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David, le roi berger

Sommaire

L’Eternel dit à Samuel : —Combien de temps encore vas-tu pleurer sur Saül, alors que moi, je l’ai rejeté pour lui retirer la royauté sur Israël ? Remplis ta corne d’huile et va à Bethléhem, je t’envoie chez Isaï, car je me suis choisi pour moi un roi parmi ses fils.

Samuel répondit : —Comment puis-je faire cela ? Saül l’apprendra et il me fera mourir ! L’Eternel lui dit : —Tu emmèneras une génisse et tu diras que tu vas m’offrir un sacrifice.

Tu inviteras Isaï à y assister et je t’indiquerai alors ce que tu devras faire. Tu conféreras de ma part l’onction à celui que je te désignerai.

Samuel fit ce que l’Eternel lui avait ordonné. Lorsqu’il arriva à Bethléhem, les responsables de la ville, inquiets, vinrent au-devant de lui et lui demandèrent : —Ta venue annonce-t-elle quelque chose de bon ?

—Oui, répondit-il, c’est quelque chose de bon : je suis venu offrir un sacrifice à l’Eternel. Purifiez-vous et venez ensuite avec moi au sacrifice. Il demanda également à Isaï et ses fils de se purifier en les invitant à prendre part au repas du sacrifice.

A leur arrivée, il remarqua Eliab et se dit : —Certainement, c’est celui qui se tient maintenant devant l’Eternel qu’il a choisi pour lui donner l’onction.

Mais l’Eternel lui dit : —Ne te laisse pas impressionner par son apparence physique et sa taille imposante, car ce n’est pas lui que j’ai choisi. Je ne juge pas de la même manière que les hommes. L’homme ne voit que ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au cœur.

Ensuite Isaï appela Abinadab et le présenta à Samuel, mais il dit : —L’Eternel n’a pas non plus choisi celui-ci.

Puis Isaï fit avancer Chamma. Samuel dit à nouveau : —L’Eternel n’a pas non plus choisi celui-ci.

Isaï présenta ainsi sept fils à Samuel et celui-ci lui dit : —L’Eternel n’a choisi aucun de ceux-là.

Puis il lui demanda : —Est-ce que ce sont là tous tes garçons ? —Non, répondit Isaï. Il reste encore le plus jeune qui garde les moutons au pâturage. —Envoie-le chercher ! ordonna Samuel, car nous ne nous installerons pas pour le repas du sacrifice avant qu’il ne soit arrivé ici.

Isaï le fit donc venir. C’était un garçon aux cheveux roux, avec de beaux yeux et qui avait belle apparence. L’Eternel dit à Samuel : —C’est lui. Vas-y, confère-lui l’onction.

Samuel prit la corne pleine d’huile et il en oignit David en présence de sa famille. L’Esprit de l’Eternel tomba sur David et demeura sur lui à partir de ce jour-là et dans la suite. Après cela, Samuel se remit en route et retourna à Rama.

L’Esprit de l’Eternel se retira de Saül, tandis qu’un mauvais esprit envoyé par l’Eternel se mit à le tourmenter.

Les serviteurs de Saül lui dirent : —Voilà qu’un mauvais esprit envoyé par Dieu te tourmente.

Il te suffit, notre seigneur, de dire un mot et tes serviteurs ici présents te chercheront quelqu’un qui sache jouer de la lyre. Quand le mauvais esprit de Dieu t’assaillira, le musicien jouera de son instrument et cela te soulagera.

Saül répondit : —D’accord, cherchez-moi donc un bon musicien et amenez-le moi !

L’un des serviteurs dit alors : —J’ai justement remarqué un fils d’Isaï de Bethléhem, qui sait jouer de la lyre. C’est aussi un brave guerrier. De plus, il s’exprime bien, il a belle apparence et l’Eternel est avec lui.

Saül envoya alors des messagers à Isaï avec cet ordre : —Envoie-moi ton fils David, celui qui garde les moutons.

Isaï prit un âne qu’il chargea de pains, d’une *outre de vin et d’un chevreau et il envoya ces présents à Saül par son fils David.

Quand celui-ci arriva chez Saül, il entra à son service ; Saül le prit en affection et lui confia le soin de porter ses armes.

Il envoya dire à Isaï : —J’apprécie beaucoup David. Qu’il reste donc à mon service !

Dès lors, chaque fois que le mauvais esprit venu de Dieu assaillait Saül, David prenait sa lyre et en jouait. Alors Saül se calmait et se sentait mieux, et le mauvais esprit le quittait.

Les Philistins mobilisèrent leurs troupes pour une expédition guerrière, ils se rassemblèrent à Soko en Juda et dressèrent leur camp entre Soko et Azéqa, à Ephès-Dammim.

Saül, de son côté, rassembla les hommes d’Israël et ils campèrent dans la vallée du Chêne. C’est là qu’ils prirent position en ordre de bataille face aux Philistins.

Ceux-ci occupaient un versant de la montagne et les Israélites le versant opposé ; la vallée séparait les deux armées.

Alors un champion sortit du camp des Philistins et s’avança vers Israël. C’était un géant mesurant près de trois mètres, nommé Goliath, originaire de Gath.

Il était revêtu d’un casque de bronze et d’une cuirasse à écailles en bronze pesant une soixantaine de kilos.

Ses jambes étaient protégées par des plaques de bronze et il portait en bandoulière sur ses épaules un javelot de bronze.

Le bois de sa lance avait la grosseur d’un cylindre de métier à tisser, le fer de lance à lui seul pesait près de sept kilos. Il était précédé d’un homme qui portait son bouclier.

Il se campa face aux troupes israélites, et leur cria : —Pourquoi vous êtes-vous rangés en ordre de combat ? Moi, je suis le Philistin, et vous, les esclaves de Saül. Choisissez parmi vous un homme, et qu’il m’affronte en combat singulier !

S’il peut me battre et qu’il me tue, alors nous vous serons assujettis. Mais si c’est moi le vainqueur et si je le tue, c’est vous qui nous serez assujettis et vous serez nos esclaves.

Puis il ajouta : Je lance aujourd’hui ce défi à l’armée d’Israël. Envoyez-moi un homme et nous nous affronterons en combat singulier.

Quand Saül et toute son armée entendirent ces paroles du Philistin, ils furent démoralisés et une grande peur s’empara d’eux.

Or, David était fils d’un Ephratien de Bethléhem en Juda nommé Isaï et qui avait huit fils. Au temps de Saül, Isaï était très âgé.

Ses trois fils aînés avaient suivi Saül à la guerre : l’aîné s’appelait Eliab, le second Abinadab et le troisième Chamma.

Quant à David, c’était le plus jeune. Lorsque les trois aînés eurent suivi Saül,

David faisait le va-et-vient entre le camp de Saül et Bethléhem pour y garder les moutons de son père.

Chaque matin et chaque soir, le Philistin venait se présenter en face de l’armée d’Israël et cela depuis quarante jours.

C’est à cette époque qu’Isaï dit à son fils David : —Prends cette mesure de grains rôtis et ces dix pains et porte-les vite au camp pour tes frères.

Emporte aussi ces dix fromages, tu les donneras au chef de leur « millier ». Tu verras si tes frères se portent bien et tu m’en rapporteras de leur part un gage.

Tu les trouveras avec Saül et toute l’armée d’Israël dans la vallée du Chêne, face aux Philistins.

Le lendemain de bon matin, David confia ses moutons à quelqu’un pour les garder, il prit ses provisions et partit comme Isaï le lui avait ordonné. Quand il arriva au campement, l’armée était en train de prendre position pour la bataille en lançant le cri de guerre.

Israélites et Philistins se rangèrent en ordre de bataille face à face.

David déposa son chargement et le confia au gardien des bagages, puis il courut au front. Aussitôt arrivé, il vint demander de leurs nouvelles à ses frères.

Pendant qu’il parlait avec eux, Goliath, le champion des Philistins, originaire de Gath, sortit de leurs rangs et lança son défi habituel. David l’entendit.

A la vue de cet homme, tous les soldats d’Israël s’enfuirent terrorisés.

—L’avez-vous vu s’avancer contre nous ? dit l’un d’eux. Il vient encore insulter Israël. Celui qui le tuera, recevra de grandes richesses de la part du roi qui lui donnera en plus sa propre fille en mariage et exonérera toute sa famille d’impôts.

David demanda aux hommes qui se tenaient autour de lui : —Qu’est-ce que l’on donnera à celui qui abattra ce Philistin et qui lavera le peuple d’Israël de la honte qui lui est infligée ? Qu’est donc cet incirconcis de Philistin, pour oser insulter les bataillons du Dieu vivant ?

On répéta à David ce qui était promis comme récompense à celui qui tuerait le géant.

Lorsque son frère aîné Eliab l’entendit discuter avec les soldats, il se mit en colère contre lui et lui dit : —Que viens-tu faire ici ? A qui as-tu laissé nos quelques moutons dans la steppe ? Je te connais bien, moi, petit prétentieux ! Je sais quelles mauvaises intentions tu as dans ton cœur ! Tu n’es venu que pour voir la bataille !

David lui répondit : —Eh ! Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Est-ce que je n’ai plus le droit de parler maintenant ?

Puis, il tourna le dos à son frère et alla se renseigner auprès d’un autre soldat, et on lui fit la même réponse que la première fois.

Ce que David avait dit se propagea rapidement et parvint jusqu’aux oreilles de Saül qui, aussitôt, le fit venir.

David lui dit : —Que personne ne perde courage à cause de ce Philistin ! Moi, ton serviteur, j’irai et je le combattrai.

Mais Saül lui répondit : —Tu ne peux pas aller lutter contre ce Philistin. Tu n’es qu’un gamin, alors que lui, c’est un homme de guerre depuis sa jeunesse.

David répondit à Saül : —Quand ton serviteur gardait les moutons de son père et qu’un lion ou même un ours survenait pour emporter une bête du troupeau,

je courais après lui, je l’attaquais et j’arrachais la bête de sa gueule ; et si le fauve se dressait contre moi, je le prenais par son poil et je le frappais jusqu’à ce qu’il soit mort.

Puisque ton serviteur a tué des lions et même des ours, il abattra bien cet incirconcis de Philistin comme l’un d’eux, car il a insulté les bataillons du Dieu vivant.

Puis David ajouta : —L’Eternel qui m’a délivré de la griffe du lion et de l’ours me délivrera aussi de ce Philistin. Finalement, Saül dit à David : —Vas-y donc et que l’Eternel soit avec toi !

Puis il lui fit revêtir sa propre armure, il lui fit mettre un casque de bronze et endosser sa cuirasse.

Par-dessus son équipement, David ceignit aussi l’épée de Saül, puis il essaya de marcher, mais il n’y parvint pas, car il n’en avait pas l’habitude. Alors il dit à Saül : —Je ne peux pas marcher avec tout cet équipement, car je n’y suis pas entraîné. Puis il se débarrassa de tout.

Il prit son bâton en main et choisit, dans le torrent, cinq cailloux bien lisses qu’il mit dans le sac de berger qui lui servait de besace et, sa fronde à la main, il s’avança vers le Philistin.

Celui-ci, précédé de son porte-bouclier, s’avança vers David.

Il l’examina et, lorsqu’il vit devant lui un jeune homme roux et de belle figure, il le regarda avec mépris

et lui lança : —Est-ce que tu me prends pour un chien pour venir contre moi avec un bâton ? Puis il le maudit par ses dieux.

—Approche un peu, ajouta-t-il, pour que je donne ta chair à manger aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs !

A quoi David répondit : —Tu marches contre moi avec l’épée, la lance et le javelot, et moi je marche contre toi au nom de l’Eternel, le Seigneur des armées célestes, le Dieu des bataillons d’Israël, que tu as insulté.

Aujourd’hui même, l’Eternel me donnera la victoire sur toi, je t’abattrai, je te couperai la tête et, avant ce soir, je donnerai les cadavres des soldats philistins à manger aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages de la terre. Alors toute la terre saura qu’Israël a un Dieu.

Et toute cette multitude assemblée saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que l’Eternel délivre. Car l’issue de cette bataille dépend de lui, et il vous livre en notre pouvoir.

Aussitôt, le Philistin se remit à avancer en direction de David qui, de son côté, se hâta de courir vers la ligne ennemie au-devant du Philistin.

David plongea la main dans son sac, en tira un caillou, et le lança avec sa fronde : il atteignit le Philistin en plein front. La pierre pénétra dans son crâne et il s’écroula, la face contre terre.

Ainsi, sans épée, avec sa fronde et une pierre, David triompha du Philistin, il le frappa et le tua.

Alors il se précipita sur l’adversaire, saisit son épée, la tira de son fourreau et l’acheva, puis il lui trancha la tête. Quand les Philistins virent que leur héros était mort, ils prirent la fuite.

Les soldats d’Israël et de Juda s’élancèrent en poussant des cris de guerre et poursuivirent les Philistins jusqu’aux abords de la vallée et jusqu’aux portes d’Ekron. Les cadavres des ennemis jonchèrent la route de Chaaraïm jusqu’à Gath et Ekron.

Au retour de cette poursuite acharnée, les Israélites pillèrent le camp des Philistins.

David prit la tête du Philistin et la fit porter à Jérusalem. Il déposa ses armes dans sa propre tente.

Lorsque Saül avait vu David s’avancer à la rencontre du Philistin, il avait demandé à son général Abner : —De qui ce jeune homme est-il fils, Abner ? Abner répondit : —Aussi vrai que tu es vivant, ô Roi, je n’en sais rien.

—Alors, ordonna Saül, informe-toi donc pour savoir qui est le père de ce jeune homme.

Quand David fut de retour au camp après avoir tué le Philistin, Abner le prit et le conduisit devant Saül. David tenait encore en main la tête du Philistin.

Quand Saül lui demanda : —De qui es-tu le fils, mon garçon ? David lui répondit : —Je suis fils de ton serviteur Isaï de Bethléhem.

Quand David eut terminé de parler avec Saül, Jonathan s’était profondément attaché à David et s’était mis à l’aimer comme lui-même.

Saül ne le laissa pas retourner dans la maison de son père ce jour-là, il le prit chez lui.

Jonathan conclut un pacte d’amitié avec David parce qu’il l’aimait comme lui-même.

Il enleva son manteau et le donna à David, il lui offrit aussi son équipement et jusqu’à son épée, son arc et son ceinturon.

Chaque fois que Saül l’envoyait en expédition militaire, David accomplissait sa mission avec succès, de sorte que le roi lui confia le commandement de ses troupes de choc. Il était estimé de tout le peuple ainsi que des ministres de Saül.

Lorsqu’ils étaient revenus de la guerre, après que David eut tué le Philistin, les femmes étaient sorties de toutes les villes d’Israël à la rencontre du roi Saül en chantant, en dansant et en poussant des cris de joie au son de tambourins et de cymbales.

Elles chantaient en chœurs alternés, tout en dansant : Saül a vaincu ses milliers et David ses dizaines de milliers.

Saül le prit très mal et se mit dans une grande colère. —Elles en attribuent dix mille à David, dit-il, et à moi seulement mille ! Il ne lui manque plus que la royauté !

A partir de ce moment-là, Saül regarda David d’un mauvais œil.

Dès le lendemain, un mauvais esprit envoyé par Dieu s’empara de Saül, de sorte qu’il entra dans un état d’exaltation au milieu de sa maison. Comme les autres jours, David jouait de son instrument. Saül avait sa lance en main.

Soudain, il la lança en se disant : —Je vais le clouer contre la paroi. Mais, par deux fois, David esquiva le coup.

A partir de ce jour-là, Saül craignit David, car l’Eternel était avec David alors qu’il s’était retiré de lui.

C’est pourquoi Saül l’écarta d’auprès de lui et le nomma commandant d’un « millier » d’hommes. Ainsi David entreprenait des expéditions militaires à la tête de ses hommes.

Il réussissait dans tout ce qu’il entreprenait, car l’Eternel était avec lui.

Lorsque Saül constata ses grands succès, sa peur ne fit qu’augmenter.

Par contre, tout Israël et tout Juda aimaient David, car il marchait à la tête de leurs soldats dans les expéditions militaires.

Un jour, Saül dit à David : —Je suis prêt à te donner ma fille aînée Mérab en mariage à condition que tu me serves comme un vaillant guerrier et que tu livres les combats de l’Eternel. Il se disait : —Il vaut mieux que ce ne soit pas moi-même qui attente à sa vie, mais plutôt les Philistins !

David lui répondit : —Qui suis-je et que vaut ma vie, de quelle importance est la famille de mon père en Israël, pour que je devienne le gendre du roi ?

Mais, quand vint le moment où Mérab, la fille de Saül, devait être donnée à David, Saül la donna à Adriel de Mehola.

Or Mikal, l’autre fille de Saül, aimait David. Quand Saül l’apprit, il en fut ravi,

car il se dit : —Je vais la lui donner en mariage, elle sera un bon piège pour lui, ainsi il tombera par la main des Philistins ! Il dit donc à David : —Aujourd’hui, tu as une seconde occasion de devenir mon gendre.

Puis il ordonna à ses hommes de confiance de parler discrètement à David et de lui dire : —Tu vois que le roi t’a pris en affection et tous ses gens t’aiment, accepte donc maintenant de devenir son gendre !

Les ministres de Saül allèrent répéter ces paroles à David ; mais celui-ci leur répondit : —Croyez-vous que ce soit une petite affaire que de devenir le gendre du roi ? Je ne suis qu’un homme pauvre et insignifiant.

Les ministres du roi lui rapportèrent la réponse de David.

—Eh bien, reprit Saül, voilà ce que vous lui direz : « Le roi ne demande pas de dot d’argent pour sa fille. Tout ce qu’il désire, c’est que tu lui apportes cent prépuces de Philistins pour le venger de ses ennemis. » En fait, Saül avait comme but de faire périr David par la main des Philistins.

Les hauts fonctionnaires de Saül rapportèrent ces paroles à David. La proposition de devenir le gendre du roi à ces conditions lui parut acceptable. Avant même l’expiration du délai fixé par le roi,

David se mit en campagne avec ses hommes, il tua deux cents Philistins et rapporta la totalité de leurs prépuces au roi pour devenir son gendre. Saül donna donc en mariage à David sa fille Mikal.

Saül vit ainsi très clairement que l’Eternel était avec David et que Mikal sa propre fille aimait David.

