nous avons répondu à notre seigneur : « Nous avons un père âgé et un jeune frère qui lui est né dans sa vieillesse et dont le frère est mort, celui-ci est le seul fils qui soit resté de sa mère, et son père l’aime. »

Tu as commandé à tes serviteurs : « Amenez-le moi pour que je le voie de mes propres yeux. »

Nous avons répondu à mon seigneur : « Le jeune garçon ne peut pas quitter son père ; sinon celui-ci en mourra. »

Alors tu as déclaré à tes serviteurs : « Si votre jeune frère ne vient pas avec vous, vous ne serez plus admis en ma présence. »

Lorsque nous sommes revenus auprès de ton serviteur, mon père, nous lui avons rapporté les paroles de mon seigneur.

Et lorsque notre père a dit : « Retournez là-bas pour nous acheter quelques vivres »,

nous lui avons répondu : « Nous ne pouvons y retourner qu’à la condition d’emmener notre jeune frère, car s’il n’est pas avec nous, nous ne serons pas admis auprès de cet homme. »

Alors ton serviteur mon père nous a dit : « Vous savez vous-mêmes que ma femme Rachel m’a donné deux fils.

L’un d’eux m’a été enlevé. Il a certainement été dévoré par une bête sauvage, car je ne l’ai jamais revu.

Si vous prenez encore celui-ci pour l’emmener loin de moi et qu’il lui arrive malheur, vous me ferez mourir de douleur à mon grand âge. »

Maintenant donc, si je retourne auprès de ton serviteur mon père sans ramener avec nous le jeune homme auquel il est tellement attaché,

quand il constatera son absence, il mourra, et tes serviteurs seront responsables de l’avoir fait mourir de douleur dans son grand âge.

Car moi, ton serviteur, j’ai pris la responsabilité du jeune homme devant mon père ; je lui ai dit : « Si je ne te le ramène pas, je serai pour toujours coupable envers mon père. »

Maintenant donc, je te prie, permets à ton serviteur de rester comme esclave de mon seigneur à la place du jeune homme, et qu’il reparte avec ses frères.

Comment pourrais-je retourner chez mon père sans le jeune garçon ? Ah, que je ne sois pas témoin du malheur qui frapperait mon père !

Alors Joseph, ne pouvant plus dominer son émotion devant tous ceux qui étaient présents, s’écria : —Faites sortir tout le monde ! Ainsi personne de son entourage n’était en sa présence lorsqu’il fit connaître son identité à ses frères.

Mais il sanglotait si fort en parlant que les Egyptiens l’entendirent, et la nouvelle parvint jusqu’au palais du pharaon.

Il dit à ses frères : —Je suis Joseph ! Mon père est-il encore en vie ? Mais ses frères étaient incapables de lui répondre tant ils avaient peur de lui.

Alors Joseph leur dit : —Venez près de moi ! Ils s’approchèrent. —Je suis Joseph, leur dit-il, votre frère, que vous avez vendu pour être emmené en Egypte.

Et maintenant, ne vous tourmentez pas et ne vous accablez pas de remords de m’avoir vendu comme esclave. C’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous.

Car voici deux ans que la famine sévit dans ce pays et pendant cinq ans encore, il n’y aura ni labour ni moisson.

Dieu m’a envoyé devant vous pour vous faire subsister sur la terre et vous garder la vie, par une très grande délivrance.

C’est pourquoi ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, c’est Dieu. Et il m’a élevé au rang de « Père pour le pharaon », faisant de moi le maître de toute sa cour et le dirigeant de toute l’Egypte.

Retournez donc au plus vite auprès de mon père et dites-lui : « Ton fils Joseph te fait dire ceci : Dieu m’a établi maître de toute l’Egypte ; viens auprès de moi sans tarder.

Tu habiteras dans la région de Gochên, pour être proche de moi, toi, tes enfants et tes petits-enfants, tes moutons, tes chèvres et tes bœufs et tout ce qui t’appartient.

Et là, je pourvoirai à tes besoins pour que tu ne restes pas sans ressources, toi, ta famille et tout ce qui t’appartient. En effet, il y aura encore cinq ans de famine. »

Et voici : vous voyez de vos yeux, et mon frère Benjamin également, que c’est bien moi qui vous parle.

Informez mon père des honneurs dont je suis comblé en Egypte, racontez-lui tout ce que vous avez vu et dépêchez-vous de le faire venir ici.

Puis il se jeta au cou de Benjamin, son frère, et tous deux pleurèrent de joie sur les épaules l’un de l’autre.

Ensuite, il embrassa tous ses frères en pleurant. Après quoi, ses frères s’entretinrent avec lui.

La nouvelle de l’arrivée des frères de Joseph se répandit aussitôt au palais du pharaon. Elle fit plaisir au pharaon et à ses hauts fonctionnaires.

Le pharaon dit à Joseph : —Tu diras à tes frères : « Voilà ce que vous allez faire : Chargez vos bêtes et retournez au pays de Canaan,

pour aller y chercher votre père ainsi que vos familles. Puis vous reviendrez chez moi et je vous donnerai les bonnes terres d’Egypte et vous mangerez les meilleurs produits du pays. »

Quant à toi, transmets-leur l’ordre suivant : « Emmenez avec vous d’Egypte des chariots pour vos enfants et vos femmes, faites-y monter aussi votre père et revenez.

N’ayez pas de regret pour ce que vous laisserez, car ce qu’il y a de meilleur dans toute l’Egypte sera à votre disposition. »

Les fils d’Israël firent ce qu’on leur avait dit. Joseph leur procura des chariots, selon ce qu’avait déclaré le pharaon, et il leur donna des provisions pour le voyage.

Il offrit un habit de rechange à chacun de ses frères ; quant à Benjamin, il lui donna trois cents pièces d’argent et cinq habits de rechange.

Il envoya à son père dix ânes chargés des meilleurs produits de l’Egypte, et dix ânesses chargées de blé, de pain et de vivres pour son voyage.

Il prit congé de ses frères en leur recommandant de ne pas se disputer en chemin. Et ils s’en allèrent.

Ils retournèrent donc d’Egypte au pays de Canaan auprès de Jacob, leur père.

Ils lui annoncèrent la nouvelle : « Joseph vit encore, et c’est même lui qui gouverne toute l’Egypte. » Mais il ne réagit pas parce qu’il ne les croyait pas.

Ils lui répétèrent tout ce que Joseph avait dit. Puis Jacob vit les chariots que Joseph avait envoyés pour le transporter. Alors ce fut comme s’il reprit vie.

Et Israël déclara : —Oui, je suis convaincu : Joseph mon fils est encore en vie, j’irai le voir avant de mourir.

Israël se mit en route avec tout ce qu’il possédait. Lorsqu’il arriva à Beer-Chéba, il offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac.

Et Dieu s’adressa à lui dans une vision nocturne. Il l’appela : —Jacob ! Jacob ! —Oui, répondit-il, j’écoute.

—Je suis Dieu, le Dieu de ton père. N’aie pas peur de te rendre en Egypte, j’y ferai de toi un grand peuple.

Moi-même je t’accompagnerai en Egypte, et moi-même aussi, je te l’assure, je t’en ferai revenir ; et c’est Joseph qui te fermera les yeux.

Jacob repartit donc de Beer-Chéba, et les fils d’Israël le firent monter avec leurs enfants et leurs femmes sur les chariots que le pharaon avait envoyés pour les transporter.

Ils emmenèrent aussi leurs troupeaux et tous les biens qu’ils avaient acquis au pays de Canaan. Ainsi Jacob et toute sa famille arrivèrent en Egypte.

Il avait avec lui ses fils, ses petits-fils, ses filles, ses petites-filles, tous ses descendants, lorsqu’il se rendit en Egypte.

Voici les noms des fils d’Israël, venus en Egypte : Jacob et ses fils, le premier-né de Jacob étant Ruben,

les fils de Ruben : Hénok, Pallou, Hetsrôn et Karmi.

Les fils de Siméon : Yemouel, Yamîn, Ohad, Yakîn, Tsohar et Saül, le fils de la Cananéenne.

Les fils de Lévi : Guerchôn, Qehath et Merari.

Les fils de Juda : Er, Onân, Chéla, Pérets et Zérah. Mais Er et Onân étaient morts au pays de Canaan. Pérets avait pour fils : Hetsrôn et Hamoul.

Les fils d’Issacar : Tola, Pouah, Yachoub et Chimrôn,

et les fils de Zabulon : Séred, Elôn et Yahleél.

Ce sont là les descendants que Léa donna à Jacob en Paddân-Aram. Il y avait en plus leur fille Dina. Fils et filles étaient au nombre de trente-trois personnes.

Les fils de Gad : Tsephon, Haggui, Chouni, Etsbôn, Eri, Arodi et Areéli.

Les fils d’Aser : Yimma, Yichva, Yichvi, Beria et leur sœur Serah ; fils de Beria : Héber et Malkiel.

Ce sont là les descendants de Jacob par Zilpa, la servante que Laban avait donnée à sa fille Léa. Ils étaient au nombre de seize personnes.

Les fils de Rachel, femme de Jacob : Joseph et Benjamin.

Au pays d’Egypte, Joseph eut deux fils d’Asnath, fille de Poti-Phéra, prêtre d’On : Manassé et Ephraïm.

Les fils de Benjamin : Béla, Béker et Achbel, Guéra, Naaman, Ehi, Roch, Mouppim, Houppim et Ard.

Ce sont là les descendants que Rachel donna à Jacob ; ils étaient au nombre de quatorze personnes.

Le fils de Dan : Houchim.

Les fils de Nephtali : Yahtseél, Gouni, Yétser et Chillém.

Ce sont là les descendants de Jacob par Bilha, la servante que Laban avait donnée à sa fille Rachel : ils étaient au nombre de sept.

L’ensemble des descendants de Jacob qui se rendirent avec lui en Egypte étaient au nombre de soixante-six, et il y avait en plus les femmes de ses fils.

Les fils que Joseph eut en Egypte étant au nombre de deux, l’ensemble de la famille de Jacob qui s’était rendue en Egypte comptait soixante-dix personnes.

Jacob envoya Juda au-devant de lui vers Joseph, afin qu’il le précède dans la région de Gochên. Quand ils y furent arrivés,

Joseph attela son char et partit rendre visite à Israël, son père, en Gochên. Quand il le vit, il se jeta à son cou et pleura longuement sur son épaule.

Puis Israël dit à Joseph : —Maintenant je peux mourir, puisque je t’ai revu et que tu vis encore !

Joseph dit à ses frères et à la famille de son père : —Je vais aller prévenir le pharaon, et lui dire : « Mes frères et la famille de mon père qui habitaient le pays de Canaan sont arrivés auprès de moi.

Ce sont des bergers ; ils élèvent des troupeaux, et ils ont amené avec eux leurs moutons, leurs chèvres et leurs bœufs ainsi que tout ce qui leur appartient. »

Quand le pharaon vous convoquera et qu’il vous demandera : « Quelles sont vos occupations ? »

vous lui répondrez : « Tes serviteurs ont toujours élevé du bétail, depuis leur jeunesse jusqu’à ce jour — tout comme nos ancêtres. » De cette manière, il vous fera habiter dans la région de Gochên, car les bergers sont une abomination pour les Egyptiens.

Joseph alla donc informer le pharaon et lui dit : —Mon père et mes frères sont arrivés du pays de Canaan avec leurs moutons, leurs chèvres, leurs bœufs et tout ce qui leur appartient ; et ils sont dans la région de Gochên.

Il avait emmené avec lui cinq de ses frères qu’il présenta au pharaon.

Le pharaon leur demanda : —Quelles sont vos occupations ? Ils répondirent : —Tes serviteurs sont bergers comme l’étaient nos ancêtres.

Et ils ajoutèrent : Nous sommes venus séjourner dans le pays, car la famine sévit durement au pays de Canaan et il n’y a plus de pâturage pour les troupeaux de tes serviteurs là-bas. Permets donc à tes serviteurs de s’installer dans la région de Gochên.

Le pharaon dit à Joseph : —Ton père et tes frères sont venus te rejoindre ;

le pays est à ta disposition. Installe-les dans la meilleure province du pays : qu’ils habitent dans la région de Gochên. Et si tu sais qu’il y a parmi eux des hommes capables, tu les établiras comme responsables de mes troupeaux.

Joseph fit aussi venir son père Jacob pour le présenter au pharaon. Jacob salua respectueusement le pharaon.

Celui-ci lui demanda : —Quel âge as-tu ?