Sa crainte à l’égard de David redoubla et, dès lors, sa haine envers lui devint définitive.

Mais à chaque incursion des princes des Philistins, David remportait plus de succès que tous les autres chefs militaires de Saül, de sorte que son nom devint très célèbre.

Saül se mit à parler ouvertement à son fils Jonathan et à tous ses ministres de faire mourir David, mais Jonathan était très attaché à David.

Il le prévint : —Mon père Saül cherche à te faire mourir. Sois donc sur tes gardes demain matin ! Ne te montre pas, tiens-toi caché !

Je sortirai en compagnie de mon père et nous passerons dans le champ où tu seras caché. Je parlerai de toi à mon père, je verrai ce qu’il en est et je te le ferai savoir.

Jonathan fit l’éloge de David à son père, puis il ajouta : —Que le roi ne se rende donc pas coupable à l’égard de son serviteur David, car il n’a commis aucune faute envers toi. Au contraire, ses services t’ont toujours été très utiles.

Il a risqué sa vie pour tuer le Philistin, et ce jour-là, l’Eternel a accordé une grande délivrance à tout Israël. Tu l’as vu et tu t’en es réjoui. Alors pourquoi commettrais-tu un péché en versant le sang d’un innocent, en faisant mourir David sans raison ?

Saül écouta les arguments de Jonathan et il fit ce serment : —Aussi vrai que l’Eternel est vivant, David ne sera pas mis à mort !

Alors Jonathan appela David et lui rapporta toute la conversation, puis il le conduisit auprès du roi où David reprit sa place comme par le passé.

La guerre ayant recommencé avec les Philistins, David les attaqua et leur infligea une grande défaite, les mettant en fuite devant lui.

Le mauvais esprit venu de l’Eternel tourmenta de nouveau Saül. Il était assis dans sa maison, sa lance à la main tandis que David jouait de son instrument

quand, soudain, Saül tenta de le clouer contre la paroi avec sa lance, mais David esquiva le coup et la lance se planta dans le mur. David s’enfuit et réussit à s’échapper dans la nuit.

Saül envoya des hommes dans la maison de David pour s’assurer de lui et le faire mourir le lendemain matin, mais Mikal la femme de David prévint son mari : —Si tu ne t’enfuis pas avant le jour, lui dit-elle, tu es un homme mort !

Elle l’aida à descendre par la fenêtre. Ainsi il prit la fuite et s’échappa.

Mikal prit ensuite l’idole domestique et la plaça dans le lit ; elle mit un coussin en poils de chèvres à l’endroit de la tête et recouvrit le tout d’un vêtement.

Lorsque les hommes envoyés par Saül pour arrêter David arrivèrent, elle leur dit : —Il est malade.

Saül les renvoya avec l’ordre de voir David et de le lui amener dans son lit, pour qu’il puisse le mettre à mort.

Les hommes retournèrent dans la maison de David et ils découvrirent qu’il n’y avait dans le lit qu’une idole et un coussin en peau de chèvre à l’endroit de la tête.

Alors Saül demanda à Mikal : —Pourquoi m’as-tu ainsi trompé et as-tu aidé mon ennemi à s’échapper ? Mikal lui répondit : —C’est lui qui m’a dit : « Laisse-moi fuir, sinon je te tuerai. »

Pendant ce temps, David, qui s’était échappé et fuyait, alla se réfugier chez Samuel à Rama et lui raconta tout ce que Saül avait fait. Alors ils allèrent ensemble s’installer dans la communauté des prophètes.

On le rapporta à Saül en disant : —David se trouve à la communauté des prophètes près de Rama.

Saül envoya des hommes pour l’arrêter, mais à leur arrivée, ils trouvèrent toute la communauté des prophètes dans un état d’exaltation et Samuel se tenait debout, à leur tête. Alors l’Esprit de Dieu vint sur les envoyés de Saül qui entrèrent eux aussi dans un tel état.

On vint le rapporter à Saül qui envoya d’autres émissaires ; mais eux aussi entrèrent dans un état d’exaltation. Un troisième groupe envoyé par Saül entra également dans un tel état.

Alors Saül se rendit lui-même à Rama. Arrivé à la grande citerne à Sékou, il demanda : —Où sont Samuel et David ? On lui répondit : —Ils sont à la communauté des prophètes près de Rama.

Pendant qu’il se rendait là-bas, l’Esprit de Dieu le saisit à son tour, et il continua son chemin dans un état d’exaltation jusqu’à son arrivée à la communauté des prophètes près de Rama.

Là, il ôta comme les autres ses vêtements et resta dans un état d’exaltation devant Samuel ; puis il s’effondra et resta prostré, nu, à terre, tout ce jour-là et toute la nuit suivante, revêtu de ses seuls habits de dessous. C’est pourquoi on dit : —Saül est-il aussi parmi les prophètes ?

David s’enfuit de la communauté des prophètes à Rama et il alla trouver Jonathan pour lui demander : —Qu’ai-je donc fait à ton père ? En quoi suis-je coupable à son égard ? Quel tort lui ai-je fait pour qu’il veuille me faire mourir ?

Jonathan lui répondit : —Dieu te garde de cette pensée ! Il n’est pas question que tu meures. Mon père n’entreprend rien sans m’en parler, qu’il s’agisse d’une affaire importante ou d’une petite chose. Pourquoi me cacherait-il ce projet-là ? Certainement, il n’en est rien.

Mais David insista : —Je te jure pourtant qu’il en est bien ainsi. Seulement ton père sait très bien que je jouis de ta faveur. Il a dû se dire : « Il ne faut pas que Jonathan l’apprenne, il en serait trop affligé ! » Mais aussi vrai que l’Eternel est vivant, aussi vrai que tu es toi-même en vie, je ne suis qu’à deux doigts de la mort.

Alors Jonathan demanda à David : —Que voudrais-tu que je fasse pour toi ? Je ferai ce que tu désires.

David lui répondit : —Ecoute : demain c’est la fête de la nouvelle lune, je devrais normalement dîner à la table royale. Permets-moi de m’absenter ! Je me cacherai dans la campagne jusqu’à après-demain soir.

Si ton père s’enquiert à mon sujet, tu lui diras : « David m’a instamment demandé la permission d’aller à Bethléhem, sa ville natale, pour y participer au sacrifice annuel avec toute sa famille. »

S’il répond : « C’est bien ! », alors moi, ton serviteur, je n’ai rien à craindre. Mais s’il se met en colère, tu sauras qu’il a résolu ma perte.

Puisque tu t’es lié à moi, ton serviteur, par un pacte d’amitié au nom de l’Eternel, agis envers moi avec bienveillance. Et si je suis coupable de quoi que ce soit, ce n’est pas la peine de me livrer à ton père : mets-moi toi-même à mort.

—Jamais de la vie, s’exclama Jonathan. Si je constate que mon père a véritablement résolu ta perte, je te jure que je t’en informerai.

Mais David lui demanda : —Comment me préviendras-tu si ton père te répond durement à mon sujet ?

Jonathan proposa à David : —Viens, sortons dans la campagne. Ils sortirent tous deux dans la campagne.

Jonathan dit : —Par l’Eternel, le Dieu d’Israël, je te promets que demain ou après-demain, à cette heure-ci, j’essaierai de savoir quelles sont les dispositions de mon père à ton égard. Si elles te sont favorables, je te le ferai savoir.

Mais si mon père veut te nuire, alors que l’Eternel me punisse très sévèrement si je ne t’en informe pas ! Dans ce cas, je te ferai partir et tu iras en paix. Puisse alors l’Eternel être avec toi comme il a été avec mon père !

Plus tard, si je suis encore en vie, agis envers moi avec la bienveillance à laquelle tu t’es engagé devant l’Eternel. Et si je viens à mourir,

tu ne cesseras jamais d’agir avec bienveillance envers les membres de ma famille — même lorsque l’Eternel aura fait disparaître tous tes ennemis sans exception de la surface de la terre.

Ainsi Jonathan conclut un pacte avec David et sa famille en déclarant : —Que l’Eternel fasse payer les ennemis de David !

Puis il lui fit encore une fois prêter serment au nom de l’affection qu’il lui portait, car il l’aimait comme sa propre personne.

Jonathan reprit : —Demain, c’est la fête de la nouvelle lune, on remarquera ton absence à table, car ta place restera vide.

Après-demain, tu descendras vite jusqu’à l’endroit où tu t’étais caché le jour où tout cela a commencé ; tu te tiendras près de la pierre d’Ezel.

Je viendrai et je tirerai trois flèches dans cette direction, sur une cible que j’aurai choisie,

puis j’enverrai mon jeune serviteur les chercher. Si je lui crie : « Regarde, les flèches sont derrière toi, reviens les ramasser ! » alors tu peux revenir, car tout va bien pour toi. Aussi vrai que l’Eternel est vivant, tu n’auras rien à craindre.

Mais si je crie au jeune homme : « Va plus loin, les flèches sont plus loin que toi ! » alors pars, car l’Eternel te fait partir.

Mais il restera à jamais le garant pour moi et toi de notre engagement l’un envers l’autre.

David alla donc se cacher dans la campagne. Le soir de la célébration de la nouvelle lune, le roi se mit à table pour le repas.

Il s’assit comme d’habitude sur le siège adossé au mur qui lui était réservé. Jonathan se mit en face, et Abner à côté de lui. La place de David resta vide.

Saül ne fit aucune remarque ce jour-là. Il pensait qu’il avait dû contracter accidentellement quelque impureté rituelle. —Certainement il n’est pas pur, se disait-il.

Mais le second jour de la nouvelle lune, comme la place de David restait encore inoccupée, Saül demanda à son fils Jonathan : —Pourquoi le fils d’Isaï n’est-il pas venu au repas ni hier, ni aujourd’hui ?

Jonathan répondit à Saül : —David m’a demandé avec insistance la permission d’aller jusqu’à Bethléhem.

Il m’a dit : « Laisse-moi partir, je te prie, car nous devons célébrer un sacrifice de famille à la ville, et mon frère m’a ordonné d’y assister. Veuille donc m’accorder la faveur de pouvoir m’absenter pour voir mes frères. » C’est pour cela qu’il n’est pas venu à la table du roi.

Alors Saül se mit en colère contre Jonathan et lui cria : —Fils de chienne, fils de rebelle ! Crois-tu que je ne sais pas que tu as pris parti pour le fils d’Isaï, à ta honte et à celle de ta mère ?

Aussi longtemps que le fils d’Isaï sera en vie, tu ne pourras pas t’imposer ni établir ta royauté. C’est pourquoi, fais-le chercher et ordonne qu’on me l’amène sans retard, car il mérite la mort.

Jonathan répliqua à Saül son père : —Pourquoi devrait-il mourir ? Qu’a-t-il fait ?

Alors Saül brandit sa lance contre lui pour le frapper. Jonathan comprit que son père avait fermement décidé de faire mourir David.

Il se leva de table dans une grande colère et ne mangea rien ce jour-là, car il était trop affligé à cause de la manière injurieuse dont son père avait traité David.

Le lendemain matin, Jonathan se rendit dans la campagne à l’endroit convenu avec David. Un jeune serviteur l’accompagnait.

Il lui dit : —Cours ramasser les flèches que je vais tirer ! Le garçon courut en avant et Jonathan tira une flèche au-delà du garçon.

Quand le serviteur s’approcha de l’endroit où la flèche s’était plantée, Jonathan lui cria : —La flèche n’est-elle pas plus loin que toi ?

Vite, dépêche-toi ! Ne reste pas là ! Le serviteur de Jonathan ramassa la flèche et revint vers son maître

sans se douter de rien. Seuls Jonathan et David comprenaient la chose.

Jonathan remit son arc et ses flèches à son serviteur et lui dit : —Va les rapporter dans la ville !

Après son départ, David sortit de sa cachette du côté du sud et se prosterna trois fois devant Jonathan, le visage contre terre, puis ils s’embrassèrent longuement en pleurant, David encore plus que Jonathan.

Alors Jonathan lui dit : —Va en paix, puisque nous nous sommes engagés l’un envers l’autre par serment au nom de l’Eternel en disant : Que l’Eternel soit garant entre toi et moi, entre tes descendants et les miens, à tout jamais.

Là-dessus, David se mit en route et s’en alla, tandis que Jonathan retourna en ville.

David se rendit à Nob, auprès du prêtre Ahimélek. Celui-ci accourut tout tremblant au-devant de lui et lui demanda : —Comment se fait-il que tu sois seul ? Pourquoi n’y a-t-il personne avec toi ?

—Le roi m’a chargé d’une mission, lui répondit David, et il m’a dit : « Que personne ne sache rien de l’affaire pour laquelle je t’envoie et de l’ordre que je t’ai donné. » C’est pourquoi j’ai donné rendez-vous à mes hommes à un certain endroit.

Maintenant, qu’as-tu à manger sous la main ? Peux-tu me donner cinq pains ou quelque chose d’autre ?

Le prêtre lui répondit : —Je n’ai pas de pain ordinaire sous la main, mais seulement des pains consacrés. Tu peux les prendre pour tes hommes s’ils n’ont pas eu de relations sexuelles récemment.

David répondit au prêtre : —Ils n’en ont certainement pas eues, tout comme par le passé quand je suis parti en campagne. Si l’équipement de mes hommes est consacré pour une expédition profane, à plus forte raison aujourd’hui sont-ils tous consacrés avec leur équipement.

Alors le prêtre lui remit des pains consacrés, car il n’en avait pas d’autres sous la main. C’étaient des pains qui avaient été exposés devant l’Eternel et qui venaient d’être retirés de la table de l’Eternel pour être remplacés par du pain frais.

Or, ce même jour, un haut fonctionnaire de Saül se trouvait là pour accomplir un devoir religieux devant l’Eternel. Il s’appelait Doëg l’Edomite. C’était le chef des bergers de Saül.

David demanda ensuite à Ahimélek : —N’aurais-tu pas une lance ou une épée sous la main ? La mission du roi était si urgente que je n’ai pas même eu le temps d’emporter mon épée ou d’autres armes.

Le prêtre répondit : —Il y a l’épée de Goliath, le Philistin que tu as vaincu dans la vallée du Chêne. La voilà, enveloppée dans un drap derrière l’*éphod. Si tu veux, tu peux la prendre, car c’est la seule arme que nous ayons ici. —Oui, donne-la moi, dit David, elle est sans pareille.

Puis David partit ce même jour pour s’enfuir loin de Saül. Il se rendit chez Akich, le roi de Gath.

Les hauts fonctionnaires d’Akich dirent au roi : —N’est-ce pas David, le roi du pays ? N’est-ce pas celui pour qui l’on chantait en dansant : « Saül a vaincu ses milliers et David ses dizaines de milliers » ?

David prit ces paroles très au sérieux. Il eut une grande peur d’Akich, le roi de Gath.

Alors il fit semblant devant eux d’avoir perdu la raison : il se comportait de manière extravagante et faisait des marques sur les battants des portes et laissait la bave couler sur sa barbe.

Akich dit à ses familiers : —Vous voyez bien que cet homme est fou. Pourquoi me l’avez-vous amené ?

Est-ce que je n’ai pas assez de fous ici que vous m’ameniez encore celui-là pour se livrer à des extravagances devant moi ? Il n’est pas question qu’il mette les pieds dans ma maison !

Là-dessus David quitta la ville de Gath et alla se réfugier dans la grotte d’Adoullam. Lorsque ses frères et tous les membres de sa famille l’apprirent, ils allèrent l’y rejoindre.

Et tous les gens qui étaient dans la détresse, tous ceux qui avaient des dettes et tous les mécontents se rallièrent à lui, et il devint leur chef. Il y eut ainsi quelques quatre cents hommes qui se regroupèrent autour de lui.

Plus tard, David se rendit de là à Mitspé de Moab et il dit au roi de Moab : —Permets, je te prie, à mon père et à ma mère de venir se réfugier chez vous jusqu’à ce que je sache ce que Dieu fera pour moi.

Il amena donc ses parents auprès du roi de Moab, et ils restèrent chez lui tout le temps que David passa dans son refuge fortifié.

Un jour, le prophète Gad dit à David : —Ne reste pas dans cette forteresse. Pars et rentre au pays de Juda. David s’en alla et s’enfonça dans la forêt de Héreth.

Saül apprit qu’on avait repéré David et ses hommes. Il siégeait à Guibea sur la colline, à l’ombre d’un tamaris, sa lance à la main. Tous ses familiers se tenaient autour de lui.

Saül leur dit : —Ecoutez bien, hommes de Benjamin : croyez-vous que le fils d’Isaï donnera à chacun de vous des champs et des vignes ? Est-ce qu’il fera de vous tous des chefs de « milliers » et de « centaines » ?

Alors pourquoi avez-vous tous comploté contre moi de sorte que personne ne m’a averti que mon fils a conclu un pacte avec le fils d’Isaï, et qu’aucun de vous ne se soucie de moi ? Personne ne m’a prévenu que mon fils a dressé mon serviteur contre moi pour me tendre des pièges, comme cela apparaît aujourd’hui.

Doëg l’Edomite, qui était à la tête des fonctionnaires de Saül, répondit : —J’ai vu le fils d’Isaï arriver à Nob, chez Ahimélek, le fils d’Ahitoub.

Celui-ci a consulté l’Eternel pour lui et lui a fourni des vivres. Il lui a aussi remis l’épée de Goliath le Philistin.

Alors le roi envoya chercher le prêtre Ahimélek, fils d’Ahitoub, ainsi que tous les prêtres, membres de son groupe familial qui étaient à Nob. Tous vinrent se présenter devant le roi.

—Ecoute bien, fils d’Ahitoub ! lui dit Saül quand celui-ci fut devant lui. —Oui, mon seigneur, j’écoute, lui répondit-il.

—Pourquoi avez-vous comploté contre moi, toi et le fils d’Isaï ? lui dit Saül. Tu lui as donné du pain et une épée, et tu as consulté Dieu pour lui, pour qu’il se révolte contre moi et me tende des pièges, comme c’est le cas aujourd’hui.

Ahimélek répondit au roi en disant : —Y a-t-il parmi tous tes fonctionnaires quelqu’un d’aussi fidèle que David ? De plus, c’est le gendre du roi. Et n’est-il pas le chef de ta garde personnelle ? N’est-il pas hautement honoré à la cour royale ?