Jacob répondit : —Le nombre de mes années de migrations est de cent trente. Les jours de ma vie ont été peu nombreux et mauvais et je n’atteindrai pas le nombre des années qu’ont duré les migrations de mes ancêtres.

Puis Jacob salua respectueusement le pharaon et se retira.

Joseph installa son père et ses frères et leur donna une propriété dans la meilleure partie d’Egypte, dans la région de Ramsès, comme le pharaon l’avait ordonné.

Il procura à son père, à ses frères et à toute la famille de son père les vivres dont ils avaient besoin selon le nombre des personnes à leur charge.

La famine était si grande en Egypte et en Canaan qu’on ne trouvait plus nulle part de quoi manger, et les habitants dépérissaient de faim.

En échange du blé qu’il vendait, Joseph recueillit tout l’argent qui se trouvait en Egypte et en Canaan, et en remplit les caisses du pharaon.

Quand il n’y eut plus d’argent en Egypte et en Canaan, tous les Egyptiens vinrent trouver Joseph et lui dirent : —Donne-nous de quoi manger ! Pourquoi devrions-nous mourir là sous tes yeux parce que nous n’avons plus d’argent ?

Joseph répondit : —Si vous n’avez plus d’argent, donnez-moi votre bétail, et je vous fournirai de la nourriture en échange de vos troupeaux.

Ils amenèrent donc leur bétail à Joseph qui leur donna de quoi manger en échange de leurs chevaux, de leurs ânes, et de leurs troupeaux de moutons, de chèvres et de bœufs. Cette année-là, il leur assura la nourriture en échange de tous leurs troupeaux.

L’année suivante, ils revinrent le trouver et lui dirent : —Mon seigneur n’est pas sans savoir que nous n’avons plus d’argent, nos troupeaux appartiennent à mon seigneur, nous n’avons plus rien à présenter à mon seigneur que nos corps et nos terres.

Pourquoi péririons-nous là sous tes yeux, nous et nos terres ? Achète-nous, avec nos terres, en échange de vivres, et nous deviendrons, avec nos terres, esclaves du pharaon. Donne-nous aussi du grain à semer pour que nous puissions survivre, au lieu de mourir, et que notre terre ne devienne pas un désert.

Alors Joseph acquit toutes les terres d’Egypte pour le compte du pharaon, car les Egyptiens vendirent chacun son champ, contraints par la famine, tant elle était rigoureuse. Ainsi, le pays devint la propriété du pharaon.

Quant aux habitants, il les réduisit à l’esclavage, d’un bout à l’autre de l’Egypte.

Les seules terres que Joseph n’acheta pas étaient celles des prêtres, car il existait un décret du pharaon en leur faveur et ils se nourrissaient de ce que le pharaon leur fournissait ; c’est pourquoi ils n’eurent pas à vendre leurs terres.

Joseph dit au peuple : —Je vous ai achetés aujourd’hui, vous et vos terres, pour le compte du pharaon. Voici des grains : ensemencez vos champs !

Mais vous donnerez le cinquième de vos récoltes au pharaon, les quatre autres parts seront à vous pour ensemencer les champs et pour vous nourrir, vous, vos enfants et tous ceux qui seront sous votre toit.

Ils dirent : —Tu nous as sauvé la vie ! Puisque nous avons obtenu ta faveur, nous serons les esclaves du pharaon.

Joseph fit de cette disposition une loi pour toute l’Egypte — loi qui est encore aujourd’hui en vigueur — imposant le versement du cinquième de la récolte au pharaon. Seules les terres des prêtres ne passèrent pas en propriété au pharaon.

Israël s’installa en Egypte, dans la région de Gochên. Ils y acquirent des propriétés. Ils eurent des enfants et devinrent très nombreux.

Jacob vécut dix-sept ans en Egypte. La durée totale de sa vie fut de 147 ans.

Quand le jour de sa mort fut proche, il appela son fils Joseph et lui dit : —Si tu es d’accord de me faire une faveur, place, je te prie, ta main sous ma cuisse et promets-moi d’agir envers moi avec amour et fidélité en ne m’enterrant pas en Egypte.

Quand j’aurai rejoint mes ancêtres décédés, tu me transporteras hors d’Egypte pour m’ensevelir dans leur tombeau. Joseph dit : —J’agirai comme tu me l’as demandé.

Mais son père insista : —Jure-le moi. Et il le lui jura. Alors Israël se prosterna au chevet de sa couche.

Peu après cela, on vint prévenir Joseph que son père était malade. Il prit avec lui ses deux fils Manassé et Ephraïm.

On annonça à Jacob que son fils Joseph venait le voir. Israël rassembla ses forces et s’assit sur sa couche.

Jacob dit à Joseph : —Le Dieu tout-puissant m’est apparu à Louz au pays de Canaan et il m’a béni.

Il m’a dit : « Je te donnerai beaucoup d’enfants et je rendrai nombreuse ta famille, je te ferai devenir une multitude de peuples et, après toi, je donnerai ce pays pour toujours en propriété à ta descendance. »

Et maintenant, j’adopte pour miens les deux fils qui te sont nés en Egypte, avant mon arrivée ici. Ephraïm et Manassé seront mes fils au même titre que Ruben et Siméon.

Quant aux enfants qui te naîtront après eux, ils seront à toi. C’est au nom de leurs frères aînés qu’ils recevront leur part d’héritage.

Car lorsque je revenais de Paddân-Aram, Rachel est morte au pays de Canaan à peu de distance d’Ephrata. C’est là, sur le chemin d’Ephrata — qui s’appelle Bethléhem — que je l’ai enterrée.

Israël regarda les fils de Joseph et demanda : —Qui est-ce ?

Joseph lui répondit : —Ce sont les fils que Dieu m’a donnés dans ce pays. —Fais-les approcher, je te prie, dit Jacob, pour que je les bénisse.

La vue d’Israël était affaiblie par l’âge de sorte qu’il n’y voyait plus. Il les fit donc approcher de lui et les embrassa.

Israël dit à Joseph : —Je ne m’imaginais pas te revoir et voici que Dieu me fait voir même tes descendants.

Joseph reprit ses deux enfants d’entre les genoux de son père et se prosterna face contre terre.

Puis il les prit tous les deux, Ephraïm à sa droite — donc à gauche d’Israël — et Manassé à sa gauche — donc à la droite de son père — et les fit approcher de lui.

Mais Israël tendit la main droite et la posa sur la tête d’Ephraïm, qui était le plus jeune, et sa main gauche sur la tête de Manassé. Il croisa donc ses mains, bien que Manassé fût l’aîné.

Il bénit Joseph et dit : Que ces garçons soient bénis par le Dieu devant qui ont vécu mes pères Abraham et Isaac, le Dieu qui a pris soin de moi depuis que j’existe et jusqu’à ce jour,

l’*ange qui m’a délivré de tout mal. Qu’ils perpétuent mon nom et celui de mes pères Abraham et Isaac ! Qu’ils aient beaucoup d’enfants partout dans le pays.

Joseph remarqua que son père avait posé sa main droite sur la tête d’Ephraïm. Cela lui déplut et il prit la main de son père pour la faire passer de la tête d’Ephraïm sur celle de Manassé.

Il dit à son père : —Il ne faut pas faire ainsi, mon père, car c’est celui-là l’aîné ; mets donc ta main droite sur sa tête.

Mais son père refusa et dit : —Je sais, mon fils, je sais. Celui-là aussi deviendra un peuple ! Lui aussi sera grand. Mais son frère cadet sera plus grand que lui et sa descendance formera des nations entières.

Ce jour-là, il les bénit tous deux et dit : —Le peuple d’Israël vous nommera dans ses bénédictions en disant : « Que Dieu te rende semblable à Ephraïm et à Manassé ! » Ainsi il plaça Ephraïm avant Manassé.

Puis Israël dit à Joseph : —Je vais bientôt mourir. Dieu sera avec vous et vous fera retourner au pays de vos ancêtres.

Quant à moi, je te donne une part de plus qu’à tes frères : Sichem, que j’ai conquise sur les Amorites avec mon épée et mon arc.

Jacob convoqua ses fils et leur dit : —Réunissez-vous et je vous révélerai ce qui vous arrivera dans les temps à venir.

Rassemblez-vous et écoutez, fils de Jacob ! Ecoutez ce que dit Israël, votre père.

Ruben, tu es mon premier-né, le premier fruit de ma vigueur, du temps où j’étais plein de force, toi, tu es supérieur en dignité et supérieur en force.

Bouillonnant comme l’eau, tu n’auras pas le premier rang ! Car tu as profané la couche de ton père, en entrant dans mon lit.

Siméon et Lévi sont frères, ils se sont mis d’accord pour semer la violence.

Non, je ne veux pas m’associer à leur complot ! Je mets un point d’honneur à ne pas approuver leurs délibérations ! Car mûs par leur colère, ils ont tué des hommes ; poussés par leur caprice, ils ont mutilé des taureaux.

Que leur colère soit maudite, car elle est violente. Maudit soit leur emportement, car il est implacable ! Moi je les éparpillerai au milieu de Jacob, je les disperserai en Israël.

O toi, Juda, tes frères te rendront hommage, ta main fera ployer la nuque de tes ennemis, et les fils de ton père se prosterneront devant toi.

Oui, Juda est un jeune lion. Mon fils, tu reviens de la chasse et tu t’es accroupi et couché comme un lion, comme une lionne : qui te ferait lever ?

Le sceptre ne s’écartera pas de Juda, et l’insigne de chef ne sera pas ôté d’entre ses pieds jusqu’à la venue de celui auquel ils appartiennent et à qui tous les peuples rendront obéissance.

Son âne, il l’attache à la vigne, et, à un cep de choix, le petit de l’ânesse. Il lave dans le vin son vêtement et nettoie son manteau dans le jus des raisins.

Il a les yeux plus rouges que le vin, les dents plus blanches que le lait.

Zabulon aura sa demeure sur le rivage de la mer, il aura sur sa côte un port pour les navires, son territoire s’étendra jusqu’à Sidon.

Issacar est un âne très vigoureux couché au beau milieu de deux enclos.

Il a trouvé que le repos est bon, que le pays est agréable, il tend l’épaule pour porter le fardeau, et il s’assujettit à la corvée.

Dan jugera son peuple, comme les autres tribus d’Israël.

Que Dan soit un serpent sur le chemin, qu’il soit une vipère sur le sentier, mordant les jarrets du cheval, pour que le cavalier en tombe à la renverse.

Je compte sur toi, Eternel pour accorder la délivrance.

Gad agressé par une troupe l’assaillira et il la poursuivra.

Aser a une riche nourriture. C’est lui qui fournira des mets dignes d’un roi.

Nephtali est semblable à une biche en liberté qui donne de beaux faons.

Joseph est un rameau fertile d’un arbre plein de fruits planté près d’une source. Ses branches grimpent et s’élancent par-dessus la muraille.

Des archers le provoquent, le prennent à partie, et le harcèlent de leurs flèches.

Mais son arc reste ferme car ses bras pleins de force conservent leur souplesse grâce au secours du Puissant de Jacob, qui est le berger et le Roc sur lequel Israël se fonde.

Oui, le Dieu de ton père viendra à ton secours, le Tout-Puissant te bénira. Qu’il veuille te bénir d’en haut par des pluies abondantes et par des eaux d’en bas où repose l’abîme, par de nombreux enfants et beaucoup de troupeaux.

Les bénédictions de ton père surpassent celles des montagnes antiques et les meilleurs produits des collines antiques. Que ces bénédictions soient sur la tête de Joseph, et sur le front du prince de ses frères !

Benjamin est semblable à un loup qui déchire. De grand matin, il dévore sa proie, et sur le soir encore, il répartit tout le butin.

Tous ceux-là forment les douze tribus d’Israël, et c’est ainsi que leur parla leur père et qu’il les bénit, en prononçant pour chacun sa bénédiction propre.

Ensuite Jacob leur donna ses instructions en disant : —Je vais aller rejoindre mes ancêtres décédés, enterrez-moi auprès de mes pères dans la caverne qui se trouve dans le champ d’Ephrôn le Hittite,

dans la caverne du champ de Makpéla, vis-à-vis de Mamré, au pays de Canaan, la caverne qu’Abraham a achetée, avec le champ, à Ephrôn le Hittite en propriété funéraire.

C’est là qu’on a enterré Abraham et sa femme Sara ; c’est là qu’on a enterré Isaac et sa femme Rébecca. C’est là aussi que j’ai enterré Léa.

Le champ et la caverne qui s’y trouve ont été achetés aux Hittites.