Et si j’ai consulté Dieu pour lui, était-ce la première fois ? Je n’ai jamais eu l’idée de comploter contre toi. Que le roi ne mette pas sur mon compte ni sur celui d’aucun membre de mon groupe familial une telle chose, car ton serviteur ignorait absolument tout de cette affaire.

Le roi dit : —Ahimélek, tu mourras, toi et tout ton groupe familial, c’est décidé.

Puis il ordonna à ses gardes qui se tenaient près de lui : —Allez, mettez à mort ces prêtres de l’Eternel, parce qu’eux aussi ont soutenu David. Ils savaient qu’il était en fuite et ils ne m’en ont pas averti. Mais les gardes refusèrent de porter la main sur les prêtres de l’Eternel.

Alors le roi ordonna à Doëg : —Vas-y, toi, exécute ces prêtres. Doëg l’Edomite s’avança et ce fut lui qui tua les prêtres. Il mit à mort en ce jour quatre-vingt-cinq hommes portant le vêtement sacerdotal en lin.

Saül fit aussi massacrer par l’épée tous les autres habitants de Nob, la ville des prêtres ; tous y passèrent : hommes, femmes, enfants, nourrissons, bœufs, ânes, brebis.

Un fils d’Ahimélek, fils d’Ahitoub, nommé Abiatar réussit cependant à s’échapper et il s’enfuit auprès de David.

Il lui annonça que Saül avait fait tuer les prêtres de l’Eternel.

David s’exclama : —Je m’étais bien douté, l’autre jour, que Doëg l’Edomite, qui était aussi à Nob, ne manquerait pas d’informer Saül de tout ce qui s’est passé. C’est donc moi qui suis la cause de la mort de toutes les personnes de ton groupe familial.

Maintenant, reste avec moi et ne crains rien. Nous avons un ennemi commun, toi et moi, qui en veut à notre vie, mais auprès de moi tu seras en sécurité.

On vint prévenir David que les Philistins avaient attaqué la ville de Qeïla et qu’ils pillaient les céréales sur les aires.

David consulta l’Eternel pour savoir s’il devait aller attaquer les Philistins et s’il les vaincrait. L’Eternel lui répondit : —Va, tu battras les Philistins et tu délivreras Qeïla.

Mais les hommes de David répondirent : —Déjà ici, dans le territoire de Juda, nous vivons constamment dans la crainte, qu’est-ce que ce sera si nous allons à Qeïla nous battre contre les bataillons des Philistins ?

David consulta une nouvelle fois l’Eternel qui lui répondit : —Mets-toi en route, va à Qeïla, car je te donne la victoire sur les Philistins.

David marcha donc avec ses hommes sur Qeïla et ils attaquèrent les Philistins. Ils s’emparèrent de leurs troupeaux et leur infligèrent une lourde défaite. Ainsi David délivra les habitants de Qeïla.

Il faut dire que quand Abiatar, fils d’Ahimélek, s’était enfui auprès de David à Qeïla, il avait emporté avec lui l’*éphod servant à consulter l’Eternel.

On fit savoir à Saül que David était allé à Qeïla ; alors il s’écria : —Dieu l’a livré en mon pouvoir, car il s’est lui-même enfermé dans un piège en entrant dans une ville qui a des portes et des verrous.

Il mobilisa tous ses hommes pour marcher sur Qeïla et assiéger David et sa troupe.

David apprit quel mauvais dessein Saül méditait contre lui. Aussi demanda-t-il au prêtre Abiatar d’apporter l’éphod.

Il pria : —Eternel, Dieu d’Israël, ton serviteur a appris que Saül s’apprête à marcher sur Qeïla pour détruire la ville à cause de moi.

Les autorités de Qeïla me livreront-elles à lui ? Saül viendra-t-il vraiment comme ton serviteur l’a entendu dire ? Eternel, Dieu d’Israël, je t’en prie, informe ton serviteur. L’Eternel répondit : —Il viendra.

David ajouta : —Les autorités de Qeïla me livreront-elles à Saül, moi et mes hommes ? L’Eternel répondit : —Oui, elles vous livreront.

Alors David se mit en route avec sa troupe d’environ six cents hommes et ils quittèrent Qeïla, marchant à l’aventure. On informa Saül que David avait quitté Qeïla et il renonça à son expédition.

David gagna la région désertique de Ziph et s’installa dans des refuges escarpés de la montagne. Saül le cherchait jour après jour ; mais Dieu ne le fit pas tomber entre ses mains.

David s’aperçut que Saül s’était mis en campagne pour lui ôter la vie, et il resta dans le désert de Ziph du côté de Horecha.

Jonathan, le fils de Saül, se mit en route et se rendit auprès de David à Horecha pour l’encourager en affermissant sa confiance en Dieu.

Il lui dit : —Sois sans crainte ! Mon père ne réussira pas à mettre la main sur toi ; tu régneras sur Israël, et moi je serai au second rang près de toi ; mon père lui-même sait bien qu’il en sera ainsi.

Tous deux renouvelèrent leur pacte d’amitié devant l’Eternel. David resta à Horecha et Jonathan rentra chez lui.

Quelques hommes de Ziph allèrent trouver Saül à Guibea pour lui dire : —Sais-tu que David se tient caché dans notre région dans des refuges escarpés à Horecha, dans les collines de Hakila au sud des steppes ?

Maintenant, ô roi, quand tu le désireras, viens, et nous nous chargerons de te le livrer.

Saül répondit : —Vous êtes bénis par l’Eternel, vous qui avez eu pitié de moi !

Allez donc, confirmez vos renseignements, observez et tenez-vous au courant de ses déplacements, sachez qui l’a vu dans ces endroits-là, car on m’a dit qu’il est très rusé.

Repérez toutes ses cachettes, et revenez me voir avec des informations sûres ; alors j’irai avec vous, et s’il est dans le pays, je fouillerai au besoin chaque recoin du territoire de Juda pour le chercher.

Les gens de Ziph quittèrent Saül et repartirent chez eux, précédant le roi. David et ses hommes se trouvaient au désert de Maôn, dans la plaine qui se trouve au sud des steppes.

Saül partit à sa recherche avec ses hommes. On en informa David, et il descendit dans un endroit rocheux du désert de Maôn où il s’installa. Saül l’apprit et se mit à le poursuivre dans cette région.

Saül marchait sur l’un des flancs de la montagne, tandis que David et ses hommes s’enfuyaient sur le flanc opposé. David précipitait sa marche pour échapper à Saül. Mais déjà le roi et ses hommes les cernaient et allaient les capturer.

Alors un messager vint dire à Saül : —Reviens tout de suite, car les Philistins ont fait une incursion dans le pays.

Aussitôt Saül cessa de poursuivre David pour aller affronter les Philistins. C’est pourquoi on a appelé cet endroit le Rocher des Séparations.

David repartit de là pour s’installer dans les falaises escarpées d’Eyn-Guédi.

Lorsque Saül revint de sa campagne contre les Philistins, on l’informa que David se trouvait maintenant dans le désert d’Eyn-Guédi.

Alors le roi rassembla trois « milliers » d’hommes d’élite, choisis dans tout Israël, et il se mit à la recherche de David et de ses compagnons jusqu’en face du Rocher des Bouquetins.

En passant près des parcs à moutons en bordure du chemin, il vit une grotte et y entra pour satisfaire un besoin naturel. Or David et ses hommes se tenaient précisément au fond de cette grotte.

Les compagnons de David lui chuchotèrent : —Voici le moment annoncé par l’Eternel lorsqu’il t’a promis de te livrer ton ennemi pour que tu le traites comme bon te semble. Alors David se leva et alla couper un pan du manteau de Saül sans que celui-ci s’en aperçoive.

Dès qu’il l’eut fait, son cœur se mit à battre très fort parce qu’il avait coupé un pan du manteau de Saül.

Il dit à ses hommes : —Que l’Eternel me garde de jamais faire une chose pareille et de porter la main sur mon seigneur à qui Dieu a conféré l’onction, car c’est de la part de l’Eternel qu’il a été oint.

Par ces paroles, David arrêta ses hommes ; il ne les laissa pas se jeter sur Saül. Le roi sortit de la grotte et continua son chemin.

Alors David sortit de la grotte derrière lui et appela Saül : —Mon seigneur le roi ! Saül se retourna et David s’inclina respectueusement, le visage contre terre, et se prosterna.

Puis il dit à Saül : —Pourquoi écoutes-tu ceux qui te disent que je cherche à te nuire ?

Aujourd’hui même, tu vois de tes yeux que l’Eternel t’avait livré en mon pouvoir dans la grotte. On me disait de te tuer, mais je t’ai épargné et j’ai dit : « Je ne porterai pas la main sur mon seigneur, car il a reçu l’onction de la part de l’Eternel. »

Regarde, ô mon père, oui, regarde ce que je tiens dans ma main : un pan de ton manteau. Puisque j’ai coupé le pan de ton manteau et que je ne t’ai pas tué, reconnais donc qu’il n’y a de ma part ni malveillance ni révolte, et que je n’ai aucun tort envers toi. Alors que toi, tu me traques pour m’ôter la vie.

Que l’Eternel juge entre moi et toi et qu’il te fasse payer le mal que tu m’as fait, mais moi je ne porterai pas la main sur toi.

Comme le dit le vieux proverbe : « Du *méchant vient la méchanceté » ! Mais je ne porterai pas la main sur toi.

Contre qui le roi d’Israël est-il parti en guerre ? Qui poursuis-tu ? Un chien mort ! Une misérable puce !

Oui, l’Eternel sera notre juge et prononcera son verdict entre moi et toi ! Qu’il examine et qu’il défende ma cause ! Qu’il me fasse justice et me délivre de toi !

Quand David eut fini de parler ainsi à Saül, celui-ci lui dit : —Est-ce bien toi qui me parles, mon fils David ? Et il se mit à pleurer à chaudes larmes.

Puis il lui dit : —Tu es plus juste que moi, tu m’as traité avec bonté, alors que moi je t’ai fait du mal.

Tu viens de montrer aujourd’hui que tu agis avec bonté envers moi, puisque l’Eternel m’avait livré en ton pouvoir et que tu ne m’as pas tué.

Si quelqu’un surprend son ennemi, le laisse-t-il avec bienveillance poursuivre sa route ? Que l’Eternel te récompense pour ce que tu as fait pour moi en ce jour !

Maintenant, tu vois, je sais que tu seras certainement roi un jour et que le royaume d’Israël sera stable sous ton autorité.

A présent, jure-moi seulement par l’Eternel que tu n’extermineras pas mes descendants après ma mort et que tu ne chercheras pas à faire disparaître mon nom de mon groupe familial.

Alors David le promit par serment à Saül, qui retourna chez lui, tandis que David et ses compagnons regagnèrent leur refuge dans la montagne.

A cette époque, Samuel mourut, et tout Israël se rassembla pour célébrer son deuil. On l’enterra chez lui à Rama. David se mit en route et se retira au désert de Parân.

A Maôn vivait un homme très riche qui avait des propriétés dans le village de Karmel. Il possédait trois mille moutons et mille chèvres. A cette époque, il se trouvait à Karmel pour la tonte de ses moutons.

Cet homme, un descendant de Caleb, s’appelait Nabal. Sa femme, Abigaïl, était très intelligente et belle, tandis que son mari était dur et méchant.

David apprit au désert que Nabal tondait ses moutons.

Il chargea dix de ses hommes d’aller le trouver à Karmel et de le saluer de sa part.

—Voici comment vous lui parlerez, leur dit-il : « Longue vie à toi ! Que la paix soit avec toi et avec ta maison ! Que toutes tes affaires prospèrent !

J’apprends qu’on fait la tonte de tes moutons. Tant que tes bergers ont été avec nous, nous ne leur avons fait aucun tort. Rien n’a été dérobé de leur troupeau pendant tout leur séjour à Karmel.

Interroge tes serviteurs, ils te le confirmeront. Puissent donc mes serviteurs trouver également bon accueil auprès de toi, puisque nous arrivons en ce jour de fête ! Donne-leur donc, je te prie, ce que tu auras sous la main pour tes serviteurs et ton fils David. »

Les jeunes compagnons de David allèrent et répétèrent à Nabal toutes ces paroles au nom de David, puis ils attendirent.

Nabal leur répondit : —Qui est David, et qui est le fils d’Isaï ? De nos jours il y a trop de serviteurs qui s’enfuient de chez leurs maîtres.

Et vous croyez que je vais prendre de mon pain, de mon eau et de ma viande, que j’ai fait débiter pour mes tondeurs, pour les donner à des gens venus de je ne sais où ?

Les serviteurs de David repartirent et rentrèrent. Ils rapportèrent intégralement à David la réponse de Nabal.

Alors David ordonna à ses hommes : —Que chacun prenne son épée ! Et chacun mit son épée à sa ceinture. David aussi ceignit la sienne et partit avec environ quatre cents hommes, laissant les deux cents autres pour garder leurs affaires.

L’un des serviteurs de Nabal alla informer Abigaïl de ce qui s’était passé. Il lui dit : —Voici que David a envoyé des messagers depuis le désert pour saluer notre maître, mais celui-ci les a mal reçus.

Pourtant ces gens ont été très bons pour nous, ils ne nous ont jamais fait aucun mal et rien n’a disparu pendant tout le temps que nous étions auprès d’eux dans la campagne.

Ils nous ont protégés comme un rempart, nuit et jour, pendant tout le temps que nous avons passé avec eux auprès des moutons.

Maintenant, réfléchis bien et vois ce que tu peux faire. Car si tu ne fais rien, certainement il arrivera malheur à notre maître et à toute sa famille. Quant à lui, il a si mauvais caractère qu’on ne peut rien lui dire.

Abigaïl prit en toute hâte deux cents pains, deux *outres de vin et cinq moutons déjà préparés, cinq mesures de blé grillé, cent paquets de raisins secs et deux cents gâteaux de figues sèches. Elle chargea le tout sur des ânes

et elle ordonna à ses serviteurs : « Passez devant, je vous suis. » Son mari Nabal ne savait rien de tout cela.

Installée sur son âne, elle descendait, cachée par la montagne. En même temps, David et ses hommes descendaient le versant opposé dans sa direction, et elle se trouva bientôt face à eux.

David venait justement de se dire : —C’est donc en vain que j’ai protégé tous les biens de cet homme dans la steppe pour qu’il ne perde rien de ce qu’il possède ! Il me rend le mal pour le bien !

Que Dieu fortifie tous mes ennemis et même qu’il les bénisse si d’ici demain matin au lever du jour, je laisse subsister un seul homme dans sa famille !

Quand Abigaïl aperçut David, elle se hâta de descendre de son âne et, s’inclinant la face contre terre, se prosterna devant lui.

Puis elle se jeta à ses pieds et lui dit : —Mon seigneur, fais comme si tout cela était ma faute ! Permets à ta servante de t’adresser quelques mots d’explication, et daigne écouter ses paroles.

Que mon seigneur ne fasse donc pas attention à ce bon à rien de Nabal, car vraiment, il porte bien son nom : il s’appelle Nabal (l’*insensé), et c’est bien vrai qu’il est insensé ! Moi, ta servante, je n’ai pas vu les serviteurs que mon seigneur a envoyés.

Mais maintenant, mon seigneur, aussi vrai que l’Eternel est vivant et que tu l’es toi-même, c’est l’Eternel qui t’a empêché de t’engager dans la voie du meurtre et de te venger toi-même. Que les ennemis de mon seigneur et ceux qui lui veulent du mal deviennent comme Nabal !

A présent, veuille accepter ces présents que moi, ta servante, j’apporte à mon seigneur, et les distribuer aux jeunes gens qui suivent mon seigneur.

Veuille aussi pardonner la faute de ta servante. Certainement, l’Eternel ne manquera pas d’accorder à mon seigneur une dynastie stable, car mon seigneur livre les guerres de l’Eternel et, si l’on considère toute la durée de ta vie, on ne te trouve coupable d’aucun mal.

Si quelqu’un s’avise de te poursuivre pour t’ôter la vie, l’Eternel ton Dieu gardera la vie de mon seigneur pour que tu restes au nombre des vivants. Mais il jettera la vie de tes ennemis au loin comme avec une fronde.

Lorsque l’Eternel aura accompli pour mon seigneur tous les bienfaits qu’il t’a promis, et qu’il t’aura institué comme chef d’Israël,

alors mon seigneur n’aura ni remords ni trouble de conscience pour avoir tué quelqu’un inutilement et s’être vengé lui-même. L’Eternel fera du bien à mon seigneur et tu te souviendras de ta servante.

David répondit à Abigaïl : —Béni soit l’Eternel, le Dieu d’Israël, de t’avoir envoyée aujourd’hui sur ma route.

Bénie sois-tu pour ton bon sens. Bénie sois-tu de m’avoir préservé d’en venir au meurtre et de me venger moi-même.

Vraiment, l’Eternel, le Dieu d’Israël, m’a empêché de vous faire du mal. Car je te le jure, aussi vrai qu’il est vivant, si tu n’étais pas venue me trouver si rapidement, il ne serait pas resté un seul homme à Nabal d’ici demain matin.

David accepta les présents qu’elle lui avait apportés et lui dit : —Rentre chez toi en paix. Je t’ai entendue et j’agirai comme tu me l’as demandé.

Lorsque Abigaïl arriva à la maison, elle y trouva Nabal en train de festoyer comme un roi. Il était tout joyeux et complètement ivre. Aussi ne le mit-elle au courant de rien avant le lendemain matin.

Alors, au matin, quand son ivresse fut dissipée, elle lui raconta ce qui s’était passé. Il en eut une attaque et resta paralysé.

Environ dix jours plus tard, l’Eternel le frappa de nouveau, et il mourut.

Quand David apprit que Nabal était mort, il s’écria : —Béni soit l’Eternel qui a pris ma cause en main. Il a lui-même lavé l’affront que Nabal m’avait fait, et l’a puni pour sa méchanceté, tout en me préservant de commettre le mal. Puis David envoya des messagers vers Abigaïl pour lui proposer de devenir sa femme.

En arrivant chez elle à Karmel, ils lui parlèrent ainsi : —David nous a envoyés vers toi parce qu’il désire que tu deviennes sa femme.

Aussitôt, elle se prosterna le visage contre terre et dit : —Je suis prête à être une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur.

Puis elle se mit promptement en route à dos d’âne et suivit les messagers de David, accompagnée par cinq de ses servantes. C’est ainsi qu’elle devint la femme de David.

Comme il avait déjà épousé Ahinoam de Jizréel, il les eut toutes les deux pour femmes.

Saül avait donné sa fille Mikal, femme de David, à Palti, fils de Laïch de Gallim.

Les gens de Ziph se rendirent encore auprès de Saül à Guibea pour lui dire : —Sais-tu que David est caché dans les collines de Hakila, à la lisière du désert ?

Saül partit et se rendit au désert de Ziph avec trois mille hommes d’élite d’Israël pour y traquer David.

Il établit son camp dans les collines de Hakila, à la lisière du désert, près de la route. David séjournait au désert et il s’aperçut que Saül était venu le poursuivre là.

Il envoya des éclaireurs en reconnaissance et apprit que Saül était effectivement arrivé.

Il se mit en route et parvint à l’endroit où Saül campait. Il repéra l’endroit précis où dormaient Saül et Abner, fils de Ner, son général. Saül était couché au milieu du camp et ses hommes campaient autour de lui.

David appela Ahimélek le Hittite et Abichaï, fils de Tserouya et frère de Joab, et leur demanda : —Qui de vous viendrait avec moi jusqu’à Saül dans le camp ? Abichaï répondit : —Je suis prêt à y aller avec toi.

David et Abichaï se glissèrent donc de nuit au milieu de la troupe. Ils trouvèrent Saül dormant au centre du camp, sa lance fichée en terre à son chevet. Abner et les soldats dormaient autour de lui.

Alors Abichaï dit à David : —Cette nuit, Dieu livre ton ennemi en ton pouvoir. Permets-moi de le clouer au sol d’un seul coup de lance, je n’aurai pas à y revenir à deux fois.

—Non, lui dit David, ne le tue pas. Car qui resterait impuni après avoir porté la main sur celui à qui l’Eternel a conféré l’onction ?

Aussi vrai que l’Eternel est vivant, ajouta-t-il, c’est l’Eternel qui le frappera, soit en le faisant mourir de mort naturelle, soit en le faisant périr à la guerre.

Que l’Eternel me garde de porter la main sur celui qui a reçu l’onction de la part de l’Eternel ! Prenons seulement la lance qui est à son chevet et la cruche d’eau, et allons-nous-en.

David enleva la lance et la cruche d’eau qui étaient au chevet de Saül, et ils partirent. Personne ne les vit, personne ne s’aperçut de rien, personne ne se réveilla, tous dormaient, car l’Eternel avait fait tomber sur eux un profond sommeil.

David franchit la vallée et grimpa au sommet de la montagne au loin, à une bonne distance du camp de Saül.

Puis il se mit à crier en direction de l’armée d’Abner, fils de Ner : —Eh, Abner ! répondras-tu ? Abner dit : —Qui es-tu, toi qui oses interpeller le roi ?

David reprit : —Tu es un homme, toi, un vrai ! Tu n’as pas ton pareil en Israël, n’est-ce pas ? Alors pourquoi n’as-tu pas veillé sur le roi ton maître ? Quelqu’un du peuple est venu pour tuer le roi, ton maître.

Ce n’est pas bien, ce que tu as fait là ! Aussi vrai que l’Eternel est vivant, vous méritez tous la mort pour n’avoir pas veillé sur votre maître, sur celui qui a reçu l’onction de la part de l’Eternel ! Regarde maintenant où sont la lance du roi et la cruche d’eau qui étaient à son chevet !

Saül reconnut la voix de David et dit : —Est-ce bien toi que j’entends, mon fils David ? David répondit : —C’est bien ma voix, mon seigneur le roi !

Et il ajouta : —Pourquoi mon seigneur poursuit-il ainsi son serviteur ? Qu’ai-je fait ? Quel crime ai-je commis ?

Maintenant, que mon seigneur daigne écouter les paroles de son serviteur : Si c’est l’Eternel qui t’incite à agir ainsi contre moi, qu’il se laisse apaiser par mon offrande ! Mais si ce sont des hommes qui t’excitent, qu’ils soient maudits devant l’Eternel, puisqu’ils m’ont banni pour m’empêcher de rester dans le pays accordé par l’Eternel comme possession à son peuple. Au fond, c’est comme s’ils disaient : « Va adorer des dieux étrangers » !

Mais maintenant, que mon sang ne soit pas versé loin de l’Eternel, car le roi d’Israël s’est mis en campagne pour chercher une misérable puce, comme on pourchasserait une perdrix dans les montagnes.

Alors Saül s’écria : —J’ai commis une faute, reviens, mon fils David, je ne te ferai plus de mal, puisque cette nuit tu as épargné ma vie. J’ai agi comme un *insensé et j’ai commis une grave erreur.

David répondit : —Voici ta lance, ô roi ! Envoie l’un de tes jeunes gens pour venir la prendre.

Que chacun de nous soit traité selon sa justice et sa fidélité par l’Eternel, car il t’avait livré aujourd’hui en mon pouvoir, mais je n’ai pas voulu porter la main sur celui qui a reçu l’onction de sa part.

Comme ta vie a été pour moi d’un grand prix aujourd’hui, ainsi ma vie sera d’un grand prix pour l’Eternel, et il me délivrera de toute détresse.

Alors Saül reprit : —Sois béni, mon fils David ! Certainement tu accompliras beaucoup de choses et tu réussiras tout ce que tu entreprendras. Puis David reprit son chemin, tandis que Saül retourna chez lui.

David réfléchit et se dit : —Un jour ou l’autre, Saül finira bien par me tuer. Ce que j’ai de mieux à faire, c’est de m’enfuir pour de bon et de me réfugier au pays des Philistins, pour qu’il renonce à me traquer dans tout le territoire d’Israël ; ainsi j’échapperai à son emprise.

Là-dessus, David se mit en route avec ses deux femmes Ahinoam de Jizréel et Abigaïl, femme de Nabal de Karmel, ainsi qu’avec ses six cents hommes et leurs familles ; ils se rendirent chez Akich, fils de Maok, roi de Gath, et s’établirent là.

On informa Saül que David s’était enfui à Gath et il cessa de le poursuivre.

David dit à Akich : —Si tu acceptes de me faire une faveur, autorise-moi à m’installer dans un village quelconque de la campagne. Il n’y a pas de raison pour que ton serviteur réside dans la ville royale avec toi.

Alors Akich lui attribua ce même jour Tsiqlag. C’est pourquoi Tsiqlag a appartenu jusqu’à ce jour aux rois de Juda.

David demeura un an et quatre mois en Philistie.

Pendant ce temps, il faisait avec ses hommes des razzias, tour à tour, chez les Guéchouriens, les Guizriens et les Amalécites, des peuplades qui habitaient depuis très longtemps dans le pays qui s’étend en direction de Chour jusqu’à la frontière de l’Egypte.

David ravageait cette contrée et ne laissait en vie ni homme ni femme ; il ramenait brebis, chèvres et bœufs, ânes, chameaux et vêtements et, à son retour, se rendait chez Akich.

Quand Akich lui demandait : —Où avez-vous fait votre razzia cette fois-ci ? David répondait : —Dans le sud de Juda. Ou : Dans la partie sud du territoire des Yerahmeélites ou des Qéniens.

Il ne laissait pas de survivant pour ne pas avoir à les amener à Gath, afin qu’ils ne rapportent pas les agissements de David. David suivit cette ligne de conduite pendant tout le temps qu’il séjourna en territoire philistin.

Akich comptait de plus en plus sur David, car il se disait : —Il s’est sûrement attiré la haine d’Israël, son peuple, et il restera pour toujours à mon service.

A cette époque-là, les Philistins rassemblèrent toutes leurs troupes en une seule armée pour faire la guerre à Israël. Le roi Akich dit à David : —Tu dois savoir que toi et tes hommes, vous partirez en guerre avec moi.

David lui répondit : —Eh bien, tu verras ce que ton serviteur va faire. —Bien, reprit Akich, je te nomme mon garde de corps à titre définitif.

Entre temps, Samuel était mort et tout Israël avait pris le deuil à cause de lui. On l’avait enterré à Rama, dans sa ville. D’autre part, Saül avait fait disparaître du pays tous ceux qui évoquaient les morts et ceux qui pratiquaient la divination.

Les Philistins regroupèrent leurs troupes et établirent leur camp à Sunem ; Saül mobilisa tout Israël et dressa son camp à Guilboa.

Lorsque Saül vit le camp des Philistins, il eut grand peur et son cœur fut saisi d’angoisse.

Il voulut consulter l’Eternel, mais l’Eternel ne lui répondit ni par des rêves, ni par l’*ourim, ni par les prophètes.

Alors il ordonna à ses fonctionnaires : —Recherchez-moi une femme capable d’interroger les morts, afin que je puisse aller chez elle pour la consulter. Ses serviteurs lui dirent : —Il reste encore à Eyn-Dor une femme qui interroge les morts.

Saül se déguisa en endossant d’autres vêtements, puis il se mit en route avec deux hommes. Ils arrivèrent de nuit chez la femme, et Saül lui dit : —Je désire que tu me prédises l’avenir en faisant apparaître l’esprit d’un mort, celui que je te désignerai.

La femme lui répondit : —Tu sais bien que Saül a fait disparaître du pays ceux qui évoquent les morts et ceux qui pratiquent la divination. Pourquoi donc me tends-tu un piège ? Est-ce que tu veux ma mort ?

Saül prêta serment par l’Eternel : —Aussi vrai que l’Eternel est vivant, dit-il, il ne t’arrivera aucun mal pour cette affaire.

Alors la femme lui demanda : —Qui dois-je faire revenir pour toi ? —Fais-moi revenir Samuel, dit-il.

Quand la femme vit Samuel, elle poussa un grand cri, puis, s’adressant à Saül, elle dit : —Pourquoi m’as tu trompée ? Tu es Saül !

—N’aie pas peur, lui dit le roi. Dis-moi plutôt ce que tu as vu. —Je vois un être surnaturel qui monte des profondeurs de la terre, lui répondit-elle.

—Quel est son aspect ? lui demanda Saül. —C’est un vieillard qui revient, drapé dans un manteau. Alors Saül comprit que c’était Samuel et il s’inclina, la face contre terre, et se prosterna.

—Pourquoi troubles-tu mon repos ? lui demanda Samuel. Pourquoi m’as-tu fait revenir ? —Je suis dans une grande détresse, lui dit Saül. Les Philistins m’ont déclaré la guerre et Dieu s’est détourné de moi, il ne me répond plus ni par les prophètes ni par des rêves. Alors je t’ai fait appeler pour que tu m’indiques ce que je dois faire.

—Et pourquoi donc me consultes-tu, reprit Samuel, si l’Eternel s’est détourné de toi et s’il t’est devenu hostile ?

Oui, l’Eternel exécute ce qu’il t’a déclaré par mon intermédiaire, il t’a arraché la royauté et l’a donnée à l’un de tes proches, à David,

parce que tu n’as pas obéi à ses ordres et que tu n’as pas exécuté le jugement qu’il avait décidé dans sa colère contre les Amalécites. Voilà pourquoi l’Eternel agit ainsi envers toi aujourd’hui.

Bien plus : avec toi, l’Eternel livrera aussi Israël au pouvoir des Philistins. Demain, toi et tes fils, vous serez avec moi. Oui, c’est bien toute l’armée d’Israël que le Seigneur livre au pouvoir des Philistins.

A ces mots, Saül s’affala de tout son long sur le sol, épouvanté par les paroles de Samuel. De plus, comme il n’avait rien mangé depuis la veille, il était sans forces.

La femme s’approcha de lui, vit qu’il était terrifié et lui dit : —Voici que ta servante a obéi à tes ordres. J’ai risqué ma vie pour faire ce que tu m’as demandé.

Maintenant, je te prie, écoute aussi la voix de ta servante : Laisse-moi te servir un morceau de pain. Mange, afin que tu aies des forces pour reprendre ta route.

Saül refusa en disant : « Je ne mangerai pas », mais ses hauts fonctionnaires et la femme insistèrent, si bien qu’il finit par céder à leurs instances. Il se releva et s’assit sur le lit.

La femme avait chez elle un veau à l’engrais. Elle se hâta de l’abattre, prit de la farine et la pétrit pour en cuire des pains sans *levain.

Elle servit ce repas à Saül et à ses hauts fonctionnaires ; ils mangèrent, puis ils se mirent en route et repartirent pendant qu’il faisait encore nuit.

Les Philistins concentrèrent toutes leurs troupes à Apheq, tandis qu’Israël était campé près de la source de Jizréel.

Les cinq princes des Philistins défilèrent en tête de leurs unités, des « centaines » et des « milliers », et David et ses hommes formaient l’arrière-garde autour d’Akich.

Les princes des Philistins demandèrent : —Que font ici ces Hébreux ? Akich leur répondit : —Ne reconnaissez-vous pas David qui avait été au service de Saül, roi d’Israël, mais qui, depuis un an ou deux, est chez moi ? Depuis qu’il s’est rallié à nous, je n’ai jamais rien eu à lui reprocher.

Mais les princes des Philistins se fâchèrent contre Akich et lui dirent : —Renvoie cet homme dans la ville que tu lui as assignée. Il ne faut pas qu’il participe avec nous au combat, sinon il pourrait se retourner contre nous avec ses hommes en pleine bataille. N’est-ce pas au prix de la tête de nos gens qu’il pourrait regagner la faveur de son souverain ?

N’oublions pas que c’est pour David que les femmes chantaient en dansant : « Saül a frappé ses milliers, et David ses dizaines de milliers. »

Finalement, Akich appela David et lui dit : —Aussi vrai que l’Eternel est vivant, tu es un homme juste et j’aurais aimé que tu prennes part avec moi à cette expédition militaire, car je n’ai jamais rien eu à te reprocher, depuis que tu es venu chez moi jusqu’à ce jour ; mais tu n’es pas bien vu des autres princes philistins.

Maintenant donc, repars en paix chez toi, pour ne pas les indisposer.

David lui dit : —Mais qu’ai-je donc fait pour que je ne puisse pas aller combattre les ennemis de mon seigneur le roi ? Qu’as-tu trouvé à reprocher à ton serviteur depuis le jour où je me suis mis à ton service jusqu’à maintenant ?

Akich répondit à David : —Je le sais bien, car je t’ai apprécié comme un *ange de Dieu ; seulement, les princes des Philistins m’ont dit : « Il ne participera pas à la bataille avec nous » !

Maintenant, lève-toi de bon matin, toi et les serviteurs de ton maître, qui sont venus avec toi. Levez-vous de bon matin dès qu’il fera clair et partez.

Le lendemain, David et ses hommes se levèrent de bonne heure pour se mettre en route et regagner la Philistie, tandis que les Philistins montèrent vers Jizréel.

Lorsque David arriva le surlendemain avec ses hommes à Tsiqlag, il la trouva ravagée et incendiée ; les Amalécites avaient fait une incursion dans le *Néguev et contre Tsiqlag.

Ils s’étaient emparés des femmes et de ceux qui se trouvaient dans la ville, quelle que soit leur condition sociale, sans toutefois tuer personne. Ils les avaient emmenés et avaient continué leur chemin.

Quand David et ses compagnons arrivèrent à la ville, ils découvrirent donc qu’elle avait été incendiée et que leurs femmes, leurs fils et leurs filles avaient été emmenés captifs.

David et ses compagnons se mirent à crier et à pleurer jusqu’à en être épuisés.

Les deux femmes de David, Ahinoam de Jizréel et Abigaïl, veuve de Nabal de Karmel, étaient parmi les prisonnières.

David était dans une situation très angoissante parce que ses compagnons étaient pleins d’amertume en pensant chacun à ses fils et à ses filles, et ils parlaient de le tuer à coups de pierre. Mais David puisa de nouvelles forces en se confiant en l’Eternel son Dieu.

Il demanda au prêtre Abiatar, fils d’Ahimélek, d’apporter l’*éphod servant à consulter l’Eternel. Abiatar le lui présenta.

David interrogea l’Eternel en lui demandant : —Dois-je poursuivre cette bande ? Parviendrai-je à les rattraper ? Et l’Eternel lui répondit : —Poursuis-les, car tu vas les rattraper et tout récupérer.

David se mit en route avec ses six cents hommes, ils parvinrent au torrent de Besor et certains s’arrêtèrent là.

David continua la poursuite avec quatre cents hommes ; les deux cents autres, trop fatigués pour traverser le torrent de Besor, restèrent sur place.

Les hommes rencontrèrent dans la campagne un Egyptien, ils l’amenèrent à David, lui donnèrent du pain, qu’il mangea, et de l’eau.

Puis ils lui donnèrent quelques figues sèches et deux gâteaux de raisins secs. Quand il les eut mangés, il retrouva ses esprits, car il n’avait ni mangé ni bu pendant trois jours et trois nuits.

David l’interrogea : —Qui est ton maître ? D’où viens-tu ? —Je suis un jeune Egyptien, répondit-il, esclave d’un Amalécite ; mon maître m’a abandonné parce que je suis tombé malade il y a trois jours.

Nous venions de faire une razzia dans le sud du pays des Kérétiens, dans le territoire de Juda et dans le désert de Caleb ; nous avons aussi incendié Tsiqlag.

David lui demanda : —Veux-tu me guider jusqu’à cette bande ? —Jure-moi par Dieu que tu ne me tueras pas et que tu ne me livreras pas à mon maître, lui répondit l’Egyptien, et je te conduirai jusqu’à eux.

Il guida donc David jusqu’aux Amalécites qu’ils trouvèrent éparpillés sur toute la contrée en train de manger, de boire et de danser à cause de l’énorme butin qu’ils avaient rapporté du pays des Philistins et de celui de Juda.

David les attaqua à l’aube et les battit jusqu’au lendemain soir. Aucun d’eux ne lui échappa, excepté quatre cents jeunes gens qui réussirent à fuir sur des chameaux.

David récupéra tout ce que les Amalécites avaient pris. Il délivra ainsi ses deux femmes.

Personne ne manqua à l’appel, ni petit ni grand, ni fils ni fille ; ils trouvèrent également tout le butin qui leur avait été enlevé. David ramena tout.

Il s’empara aussi de tout le gros et le menu bétail. Ceux qui marchaient en tête de ce troupeau disaient : —Voilà le butin de David !