Lorsque Jacob eut achevé d’énoncer ses instructions à ses fils, il ramena ses pieds sur son lit, expira et fut réuni à ses ancêtres décédés.

Joseph se jeta sur le visage de son père, pleura sur lui et l’embrassa.

Puis il ordonna aux médecins qui étaient à son service de l’embaumer. Ceux-ci embaumèrent donc Israël.

Ils y passèrent quarante jours pleins, le temps nécessaire à un embaumement, et les Egyptiens le pleurèrent pendant soixante-dix jours.

Quand les jours de deuil furent écoulés, Joseph dit aux hauts fonctionnaires de la cour du pharaon : —Si vous êtes d’accord de m’accorder cette faveur, veuillez dire de ma part au pharaon

que mon père m’a fait prêter serment en disant : « Me voici sur le point de mourir ; j’ai fait creuser un tombeau au pays de Canaan, c’est là que tu m’enterreras. » Maintenant donc, permets-moi d’y monter pour ensevelir mon père ; après quoi, je reviendrai.

Le pharaon répondit à Joseph : —Va et enterre ton père, comme il te l’a fait jurer, et selon le serment qu’il t’a fait prêter.

Joseph partit donc pour ensevelir son père, accompagné de tous les hauts fonctionnaires du pharaon, des dignitaires de sa cour et de tous les hauts responsables d’Egypte,

ainsi que de toute sa famille, de ses frères et de la famille de son père. Ils ne laissèrent dans le pays de Gochên que leurs enfants, leurs moutons, leurs chèvres et leurs bœufs.

Joseph fit le voyage, escorté de chars et de leur équipage ; le convoi ainsi formé était très impressionnant.

Lorsqu’ils furent arrivés à l’Aire d’Atad, située de l’autre côté du *Jourdain, ils y célébrèrent de grandes funérailles très imposantes. Joseph mena deuil pour son père pendant sept jours.

En voyant ces funérailles dans l’Aire d’Atad, les Cananéens qui habitaient le pays dirent : —Ce doit être un deuil important pour les Egyptiens. C’est pourquoi on a nommé cet endroit de l’autre côté du *Jourdain : Abel-Mitsraïm (Deuil de l’Egypte).

Les fils de Jacob firent donc ce que leur père leur avait demandé.

Ils le transportèrent au pays de Canaan et l’enterrèrent dans la caverne du champ de Makpéla qu’Abraham avait achetée avec le champ à Ephrôn le Hittite, comme propriété funéraire vis-à-vis de Mamré.

Après avoir enterré son père, Joseph revint en Egypte avec ses frères et tous ceux qui l’avaient accompagné aux funérailles.

Maintenant que leur père était mort, les frères de Joseph se dirent : —Qui sait, peut-être Joseph se mettra à nous haïr et à nous rendre tout le mal que nous lui avons fait.

Alors ils lui envoyèrent un messager pour lui dire : —Avant de mourir, ton père nous a donné cet ordre :

« Vous demanderez à Joseph : Veuille, je te prie, pardonner le crime de tes frères et leur péché ; car ils t’ont fait beaucoup de mal. Oui, je te prie, pardonne maintenant la faute des serviteurs du Dieu de ton père. » En recevant ce message, Joseph se mit à pleurer.

Ses frères vinrent en personne se jeter à ses pieds en disant : —Nous sommes tes esclaves.

Mais Joseph leur dit : —N’ayez aucune crainte ! Suis-je à la place de Dieu ?

Vous aviez projeté de me faire du mal, mais par ce que vous avez fait, Dieu a projeté de faire du bien en vue d’accomplir ce qui se réalise aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux.

Maintenant donc, n’ayez aucune crainte, je pourvoirai à vos besoins ainsi qu’à ceux de vos enfants. Ainsi il les rassura et leur parla affectueusement.

Joseph demeura en Egypte, ainsi que la famille de son père. Il vécut cent dix ans.

Il vit les descendants d’Ephraïm jusqu’à la troisième génération ; de plus, les enfants de Makir, fils de Manassé, furent placés sur ses genoux à leur naissance.

A la fin de sa vie, il dit aux siens : —Je vais mourir, mais Dieu ne manquera pas d’intervenir en votre faveur et vous fera remonter de ce pays vers celui qu’il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob.

Puis Joseph fit prêter serment aux Israélites en leur disant : —Lorsque Dieu interviendra pour vous, vous emporterez d’ici mes ossements.

Joseph mourut à l’âge de cent dix ans ; on l’embauma, et on le déposa dans un sarcophage en Egypte.


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      Genèse 37

      1 Quant à Jacob, il s’installa dans le pays de Canaan, là où son père avait séjourné.
      2 Voici la lignée de Jacob. A l'âge de 17 ans, Joseph prenait soin du troupeau avec ses frères. Le garçon était en compagnie des fils de Bilha et de Zilpa, les femmes de son père, et il rapportait leurs mauvais propos à leur père.
      3 Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils parce qu'il l'avait eu dans sa vieillesse, et il lui fit un habit de plusieurs couleurs.
      4 Ses frères remarquèrent que leur père l'aimait plus qu'eux tous et se mirent à le détester. Ils étaient incapables de lui parler sans agressivité.
      5 Joseph fit un rêve, et il le raconta à ses frères qui le détestèrent encore plus.
      6 Il leur dit : « Ecoutez donc le rêve que j'ai fait !
      7 Nous étions en train d’attacher des gerbes au milieu des champs, et voici que ma gerbe s’est dressée et est même restée debout. Vos gerbes l'ont alors entourée et se sont prosternées devant elle. »
      8 Ses frères lui dirent : « Est-ce que tu vas vraiment régner sur nous ? Est-ce que tu vas nous gouverner ? » Ils le détestèrent encore plus à cause de ses rêves et de ses paroles.
      9 Joseph fit encore un autre rêve, et il le raconta à ses frères. Il dit : « J'ai fait encore un rêve : le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi. »
      10 Il le raconta à son père et à ses frères. Son père lui fit des reproches et lui dit : « Que signifie le rêve que tu as fait ? Faut-il que nous venions, moi, ta mère et tes frères, nous prosterner jusqu’à terre devant toi ? »
      11 Ses frères se montrèrent jaloux de lui, mais son père garda le souvenir de cela.
      12 Les frères de Joseph étaient allés s’occuper du troupeau de leur père à Sichem.
      13 Israël dit à Joseph : « Tes frères ne s’occupent-ils pas du troupeau à Sichem ? Vas-y ! Je veux t'envoyer vers eux. » Il lui répondit : « Me voici ! »
      14 Israël lui dit : « Va donc voir si tes frères sont en bonne santé et si le troupeau est en bon état ; tu m'en rapporteras des nouvelles. » Il le fit ainsi partir de la vallée d'Hébron. Joseph se rendit à Sichem.
      15 Un homme le rencontra alors qu'il errait dans la campagne et lui demanda : « Que cherches-tu ? »
      16 Joseph répondit : « Ce sont mes frères que je cherche. Dis-moi donc où ils gardent le troupeau. »
      17 L'homme dit : « Ils sont partis d'ici. En effet, je les ai entendus dire : ‘Allons à Dothan.’ » Joseph partit sur les traces de ses frères, et il les trouva à Dothan.
      18 Ils le virent de loin et, avant qu'il ne soit près d'eux, ils complotèrent de le faire mourir.
      19 Ils se dirent l'un à l'autre : « Voici le rêveur qui arrive !
      20 Allons-y maintenant ! Tuons-le et jetons-le dans une des citernes. Nous dirons qu'une bête féroce l'a dévoré et nous verrons ce que deviendront ses rêves. »
      21 Ruben entendit cela et il le délivra de leurs mains. Il dit : « N’attentons pas à sa vie ! »
      22 Il leur dit encore : « Ne versez pas de sang ! Jetez-le dans cette citerne qui est dans le désert et ne portez pas la main contre lui ! » Il avait l'intention de le délivrer de leurs mains pour le faire retourner vers son père.
      23 Lorsque Joseph fut arrivé vers ses frères, ils le dépouillèrent de son habit, de l’habit de plusieurs couleurs qu'il portait.
      24 Ils s’emparèrent de lui et le jetèrent dans la citerne. Celle-ci était vide : il n'y avait pas d'eau.
      25 Ils s'assirent ensuite pour manger. Levant les yeux, ils virent une caravane d'Ismaélites qui venaient de Galaad. Leurs chameaux étaient chargés d'aromates, de baume et de myrrhe qu'ils transportaient en Egypte.
      26 Juda dit alors à ses frères : « Que gagnerons-nous à tuer notre frère et à cacher son sang ?
      27 Venez, vendons-le aux Ismaélites et ne portons pas la main sur lui, car il est notre frère, il est de notre chair. » Ses frères l'écoutèrent.
      28 Au passage des marchands madianites, ils tirèrent et firent remonter Joseph de la citerne, et ils le vendirent pour 20 pièces d'argent aux Ismaélites qui l'emmenèrent en Egypte.
      29 Lorsque Ruben revint à la citerne, il constata que Joseph n'y était plus. Il déchira ses vêtements,
      30 retourna vers ses frères et dit : « Il n’est plus là ! Et moi, où puis-je aller ? »
      31 Ils prirent alors l’habit de Joseph, tuèrent un bouc et plongèrent l’habit dans le sang.
      32 Ils envoyèrent l’habit de plusieurs couleurs à leur père avec ce message : « Voici ce que nous avons trouvé. Reconnais donc si c'est l’habit de ton fils ou non. »
      33 Jacob le reconnut et dit : « C'est l’habit de mon fils ! Une bête féroce l'a dévoré, Joseph a été mis en pièces ! »
      34 Jacob déchira ses vêtements, il mit un sac sur sa taille et il mena longtemps le deuil sur son fils.
      35 Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler, mais il refusait d’être consolé. Il disait : « C'est dans le deuil que je descendrai vers mon fils au séjour des morts », et il pleurait son fils.
      36 Quant aux Madianites, ils vendirent Joseph en Egypte à Potiphar, un officier du pharaon qui était chef des gardes.

      Genèse 38

      1 A cette époque-là, Juda s'éloigna de ses frères et se retira chez un homme d'Adullam appelé Hira.
      2 Là, il vit la fille d'un Cananéen du nom de Shua ; il la prit pour femme et eut des relations avec elle.
      3 Elle tomba enceinte et mit au monde un fils qu'elle appela Er.
      4 Elle tomba enceinte et donna naissance à un fils qu'elle appela Onan.
      5 Elle mit de nouveau au monde un fils qu'elle appela Shéla. Juda était à Czib quand elle lui donna naissance.
      6 Juda prit pour Er, son fils aîné, une femme du nom de Tamar.
      7 Er, le fils aîné de Juda, était méchant aux yeux de l'Eternel et celui-ci le fit mourir.
      8 Alors Juda dit à Onan : « Unis-toi à la femme de ton frère, remplis tes devoirs de beau-frère envers elle et donne une descendance à ton frère. »
      9 Sachant que cette descendance ne serait pas pour lui, Onan perdait sa semence par terre lorsqu'il devait avoir des relations avec sa belle-sœur, afin de ne pas donner de descendance à son frère.
      10 Ce qu'il faisait déplut à l'Eternel, qui le fit aussi mourir.
      11 Alors Juda dit à sa belle-fille Tamar : « Reste veuve chez ton père jusqu'à ce que mon fils Shéla soit grand. » Il disait cela parce qu’il avait peur que Shéla ne meure comme ses frères. Tamar s'en alla donc habiter chez son père.
      12 Bien des jours passèrent et la fille de Shua qui était la femme de Juda mourut. Une fois consolé, Juda monta à Thimna vers ceux qui tondaient ses brebis. Il y monta avec son ami Hira l'Adullamite.
      13 On annonça à Tamar : « Ton beau-père monte à Thimna pour tondre ses brebis. »
      14 Alors elle retira ses habits de veuve, se couvrit d'un voile dont elle s'enveloppa et elle s'assit à l'entrée d'Enaïm, sur le chemin de Thimna. Elle voyait bien, en effet, que Shéla était devenu grand et qu'elle ne lui était pas donnée en mariage.
      15 Juda la vit et la prit pour une prostituée, parce qu'elle avait couvert son visage.
      16 Il l'aborda sur le chemin et dit : « Laisse-moi avoir des relations avec toi. » Il ignorait en effet que c’était sa belle-fille. Elle dit : « Que me donneras-tu pour cela ? »
      17 Il répondit : « Je t'enverrai un chevreau de mon troupeau. » Elle dit : « Donne-moi un gage jusqu'à ce que tu l'envoies. »
      18 Il répondit : « Quel gage te donnerai-je ? » Elle dit : « Ton sceau, ton cordon et le bâton que tu tiens. » Il les lui donna. Puis il s’unit à elle et elle tomba enceinte de lui.
      19 Elle se leva et s'en alla. Elle retira son voile et remit ses habits de veuve.
      20 Juda envoya le chevreau par l’intermédiaire de son ami l'Adullamite pour reprendre le gage à la femme, mais celui-ci ne la trouva pas.
      21 Il interrogea les habitants de l'endroit en disant : « Où est la prostituée qui se tenait à Enaïm, sur le chemin ? » Ils répondirent : « Il n'y a jamais eu ici de prostituée sacrée. »
      22 Il retourna vers Juda et dit : « Je ne l'ai pas trouvée, et même les habitants de l'endroit ont dit : ‘Il n'y a jamais eu ici de prostituée sacrée.’ »
      23 Juda dit : « Qu'elle garde ce qu'elle a, sinon nous nous exposerions au mépris. J'ai envoyé ce chevreau et tu ne l'as pas trouvée. »
      24 Environ trois mois plus tard, on vint annoncer à Juda : « Ta belle-fille Tamar s'est prostituée et la voilà même enceinte à la suite de sa prostitution. » Juda dit : « Faites-la sortir et qu'elle soit brûlée. »
      25 Comme on l'amenait dehors, elle fit dire à son beau-père : « C'est de l'homme à qui ces objets appartiennent que je suis enceinte. » Elle ajouta : « Reconnais donc à qui appartiennent ce sceau, ce cordon et ce bâton. »
      26 Juda les reconnut et dit : « Elle est moins coupable que moi, puisque je ne l'ai pas donnée à mon fils Shéla. » Cependant, il n'eut plus de relations sexuelles avec elle.
      27 Quand ce fut pour elle le moment d'accoucher, voici qu'il y avait des jumeaux dans son ventre.
      28 Pendant l'accouchement il y en eut un qui présenta la main. La sage-femme la prit et y attacha un fil cramoisi en disant : « Celui-ci sort le premier. »
      29 Cependant, il retira la main et c'est son frère qui sortit. Alors la sage-femme dit : « Quelle brèche tu t'es ouverte ! » et on l’appela Pérets.
      30 Ensuite sortit son frère, celui qui avait à la main le fil cramoisi, et on l’appela Zérach.

      Genèse 39

      1 Quant à Joseph, on l'avait fait descendre en Egypte et Potiphar, l’officier du pharaon qui était chef des gardes, un Egyptien, l’avait acheté aux Ismaélites qui l'y avaient fait descendre.
      2 L'Eternel fut avec Joseph et la réussite l'accompagna. Il habitait dans la maison de son maître égyptien.
      3 Son maître vit que l'Eternel était avec lui et que tout ce qu'il entreprenait, l'Eternel le faisait réussir entre ses mains,
      4 et Joseph trouva grâce aux yeux de son maître : il l'employa à son service, l'établit responsable de sa maison et lui confia tous ses biens.
      5 Dès que Potiphar l'eut établi responsable de sa maison et de tous ses biens, l'Eternel bénit la maison de cet Egyptien à cause de Joseph, et la bénédiction de l'Eternel reposa sur tous ses biens, que ce soit à la maison ou aux champs.
      6 Il abandonna tous ses biens entre les mains de Joseph et il ne prenait connaissance de rien avec lui, sauf de sa propre nourriture. Or, Joseph était beau à tout point de vue.
      7 Après cela, la femme de son maître porta les yeux sur Joseph et dit : « Couche avec moi ! »
      8 Il refusa et lui dit : « Mon maître ne prend connaissance de rien avec moi dans la maison, il m’a confié tous ses biens.
      9 Personne n'est plus grand que moi dans cette maison et il ne m'a rien interdit, sauf toi parce que tu es sa femme. Comment pourrais-je commettre un aussi grand mal et pécher contre Dieu ? »
      10 Elle parlait tous les jours à Joseph, mais il ne l’écoutait pas et refusait de coucher avec elle, d'être avec elle.
      11 Un jour, il était entré dans la maison pour accomplir son travail et il n'y avait là aucun des gens de la maison.
      12 Elle l’attrapa par son habit en disant : « Couche avec moi ! » Il lui laissa son habit dans la main et sortit.
      13 Lorsqu'elle vit qu'il lui avait laissé son habit dans la main et qu'il s'était enfui dehors,
      14 elle appela les gens de sa maison et leur dit : « Regardez ! Il nous a amené un Hébreu pour abuser de nous. Cet homme s’est approché de moi pour coucher avec moi, mais j'ai poussé de grands cris.
      15 Quand il a entendu que je me mettais à crier, il a laissé son habit à côté de moi et est sorti. »
      16 Elle posa l’habit de Joseph à côté d'elle jusqu'à ce que son maître rentre à la maison,
      17 et elle lui tint alors ce discours : « L'esclave hébreu que tu nous as amené s’est approché de moi pour abuser de moi.
      18 Comme je me suis mise à crier, il a laissé son habit à côté de moi et s'est enfui dehors. »
      19 En entendant les affirmations de sa femme qui lui disait : « Voilà ce que m'a fait ton esclave », le maître de Joseph fut enflammé de colère.
      20 Il s’empara de Joseph et le mit en prison, à l'endroit où les prisonniers du roi étaient enfermés. Il resta donc là, en prison.
      21 L'Eternel fut avec Joseph et étendit sa bonté sur lui. Il lui fit gagner la faveur du chef de la prison.
      22 Celui-ci plaça sous son autorité tous les détenus qui étaient dans la prison, et tout ce qu'on y faisait passait par lui.
      23 Le chef de la prison ne s'occupait pas du tout de ce qui était sous la responsabilité de Joseph, parce que l'Eternel était avec lui et faisait réussir ce qu’il entreprenait.

      Genèse 40

      1 Après cela, le responsable des boissons et le boulanger du roi d'Egypte commirent une faute envers leur seigneur, le roi d'Egypte.
      2 Le pharaon fut irrité contre ses deux officiers, le grand responsable des boissons et le chef des boulangers.
      3 Il les fit mettre dans la maison du chef des gardes, dans la prison, à l'endroit où Joseph était enfermé.
      4 Le chef des gardes les confia à Joseph, qui fit le service auprès d'eux. Ils passèrent un certain temps en prison.
      5 Une même nuit, le responsable des boissons et le boulanger du roi d'Egypte qui étaient enfermés dans la prison firent tous les deux un rêve, chacun le sien avec son explication propre.
      6 Joseph vint le matin vers eux et vit qu'ils étaient tristes.
      7 Alors il demanda aux officiers du pharaon qui étaient avec lui dans la prison de son maître : « Pourquoi avez-vous mauvaise mine aujourd'hui ? »
      8 Ils lui répondirent : « Nous avons fait un rêve et il n'y a personne pour l'expliquer. » Joseph leur dit : « N'est-ce pas à Dieu qu'appartiennent les explications ? Racontez-moi donc votre rêve. »
      9 Le grand responsable des boissons raconta son rêve à Joseph. Il lui dit : « Dans mon rêve, il y avait un cep de vigne devant moi.
      10 Ce cep portait trois sarments. Quand il a bourgeonné, sa fleur s’est développée et ses grappes ont donné des raisins mûrs.
      11 La coupe du pharaon était dans ma main. J’ai pris les raisins, je les ai pressés dans la coupe du pharaon et j’ai mis la coupe dans la main du pharaon. »
      12 Joseph lui dit : « Voici l'explication. Les trois sarments représentent trois jours.
      13 Encore trois jours et le pharaon t’élèvera bien haut et te rétablira dans tes fonctions. Tu mettras la coupe dans la main du pharaon, comme tu en avais l'habitude lorsque tu étais son responsable des boissons.
      14 Cependant, souviens-toi de moi quand tu seras heureux et fais preuve de bonté envers moi : parle en ma faveur au pharaon et fais-moi sortir de cette maison.
      15 En effet, j'ai été arraché au pays des Hébreux, et même ici je n'ai rien fait qui mérite la prison. »
      16 Voyant que Joseph avait donné une explication favorable, le chef des boulangers dit : « Dans mon rêve, il y avait aussi trois corbeilles de pain blanc sur ma tête.
      17 Dans la corbeille supérieure, il y avait des plats cuits au four de toute sorte pour le pharaon, et les oiseaux les mangeaient dans la corbeille au-dessus de ma tête. »
      18 Joseph répondit : « Voici l'explication. Les trois corbeilles représentent trois jours.
      19 Encore trois jours et le pharaon t’élèvera bien trop haut pour toi : il te fera pendre à un bois et les oiseaux mangeront ton corps. »
      20 Trois jours plus tard, le jour de son anniversaire, le pharaon organisa un festin pour tous ses serviteurs et il éleva bien haut le grand responsable des boissons ainsi que le chef des boulangers au milieu de ses serviteurs :
      21 il rétablit le grand responsable des boissons dans ses fonctions pour qu'il mette la coupe dans la main du pharaon,
      22 mais il fit pendre le chef des boulangers, conformément à l'explication que Joseph leur avait donnée.
      23 Le grand responsable des boissons ne se souvint pas de Joseph. Il l'oublia.