David revint vers les deux cents hommes qui avaient été trop fatigués pour le suivre et qui étaient restés au torrent de Besor. Ils vinrent au-devant de David et de ceux qui l’accompagnaient. David s’approcha d’eux et les salua.

A ce moment, un groupe de vauriens et de mauvais sujets qui avaient accompagné David se mirent à dire : —Puisqu’ils ne sont pas venus avec nous, on ne leur donnera rien du butin que nous avons récupéré, sauf leurs femmes et leurs enfants. Qu’ils les emmènent et qu’ils s’en aillent !

Mais David dit : —Mes amis, n’agissez pas ainsi avec ce que l’Eternel nous a donné ; il nous a gardés et il nous a donné la victoire sur la bande des pillards qui nous avaient attaqués.

Qui donc pourrait vous approuver dans cette affaire ? La part de celui qui a gardé le camp sera la même que celle du soldat qui a participé au combat. Ils partageront équitablement.

De fait, à partir de ce jour, cette manière d’agir fut érigée comme loi et règle en Israël. Elle est encore en vigueur aujourd’hui.

David rentra à Tsiqlag et il envoya des parts du butin aux responsables de Juda qui étaient ses amis. Il y joignit le message suivant : —Voici un présent pour vous provenant du butin pris aux ennemis de l’Eternel.

Il fit cet envoi aux responsables de Béthel, de Ramoth du *Néguev, de Yatir,

d’Aroër, de Siphmoth, d’Echtemoa,

de Rakal, des villes des Yerahmeélites, de celles des Qéniens,

aux responsables de Horma, de Bor-Achân, d’Atak,

d’Hébron, et de tous les endroits où David et ses hommes avaient passé.

Les Philistins attaquaient Israël. Les soldats israélites s’enfuirent devant eux et beaucoup d’entre eux furent tués sur le mont Guilboa.

Les Philistins s’acharnèrent sur Saül et sur ses fils et ils tuèrent Jonathan, Abinadab et Malkichoua, fils de Saül.

Dès lors, tout le combat se concentra sur Saül. Les archers le découvrirent et il en fut très terrifié.

Alors, il ordonna à celui qui portait ses armes : —Dégaine ton épée et tue-moi, pour que ces incirconcis ne viennent pas me transpercer et me faire subir leurs outrages. Mais celui-ci refusa, car il tremblait de peur. Alors Saül prit lui-même l’épée et se jeta dessus.

Quand l’écuyer vit que Saül était mort, il se jeta lui aussi sur son arme et mourut aux côtés de son maître.

Ainsi périrent ensemble, le même jour, Saül, ses trois fils, l’homme qui portait ses armes, et tous ses hommes.

Quand les Israélites qui habitaient de l’autre côté de la vallée et ceux qui s’étaient fixés au-delà du *Jourdain virent que l’armée d’Israël était en déroute et que Saül et ses fils étaient morts, ils abandonnèrent les villes et prirent la fuite. Les Philistins allèrent s’y établir.

Le lendemain, les Philistins vinrent sur le champ de bataille pour détrousser les cadavres. Ils découvrirent Saül et ses trois fils qui étaient tombés sur le mont Guilboa.

Ils coupèrent la tête du roi et le dépouillèrent de ses armes. Ils firent annoncer la nouvelle de leur triomphe à travers tout le pays des Philistins, dans les temples de leurs idoles et parmi la population.

Ils disposèrent les armes de Saül dans le temple de leurs déesses, les *Astartés, et suspendirent son cadavre sur le rempart de Beth-Chân.

Lorsque les habitants de Yabéch en Galaad apprirent ce que les Philistins avaient fait à Saül,

les hommes les plus vaillants se mirent en route et marchèrent toute la nuit, ils enlevèrent le cadavre de Saül et celui de ses fils du rempart de Beth-Chân et ils revinrent à Yabéch. Là, ils les brûlèrent.

Ensuite, ils rassemblèrent les ossements et les enterrèrent sous le tamaris de Yabéch, puis ils jeûnèrent pendant sept jours.

Saül était déjà mort quand, après avoir battu les Amalécites, David rentra à Tsiqlag. Il y passa deux jours,

et le troisième jour, un homme arriva du camp de Saül, les habits déchirés et la tête couverte de poussière en signe de deuil. Lorsqu’il fut arrivé auprès de David, il se jeta à terre pour se prosterner devant lui.

David lui demanda : —D’où viens-tu ? —Je me suis sauvé du camp d’Israël, dit-il.

—Qu’est-il arrivé ? poursuivit David, raconte-le moi, je t’en prie. —L’armée d’Israël s’est enfuie du champ de bataille, beaucoup d’hommes ont été tués. Même Saül et Jonathan son fils sont morts.

David demanda au jeune homme qui lui faisait ce rapport : —Comment sais-tu que Saül et son fils Jonathan sont morts ?

Le jeune homme lui dit : —Je me trouvais justement sur le mont Guilboa ; Saül était appuyé sur sa lance, tandis que les chars et les cavaliers allaient l’atteindre.

S’étant retourné, il m’a aperçu et m’a appelé. J’ai répondu : « Oui, je viens ! »

Alors il m’a demandé : « Qui es-tu ? » J’ai dit : « Je suis un Amalécite. »

Alors il m’a ordonné : « Approche-toi et donne-moi la mort, car je suis pris d’un malaise bien que je sois encore plein de vie. »

Je me suis approché de lui et je lui ai donné un coup mortel parce que je savais qu’il ne survivrait pas à sa défaite. Puis j’ai enlevé la couronne de sa tête et le bracelet qu’il avait au bras. Les voici, je te les apporte, mon seigneur.

Alors David saisit ses vêtements et les déchira en signe de deuil, et tous ses hommes firent comme lui.

Ils prirent le deuil, se lamentèrent et jeûnèrent jusqu’au soir à cause de Saül, de son fils Jonathan et de toute l’armée de l’Eternel et du peuple d’Israël qui avaient péri par l’épée.

David dit encore au jeune homme qui lui avait apporté ces nouvelles : —D’où es-tu ? —Je suis le fils d’un immigré amalécite.

Et David lui dit : —Comment as-tu osé tuer de ta main celui à qui l’Eternel avait conféré l’onction ?

Alors David appela l’un de ses hommes, et lui dit : —Viens et tue-le ! Le soldat le frappa et il mourut.

David lui dit : —Tu es toi-même responsable de ta mort, car tu as toi-même déposé contre toi lorsque tu as dit : « C’est moi qui ai mis à mort l’oint de l’Eternel. »

David composa cette complainte sur Saül et son fils Jonathan.

Il ordonna de l’enseigner aux descendants de Juda ; c’est la complainte de l’Arc qui est consignée dans le livre du Juste.

Ton élite, Israël, a été transpercée là-bas sur tes collines. Hélas, ils sont tombés tous les vaillants guerriers !

N’allez pas publier cette nouvelle à Gath, et ne l’annoncez pas dans les rues d’Askalon : les filles philistines se mettraient à chanter, les filles des incirconcis en sauteraient de joie.

O monts de Guilboa, qu’il n’y ait ni rosée ni pluie tombant sur vous, qu’il n’y ait sur vos pentes plus de champs plantureux d’où viennent des offrandes, là furent avilis les boucliers des braves et celui de Saül que l’on n’enduira plus jamais avec de l’huile.

Ah ! l’arc de Jonathan ne reculait jamais sans avoir fait couler le sang de ses victimes, sans avoir transpercé la graisse des guerriers, et l’épée de Saül ne revenait jamais sans avoir accompli sa tâche avec succès.

Saül et Jonathan, aimés et estimés pendant toute leur vie, n’ont pas été séparés dans leur mort. Oui, vous étiez tous deux plus légers que les aigles et plus forts que les lions.

O filles d’Israël, pleurez, pleurez Saül qui vous a revêtues de pourpre et de parures et comblées de délices, qui ornait vos habits d’une parure d’or.

Hélas, ils sont tombés ces braves au milieu du combat ! Oui ! Hélas, Jonathan ! Il a été frappé à mort sur les collines !

Ah ! Jonathan, mon frère, je suis dans la détresse à cause de ta mort, toi, mon meilleur ami, qui m’as été si cher ! Ton affection pour moi m’a été plus précieuse que l’amour d’une femme !

Hélas, ils sont tombés tous ces vaillants guerriers ! Hélas, ils ont péri ces hommes de combat !

Après ces événements, David consulta l’Eternel et lui demanda s’il devait aller s’installer dans l’une des villes de Juda. L’Eternel lui répondit : —Oui. —Dans laquelle dois-je aller ? —A Hébron.

David s’y rendit donc avec ses deux femmes Ahinoam de Jizréel et Abigaïl, veuve de Nabal, de Karmel.

Il emmena aussi ses compagnons et leurs familles, et ils s’établirent dans les localités aux alentours d’Hébron.

Les dirigeants de la tribu de Juda vinrent à Hébron pour y établir David roi de leur tribu en lui conférant l’onction d’huile. On vint informer David que les hommes de Yabéch en Galaad avaient enterré Saül.

David leur envoya des messagers pour leur dire : —Que l’Eternel vous bénisse pour avoir accompli cet acte de bonté envers votre seigneur Saül en l’ensevelissant dans un tombeau.

A présent, que l’Eternel vous témoigne à son tour sa grande bonté. Et moi-même, je veux aussi agir envers vous avec la même bonté que la vôtre.

Alors maintenant, soyez forts et montrez-vous vaillants ! Votre seigneur Saül est mort ; mais sachez que les gens de Juda m’ont établi roi sur eux par l’onction.

Cependant Abner, fils de Ner, général en chef de l’armée de Saül, avait emmené Ich-Bocheth, un des fils de Saül à Mahanaïm

et l’avait fait proclamer roi sur Galaad, sur les Achourites, sur Jizréel, sur Ephraïm, sur Benjamin et sur tout Israël.

Ich-Bocheth, fils de Saül, avait quarante ans quand il devint roi sur Israël et il régna deux ans. Mais la tribu de Juda se rallia à David

qui régna sept ans et six mois à Hébron sur cette tribu.

Abner, fils de Ner, et les hommes d’Ich-Bocheth, fils de Saül, quittèrent Mahanaïm pour marcher sur Gabaon.

Joab, fils de Tserouya, et les hommes de David se mirent aussi en marche. Les deux troupes se rejoignirent près de l’étang de Gabaon, et elles prirent position l’une en face de l’autre, de part et d’autre de cet étang.

Abner proposa à Joab : —Que quelques-uns de nos jeunes hommes se mesurent en combat singulier devant nous ! —D’accord, répondit Joab.

Douze soldats se présentèrent pour Benjamin et pour Ich-Bocheth, fils de Saül, et douze parmi les hommes de David.

Chaque soldat saisit son adversaire par la tête et lui plongea son épée dans le côté, si bien qu’ils tombèrent tous ensemble. On appela cet endroit près de Gabaon : le champ des Rocs.

Alors s’engagea un combat extrêmement violent. Abner et les hommes d’Israël furent battus ce jour-là par les hommes de David.

Parmi les combattants se trouvaient les trois fils de Tserouya : Joab, Abichaï et Asaël. Asaël était agile comme une gazelle sauvage.

Il se lança à la poursuite d’Abner et le suivit sans dévier ni à droite ni à gauche.

Abner se retourna et demanda : —Est-ce toi, Asaël ? —Oui, c’est moi !

—Passe à droite ou à gauche, lui dit Abner, attaque l’un de ces jeunes soldats et empare-toi de son équipement ! Mais Asaël ne voulut pas le laisser échapper.

Abner insista : —Cesse de me poursuivre. Pourquoi m’obligerais-tu à t’abattre ? Comment oserais-je ensuite regarder ton frère Joab en face ?

Mais Asaël refusa de le lâcher. Alors Abner lui enfonça la pointe de sa lance dans le ventre et l’arme ressortit par le dos. Asaël s’affaissa sur place et mourut là. Tous ceux qui arrivèrent à l’endroit où Asaël était mort, s’arrêtèrent là.

Joab et Abichaï continuèrent à poursuivre Abner. Le soleil se couchait quand ils atteignirent la colline d’Amma en face de Guiah, sur le chemin du désert de Gabaon.

Alors les Benjaminites se rassemblèrent autour d’Abner en formation serrée et occupèrent le sommet d’une colline.

Abner cria en direction de Joab : —N’allons-nous pas cesser de nous combattre par l’épée ? Ne comprends-tu pas que tout cela finira par beaucoup d’amertume ? Quand est-ce que tu diras à tes hommes de ne plus poursuivre leurs compatriotes ?

Joab répondit : —Aussi vrai que Dieu est vivant, je t’assure que si tu n’avais pas parlé ainsi, mes gens vous auraient pourchassés jusqu’à demain matin.

Puis Joab sonna du cor, et toute la troupe s’arrêta et cessa de poursuivre et de combattre Israël.

Abner et ses hommes marchèrent toute la nuit dans la vallée du *Jourdain, puis ils franchirent le Jourdain et traversèrent le Bitrôn pour arriver à Mahanaïm.

Joab revint de la poursuite d’Abner et rassembla toute sa troupe ; en plus d’Asaël, dix-neuf hommes de David manquaient à l’appel.

Mais les hommes de David en avaient tué trois cent soixante parmi les Benjaminites et les hommes d’Abner.

Ils emportèrent le corps d’Asaël et l’enterrèrent dans le sépulcre de son père à Bethléhem. Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit et atteignirent Hébron au point du jour.

La guerre dura longtemps entre la maison de Saül et celle de David, mais la maison de David devenait de plus en plus puissante, tandis que celle de Saül ne cessait de s’affaiblir.

Il naquit à David des fils à Hébron : son premier-né s’appelait Amnôn, il était fils d’Ahinoam de Jizréel.

Son deuxième, Kileab, était fils d’Abigaïl, veuve de Nabal de Karmel ; le troisième, Absalom, était le fils de Maaka, fille de Talmaï, le roi de Guechour ;

le quatrième, Adoniya, était le fils de Haggith ; le cinquième, Chephatia, était le fils d’Abital ;

et le sixième Yitream, fils d’Egla, femme de David. Tels sont les fils de David qui naquirent à Hébron.

Tant que dura la guerre entre la maison de Saül et celle de David, Abner renforça son influence dans la maison de Saül.

Or, Saül avait eu une épouse de second rang, Ritspa, fille d’Aya. Ich-Bocheth fit un reproche à Abner en lui disant : —Pourquoi as-tu couché avec l’épouse de mon père ?

A ces mots, Abner entra dans une violente colère et lança à Ich-Bocheth : —Est-ce que je suis un chien au service de Juda ? Depuis toujours, j’ai traité avec faveur la famille de Saül, ton père, ses frères et ses amis, et je ne t’ai pas laissé tomber entre les mains de David, et voilà que tu viens aujourd’hui me reprocher une faute avec cette femme !

Que Dieu me punisse très sévèrement si je n’œuvre pas à la réalisation de ce que l’Eternel a promis à David.

Car il a juré d’enlever la royauté à la famille de Saül et d’affermir l’autorité royale de David sur Israël et sur Juda depuis Dan jusqu’à Beer-Chéba.

Ich-Bocheth ne put lui répliquer un seul mot car il avait peur de lui.

Abner envoya des émissaires auprès de David pour lui faire cette proposition : —A qui doit appartenir ce pays ? Conclus une alliance avec moi et je t’aiderai à rallier tout Israël autour de toi.

—D’accord, leur répondit David, je ferai alliance avec toi, mais à une condition : je ne te recevrai pas si tu ne m’envoies pas d’abord Mikal, la fille de Saül, lorsque tu viendras me rencontrer.

En même temps, David envoya des messagers à Ich-Bocheth, fils de Saül, pour lui dire : —Rends-moi ma femme Mikal que j’ai acquise au prix de cent prépuces de Philistins.

Ich-Bocheth la fit enlever chez son second mari Paltiel, fils de Laïch,

qui la suivit en pleurant jusqu’à Bahourim. Là, Abner lui ordonna de retourner chez lui — et il s’en alla.

Abner engagea des pourparlers avec les responsables d’Israël. Il leur dit : —Depuis longtemps déjà vous souhaitez que David devienne votre roi.

Le moment est venu de passer aux actes. Rappelez-vous que l’Eternel a promis à David : « C’est par David, mon serviteur, que je délivrerai mon peuple Israël des Philistins et de tous ses ennemis. »

Abner s’entretint de la même manière avec les responsables de la tribu de Benjamin, puis il se rendit à Hébron pour communiquer à David les décisions prises en accord avec les autres Israélites et toute la tribu de Benjamin.

Il arriva chez David à Hébron accompagné de vingt hommes. David leur offrit à tous un festin.

Puis Abner lui dit : —Je m’en vais rassembler tout Israël autour de mon seigneur le roi ; ils concluront une alliance avec toi, et tu régneras partout où tu voudras. David le laissa partir et celui-ci s’en alla en paix.

Peu après, Joab et les hommes de David rentrèrent d’une expédition militaire en rapportant un butin considérable. Abner n’était plus chez David à Hébron, puisque celui-ci l’avait laissé repartir en paix.

Quand Joab et toute l’armée qui l’accompagnait arrivèrent, on informa Joab qu’Abner, fils de Ner, était venu trouver le roi et que celui-ci l’avait laissé repartir en paix.

Alors Joab se rendit auprès du roi et lui dit : —Qu’as-tu fait ? Abner est venu vers toi et toi, tu l’as laissé repartir librement !

Tu le connais donc, cet Abner, fils de Ner : c’est pour te tromper qu’il est venu, pour apprendre quels sont tes plans de campagne et pour savoir tout ce que tu fais.

Joab sortit de chez David et sans que celui-ci en sache rien, il envoya sur les pas d’Abner des messagers qui lui firent rebrousser chemin depuis la citerne de Sira.

Quand Abner fut de retour à Hébron, Joab l’entraîna à l’écart à l’intérieur de la porte de la ville comme pour lui parler confidentiellement, et là il le poignarda en plein ventre et le tua pour venger la mort de son frère Asaël.

Quand David apprit ce qui s’était passé, il s’écria : —Je suis à jamais innocent devant l’Eternel, moi ainsi que mon royaume, du meurtre d’Abner, fils de Ner.