      Genèse 41

      1 Au bout de 2 ans, le pharaon fit un rêve dans lequel il se tenait près du fleuve.
      2 Alors sept vaches belles et grasses sortirent du fleuve et se mirent à brouter dans la prairie.
      3 Sept autres vaches laides et maigres sortirent du fleuve après elles et se tinrent à côté d’elles au bord du fleuve.
      4 Les vaches laides et maigres mangèrent les sept vaches belles et grasses. Puis le pharaon se réveilla.
      5 Il se rendormit et fit un second rêve : sept épis gros et beaux montaient sur une même tige.
      6 Sept épis maigres et brûlés par le vent d'est poussèrent après eux.
      7 Les épis maigres engloutirent les sept épis gros et pleins. Puis le pharaon se réveilla. Voilà quel était le rêve.
      8 Le matin, le pharaon eut l'esprit troublé et il fit appeler tous les magiciens et tous les sages de l'Egypte. Il leur raconta ses rêves, mais personne ne put les lui expliquer.
      9 Alors le grand responsable des boissons prit la parole et dit au pharaon : « Je vais rappeler aujourd'hui le souvenir de ma faute.
      10 Le pharaon s'était irrité contre ses serviteurs, et il m'avait fait mettre en prison dans la maison du chef des gardes, ainsi que le chef des boulangers.
      11 Nous avons tous les deux fait un rêve au cours d’une même nuit, et chacun de nous a reçu une explication en rapport avec le rêve qu'il avait fait.
      12 Il y avait là avec nous un jeune Hébreu, un esclave du chef des gardes. Nous lui avons raconté nos rêves et il nous les a expliqués.
      13 Tout s’est produit conformément à l'explication qu'il nous avait donnée : le pharaon m'a rétabli dans mes fonctions et a fait pendre le chef des boulangers. »
      14 Le pharaon fit appeler Joseph. On s'empressa de le faire sortir de prison. Il se rasa, changea de vêtements et se rendit vers le pharaon.
      15 Le pharaon dit à Joseph : « J'ai fait un rêve. Personne ne peut l'expliquer, et j'ai appris à ton sujet que tu peux expliquer un rêve après l'avoir entendu. »
      16 Joseph répondit au pharaon : « Ce n'est pas moi, c'est Dieu qui donnera une réponse favorable au pharaon. »
      17 Le pharaon dit alors à Joseph : « Dans mon rêve, je me tenais sur le bord du fleuve.
      18 Alors sept vaches grasses et belles sont sorties du fleuve et se sont mises à brouter dans la prairie.
      19 Sept autres vaches sont sorties après elles, maigres, très laides et décharnées ; je n'en ai pas vu d'aussi laides dans toute l'Egypte.
      20 Les vaches décharnées et laides ont mangé les sept premières vaches qui étaient grasses.
      21 Elles les ont englouties dans leur ventre sans qu'on s'aperçoive qu'elles y étaient entrées : leur apparence était aussi laide qu’avant. Puis je me suis réveillé.
      22 J'ai vu encore en rêve sept épis pleins et beaux qui montaient sur une même tige.
      23 Sept épis vides, maigres, brûlés par le vent d'est, ont poussé après eux.
      24 Les épis maigres ont englouti les sept beaux épis. Je l'ai dit aux magiciens, mais personne ne m'a donné l'explication. »
      25 Joseph dit au pharaon : « Ce qu'a rêvé le pharaon correspond à un seul événement. Dieu a révélé au pharaon ce qu'il va faire.
      26 Les sept belles vaches sont sept années, et les sept beaux épis aussi : c'est un seul rêve.
      27 Les sept vaches décharnées et laides sorties après les premières sont sept années, tout comme les sept épis vides brûlés par le vent d'est. Ce sont sept années de famine.
      28 C’est comme je viens de le dire au pharaon, Dieu montre au pharaon ce qu'il va faire :
      29 il y aura sept années de grande abondance dans toute l'Egypte ;
      30 sept années de famine les suivront, et l'on oubliera toute cette abondance en Egypte. La famine détruira le pays.
      31 Cette famine qui suivra sera si forte qu'on ne s'apercevra plus de l'abondance dans le pays.
      32 Si le pharaon a vu le rêve se répéter, c'est que la décision est ferme de la part de Dieu et qu’il la mettra rapidement en œuvre.
      33 Maintenant, que le pharaon choisisse un homme intelligent et sage et qu'il le mette à la tête de l'Egypte.
      34 Que le pharaon établisse des commissaires sur le pays pour prélever un cinquième des récoltes de l'Egypte pendant les sept années d'abondance.
      35 Qu'ils rassemblent tous les produits de ces bonnes années à venir, qu'ils amassent, sous l'autorité du pharaon, du blé et des vivres dans les villes et qu'ils en aient la garde.
      36 Ces provisions formeront une réserve pour le pays, pour les sept années de famine qui frapperont l’Egypte, afin que le pays ne soit pas détruit par la famine. »
      37 Ces paroles plurent au pharaon et à tous ses serviteurs.
      38 Le pharaon dit à ses serviteurs : « Pourrions-nous trouver un homme tel que celui-ci, qui a en lui l'Esprit de Dieu ? »
      39 Et le pharaon dit à Joseph : « Puisque Dieu t'a fait connaître tout cela, il n'y a personne qui soit aussi intelligent et aussi sage que toi.
      40 Tu seras responsable de ma maison et tout mon peuple obéira à tes ordres. Le trône seul m'élèvera au-dessus de toi. »
      41 Le pharaon dit à Joseph : « Vois, je te donne le commandement de toute l'Egypte. »
      42 Le pharaon retira l’anneau de son doigt et le passa au doigt de Joseph. Il lui donna des habits en fin lin et lui mit un collier d'or au cou.
      43 Il le fit monter sur le char qui suivait le sien et l'on criait devant lui : « A genoux ! » C'est ainsi que le pharaon lui donna le commandement de toute l'Egypte.
      44 Il dit encore à Joseph : « C’est moi qui suis le pharaon, mais sans ton accord personne ne lèvera la main ni le pied dans toute l'Egypte. »
      45 Le pharaon appela Joseph Tsaphnath-Paenéach et lui donna pour femme Asnath, fille de Poti-Phéra, le prêtre d'On. Joseph partit pour visiter l'Egypte.
      46 Il était âgé de 30 ans lorsqu'il se présenta devant le pharaon, le roi d'Egypte. Il quitta le pharaon et parcourut toute l'Egypte.
      47 Pendant les sept années de fertilité, la terre rapporta abondamment.
      48 Joseph rassembla tous les produits de ces sept années en Egypte. Il entreposa des vivres dans les villes en mettant à l'intérieur de chaque ville les produits des campagnes environnantes.
      49 Joseph amassa du blé comme le sable de la mer : en quantité si considérable que l'on cessa de compter parce qu'il n'y avait plus de nombre.
      50 Avant les années de famine, Joseph eut deux fils que lui donna Asnath, fille de Poti-Phéra, le prêtre d'On.
      51 Joseph appela l'aîné Manassé, car, dit-il, « Dieu m'a fait oublier toutes mes peines et toute ma famille. »
      52 Et il appela le second Ephraïm, car, dit-il, « Dieu m'a donné des enfants dans le pays de mon malheur. »
      53 Les sept années d'abondance qu'il y eut en Egypte passèrent,
      54 et les sept années de famine commencèrent à venir, comme Joseph l'avait annoncé. La famine régna dans tous les pays, mais dans toute l'Egypte il y avait du pain.
      55 Quand toute l'Egypte commença aussi à avoir faim, le peuple cria au pharaon pour avoir du pain. Le pharaon dit à tous les Egyptiens : « Allez vers Joseph et faites ce qu'il vous dira. »
      56 La famine régnait sur tout le pays. Joseph ouvrit tous les centres d'approvisionnement et vendit du blé aux Egyptiens, car la famine était forte en Egypte.
      57 On arrivait de tous les pays en Egypte pour acheter du blé à Joseph, car la famine était forte partout.

      Genèse 42

      1 Voyant qu'il y avait du blé en Egypte, Jacob dit à ses fils : « Pourquoi vous regardez-vous les uns les autres ? »
      2 Il ajouta : « J'ai appris qu'il y avait du blé en Egypte. Descendez-y pour nous en acheter afin que nous restions en vie et ne mourions pas. »
      3 Dix frères de Joseph descendirent en Egypte pour acheter du blé.
      4 Jacob n'envoya pas avec eux Benjamin, le frère de Joseph, car il avait peur qu'il ne lui arrive un malheur.
      5 Les fils d'Israël se joignirent à d’autres arrivants pour acheter du blé, car la famine régnait dans le pays de Canaan.
      6 Quant à Joseph, il exerçait le pouvoir sur le pays. C'était lui qui vendait du blé à toute la population du pays. Les frères de Joseph vinrent et se prosternèrent devant lui le visage contre terre.
      7 Quand Joseph vit ses frères, il les reconnut, mais il se comporta en étranger vis-à-vis d’eux. Il leur parla durement et leur dit : « D'où venez-vous ? » Ils répondirent : « Du pays de Canaan, pour acheter des vivres. »
      8 Si Joseph reconnut ses frères, eux ne le reconnurent pas.
      9 Joseph se souvint des rêves qu'il avait eus à leur sujet et leur dit : « Vous êtes des espions. C'est pour examiner les points faibles du pays que vous êtes venus. »
      10 Ils lui répondirent : « Non, seigneur, tes serviteurs sont venus pour acheter du blé.
      11 Nous sommes tous les fils d'un même homme. Nous sommes sincères ! Nous tes serviteurs, nous ne sommes pas des espions. »
      12 Il leur dit : « Pas du tout, c'est pour examiner les points faibles du pays que vous êtes venus. »
      13 Ils répondirent : « Nous tes serviteurs, nous étions douze frères, fils du même homme dans le pays de Canaan. Le plus jeune est aujourd'hui avec notre père et il y en a un qui n'est plus là. »
      14 Joseph leur dit : « C’est ce que je viens de vous dire : vous êtes des espions.
      15 Voici comment votre sincérité sera vérifiée : par la vie du pharaon, vous ne sortirez pas d'ici avant que votre jeune frère ne soit venu.
      16 Envoyez l'un de vous chercher votre frère pendant que vous, vous resterez prisonniers. Vos affirmations seront ainsi vérifiées et je saurai si la vérité est de votre côté. Sinon, par la vie du pharaon, c’est que vous êtes des espions. »
      17 Puis il les mit trois jours en prison ensemble.
      18 Le troisième jour, Joseph leur dit : « Faites ce que je vous dis et vous vivrez. Je crains Dieu !
      19 Si vous êtes sincères, qu’un seul de vous reste enfermé dans cette prison. Quant aux autres, partez, emportez du blé pour nourrir vos familles.
      20 Puis amenez-moi votre jeune frère. Ainsi, vos affirmations seront vérifiées et vous ne mourrez pas. » C’est ce qu’ils firent.
      21 Ils se dirent alors l'un à l'autre : « Oui, nous avons été coupables envers notre frère. Nous avons bien vu sa détresse quand il nous demandait grâce, et nous ne l'avons pas écouté. C'est pour cela que cette détresse nous frappe. »
      22 Ruben répliqua : « Ne vous disais-je pas de ne pas commettre de faute envers cet enfant ? Mais vous n'avez pas écouté, et voici que son sang nous est redemandé. »
      23 Ils ne savaient pas que Joseph comprenait, car il se servait d'un interprète avec eux.
      24 Il s'éloigna d'eux pour pleurer, puis il revint leur parler. Il prit parmi eux Siméon et le fit enchaîner sous leurs yeux.
      25 Joseph ordonna qu'on remplisse de blé leurs sacs, qu'on remette l'argent de chacun dans son sac et qu'on leur donne des provisions pour la route, et c’est ce qu’on fit.
      26 Quant à eux, ils chargèrent le blé sur leurs ânes et partirent.
      27 L'un d'eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne, à l'endroit où ils passèrent la nuit, et il vit l'argent à l'entrée du sac.
      28 Il dit à ses frères : « On m’a rendu mon argent et le voici dans mon sac. » Alors le cœur leur manqua et ils se dirent l'un à l'autre en tremblant : « Qu'est-ce que Dieu nous a fait ? »
      29 Une fois vers leur père Jacob dans le pays de Canaan, ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils dirent :
      30 « L'homme qui est le seigneur du pays nous a parlé durement et nous a pris pour des espions.
      31 Nous lui avons dit : ‘Nous sommes sincères, nous ne sommes pas des espions.
      32 Nous étions douze frères, fils du même père. L'un n'est plus là et le plus jeune est aujourd'hui avec notre père dans le pays de Canaan.’
      33 L'homme qui est le seigneur du pays nous a alors dit : ‘Voici comment je saurai si vous êtes sincères. Laissez l'un de vos frères avec moi, prenez de quoi nourrir vos familles et repartez,
      34 puis amenez-moi votre jeune frère. Je saurai ainsi que vous n'êtes pas des espions, que vous êtes sincères. Je vous rendrai votre frère et vous pourrez librement parcourir le pays.’ »
      35 Lorsqu'ils vidèrent leurs sacs, ils constatèrent que le paquet d'argent de chacun était dans son sac. Ils virent, eux et leur père, leurs paquets d'argent et ils eurent peur.
      36 Leur père Jacob leur dit : « Vous me privez de mes enfants ! Joseph n'est plus là, Siméon n'est plus là et vous prendriez Benjamin ! C'est sur moi que tout cela retombe. »
      37 Ruben dit à son père : « Si je ne te ramène pas Benjamin, tu pourras faire mourir mes deux fils. Confie-le-moi et je te le ramènerai. »
      38 Jacob dit : « Mon fils ne descendra pas avec vous, car son frère est mort et il ne reste que lui. S'il lui arrivait un malheur pendant le voyage que vous allez faire, vous feriez descendre avec douleur mes cheveux blancs dans le séjour des morts. »

      Genèse 43

      1 La famine pesait lourdement sur le pays.
      2 Lorsqu'ils eurent fini de manger le blé qu'ils avaient rapporté d'Egypte, Jacob dit à ses fils : « Retournez nous acheter un peu de nourriture. »
      3 Juda lui répondit : « Cet homme nous a formellement déclaré : ‘Vous ne serez pas admis en ma présence à moins que votre frère ne soit avec vous.’
      4 Si donc tu veux bien laisser notre frère partir avec nous, nous descendrons t'acheter de la nourriture.
      5 En revanche, si tu ne veux pas le laisser partir, nous ne descendrons pas. En effet, cet homme nous a dit : ‘Vous ne serez pas admis en ma présence à moins que votre frère ne soit avec vous.’ »
      6 Israël dit alors : « Pourquoi avez-vous mal agi envers moi en révélant à cet homme que vous aviez encore un frère ? »
      7 Ils répondirent : « Cet homme nous a interrogés sur nous et sur notre origine en disant : ‘Votre père est-il encore en vie ? Avez-vous un frère ?’et nous avons répondu à ces questions-là. Pouvions-nous savoir qu'il dirait : ‘Faites venir votre frère’ ? »
      8 Juda dit à son père Israël : « Laisse le garçon partir avec moi, pour que nous puissions nous mettre en route. Ainsi nous resterons en vie et ne mourrons pas, ni nous, ni toi ni nos enfants.
      9 Je me porte moi-même garant pour lui, c’est à moi que tu le réclameras. Si je ne te le ramène pas et ne te permets pas de le revoir, je serai pour toujours coupable envers toi.
      10 En effet, si nous n'avions pas tardé, nous serions déjà deux fois de retour. »
      11 Leur père Israël leur dit : « Puisqu'il le faut, faites ceci : prenez dans vos sacs des meilleurs produits du pays pour en apporter en cadeau à cet homme, un peu de baume et un peu de miel, des aromates, de la myrrhe, des pistaches et des amandes.
      12 Prenez le double d'argent avec vous et rapportez l'argent qu'on avait mis à l'entrée de vos sacs : peut-être était-ce une erreur.
      13 Quant à votre frère, prenez-le ! Levez-vous et retournez vers cet homme.
      14 Que le Dieu tout-puissant éveille la compassion de cet homme envers vous et qu'il laisse revenir votre autre frère et Benjamin avec vous ! De mon côté, si je dois être privé d’enfants, que j'en sois privé ! »
      15 Ces hommes prirent le cadeau. Ils prirent aussi le double d'argent avec eux, ainsi que Benjamin. Puis ils se levèrent, descendirent en Egypte et se présentèrent devant Joseph.
      16 Dès que Joseph vit Benjamin avec eux, il dit à son intendant : « Fais entrer ces hommes dans la maison, tue une bête et prépare un repas, car ils mangeront avec moi à midi. »
      17 L’homme se conforma à ses instructions et les conduisit dans la maison de Joseph.
      18 Ils eurent peur lorsqu'ils furent conduits à la maison de Joseph et se dirent : « C'est à cause de l'argent remis l'autre fois dans nos sacs qu'on nous emmène. C'est pour se jeter sur nous, se précipiter sur nous. C'est pour nous prendre comme esclaves et s'emparer de nos ânes. »
      19 Ils s'approchèrent de l'intendant de Joseph et lui adressèrent la parole à l'entrée de la maison.
      20 Ils dirent : « Pardon, seigneur, nous sommes déjà descendus une fois pour acheter de la nourriture.
      21 Quand nous sommes arrivés à l'endroit où nous devions passer la nuit, nous avons ouvert nos sacs et constaté que l'argent de chacun était à l'entrée de son sac, notre poids exact d’argent. Nous le rapportons avec nous.
      22 Nous avons amené une autre somme d'argent pour acheter de la nourriture. Nous ne savons pas qui avait mis notre argent dans nos sacs. »
      23 L'intendant répondit : « Soyez tranquilles ! N’ayez pas peur : c'est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui vous a donné un trésor dans vos sacs. Votre argent m'était bien parvenu. » Puis il leur amena Siméon
      24 et les fit entrer dans la maison de Joseph. Il leur donna de l'eau pour qu’ils puissent se laver les pieds ; il donna aussi du fourrage à leurs ânes.
      25 Ils préparèrent leur cadeau en attendant que Joseph vienne à midi, car on les avait informés qu'ils mangeraient chez lui.
      26 Quand Joseph fut arrivé à la maison, ils lui offrirent le cadeau qu'ils avaient apporté et se prosternèrent jusqu’à terre devant lui.
      27 Il leur demanda comment ils allaient et dit : « Votre vieux père, dont vous aviez parlé, est-il en bonne santé ? Est-il encore en vie ? »
      28 Ils répondirent : « Ton serviteur, notre père, est en bonne santé ; il est encore en vie. » Puis ils s'inclinèrent et se prosternèrent.
      29 Joseph leva les yeux et jeta un regard sur son frère Benjamin, le fils de sa mère. Il demanda : « Est-ce votre jeune frère, celui dont vous m'aviez parlé ? » Et il ajouta : « Que Dieu te fasse grâce, mon fils ! »
      30 Il était profondément ému à la vue de son frère et avait besoin de pleurer. Il entra précipitamment dans une chambre et y pleura.
      31 Après s'être lavé le visage, il en sortit. Retenant son émotion, il ordonna qu’on serve à manger.
      32 On servit séparément Joseph et ses frères. Les Egyptiens qui mangeaient avec lui furent aussi servis séparément, car les Egyptiens ne pouvaient pas manger avec les Hébreux : c'est une pratique abominable à leurs yeux.
      33 Les frères de Joseph s'assirent en sa présence, de l’aîné au plus jeune en fonction de leur âge. Ils se regardaient les uns les autres avec étonnement.
      34 Joseph leur fit porter des plats qui étaient devant lui et Benjamin en eut cinq fois plus que les autres. Ils burent tout leur soûl avec lui.

      Genèse 44

      1 Joseph ordonna à son intendant : « Remplis de nourriture les sacs de ces hommes. Mets-en autant qu'ils pourront en porter et mets l'argent de chacun à l'entrée de son sac.
      2 Tu mettras aussi ma coupe, la coupe en argent, à l'entrée du sac du plus jeune, avec l'argent de son blé. » L'intendant se conforma aux ordres de Joseph.
      3 Le matin, dès qu'il fit jour, on renvoya ces hommes avec leurs ânes.
      4 Ils étaient sortis de la ville et n'en étaient pas très loin lorsque Joseph dit à son intendant : « Pars à la poursuite de ces hommes. Quand tu les auras rattrapés, dis-leur : ‘Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien ?
      5 N'avez-vous pas la coupe dans laquelle boit mon seigneur et dont il se sert pour deviner l'avenir ? Ce que vous avez fait est mal.’ »
      6 L'intendant les rattrapa et leur répéta ces paroles.
      7 Ils lui répondirent : « Pourquoi notre seigneur parle-t-il de cette façon ? Tes serviteurs n'oseraient pas commettre un tel acte !
      8 Nous t'avons rapporté depuis le pays de Canaan l'argent que nous avions trouvé à l'entrée de nos sacs. Comment aurions-nous pu voler de l'argent ou de l'or dans la maison de ton seigneur ?
      9 Que celui de tes serviteurs sur qui on trouvera la coupe meure et que nous soyons nous-mêmes esclaves de notre seigneur ! »
      10 Il dit : « Qu’on fasse donc comme vous avez dit ! Celui sur qui on trouvera la coupe sera mon esclave et vous, vous serez innocents. »
      11 Aussitôt, chacun descendit son sac à terre et l’ouvrit.
      12 L'intendant les fouilla, en commençant par le plus âgé et en finissant par le plus jeune. La coupe fut trouvée dans le sac de Benjamin.
      13 Ils déchirèrent leurs vêtements. Chacun rechargea son âne et ils retournèrent à la ville.
      14 Juda et ses frères arrivèrent à la maison de Joseph, où il était encore, et ils se prosternèrent jusqu’à terre devant lui.
      15 Joseph leur dit : « Qu’avez-vous fait ? Ne savez-vous pas qu'un homme comme moi a le pouvoir de deviner l'avenir ? »
      16 Juda répondit : « Que pouvons-nous te dire, seigneur ? Comment parler ? Comment nous défendre ? Dieu a découvert la faute de tes serviteurs. Nous voici tes esclaves, seigneur, nous et celui sur qui on a trouvé la coupe. »
      17 Joseph dit : « Que Dieu me garde de faire cela ! C’est l'homme sur qui on a trouvé la coupe qui sera mon esclave. Quant à vous, remontez en toute tranquillité vers votre père. »
      18 Alors Juda s'approcha de Joseph et dit : « Pardon, mon seigneur ! Veuille autoriser ton serviteur à te dire un mot, mon seigneur, et que ta colère ne s'enflamme pas contre ton serviteur, car tu es pareil au pharaon.
      19 Mon seigneur, tu nous as demandé, à nous tes serviteurs : ‘Avez-vous un père ou un frère ?’
      20 Nous avons répondu : ‘Nous avons un vieux père et un jeune frère, qu’il a eu dans sa vieillesse. Cet enfant avait un frère qui est mort et qui était de la même mère. Il ne reste que lui et son père l'aime.’
      21 Tu as dit à tes serviteurs : ‘Faites-le descendre vers moi et que je le voie de mes propres yeux.’
      22 Nous t’avons répondu, seigneur : ‘Le garçon ne peut pas quitter son père. S'il le quitte, son père mourra.’
      23 Tu as dit à tes serviteurs : ‘Si votre jeune frère ne descend pas avec vous, vous ne serez plus admis en ma présence.’
      24 Lorsque nous sommes remontés auprès de ton serviteur mon père, nous lui avons rapporté tes paroles, mon seigneur.
      25 Notre père a dit : ‘Retournez nous acheter un peu de nourriture.’
      26 Nous avons répondu : ‘Nous ne pouvons pas descendre. En revanche, si notre jeune frère est avec nous, nous descendrons, car nous ne pouvons pas être admis en présence de cet homme à moins que notre jeune frère ne soit avec nous.’
      27 Ton serviteur notre père nous a dit : ‘Vous savez que ma femme m'a donné deux fils.
      28 L'un est parti de chez moi. Je pense qu'il a dû être mis en pièces, car je ne l'ai jamais revu.
      29 Si vous me prenez encore celui-ci et qu'il lui arrive un malheur, vous ferez descendre avec douleur mes cheveux blancs dans le séjour des morts.’
      30 Si maintenant je retourne vers ton serviteur mon père sans le garçon auquel il est attaché,
      31 il mourra en voyant qu’il n'est pas là. Quant à tes serviteurs, ils feraient descendre avec douleur les cheveux blancs de ton serviteur notre père dans le séjour des morts.
      32 En effet, moi ton serviteur, je me suis porté garant pour le garçon devant mon père en disant : ‘Si je ne te le ramène pas, je serai pour toujours coupable envers mon père.’
      33 Permets-moi donc de rester à la place du garçon comme esclave de mon seigneur et que le garçon reparte avec ses frères !
      34 Comment pourrai-je remonter vers mon père si le garçon n'est pas avec moi ? Non, je ne veux pas voir le malheur frapper mon père ! »

      Genèse 45

      1 Joseph ne parvenait plus à se retenir devant tous ceux qui l'entouraient. Il s'écria : « Faites sortir tout le monde ! » si bien qu’il ne resta plus personne avec lui quand il se fit reconnaître par ses frères.
      2 Il se mit à sangloter. Les Egyptiens l'entendirent et la nouvelle parvint à l’entourage du pharaon.
      3 Joseph dit à ses frères : « Je suis Joseph ! Mon père est-il encore en vie ? » Mais ses frères furent incapables de lui répondre, tant ils étaient troublés de se retrouver devant lui.
      4 Joseph dit à ses frères : « Approchez-vous de moi » et ils s'approchèrent. Il dit : « Je suis Joseph, votre frère, celui que vous avez vendu à destination de l’Egypte.
      5 Maintenant, ne vous tourmentez pas et ne soyez pas fâchés contre vous-mêmes de m'avoir vendu pour que je sois conduit ici, car c'est pour vous sauver la vie que Dieu m'a envoyé ici avant vous.
      6 Voilà 2 ans que la famine dure dans le pays, et pendant 5 ans encore il n'y aura ni labourage ni moisson.
      7 Dieu m'a envoyé ici avant vous pour vous permettre de subsister dans le pays et pour vous faire vivre en vous accordant une grande délivrance.
      8 Ce n'est donc pas vous qui m'avez envoyé ici, c'est Dieu. Il m'a établi père du pharaon, seigneur de toute sa maison et gouverneur de toute l'Egypte.
      9 Dépêchez-vous de remonter vers mon père pour lui annoncer : ‘Voici ce qu’a dit ton fils Joseph : Dieu m'a établi seigneur de toute l'Egypte. Descends vers moi sans tarder !
      10 Tu habiteras dans la région de Gosen et tu seras près de moi avec tes enfants et petits-enfants, tes brebis et tes bœufs, ainsi que tout ce qui est à toi.
      11 Là je te nourrirai, car il y aura encore cinq années de famine. Ainsi tu ne seras pas réduit à la misère, ni toi, ni ta famille ni tout ce qui t’appartient.’
      12 Vous voyez de vos yeux, et mon frère Benjamin le voit de ses yeux, que c'est moi-même qui vous parle.
      13 Racontez à mon père toute la gloire dont je jouis en Egypte et tout ce que vous avez vu, et dépêchez-vous de faire descendre mon père ici. »
      14 Puis il se jeta au cou de son frère Benjamin et pleura. Benjamin pleura aussi à son cou.
      15 Joseph embrassa tous ses frères en pleurant. Après quoi, ses frères discutèrent avec lui.
      16 Le bruit circula au palais du pharaon que les frères de Joseph étaient arrivés, et cette nouvelle plut au pharaon et à ses serviteurs.
      17 Le pharaon dit à Joseph : « Dis à tes frères : ‘Faites ceci : chargez vos bêtes et partez pour le pays de Canaan ;
      18 prenez votre père et vos familles et venez vers moi. Je vous donnerai ce qu'il y a de meilleur en Egypte et vous mangerez les meilleurs produits du pays.’
      19 Tu as ordre de leur dire : ‘Faites ceci : prenez en Egypte des chariots pour vos enfants et pour vos femmes, amenez votre père et venez.
      20 Ne regrettez pas ce que vous laisserez, car ce qu'il y a de meilleur dans toute l'Egypte sera pour vous.’ »
      21 C’est ce que firent les fils d'Israël. Joseph leur donna des chariots, conformément à l'ordre du pharaon ; il leur donna aussi des provisions pour la route.
      22 Il leur donna à tous des vêtements de rechange, mais à Benjamin il donna 300 pièces d'argent et 5 vêtements de rechange.
      23 Il envoya à son père 10 ânes chargés de ce qu'il y avait de meilleur en Egypte ainsi que 10 ânesses chargées de blé, de pain et de nourriture pour le voyage de son père.
      24 Puis il laissa partir ses frères. Lorsque ceux-ci partirent, il leur dit : « Ne vous disputez pas en chemin ! »
      25 Ils remontèrent de l'Egypte et arrivèrent dans le pays de Canaan vers leur père Jacob.
      26 Ils lui annoncèrent : « Joseph vit encore, et c'est même lui qui gouverne toute l'Egypte. » Cependant, Jacob resta sans réaction parce qu'il ne les croyait pas.
      27 Ils lui rapportèrent alors toutes les paroles que Joseph leur avait dites, et lorsqu’il vit les chariots que Joseph avait envoyés pour le transporter, leur père Jacob se ranima.
      28 Israël dit : « Cela suffit ! Mon fils Joseph est encore en vie ! Je veux aller le voir avant de mourir. »