Que la responsabilité de ce meurtre retombe sur Joab et sa famille ! Qu’il ne cesse d’y avoir parmi ses descendants quelqu’un qui soit atteint d’un flux ou de la lèpre, ou qui s’appuie sur des béquilles, ou qui meure par l’épée, ou qui manque de nourriture !

Joab et son frère Abichaï avaient assassiné Abner, parce qu’il avait tué leur frère Asaël au cours de la bataille de Gabaon.

David ordonna à Joab et à toute la troupe qui l’accompagnait : —Déchirez vos vêtements, revêtez-vous d’un habit de toile de sac et portez le deuil pour Abner ! Le roi David marchait derrière le cercueil.

On enterra Abner à Hébron ; le roi éclata en sanglots sur son tombeau et tout le peuple se mit à pleurer.

Puis le roi entonna sur Abner la complainte que voici : Fallait-il qu’Abner meure comme les *insensés ?

Tu n’avais pas les mains liées ni les pieds enchaînés. Pourtant tu es tombé comme lorsque l’on tombe devant des gens pervers. Et tout le peuple se remit à pleurer sur lui.

Ensuite tout le monde pressa David de prendre quelque nourriture pendant qu’il faisait encore jour. Mais il fit ce serment : —Que Dieu me punisse très sévèrement si je mange un seul morceau de pain ou quoi que ce soit d’autre avant le coucher du soleil.

Tout le peuple en eut connaissance et l’approuva, comme du reste il approuvait tout ce que faisait le roi.

Toute l’armée et tout Israël reconnurent ce jour-là que le roi n’était pour rien dans l’assassinat d’Abner, fils de Ner.

Le roi dit à ses officiers : —Est-ce que vous vous rendez compte qu’un prince et un grand chef est tombé aujourd’hui en Israël ?

Même si j’ai reçu l’onction royale, je suis encore faible, et ces gens, les fils de Tserouya, sont trop puissants pour moi. Que l’Eternel lui-même punisse celui qui a commis ce crime selon le mal qu’il a fait !

Lorsque Ich-Bocheth, fils de Saül, apprit qu’Abner était mort à Hébron, il en fut consterné et la peur s’empara de tout Israël.

Parmi ceux qui étaient sous ses ordres, il y avait deux chefs de bandes appelés Baana et Rékab ; ils étaient fils de Rimmôn de Beéroth, des Benjaminites, car Beéroth faisait partie de Benjamin

bien que, depuis lors, ses habitants se soient réfugiés à Guittaïm où leurs descendants habitent encore aujourd’hui.

Or Jonathan, le fils de Saül, avait un fils qui était infirme des deux pieds. En effet, il avait cinq ans au moment de la bataille de Jizréel, et lorsqu’on avait appris ce qui était arrivé à Saül et Jonathan, sa nourrice l’avait pris pour s’enfuir. Dans sa précipitation, elle l’avait laissé tomber et il en était resté estropié. Son nom était Mephibocheth.

Rékab et Baana, les deux fils de Rimmôn de Beéroth, se rendirent à l’heure la plus chaude dans la maison d’Ich-Bocheth, celui-ci était couché pour faire la sieste ; il était midi.

Ils s’introduisirent dans la maison en apportant du blé, entrèrent dans la chambre à coucher d’Ich-Bocheth pendant qu’il reposait sur son lit, le frappèrent mortellement au ventre et le décapitèrent, puis ils prirent sa tête et s’enfuirent. Après avoir marché toute la nuit le long de la vallée du *Jourdain,

ils apportèrent la tête d’Ich-Bocheth au roi David à Hébron et lui dirent : —Voici la tête d’Ich-Bocheth, fils de Saül, ton ennemi qui cherchait à te tuer. L’Eternel a vengé aujourd’hui le roi, mon seigneur, de Saül et de ses descendants.

Mais David répondit à Rékab et à son frère Baana, fils de Rimmôn de Beéroth : —L’Eternel qui m’a délivré de toute détresse est vivant !

A Tsiqlag, un homme est venu me dire : « Voici : Saül est mort », croyant m’annoncer une bonne nouvelle. Je l’ai fait saisir et exécuter pour le payer de sa « bonne nouvelle ».

A plus forte raison vais-je payer des misérables qui ont assassiné un homme innocent sur son lit, dans sa maison. Oui, je vous demanderai compte du meurtre que vous avez commis, et je vous ferai disparaître de la surface de la terre.

Là-dessus, David donna un ordre à ses hommes qui les tuèrent. Ensuite, ils leur tranchèrent les mains et les pieds qu’ils suspendirent au bord de l’étang de Hébron. Ils prirent la tête d’Ich-Bocheth et l’enterrèrent dans le tombeau d’Abner à Hébron.

Des représentants de toutes les tribus d’Israël vinrent auprès de David à Hébron et lui dirent : —Nous voici ! Nous sommes de ta race et de ton sang.

Autrefois déjà, du temps où Saül était notre roi, c’est toi qui dirigeais les expéditions militaires d’Israël. Or l’Eternel t’a promis que tu serais le berger d’Israël son peuple et que tu en deviendrais le chef.

Ainsi tous les responsables d’Israël vinrent trouver le roi à Hébron. Là, le roi David conclut une alliance avec eux devant l’Eternel, et ils lui conférèrent l’onction pour le faire roi d’Israël.

David était âgé de trente ans à son avènement, et son règne dura quarante ans.

Il régna sept ans et six mois sur Juda à Hébron, et il régna trente-trois ans sur tout Israël et Juda à Jérusalem.

Le roi marcha avec ses hommes sur Jérusalem pour combattre les Yebousiens qui habitaient la région. Ceux-ci déclarèrent à David : —Tu n’entreras pas ici ! Même des aveugles et des boiteux te repousseraient. C’était une manière de dire : David n’entrera pas dans la ville.

Mais David s’empara de la forteresse de *Sion, qu’on appelle la cité de David.

Ce jour-là, David avait déclaré à ses hommes : Celui qui veut battre les Yebousiens n’a qu’à grimper par le canal souterrain pour les atteindre. Quant à ces boiteux et ces aveugles, je les déteste. C’est de là que vient le dicton : Les aveugles et les boiteux n’entreront pas dans ma maison.

David s’installa dans la forteresse qu’il appela la cité de David. Il fit des constructions tout autour, depuis les terrasses aménagées pour les cultures jusque vers l’intérieur.

David devenait de plus en plus puissant, et l’Eternel, le Dieu des armées célestes, était avec lui.

Hiram, le roi de Tyr, envoya une délégation à David, en lui faisant livrer du bois de cèdre et en lui envoyant des charpentiers et des tailleurs de pierre qui lui construisirent un palais.

David reconnut alors que l’Eternel le confirmait comme roi sur Israël et qu’il donnait de l’éclat à son règne à cause d’Israël, son peuple.

Après son départ d’Hébron et son installation à Jérusalem, David épousa encore d’autres femmes de premier et de second rang, dont il eut des fils et des filles.

Voici les noms de ses enfants nés à Jérusalem : Chammoua, Chobab, Nathan, Salomon,

Yibhar, Elichoua, Néphég, Yaphia,

Elichama, Elyada et Eliphéleth.

Lorsque les Philistins apprirent que David avait été établi roi d’Israël par l’onction, ils se mirent tous en campagne à sa recherche. David en fut informé et se retira dans la forteresse.

Les Philistins arrivèrent et se déployèrent dans la vallée des Rephaïm.

David consulta l’Eternel et lui demanda : —Dois-je attaquer les Philistins ? Me donneras-tu la victoire sur eux ? L’Eternel répondit à David : —Attaque-les ! Car je t’assure que je te donnerai la victoire sur les Philistins.

David se rendit donc jusqu’à Baal-Peratsim et les battit là. Puis il déclara : —Comme les eaux rompent une digue, l’Eternel a fait une brèche devant moi dans les rangs de mes ennemis. C’est pourquoi on a donné à ce lieu le nom de Baal-Peratsim (le Maître des brèches).

Les Philistins abandonnèrent leurs idoles sur place, et David et ses gens les emportèrent.

Les Philistins revinrent à l’attaque et se déployèrent de nouveau dans la vallée des Rephaïm.

David consulta l’Eternel qui lui répondit : —Ne les attaque pas de front ! Contourne-les par leurs arrières, puis reviens sur eux en face de la forêt des mûriers.

Quand tu entendras un bruissement de pas dans les cimes des mûriers, alors hâte-toi, car je me serai mis en campagne devant toi pour battre l’armée des Philistins.

David fit ce que l’Eternel lui avait ordonné, et il battit les Philistins en les poursuivant depuis Guéba jusqu’à l’entrée de Guézer.

David rassembla les trente mille meilleurs guerriers d’Israël,

puis il se mit en route avec toute cette armée et partit de Baalé-Juda pour en ramener le *coffre de Dieu sur lequel a été invoqué l’Eternel, le Seigneur des *armées célestes qui siège entre les *chérubins.

On chargea le coffre de Dieu sur un chariot neuf et on l’emporta de la maison d’Abinadab située sur la colline. Ouzza et Ahyo, fils d’Abinadab, conduisaient le chariot neuf.

On fit partir le chariot, sur lequel on avait posé le coffre, de la maison d’Abinadab située sur la colline. Ahyo marchait devant le coffre.

David et toute la communauté d’Israël exprimaient leur joie devant l’Eternel en jouant sur toutes sortes d’instruments de bois de cyprès, sur des lyres, des luths, des tambourins, des sistres et des cymbales.

Lorsqu’ils furent arrivés près de l’aire de Nakôn, les bœufs firent un écart et Ouzza tendit la main et saisit le coffre de Dieu.

Alors l’Eternel se mit en colère contre Ouzza et Dieu le frappa sur place à cause de sa faute. Ouzza mourut là, à côté du coffre de Dieu.

David s’irrita de ce que l’Eternel avait ouvert une brèche en frappant Ouzza et il appela ce lieu Perets-Ouzza (brèche d’Ouzza), nom qu’il porte encore aujourd’hui.

Ce jour-là, David prit peur de l’Eternel et il se demanda : —Comment oserais-je faire venir le coffre de l’Eternel chez moi ?

Il renonça donc à transporter le coffre de l’Eternel chez lui dans la cité de David, et il le fit déposer dans la maison d’Obed-Edom, un homme originaire de Gath.

Le coffre y resta trois mois et l’Eternel bénit Obed-Edom et toute sa famille.

On fit savoir au roi David que l’Eternel avait béni la famille d’Obed-Edom et qu’il avait fait prospérer tous ses biens à cause du coffre de Dieu. Alors David fit transporter le coffre de Dieu depuis la maison d’Obed-Edom jusque dans la cité de David, au milieu des réjouissances.

Quand ceux qui portaient le coffre de l’Eternel eurent avancé de six pas, ils s’arrêtèrent et l’on offrit en sacrifice un taureau et un veau gras.

David dansait de toutes ses forces devant l’Eternel, vêtu seulement d’un vêtement de lin semblable à celui des prêtres.

Ainsi David et tout le peuple d’Israël transportèrent le coffre de l’Eternel en poussant des cris de joie et en faisant résonner les cors.

Lorsque le coffre de l’Eternel arriva dans la cité de David, Mikal, la fille de Saül, regardait par la fenêtre. Elle vit le roi David sauter et danser devant l’Eternel ; alors elle conçut du mépris pour lui dans son cœur.

On amena le coffre de l’Eternel et on le déposa au milieu de la tente que David avait fait dresser pour lui. David offrit des *holocaustes et des sacrifices de communion devant l’Eternel.

Quand David eut achevé d’offrir ces sacrifices, il bénit le peuple au nom de l’Eternel, le Seigneur des *armées célestes.

Puis il fit distribuer des vivres à tout le peuple, c’est-à-dire à toute la foule des Israélites, hommes et femmes ; chacun reçut une miche de pain, une portion de viande rôtie et une masse de raisins secs. Après cela, chacun retourna chez soi.

David rentra chez lui pour bénir sa maisonnée. Alors Mikal, fille de Saül, sortit à sa rencontre et s’exclama : —Ah, vraiment, le roi d’Israël s’est couvert d’honneur aujourd’hui ! Il s’est exhibé à demi-nu aux servantes de ses serviteurs, comme aurait pu le faire un homme de rien !

David répondit à Mikal : —C’est devant l’Eternel que j’ai manifesté ma joie, lui qui m’a choisi de préférence à ton père et à toute sa famille, pour m’établir comme chef d’Israël, son peuple.

Je m’abaisserais volontiers encore davantage pour m’humilier. Néanmoins, je serai honoré par les servantes dont tu as parlé.

A la suite de cela, Mikal n’eut jamais d’enfant jusqu’à sa mort.

Comme le roi s’était installé dans son palais, et que l’Eternel lui avait accordé une existence paisible en le délivrant de tous ses ennemis à l’entour,

il dit au prophète Nathan : —Regarde ! J’habite dans un palais de cèdre, alors que le coffre de Dieu est installé au milieu d’une tente de toile.

Nathan lui répondit : —Va et réalise les projets qui te tiennent à cœur, car l’Eternel est avec toi.

Cependant, la nuit suivante l’Eternel adressa la parole à Nathan en ces termes :

—Va dire à mon serviteur David : « Voici ce que déclare l’Eternel : Tu veux me bâtir un temple où je puisse habiter ?

Je n’ai jamais résidé dans un temple depuis le jour où j’ai fait sortir les Israélites d’Egypte jusqu’à aujourd’hui. J’ai cheminé sous une tente, logeant dans le *tabernacle.

Pendant tout ce temps où j’ai accompagné les Israélites, ai-je jamais dit à un seul des chefs d’Israël que j’avais établis pour diriger mon peuple : Pourquoi ne me bâtissez-vous pas un temple en bois de cèdre ? »

Voici maintenant ce que tu diras à mon serviteur David : « Ainsi parle l’Eternel, le Seigneur des *armées célestes : je suis allé te chercher dans les pâturages où tu gardais les moutons, pour faire de toi le chef de mon peuple Israël.

Je t’ai soutenu dans toutes tes entreprises et je t’ai débarrassé de tous tes ennemis. Je te ferai un nom très glorieux comme celui des grands de la terre.

J’attribuerai un territoire à mon peuple Israël où je l’implanterai pour qu’il puisse habiter chez lui et ne soit plus inquiété et opprimé comme auparavant par des hommes *méchants,

comme à l’époque où j’avais établi des chefs pour mon peuple Israël. Je t’accorderai une existence paisible en te délivrant de tous tes ennemis. Enfin, l’Eternel t’annonce qu’il te constituera une dynastie.

Quand le moment sera venu pour toi de rejoindre tes ancêtres décédés, j’établirai après toi l’un de tes propres descendants pour te succéder comme roi, et j’affermirai son autorité royale.

C’est lui qui construira un temple en mon honneur et je maintiendrai à toujours son trône royal.

Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ; s’il fait le mal, je me servirai d’hommes pour le corriger par des coups et des châtiments,

mais je ne lui retirerai jamais ma faveur, comme je l’ai retirée à Saül, que j’ai écarté pour te faire place.

Oui, je rendrai stable pour toujours ta dynastie et ta royauté, et ton trône sera inébranlable à perpétuité. »

Nathan rapporta fidèlement à David toutes ces paroles et toute cette révélation.

Alors le roi David alla se placer devant l’Eternel et lui adressa cette prière : —Seigneur Eternel, qui suis-je et qu’est donc ma famille pour que tu m’aies fait parvenir où je suis ?

Et comme si ce n’était pas déjà suffisant à tes yeux, Seigneur Eternel, voilà que tu fais encore à ton serviteur des promesses pour l’avenir lointain de sa dynastie. Seigneur Eternel, cela sied-il à un humain ?

Que pourrais-je te dire de plus ? Seigneur Eternel, tu connais toi-même ton serviteur !

C’est parce que tu l’as promis et que tu en as décidé ainsi que tu as accompli ces grandes choses, et qu’en plus tu les as révélées à ton serviteur.

Que tu es grand, Eternel Dieu ! Il n’y a personne comme toi, il n’existe pas d’autre Dieu que toi, c’est vraiment comme tout ce que nous avons entendu dire.

Y a-t-il une seule nation sur terre qui soit comme Israël, ton peuple, que des dieux soient allés libérer pour en faire leur peuple et le rendre célèbre en accomplissant pour eux et en faveur de ton pays des choses grandes et redoutables ? N’as-tu pas chassé d’autres nations avec leurs dieux devant ton peuple que tu as libéré pour toi de l’Egypte ?

Tu as établi ton peuple Israël comme ton peuple pour toujours ; et toi, Eternel, tu es devenu son Dieu.

Maintenant donc, Eternel Dieu, veuille toujours tenir la promesse que tu as faite à ton serviteur et à sa dynastie ! Oui, veuille l’accomplir !

Ainsi tu seras éternellement exalté et l’on proclamera que l’Eternel, le Seigneur des *armées célestes, est le Dieu d’Israël ! Et que la dynastie de ton serviteur David demeure stable devant toi !

En effet, ô Eternel, Seigneur des armées célestes, Dieu d’Israël, tu as révélé à ton serviteur que tu lui bâtirais une dynastie. C’est pourquoi ton serviteur a trouvé le courage de t’adresser cette prière.

Maintenant, Seigneur Eternel, c’est toi qui es Dieu, tes paroles sont vraies, et tu as promis ce bonheur à ton serviteur.

Veuille donc à présent bénir ma dynastie pour qu’elle subsiste à jamais devant toi. Car c’est toi, Seigneur Eternel, qui as fait la promesse et c’est grâce à ta bénédiction que la dynastie de ton serviteur sera bénie à jamais !

Par la suite, David vainquit les Philistins et les humilia ; il leur arracha leur capitale.

Il battit aussi les Moabites. Il fit coucher les prisonniers par terre et les mesura au cordeau. Il fit mettre à mort deux longueurs de cordeau d’hommes sur trois et accorda la vie sauve aux autres. Ainsi, les Moabites furent assujettis à David et lui payèrent un tribut.

Puis David battit Hadadézer, fils de Rehob et roi de Tsoba, pendant qu’il était en campagne pour rétablir sa domination sur le Haut-Euphrate.

David lui captura mille chars, sept mille soldats sur char et vingt mille fantassins. Il conserva une centaine de chevaux d’attelage et fit couper les jarrets à tous les autres.

Les Syriens de Damas envoyèrent du secours à Hadadézer, roi de Tsoba, mais David battit également les Syriens au nombre de vingt-deux mille hommes.

Puis il installa des garnisons sur le territoire syrien de Damas, et les Syriens lui furent assujettis et durent lui payer un tribut. Ainsi l’Eternel accorda la victoire à David dans toutes ses campagnes militaires.

David s’empara des boucliers d’or que portaient les soldats de Hadadézer et il les fit porter à Jérusalem.

A Bétah et à Bérotaï, villes du roi Hadadézer, il enleva une énorme quantité de bronze.

Lorsque Toï, le roi de Hamath, apprit que David avait défait toute l’armée de Hadadézer,

il lui envoya son fils Yoram pour lui transmettre ses salutations et ses félicitations d’avoir attaqué et vaincu Hadadézer avec lequel Toï avait été continuellement en guerre. Yoram apporta avec lui toutes sortes d’objets d’argent, d’or et de bronze.

Le roi David les consacra à l’Eternel, comme il avait consacré l’argent et l’or des nations qu’il avait vaincues,

c’est-à-dire des Edomites, des Moabites, des Ammonites, des Philistins et des Amalécites, ainsi que tout le butin enlevé à Hadadézer, fils de Rehob et roi de Tsoba.

David devint encore plus célèbre après son retour d’une campagne où il avait battu dix-huit mille Edomites dans la vallée du Sel.

Après cela, il établit des garnisons en Edom, dans tout le pays, et tous les Edomites lui furent assujettis. L’Eternel donnait la victoire à David dans toutes ses campagnes militaires.

David régna sur tout Israël ; il administrait le droit et rendait la justice pour tout son peuple.

Joab, fils de Tserouya, était à la tête de l’armée ; Josaphat, fils d’Ahiloud, était archiviste ;

Tsadoq, fils d’Ahitoub, et Abiatar, fils d’Ahimélek, étaient prêtres ; Seraya était secrétaire.

Benayahou, fils de Yehoyada, commandait les Kérétiens et les Pélétiens, tandis que les fils de David étaient ses administrateurs.

David demanda : —Reste-t-il encore un survivant de la famille de Saül ? J’aimerais lui témoigner ma faveur par amitié pour Jonathan.

Or, il y avait un ancien serviteur de la maison de Saül nommé Tsiba. On le fit venir auprès de David. Le roi lui demanda : —Es-tu bien Tsiba ? Il répondit : —C’est moi, ton serviteur !

Puis le roi lui posa la question : —Reste-t-il encore quelqu’un de la famille de Saül ? Je voudrais lui témoigner ma faveur comme je l’ai promis devant Dieu. Tsiba lui répondit : —Il existe encore un fils de Jonathan qui a les deux jambes estropiées.

—Où vit-il ? lui demanda le roi. Tsiba répondit : —Dans la maison de Makir, un fils d’Ammiel à Lodebar.

Le roi David l’envoya donc chercher à Lodebar dans la maison de Makir.

Lorsque Mephibocheth, fils de Jonathan et petit-fils de Saül, fut arrivé chez David, il s’inclina face contre terre et se prosterna devant lui. David l’appela : —Mephibocheth ! —C’est bien moi, pour te servir.

Et David lui dit : —N’aie aucune crainte ; car je t’assure que je veux te traiter avec faveur par amitié pour ton père Jonathan. De plus, je te rendrai toutes les terres qui appartenaient à ton grand-père Saül. Quant à toi, tu prendras tous tes repas à ma table.

Mephibocheth se prosterna de nouveau et dit : —Qu’est donc ton serviteur pour que tu t’intéresses à lui ? Je ne vaux pas plus qu’un chien mort.

Le roi appela Tsiba, le domestique de Saül, et lui dit : —Tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa famille, je le donne au petit-fils de ton maître.

Toi, tes fils et tes serviteurs, vous cultiverez ses terres pour lui et tu apporteras ce que vous récolterez pour assurer l’entretien du fils de ton maître. Quant à Mephibocheth, le fils de ton maître, c’est à ma table qu’il prendra tous les jours ses repas. Or Tsiba avait quinze fils et vingt serviteurs.

Il dit au roi : —Ton serviteur fera tout ce que le roi mon seigneur lui a ordonné. Ainsi Mephibocheth mangea à la table royale comme s’il était l’un des fils du roi.

Mephibocheth avait un jeune fils nommé Mika. Tous ceux qui demeuraient chez Tsiba étaient à son service.

Comme il était estropié des deux pieds, il résidait à Jérusalem pour pouvoir aller tous les jours manger à la table du roi.

Quelque temps après, le roi des Ammonites mourut, et Hanoun son fils régna à sa place.

David se dit : « Je veux témoigner de la bonté au jeune roi comme son père m’en a témoigné. » David lui envoya donc certains de ses hauts fonctionnaires pour lui présenter ses condoléances à l’occasion de la mort de son père. Lorsque ceux-ci arrivèrent au pays des Ammonites,

les dirigeants de ce peuple dirent à Hanoun, leur souverain : —Crois-tu que ce soit pour honorer la mémoire de ton père que David t’envoie des gens t’adresser des condoléances ? N’est-ce pas plutôt pour reconnaître et espionner la ville afin de la détruire ?

Alors Hanoun s’empara des ambassadeurs de David, leur fit raser la moitié de la barbe et leur fit couper les habits à mi-corps jusqu’en bas du dos, puis il les renvoya.

Ceux-ci en furent si honteux que, lorsqu’on informa David de ce qui s’était passé, il envoya des messagers à leur rencontre pour leur faire dire : —Restez à Jéricho jusqu’à ce que votre barbe ait repoussé ; vous reviendrez ensuite.

Les Ammonites comprirent qu’ils s’étaient rendus odieux à David. Alors ils envoyèrent des hommes pour enrôler à leur solde vingt mille mercenaires chez les Syriens de Beth-Rehob et de Tsoba, mille hommes chez le roi de Maaka, et douze mille chez celui de Tob.

Quand David l’apprit, il envoya contre eux Joab à la tête de toute l’armée des soldats de métier.

Les Ammonites firent une sortie et se rangèrent en ordre de bataille à la porte de leur capitale, tandis que les Syriens de Tsoba et de Rehob avec les soldats de Tob et de Maaka restaient à part en rase campagne.

Voyant qu’il aurait à faire face sur deux fronts à la fois, devant et derrière lui, Joab sélectionna ses meilleurs soldats et les fit ranger en ordre de bataille face aux Syriens ;

il confia le commandement du reste de l’armée à son frère Abichaï qui le rangea en ordre de bataille pour affronter les Ammonites.

Joab dit à son frère : —Si tu vois que les Syriens l’emportent sur moi, tu viendras à ma rescousse ; si les Ammonites sont plus forts que toi, c’est moi qui viendrai à ton secours.

Bon courage, et luttons vaillamment pour défendre notre peuple et les villes de notre Dieu ! Et que l’Eternel fasse ce qu’il jugera bon !

Alors Joab et sa troupe s’avancèrent pour le combat contre les Syriens. Ceux-ci prirent la fuite devant eux.

Quand les Ammonites virent que les Syriens avaient pris la fuite, ils s’enfuirent à leur tour devant Abichaï et se retirèrent dans la ville. Alors Joab mit fin à la campagne contre les Ammonites et rentra à Jérusalem.

Les Syriens, voyant qu’ils avaient été mis en fuite par les Israélites, rassemblèrent toutes leurs troupes.

Le roi Hadadézer envoya des messagers pour mobiliser les Syriens établis de l’autre côté de l’Euphrate. Ils arrivèrent à Hélam avec, à leur tête, Chobak, le chef de l’armée de Hadadézer.

Quand David en fut informé, il mobilisa tout Israël, traversa le *Jourdain et marcha sur Hélam. Les Syriens se rangèrent en ordre de bataille pour affronter David et engagèrent le combat,

mais ils furent mis en fuite par les Israélites. David leur tua sept cents chevaux attelés aux chars et quarante mille soldats sur char. Il frappa aussi Chobak, leur général en chef, qui mourut sur le champ de bataille.

Quand tous les rois vassaux de Hadadézer virent qu’ils avaient été battus par Israël, ils firent la paix avec les Israélites et leur furent assujettis. Après cela, les Syriens n’osèrent plus venir au secours des Ammonites.

Au printemps suivant, à l’époque où les rois ont coutume de partir en guerre, David envoya Joab et ses officiers en campagne à la tête de toute l’armée d’Israël. Ils ravagèrent le pays des Ammonites et mirent le siège devant Rabba, leur capitale. David était resté à Jérusalem.

Or, vers le soir, après avoir fait la sieste, David se leva et alla se promener sur le toit en terrasse de son palais. De là, il aperçut une femme qui se baignait ; cette femme était très belle.

David fit demander qui elle était, et on lui dit : —C’est Bath-Chéba, la fille d’Eliam, l’épouse d’Urie le Hittite.

David envoya des messagers la chercher. Elle se rendit chez lui, et il s’unit à elle. Elle venait de se purifier de ses règles. Puis elle retourna dans sa maison.

Mais voici qu’elle se trouva enceinte et envoya dire à David : —J’attends un enfant.

Alors David fit parvenir à Joab l’ordre de lui envoyer Urie le Hittite. Joab donna ordre à celui-ci de rejoindre le roi.

Urie se présenta à David qui lui demanda des nouvelles de Joab, de l’armée et du déroulement des opérations.

Puis David lui dit : —Maintenant, rentre chez toi et repose-toi ! Dès qu’il fut sorti du palais, le roi lui fit porter un présent.

Mais Urie ne rentra pas dans sa maison : il se coucha à l’entrée du palais royal en compagnie des gardes de son seigneur.

On vint dire à David qu’Urie n’était pas rentré chez lui. Le roi le fit appeler et lui demanda : —Voyons, tu reviens après une longue absence, pourquoi n’es-tu pas rentré chez toi ?

Urie lui répondit : —Le *coffre sacré, Israël et Juda logent sous des tentes, mon général Joab et ses officiers couchent en rase campagne, et moi, j’irais dans ma maison pour manger, pour boire et pour coucher avec ma femme ! Aussi vrai que tu es vivant, je te jure que je ne ferai jamais pareille chose.

David lui dit : —Reste encore ici aujourd’hui, demain je te laisserai repartir. Urie resta donc à Jérusalem ce jour-là et le lendemain.

David l’invita à manger chez lui. Il le fit boire jusqu’à l’enivrer. Mais le soir, Urie alla quand même se coucher avec les gardes de son seigneur et ne rentra pas chez lui.

Le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab et chargea Urie de la lui remettre.

Dans cette lettre il écrivait : —Place Urie en première ligne, là où le combat est le plus rude, puis retirez-vous en arrière pour qu’il soit touché et qu’il meure !

Comme Joab faisait le siège de la ville, il plaça Urie à l’endroit qu’il savait gardé par des soldats ennemis très valeureux.

Les assiégés de la ville firent une sortie pour attaquer Joab. Ils tuèrent plusieurs soldats et officiers de l’armée de David ; Urie le Hittite était parmi les victimes.

Joab envoya à David un rapport de toutes les circonstances de la bataille.

Puis il dit au messager chargé du rapport : —Quand tu auras fini de raconter au roi tout ce qui s’est passé durant la bataille,

il est possible qu’il se mette en colère et te demande : « Pourquoi vous êtes-vous tellement approchés de la ville lors de ce combat ? Ne saviez-vous pas qu’on tirerait des flèches du haut des remparts ?

Vous rappelez-vous qui a tué Abimélek, fils de Yeroubbécheth à Tébets ? N’est-ce pas une femme qui a lancé sur lui un morceau de meule du haut du rempart, de sorte qu’il en est mort ? Alors pourquoi vous êtes-vous tant approchés du rempart ? » Alors tu répondras : « Ton serviteur Urie le Hittite est aussi parmi les victimes. »

Le messager partit et alla rapporter à David tout ce que Joab l’avait chargé de lui dire.

Il dit à David : —Les défenseurs de la ville ont d’abord eu l’avantage sur nous : ils ont fait une sortie jusque dans la campagne, mais nous les avons repoussés jusqu’à l’entrée de la porte.

A ce moment-là, les archers ont tiré sur tes serviteurs du haut du rempart et plusieurs des soldats du roi sont morts ; parmi eux se trouvait ton serviteur Urie le Hittite.

David dit au messager : —Tu diras à Joab : « Ne prends pas cet incident au tragique. A la guerre, il y a toujours des morts tantôt ici, tantôt là. Poursuis ton attaque contre la ville et détruis-la ! » Encourage-le ainsi !

Lorsque la femme d’Urie apprit que son mari était mort, elle prit le deuil pour lui.

Quand les jours de deuil furent passés, David l’envoya chercher et l’installa dans sa maison, elle devint sa femme et lui donna un fils. Mais ce que David avait fait déplut à l’Eternel.

L’Eternel envoya Nathan chez David. Le prophète alla donc le trouver et lui dit : —Dans une ville vivaient deux hommes, l’un riche et l’autre pauvre.

Le riche possédait beaucoup de moutons et de bœufs.

Le pauvre n’avait qu’une petite brebis qu’il avait achetée et qu’il élevait ; elle grandissait chez lui auprès de ses enfants, elle mangeait de son pain, buvait à son bol et couchait dans ses bras ; elle était pour lui comme une fille.

Un jour, un voyageur arriva chez l’homme riche, mais celui-ci ne voulut pas prendre une bête de ses troupeaux de moutons ou de bœufs pour préparer un repas au voyageur de passage. Alors il alla prendre la brebis du pauvre et la fit apprêter pour son hôte.

David entra dans une violente colère contre cet homme. Il dit à Nathan : —Aussi vrai que l’Eternel est vivant, l’homme qui a fait cela mérite la mort !

Il restituera quatre fois la valeur de la brebis pour avoir commis un tel acte et pour avoir agi sans pitié.

Alors Nathan dit à David : —Cet homme-là, c’est toi ! Voici ce que déclare l’Eternel, le Dieu d’Israël : « Je t’ai conféré l’onction pour t’établir roi d’Israël et je t’ai délivré de Saül.

Je t’ai livré la maison de ton seigneur Saül, j’ai mis les femmes de ton seigneur dans tes bras et je t’ai établi chef sur Israël et sur Juda ; et si cela était trop peu, j’étais prêt à y ajouter encore d’autres dons.

Alors pourquoi as-tu méprisé ma parole en faisant ce que je considère comme mal ? Tu as assassiné par l’épée Urie le Hittite. Tu as pris sa femme pour en faire la tienne, et lui-même tu l’as fait mourir par l’épée des Ammonites.

Maintenant, la violence ne quittera plus jamais ta famille parce que tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Urie le Hittite pour en faire ta femme. »

Voici ce que déclare l’Eternel : « Je vais faire venir le malheur contre toi, du sein même de ta famille, je prendrai sous tes yeux tes propres femmes pour les donner à un autre, qui s’unira à elles au grand jour.

Toi, tu as agi en cachette ; mais moi j’exécuterai cela sous les yeux de tout Israël, au grand jour. »

David dit à Nathan : —J’ai péché contre l’Eternel ! Nathan lui répondit : —Eh bien, l’Eternel a passé sur ton péché. Tu ne mourras pas.

Toutefois, comme par cette affaire tu as fourni aux ennemis de l’Eternel une occasion de le mépriser, le fils qui t’est né mourra.

Nathan retourna chez lui. L’Eternel rendit gravement malade l’enfant que la femme d’Urie avait donné à David.

Le roi implora Dieu en sa faveur, il s’imposa un jeûne et passa toute la nuit prostré à terre.

Les hauts responsables du palais insistèrent auprès de lui pour qu’il se lève, mais il refusa et ne consentit pas à manger avec eux.

Au bout de sept jours, l’enfant mourut ; les serviteurs de David n’osaient pas lui annoncer la nouvelle car ils se disaient : —Quand l’enfant vivait encore, nous lui avons parlé, mais il n’a rien voulu entendre. Si nous lui annonçons maintenant que l’enfant est mort, il va faire un malheur !

Mais David s’aperçut que ses serviteurs chuchotaient entre eux, il comprit que l’enfant était mort et leur demanda : —L’enfant est-il mort ? Ils répondirent : —Il est mort.

Alors David se releva de terre, prit un bain, se parfuma et changea de vêtements, puis il se rendit au sanctuaire de l’Eternel et se prosterna devant lui. Ensuite, il rentra chez lui, demanda qu’on lui prépare un repas et se mit à manger.

Ses serviteurs le questionnèrent : —Que signifie ta façon d’agir ? Tant que l’enfant était vivant, tu as jeûné et pleuré, et maintenant qu’il est mort, tu te relèves et tu manges ?

David leur répondit : —Tant que l’enfant vivait encore, j’ai jeûné et pleuré, car je me disais : « Qui sait ? Peut-être l’Eternel aura-t-il pitié, et laissera-t-il l’enfant en vie. »

Maintenant qu’il est mort, pourquoi jeûnerais-je ? Est-ce que je peux le faire revenir à la vie ? C’est moi qui irai le rejoindre, mais lui ne reviendra pas vers moi.

David consola Bath-Chéba sa femme, il alla vers elle et s’unit à elle. Elle eut de nouveau un fils qu’elle appela Salomon, (le Pacifique). L’Eternel l’aima

et envoya le prophète Nathan adresser une parole de sa part à David. Aussi celui-ci appela l’enfant Yedidya (Bien-aimé de l’Eternel), à cause de l’Eternel.

Entre-temps, Joab attaqua Rabba, la cité ammonite, et il s’empara de la ville royale.

Alors il envoya des messagers à David pour lui dire : —J’ai donné l’assaut à Rabba et je me suis même emparé du quartier d’en bas où se trouve la réserve d’eau.

Maintenant rassemble le reste de l’armée et viens toi-même assiéger la ville et t’en emparer. Il ne convient pas que ce soit moi qui la prenne et que tout l’honneur m’en revienne.

David rassembla donc tout le peuple et partit pour Rabba. Il donna l’assaut à la ville et s’en empara.

Il prit la couronne qui se trouvait sur la tête de leur roi. Cette couronne, qui était tout en or, pesait une trentaine de kilos et était garnie d’une pierre précieuse. Elle vint orner la tête de David. Le roi emporta de la ville un immense butin.