      Genèse 46

      1 Israël partit donc avec tout ce qui lui appartenait. Arrivé à Beer-Shéba, il offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac.
      2 Dieu parla à Israël dans une vision pendant la nuit. Il dit : « Jacob ! Jacob ! » Israël répondit : « Me voici ! »
      3 Dieu dit : « Je suis Dieu, le Dieu de ton père. N’aie pas peur de descendre en Egypte, car là-bas je ferai de toi une grande nation.
      4 Je descendrai moi-même avec toi en Egypte et je t'en ferai moi-même remonter. C’est Joseph qui te fermera les yeux. »
      5 Jacob quitta Beer-Shéba. Les fils d'Israël installèrent leur père Jacob avec leurs enfants et leurs femmes sur les chariots que le pharaon avait envoyés pour les transporter.
      6 Ils prirent aussi leurs troupeaux et les biens dont ils étaient devenus propriétaires dans le pays de Canaan. C’est ainsi que Jacob se rendit en Egypte avec toute sa famille.
      7 Il emmena avec lui en Egypte ses fils et ses petits-fils, ses filles et ses petites-filles et toute sa famille.
      8 Voici le nom des descendants d'Israël qui vinrent en Egypte. Il y avait Jacob et ses fils. Fils aîné de Jacob : Ruben.
      9 Fils de Ruben : Hénoc, Pallu, Hetsron et Carmi.
      10 Fils de Siméon : Jemuel, Jamin, Ohad, Jakin et Tsochar, ainsi que Saül, le fils de la Cananéenne.
      11 Fils de Lévi : Guershon, Kehath et Merari.
      12 Fils de Juda : Er, Onan, Shéla, Pérets et Zérach ; cependant, Er et Onan moururent dans le pays de Canaan. Les fils de Pérets furent Hetsron et Hamul.
      13 Fils d'Issacar : Thola, Puva, Job et Shimron.
      14 Fils de Zabulon : Séred, Elon et Jahleel.
      15 Voilà quels étaient les descendants que Léa avait donnés à Jacob à Paddan-Aram, en plus de sa fille Dina. Ses descendants et descendantes étaient 33 au total.
      16 Fils de Gad : Tsiphjon, Haggi, Shuni, Etsbon, Eri, Arodi et Areéli.
      17 Fils d'Aser : Jimna, Jishva, Jishvi et Beria ainsi que Sérach, leur sœur. Fils de Beria : Héber et Malkiel.
      18 Voilà quels étaient les descendants de Zilpa, la servante dont Laban avait fait cadeau à sa fille Léa ; elle donna ces enfants à Jacob, 16 personnes au total.
      19 Fils de Rachel, la femme de Jacob : Joseph et Benjamin.
      20 En Egypte, Joseph eut Manassé et Ephraïm, que lui donna Asnath, fille de Poti-Phéra, le prêtre d'On.
      21 Fils de Benjamin : Béla, Béker, Ashbel, Guéra, Naaman, Ehi, Rosh, Muppim, Huppim et Ard.
      22 Voilà quels sont les descendants que Jacob eut par Rachel, 14 personnes au total.
      23 Fils de Dan : Hushim.
      24 Fils de Nephthali : Jahtseel, Guni, Jetser et Shillem.
      25 Voilà quels sont les descendants de Bilha, la servante dont Laban avait fait cadeau à sa fille Rachel ; elle donna ces enfants à Jacob, 7 personnes au total.
      26 Le nombre total des personnes qui accompagnèrent Jacob en Egypte et qui étaient issues de lui était de 66, sans compter les femmes des fils de Jacob.
      27 Joseph avait 2 fils qui lui étaient nés en Egypte. Le nombre total des personnes de la famille de Jacob qui vinrent en Egypte était de 70.
      28 Jacob envoya Juda vers Joseph avant lui pour qu'il lui prépare la voie en Gosen, et ils arrivèrent dans la région de Gosen.
      29 Joseph attela son char et y monta pour aller à la rencontre de son père Israël en Gosen. Dès qu'il le vit, il se jeta à son cou et pleura longtemps sur son épaule.
      30 Israël dit à Joseph : « Je peux mourir maintenant, puisque tu es encore en vie et que j'ai vu ton visage. »
      31 Joseph dit à ses frères et à la famille de son père : « Je vais avertir le pharaon et je lui dirai : ‘Mes frères et la famille de mon père, qui étaient dans le pays de Canaan, sont venus vers moi.
      32 Ces hommes sont bergers, car ils élèvent du bétail. Ils ont amené leurs brebis, leurs bœufs et tout ce qui leur appartient.’
      33 Quand le pharaon vous appellera et demandera : ‘Quelle est votre occupation ?’
      34 vous répondrez : ‘Tes serviteurs ont élevé du bétail depuis leur jeunesse jusqu'à présent, tout comme leurs ancêtres.’De cette manière vous pourrez habiter dans la région de Gosen, puisque tous les bergers font horreur aux Egyptiens. »

      Genèse 47

      1 Joseph alla avertir le pharaon et lui dit : « Mes frères et mon père sont venus du pays de Canaan avec leurs brebis, leurs bœufs et tout ce qui leur appartient ; ils sont dans la région de Gosen. »
      2 Il avait pris cinq de ses frères et il les présenta au pharaon.
      3 Le pharaon leur dit : « Quelle est votre occupation ? » Ils répondirent au pharaon : « Tes serviteurs sont bergers, tout comme l'étaient leurs ancêtres. »
      4 Ils dirent encore au pharaon : « Nous tes serviteurs, nous sommes venus pour séjourner dans le pays parce qu'il n'y a plus de pâturage pour notre bétail. En effet, la famine pèse lourdement sur le pays de Canaan. Veuille donc autoriser tes serviteurs à s’installer dans la région de Gosen ! »
      5 Le pharaon dit à Joseph : « Ton père et tes frères sont venus vers toi.
      6 L'Egypte est devant toi. Installe ton père et tes frères dans la meilleure partie du pays. Qu'ils habitent dans la région de Gosen. Et si tu sais qu’il y a parmi eux des hommes capables, confie-leur la responsabilité de mes troupeaux. »
      7 Joseph fit venir son père Jacob et le présenta au pharaon. Jacob bénit le pharaon.
      8 Le pharaon dit à Jacob : « Quel âge as-tu ? »
      9 Jacob répondit au pharaon : « Ma vie errante dure depuis 130 ans. Elle a été courte et mauvaise, et elle n’a pas atteint la durée de la vie errante de mes ancêtres. »
      10 Jacob bénit encore le pharaon et se retira de devant lui.
      11 Joseph installa son père et ses frères, il leur donna une propriété en Egypte dans la meilleure partie du pays, dans la région de Ramsès, conformément aux ordres du pharaon.
      12 Joseph fournit du pain à son père et à ses frères ainsi qu’à toute la famille de son père, en tenant compte du nombre d’enfants.
      13 Il n'y avait plus de pain dans tout le pays, car la famine était très grande. L’Egypte et le pays de Canaan dépérissaient à cause de la famine.
      14 Joseph récolta tout l'argent disponible en Egypte et dans le pays de Canaan et versé en échange de blé, et il le fit entrer dans la maison du pharaon.
      15 Quand l'argent de l'Egypte et du pays de Canaan fut épuisé, tous les Egyptiens vinrent trouver Joseph en disant : « Donne-nous du pain ! Pourquoi mourrions-nous sous tes yeux ? En effet, il n’y a plus d'argent. »
      16 Joseph dit : « Donnez vos troupeaux et je vous donnerai du pain en échange de votre bétail, s’il n’y a plus d'argent. »
      17 Ils amenèrent leurs troupeaux à Joseph et celui-ci leur donna du pain en échange des chevaux, des troupeaux de brebis et de bœufs et des ânes. Il leur fournit ainsi du pain cette année-là en échange de tous leurs troupeaux.
      18 Lorsque cette année fut passée, l'année suivante ils vinrent trouver Joseph et lui dirent : « Nous ne te cacherons pas, seigneur, que l'argent est épuisé et que nos troupeaux de bétail sont déjà en ta possession, seigneur. Il ne reste plus rien devant toi, seigneur, si ce n’est notre corps et nos terres.
      19 Pourquoi mourrions-nous sous tes yeux, nous et nos terres ? Achète-nous avec nos terres en échange de pain et nous serons au service du pharaon, nous et nos terres. Donne-nous de quoi semer afin que nous restions en vie et ne mourions pas, et que nos terres ne soient pas dévastées. »
      20 Joseph acheta toutes les terres de l'Egypte pour le pharaon. En effet, les Egyptiens vendirent chacun leur champ parce que la famine les pressait. C’est ainsi que le pays devint la propriété du pharaon.
      21 Quant à la population, il la déplaça dans les villes, d'un bout à l'autre des frontières de l'Egypte.
      22 Il n’y eut que les terres des prêtres qu’il n'acheta pas, parce qu'il y avait une prescription du pharaon en leur faveur : ils vivaient du revenu que leur assurait le pharaon, c'est pourquoi ils ne vendirent pas leurs terres.
      23 Joseph dit au peuple : « Je vous ai achetés aujourd'hui, ainsi que vos terres, pour le pharaon. Voici de la semence pour vous et vous pourrez ensemencer le sol.
      24 Vous donnerez un cinquième de la récolte au pharaon et vous aurez les quatre autres parties pour ensemencer les champs et pour vous nourrir, vous, vos enfants et les membres de votre foyer. »
      25 Ils dirent : « Tu nous sauves la vie ! Si nous trouvons grâce à tes yeux, seigneur, nous serons esclaves du pharaon. »
      26 Joseph fit de cela une prescription, en vigueur aujourd'hui encore, d'après laquelle un cinquième du revenu des terres de l'Egypte appartient au pharaon. Seules les terres des prêtres n’appartiennent pas au pharaon.
      27 Quant à Israël, il s’installa donc en Egypte dans la région de Gosen. Ils acquirent des propriétés, eurent des enfants et devinrent très nombreux.
      28 Jacob vécut 17 ans en Egypte, et la durée de sa vie fut de 147 ans.
      29 Lorsque Israël approcha du moment de sa mort, il appela son fils Joseph et lui dit : « Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, mets ta main sous ma cuisse et jure que tu feras preuve de bonté et de fidélité envers moi en ne m'enterrant pas en Egypte.
      30 Quand je serai couché en compagnie de mes ancêtres, tu me transporteras à l’extérieur de l'Egypte et tu m'enterreras dans le tombeau familial. » Joseph répondit : « J'agirai conformément à ta parole. »
      31 Jacob dit : « Jure-le-moi ! » Et Joseph le lui jura. Puis Israël *se prosterna à la tête de son lit.

      Genèse 48

      1 Après cela, on vint dire à Joseph : « Ton père est malade. » Il prit avec lui ses deux fils Manassé et Ephraïm.
      2 On avertit Jacob, on lui dit : « Voici ton fils Joseph qui vient vers toi. » Israël rassembla ses forces et s'assit sur son lit.
      3 Jacob dit à Joseph : « Le Dieu tout-puissant m'est apparu à Luz, dans le pays de Canaan, et il m'a béni.
      4 Il m'a dit : ‘Je te donnerai des enfants, je rendrai tes descendants nombreux et je ferai sortir de toi tout un groupe de peuples. Je donnerai ce pays à ta descendance après toi pour qu'elle le possède toujours.’
      5 Désormais, les deux fils qui te sont nés en Egypte avant mon arrivée vers toi en Egypte seront les miens : Ephraïm et Manassé seront mes fils, tout comme Ruben et Siméon.
      6 Quant aux enfants que tu as eus après eux, ils resteront les tiens. Ils seront associés à leurs frères dans leur héritage.
      7 A mon retour de Paddan, Rachel est morte en route près de moi dans le pays de Canaan, à une certaine distance d'Ephrata. C'est là que je l'ai enterrée, sur le chemin d'Ephrata, c'est-à-dire Bethléhem. »
      8 Puis Israël regarda les fils de Joseph et demanda : « Qui sont ceux-ci ? »
      9 Joseph répondit à son père : « Ce sont mes fils. Dieu me les a donnés ici. » Israël dit : « Fais-les approcher de moi pour que je les bénisse. »
      10 La vue d'Israël avait baissé à cause de la vieillesse, il ne voyait plus bien. Joseph les fit approcher de lui et Israël les embrassa et les étreignit tendrement.
      11 Israël dit à Joseph : « Je ne pensais pas revoir ton visage et voici que Dieu me fait même voir ta descendance ! »
      12 Joseph les retira des genoux de son père et se prosterna jusqu’à terre devant lui.
      13 Puis il les prit tous les deux par la main : il tint Ephraïm de la main droite, de telle sorte qu’il était à gauche d'Israël, et Manassé de la main gauche, de telle sorte qu’il était à droite d'Israël, et il les fit approcher de lui.
      14 Israël tendit sa main droite et la posa sur la tête d'Ephraïm, qui était le plus jeune, et il posa sa main gauche sur la tête de Manassé. Ce fut intentionnellement qu'il posa ses mains ainsi, car Manassé était l'aîné.
      15 Il bénit Joseph et dit : « Que le Dieu devant lequel ont marché mes pères Abraham et Isaac, le Dieu qui a pris soin de moi depuis que j'existe jusqu’à aujourd’hui,
      16 l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces garçons ! Que mon nom et celui de mes pères Abraham et Isaac subsistent à travers eux et qu'ils se multiplient abondamment à l’intérieur du pays ! »
      17 Joseph vit avec déplaisir que son père posait sa main droite sur la tête d'Ephraïm. Il prit la main de son père pour la détourner de la tête d'Ephraïm et la diriger sur celle de Manassé.
      18 Joseph dit à son père : « Ce n’est pas juste, mon père, car c'est celui-ci qui est l'aîné. Pose ta main droite sur sa tête ! »
      19 Son père refusa et dit : « Je sais, mon fils, je sais. Lui aussi donnera naissance à un peuple, lui aussi sera grand, mais son frère cadet sera plus grand que lui et sa descendance remplira les nations. »
      20 Il les bénit ce jour-là. Il dit : « C'est par toi qu'Israël bénira en disant : ‘Que Dieu te traite comme Ephraïm et comme Manassé !’ » Il plaça Ephraïm avant Manassé.
      21 Israël dit à Joseph : « Je vais mourir, mais Dieu sera avec vous et il vous fera retourner dans le pays de vos ancêtres.
      22 Je te donne une part de plus qu'à tes frères : Sichem, que j'ai prise aux Amoréens avec mon épée et mon arc. »

      Genèse 49

      1 Jacob appela ses fils et dit : « Rassemblez-vous et je vous annoncerai ce qui vous arrivera dans l’avenir. ##
      2 Rassemblez-vous et écoutez, fils de Jacob ! #Ecoutez Israël, votre père !
      3 » Ruben, toi, mon aîné, #toi qui es ma force et le premier de mes enfants, #supérieur en dignité et en puissance, #
      4 impétueux comme l’eau, tu n'auras aucun avantage, #car tu es monté sur le lit de ton père, #tu as souillé mon lit en y montant.
      5 » Siméon et Lévi sont frères ; #leurs épées sont des instruments de violence. #
      6 Je ne veux pas participer à leur conciliabule, #je ne veux pas m’associer à leur assemblée, #car pour assouvir leur colère ils ont tué des hommes #et pour suivre leurs désirs ils ont mutilé les jarrets des taureaux. #
      7 Maudite soit leur colère, car elle est violente, #et leur fureur, car elle est cruelle ! #Je les séparerai dans Jacob, #je les disperserai dans Israël.
      8 » Juda, c’est toi que tes frères célébreront. #Ta main sera sur la nuque de tes ennemis. #Les fils de ton père se prosterneront devant toi. #
      9 Juda est un jeune lion. #Tu reviens du carnage, mon fils ! #*Il plie les genoux, il se couche comme un lion, #comme une lionne : qui le fera se lever ? #
      10 Le sceptre ne s'éloignera pas de Juda, #ni le bâton souverain d'entre ses pieds, #jusqu'à ce que vienne le Shilo #et que les peuples lui obéissent. #
      11 Il attache son âne à la vigne #et le petit de son ânesse au meilleur cep. #Il lave son vêtement dans le vin #et son manteau dans le sang des raisins. #
      12 Il a les yeux rouges de vin #et les dents blanches de lait.
      13 » Zabulon résidera sur la côte maritime, #il sera sur la côte des bateaux #et sa frontière s'étendra du côté de Sidon.
      14 » Issacar est un âne robuste #qui se couche dans les étables. #
      15 Il voit que le repos est agréable #et que la région est magnifique, #et il courbe son épaule sous le fardeau, #il se soumet à des corvées d’esclave.
      16 » Dan jugera son peuple #comme une seule des tribus d'Israël. #
      17 Dan sera un serpent sur le chemin, #une vipère sur le sentier, #qui mord les talons du cheval #pour que le cavalier tombe à la renverse.
      18 » J'espère en ton secours, Eternel ! #
      19 Gad sera attaqué par des bandes armées, #mais c’est lui qui les attaquera et les poursuivra.
      20 » Aser produit une nourriture excellente ; #il fournira les plats les plus raffinés des rois.
      21 » Nephthali est une biche en liberté. #Il profère de belles paroles.
      22 » Joseph est le rejeton d'un arbre fertile, #le rejeton d'un arbre fertile près d'une source ; #ses branches dépassent le mur. #
      23 On l’a provoqué, on lui a lancé des flèches, #les archers l'ont poursuivi de leur haine, #
      24 mais son arc est resté ferme #et ses bras ont été fortifiés #par l’intervention du Dieu puissant de Jacob. #Il est ainsi devenu le berger, le rocher d'Israël. #
      25 C'est l'œuvre du Dieu de ton père, et il t'aidera ; #c'est l'œuvre du Tout-Puissant, et il te bénira. #Il t’accordera les bénédictions du ciel, #les bénédictions de l’eau souterraine, #les bénédictions de la mamelle et du ventre maternel. #
      26 Les bénédictions de ton père dépassent celles de ses ancêtres, #elles vont jusqu’aux limites des anciennes collines. #Qu'elles reposent sur la tête de Joseph, #sur le crâne de celui qui est le prince consacré de ses frères !
      27 » Benjamin est un loup qui déchire. #Le matin il dévore sa proie, #et le soir il partage le butin. »
      28 Voilà quels sont tous ceux qui forment les douze tribus d'Israël, et voilà ce que leur dit leur père en les bénissant. Il les bénit en attribuant à chacun la bénédiction qui lui était propre.
      29 Puis il leur donna cet ordre : « Je vais rejoindre les miens. Enterrez-moi avec mes pères dans la grotte qui se trouve dans le champ d'Ephron le Hittite,
      30 dans la grotte du champ de Macpéla, vis-à-vis de Mamré dans le pays de Canaan. C'est le champ qu'Abraham a acheté à Ephron le Hittite comme propriété funéraire.
      31 C’est là qu’on a enterré Abraham et sa femme Sara, là qu’on a enterré Isaac et sa femme Rebecca, et c’est là que j'ai enterré Léa.
      32 Le champ et la grotte qui s'y trouve ont été achetés aux Hittites. »
      33 Lorsque Jacob eut fini de donner ses ordres à ses fils, il remit ses pieds dans le lit, il expira et alla rejoindre les siens.

      Genèse 50

      1 Joseph se jeta sur le visage de son père, pleura sur lui et l'embrassa.
      2 Il ordonna aux médecins qui étaient à son service d'embaumer son père, et les médecins embaumèrent Israël.
      3 Ce furent 40 jours qui passèrent ainsi et furent employés à l'embaumer. Les Egyptiens le pleurèrent 70 jours.
      4 Quand les jours de deuil furent passés, Joseph s'adressa aux membres de l’entourage du pharaon en disant : « Si j'ai trouvé grâce à vos yeux, rapportez au pharaon ce que je vous dis.
      5 Mon père m'a fait prêter serment en disant : ‘Je vais mourir. Tu m'enterreras dans le tombeau que je me suis préparé dans le pays de Canaan.’Je voudrais donc monter là-bas pour enterrer mon père et revenir. »
      6 Le pharaon répondit : « Montes-y et enterre ton père conformément au serment qu’il t’a fait faire. »
      7 Joseph monta enterrer son père. Il fut accompagné de tous les serviteurs du pharaon, des responsables du palais, de tous les responsables de l'Egypte,
      8 de tout son propre entourage, de ses frères et de la famille de son père. On ne laissa dans la région de Gosen que les enfants ainsi que le petit et le gros bétail.
      9 Il y avait encore avec Joseph des chars et des cavaliers, de sorte que le cortège était très nombreux.
      10 Arrivés à l'aire de battage d'Athad qui se trouve de l'autre côté du Jourdain, ils firent entendre de grandes et très profondes lamentations. Joseph fit un deuil de sept jours en l'honneur de son père.
      11 Les habitants du pays, les Cananéens, furent témoins de ce deuil dans l'aire de battage d'Athad et ils dirent : « Quel deuil important pour les Egyptiens ! » Voilà pourquoi on a appelé Abel-Mitsraïm cette aire de battage qui se trouve de l'autre côté du Jourdain.
      12 C'est ainsi que les fils de Jacob se conformèrent aux ordres de leur père.
      13 Ils le transportèrent dans le pays de Canaan et l'enterrèrent dans la grotte du champ de Macpéla, achetée comme propriété funéraire par Abraham à Ephron le Hittite et qui se trouve vis-à-vis de Mamré.
      14 Après avoir enterré son père, Joseph retourna en Egypte avec ses frères et tous ceux qui étaient montés avec lui pour enterrer son père.
      15 Quand les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils se dirent : « Si Joseph nous prenait en haine et nous rendait tout le mal que nous lui avons fait ! »
      16 Et ils firent dire à Joseph : « Ton père a donné l’ordre suivant, avant de mourir :
      17 ‘Voici ce que vous direz à Joseph : Oh ! Pardonne le crime de tes frères et leur péché, car ils t'ont fait du mal !’Pardonne maintenant le crime des serviteurs du Dieu de ton père ! » Joseph pleura à l’écoute de leur message.
      18 Ses frères vinrent eux-mêmes se jeter à ses pieds et dire : « Nous sommes tes serviteurs. »
      19 Joseph leur dit : « N’ayez pas peur ! Suis-je en effet à la place de Dieu ?
      20 Vous aviez projeté de me faire du mal, Dieu l'a changé en bien pour accomplir ce qui arrive aujourd'hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux.
      21 Désormais, n’ayez donc plus peur : je pourvoirai à vos besoins et à ceux de vos enfants. » C’est ainsi qu’il les réconforta en parlant à leur cœur.
      22 Joseph habita en Egypte, ainsi que la famille de son père. Il vécut 110 ans.
      23 Joseph vit les fils d'Ephraïm jusqu'à la troisième génération et il tint même les fils de Makir, le fils de Manassé, sur ses genoux à leur naissance.
      24 Joseph dit à ses frères : « Je vais mourir, mais Dieu interviendra pour vous et vous fera remonter de ce pays-ci jusque dans le pays qu'il a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. »
      25 Joseph fit jurer les fils d'Israël en disant : « Quand Dieu interviendra pour vous, vous ferez remonter mes ossements loin d'ici. »
      26 Joseph mourut à l'âge de 110 ans. On l'embauma et on le mit dans un cercueil en Egypte.
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