Quant aux habitants, il les emmena et les affecta à diverses corvées pour manier la scie, les herses de fer et les haches de fer. Il en établit aussi comme mouleurs de briques. Il agit de même avec les populations de toutes les villes des Ammonites. Après cela, David et toute son armée rentrèrent à Jérusalem.

Absalom, un fils de David, avait une sœur qui était très belle et qui se nommait Tamar. Amnôn, un autre fils du roi David, en tomba passionnément amoureux.

Il se rongeait tant à propos de sa demi-sœur qu’il s’en rendait malade, car elle était vierge et il lui semblait impossible de l’approcher.

Amnôn avait un ami nommé Yehonadab, un fils de Chimea, le frère de David. C’était un homme très astucieux.

Il demanda à Amnôn : —Fils du roi, pourquoi es-tu si déprimé ? Chaque matin tu parais l’être davantage. Ne veux-tu pas m’en dire la cause ? Amnôn lui répondit : —Je suis amoureux de Tamar, la sœur de mon frère Absalom.

Yehonadab lui dit alors : —Mets-toi au lit et fais comme si tu étais malade. Quand ton père viendra te voir, dis-lui : « Permets à ma sœur Tamar de venir me faire à manger, qu’elle prépare le repas sous mes yeux afin que je la voie faire, puis je mangerai de sa main. »

Amnôn se mit donc au lit et fit semblant d’être malade. Le roi vint le voir et Amnôn lui dit : —Fais venir ma sœur Tamar pour qu’elle me prépare deux galettes sous mes yeux, et je les mangerai de sa main.

David envoya dire à Tamar dans son appartement : —Va chez ton frère Amnôn et prépare-lui son repas.

Tamar se rendit donc chez son frère Amnôn et le trouva couché. Elle prépara de la pâte et la pétrit, puis confectionna des galettes devant lui et les fit cuire.

Ensuite elle prit la poêle et lui en servit le contenu devant lui, mais il refusa d’en manger et dit : —Faites sortir tout le monde d’ici. Tous se retirèrent.

Alors il demanda à Tamar : —Apporte-moi ces galettes dans ma chambre pour que je les mange de ta main. Tamar prit les galettes qu’elle avait faites et les apporta à son frère Amnôn dans sa chambre.

Au moment où elle les lui présentait, il l’empoigna et lui dit : —Viens, couche avec moi, ma sœur !

Mais elle s’écria : —Non, mon frère, ne me fais pas violence ! Cela ne se fait pas en Israël. Ne commets pas une telle infamie !

Après cela, où irais-je porter ma honte ? Et toi, tu serais considéré comme un individu méprisable dans notre peuple. Pourquoi ne parles-tu pas au roi ? Il ne refusera pas de me donner à toi.

Mais il ne voulut rien entendre, et comme il était plus fort qu’elle, il lui fit violence et coucha avec elle.

Après cela, il conçut pour elle une forte aversion, plus violente que la passion qu’il avait éprouvée pour elle. Tout à coup, il lui ordonna : —Lève-toi, va-t’en !

—Non, lui dit-elle, en me chassant, tu commettrais un crime encore pire que le mal que tu m’as déjà fait. Mais il ne voulut pas l’écouter.

Il appela le domestique qui était à son service et lui ordonna : —Débarrassez-moi de cette fille ! Jetez-la dehors et verrouillez la porte derrière elle !

Elle portait jusque là une longue robe multicolore, car c’était autrefois la tenue des princesses aussi longtemps qu’elles étaient vierges. Le domestique la mit dehors et verrouilla la porte derrière elle.

Alors Tamar répandit de la cendre sur sa tête, elle déchira sa longue robe, se prit à deux mains la tête, puis elle partit en poussant des cris.

Son frère Absalom lui demanda : —Ton frère Amnôn t’a-t-il fait violence ? Maintenant, ma sœur, n’en parle pas, c’est ton frère, et ne prends pas la chose trop à cœur ! Dès lors Tamar alla demeurer dans la maison d’Absalom, comme une femme abandonnée.

Le roi David apprit tout ce qui s’était passé et il en fut très irrité.

Quant à Absalom, il n’adressait plus la parole à Amnôn, ni en bien, ni en mal, car il l’avait pris en haine à cause du viol de sa sœur Tamar.

Deux ans plus tard, Absalom avait les tondeurs à Baal-Hatsor, près d’Ephraïm. Il invita tous les fils du roi.

Il se rendit chez le roi et lui dit : —Tu sais que ton serviteur fait tondre ses moutons ; que le roi et ses hauts fonctionnaires veuillent bien venir chez ton serviteur !

Mais le roi lui répondit : —Non, mon fils, nous n’allons pas tous venir, ce serait une trop lourde charge pour toi ! Absalom insista, mais le roi refusa l’invitation et lui donna simplement sa bénédiction.

Absalom reprit : —Si tu ne veux pas venir, permets au moins à mon frère Amnôn de nous accompagner. Le roi lui dit : —Pourquoi t’accompagnerait-il ?

Mais Absalom insista tellement que David laissa partir avec lui Amnôn et tous les autres fils du roi.

Absalom donna des ordres à ses serviteurs en disant : —Quand vous verrez qu’Amnôn sera égayé par le vin, et que je vous dirai : « Frappez Amnôn ! » vous le tuerez. Ne craignez rien, car c’est moi qui en prends la responsabilité. Ayez du courage et soyez forts !

Les serviteurs d’Absalom exécutèrent les ordres de leur maître et tuèrent Amnôn. Aussitôt, tous les autres fils du roi se levèrent de table, enfourchèrent chacun son mulet et prirent la fuite.

Ils étaient encore en route quand la nouvelle parvint à David qu’Absalom avait tué tous les fils du roi sans qu’aucun d’eux en réchappe.

Le roi se leva, déchira ses vêtements en signe de deuil et s’étendit à même le sol. Tous ses ministres se tenaient autour de lui avec leurs habits déchirés.

A ce moment-là, Yonadab, fils de Chimea, le frère de David, prit la parole et déclara : —Que mon seigneur ne pense pas que tous les fils du roi ont été tués ; Amnôn seul est mort. Depuis le jour où il a violé sa sœur Tamar, Absalom parlait de le tuer.

Que le roi mon seigneur ne s’imagine donc pas que tous les princes ont péri ! Non, Amnôn seul est mort.

Absalom, quant à lui, avait pris la fuite. Lorsque le guetteur regarda au loin, il aperçut soudain une troupe nombreuse arrivant par la route occidentale, au flanc de la colline.

Alors Yehonadab dit au roi : —Ce sont les fils du roi qui viennent. Tout s’est passé comme ton serviteur l’a dit.

A peine achevait-il de parler, que les fils du roi entrèrent et se mirent à parler fort et à pleurer. Alors le roi et toute sa cour se répandirent aussi en pleurs et en lamentations.

Entre-temps, Absalom avait fui jusque chez Talmaï, fils d’Ammihoud, roi de Guechour. Pendant tout ce temps, David porta le deuil de son fils.

Absalom resta pendant trois ans réfugié à Guechour.

Le roi David finit par renoncer à poursuivre Absalom, car il se consolait peu à peu de la mort d’Amnôn.

Joab, fils de Tserouya, remarqua que le roi était de nouveau disposé favorablement envers Absalom.

Il fit venir de Teqoa une femme habile à laquelle il dit : —Fais semblant d’être en deuil, je te prie, revêts-toi d’habits de deuil, ne te parfume pas d’huile odorante, aie bien l’air d’une femme qui depuis longtemps porte le deuil d’un mort.

Puis tu te présenteras devant le roi et tu lui répéteras ce que je vais te dire. Joab lui indiqua exactement ce qu’elle devait dire au roi.

La femme de Teqoa alla parler au roi ; elle s’inclina face contre terre, pour se prosterner, et s’écria : —Viens à mon secours, ô roi !

—Que veux-tu ? lui demanda le roi. —Hélas ! dit-elle, je suis veuve ; mon mari est mort,

et ta servante avait deux fils. Ils se sont disputés dans les champs, il n’y avait personne pour les séparer, si bien que l’un a frappé l’autre et l’a tué.

Maintenant, toute ma famille a pris parti contre ta servante, et ils m’ont demandé : « Livre celui qui a frappé son frère. Nous le mettrons à mort pour le meurtre de son frère. Ainsi, nous supprimerons du même coup l’héritier ! » De cette manière, ils éteindraient la dernière lueur d’espoir qui me reste, et le nom et la postérité de mon mari disparaîtraient de la terre.

Le roi dit à la femme : —Retourne chez toi ; je donnerai des ordres à ton sujet.

La femme de Teqoa lui répondit : —Mon seigneur le roi ! Que la faute retombe sur moi et sur mon groupe familial et que le roi et son trône soient hors de cause.

Le roi lui dit : —Si quelqu’un te fait des remarques à ce sujet, amène-le vers moi et il te laissera tranquille.

La femme répliqua : —Que sa majesté veuille prendre cet engagement au nom de l’Eternel son Dieu, pour que l’homme chargé de punir la mort de mon fils n’aggrave pas encore le malheur en faisant mourir celui qui me reste. Le roi dit : —Aussi vrai que l’Eternel est vivant, il ne tombera pas à terre un cheveu de la tête de ton fils !

La femme reprit : —Permettras-tu à ta servante de dire encore quelque chose à mon seigneur le roi ? —Parle ! lui dit-il.

Et la femme ajouta : —Pourquoi alors as-tu de telles pensées à l’égard du peuple de Dieu ? Car en prononçant cette sentence tout à l’heure, le roi a reconnu qu’il avait tort de ne pas faire revenir celui qu’il a exilé.

Nous devons tous mourir, notre vie est comme de l’eau répandue sur le sol et qu’on ne peut plus recueillir si Dieu n’en assure l’être. Mais son dessein n’est pas de tenir loin de lui l’exilé.

Maintenant, si je suis venue parler ainsi au roi mon seigneur, c’est parce que l’état du peuple m’a fait peur. Alors ta servante s’est dit : « Je vais parler au roi. Peut-être le roi suivra-t-il le conseil de son humble servante.

Peut-être consentira-t-il à protéger sa servante contre l’homme qui voudrait nous supprimer, moi et mon fils, du peuple que Dieu s’est choisi pour qu’il lui appartienne. »

Oui, je me suis dit que la parole du roi mon seigneur serait une parole d’apaisement, car mon seigneur le roi est comme un *ange de Dieu pour discerner le bien et le mal. Que l’Eternel ton Dieu soit donc avec toi.

Le roi dit alors à la femme : —Je vais te poser à mon tour une question. Promets-moi de me répondre sans rien me cacher. La femme lui dit : —Que le roi mon seigneur parle !

Le roi reprit : —Ne serait-ce pas Joab qui est derrière tout cela ? La femme répondit : —Aussi vrai que tu es vivant, ô roi mon seigneur, on ne peut s’écarter ni à droite ni à gauche de tout ce que dit mon seigneur le roi. C’est bien ton serviteur Joab qui m’a chargée de te parler, c’est lui qui a indiqué à ta servante tout ce qu’elle devait dire.

Si ton serviteur Joab a agi ainsi, c’est pour donner à cette affaire une autre tournure. Mais mon seigneur possède la sagesse d’un ange de Dieu pour connaître tout ce qui se passe dans le pays.

Le roi alla donc parler à Joab et lui dit : —J’ai décidé d’agir comme tu me l’as suggéré : Va chercher le jeune homme Absalom et ramène-le ici !

Joab s’inclina face contre terre pour se prosterner et dit au roi : —Dieu te bénisse, Majesté. Maintenant, je sais que tu es bien disposé à mon égard, ô roi, mon seigneur, puisque le roi accepte de faire ce que son serviteur lui a suggéré.

Joab se releva et partit pour Guechour d’où il ramena Absalom à Jérusalem.

Le roi ordonna qu’il se retire dans sa maison et ne paraisse pas en sa présence. Absalom se confina donc chez lui et il ne parut pas en présence du roi.

Dans tout Israël il n’y avait personne qui fût autant admiré pour sa beauté qu’Absalom ; de la plante du pied au sommet de la tête, il était sans défaut.

Chaque année, il se rasait la tête, car sa chevelure devenait trop pesante. Lorsqu’on lui coupait les cheveux, on les pesait : il y en avait près de deux kilos et demi selon les poids officiels du roi.

Absalom eut trois fils et une fille nommée Tamar qui devint une très belle femme.

Absalom resta deux ans à Jérusalem sans paraître en présence du roi.

Après ce temps, il fit appeler Joab pour lui demander de parler au roi ; mais Joab refusa de venir chez lui. Absalom revint à la charge une seconde fois, mais Joab refusa de nouveau.

Alors Absalom dit à ses serviteurs : —Vous voyez le champ de Joab à côté du mien, il y a de l’orge ; allez y mettre le feu ! Les serviteurs d’Absalom exécutèrent ses ordres.

Alors, Joab se rendit chez Absalom et lui demanda pourquoi ses serviteurs avaient mis le feu à son champ.

Absalom lui répondit : —Je t’avais demandé de venir et tu as refusé. Je voulais t’envoyer chez le roi pour lui demander : « Pourquoi m’as-tu fait revenir de Guechour ? J’aurais mieux fait d’y rester. » Maintenant, je voudrais être reçu par le roi ; et si je suis coupable, eh bien, qu’il me fasse mourir !

Joab se rendit chez le roi et lui rapporta les paroles de son fils. Alors le roi fit appeler Absalom. Celui-ci se rendit auprès de lui et se prosterna la face contre terre devant lui et le roi l’embrassa.

Après cela, Absalom se procura un char et des chevaux ainsi qu’une garde personnelle de cinquante hommes qui couraient devant son char.

Il se levait de bon matin et se postait au bord de la route qui conduisait à l’entrée de la ville. Chaque fois que passait un homme qui se rendait auprès du roi pour demander justice à propos d’un litige, Absalom l’interpellait et lui demandait : —De quelle ville viens-tu ? L’autre répondait : —Ton serviteur est de telle tribu d’Israël.

Alors Absalom lui disait : —Ta cause est juste et tu es dans ton bon droit, mais vois-tu, personne ne t’écoutera chez le roi.

Puis il ajoutait : —Ah ! si je rendais la justice dans ce pays ! Tous ceux qui seraient en litige ou en procès viendraient me trouver et je leur ferais justice !

Quand quelqu’un s’approchait pour s’incliner devant lui, il lui tendait la main, le saisissait et l’embrassait.

Absalom agissait ainsi envers tous ceux d’Israël qui se rendaient auprès du roi pour demander justice. De cette manière, il conquit insidieusement les suffrages des gens d’Israël.

Au bout de quatre ans, Absalom dit au roi : —Permets-moi d’aller à Hébron pour accomplir un *vœu que j’ai fait à l’Eternel.

En effet, pendant son séjour à Guechour en Syrie, ton serviteur a fait ce vœu : Si l’Eternel me laisse retourner à Jérusalem, je lui offrirai un sacrifice.

Le roi lui dit : —Va en paix ! Absalom partit donc et se rendit à Hébron.

De là, il envoya des émissaires dans toutes les tribus d’Israël pour dire : —Dès que vous entendrez une sonnerie de cor, vous pourrez dire : « Absalom est devenu roi à Hébron. »

Deux cents hommes de Jérusalem, invités par Absalom, partirent de bonne foi avec lui, sans se douter de ses intentions.

Pendant qu’Absalom offrait les sacrifices, il envoya chercher Ahitophel, le Guilonite, conseiller de David, dans la ville de Guilo. Ainsi la conjuration devint puissante et le parti d’Absalom fut de plus en plus nombreux.

On vint annoncer à David que les Israélites prenaient parti pour Absalom.

Alors David dit à tous ses ministres qui étaient avec lui à Jérusalem : —Allons, fuyons au plus vite, sans quoi personne n’échappera à Absalom. Hâtez-vous de partir, sinon il nous prendra de vitesse et nous rattrapera ; il nous précipitera alors dans le malheur et massacrera toute la population de la ville.

Les ministres lui dirent : —Quelle que soit la décision que prenne notre seigneur le roi, nous sommes là à sa disposition.

Le roi partit à pied, suivi de tous ses proches. Il ne laissa que dix épouses de second rang pour garder le palais.

Il sortit accompagné de toute la population, et ils firent halte près de la dernière maison de la ville.

Tous ses fonctionnaires marchaient à ses côtés, ainsi que sa garde personnelle composée des Kérétiens et des Pélétiens, tandis que les six cents Gathiens, qui l’avaient suivi depuis Gath, précédaient le roi.

Le roi demanda à Ittaï, le chef des Gathiens : —Pourquoi veux-tu venir, toi aussi avec nous ? Rebrousse chemin et reste avec le nouveau roi ! Après tout, tu es un étranger ici et tu es en exil loin de ta patrie.

Tu n’es à mon service que depuis peu de temps, alors pourquoi t’entraînerais-je aujourd’hui dans une aventure ? Moi-même je m’en vais sans savoir où. Retourne plutôt et emmène tes compagnons avec toi ! Que l’Eternel te témoigne sa grande bonté !

Mais Ittaï répondit au roi : —Aussi vrai que l’Eternel est vivant et que mon seigneur le roi est vivant, ton serviteur restera avec mon seigneur le roi partout où il ira, soit pour mourir, soit pour vivre.

David lui répondit : —C’est bon ! Va donc et passe devant ! Ittaï de Gath passa devant avec tous ses hommes et tous les membres de leurs familles.

A mesure que la troupe passait, toute la population du pays se lamentait à grands cris. Le roi franchit la vallée du Cédron avec toute sa suite et s’avança sur la route qui mène au désert.

Tsadoq vint aussi avec tous les lévites qui portaient le *coffre de l’alliance de Dieu. Ils déposèrent le coffre de Dieu à terre tandis qu’Abiatar offrait des sacrifices jusqu’à ce que toute la population eut fini de sortir de la ville.

Mais le roi dit à Tsadoq : —Ramène le coffre de Dieu dans la ville. Si l’Eternel m’est favorable, il me fera revenir et me permettra de revoir le coffre ainsi que le sanctuaire.

Si, par contre, il déclare : « Je ne prends plus plaisir en toi », eh bien, qu’il me traite comme bon lui semblera.

Le roi dit encore au prêtre Tsadoq : —N’es-tu pas un prophète ? Retourne tranquillement dans la ville et que ton fils Ahimaats et Jonathan, fils d’Abiatar, vos deux fils vous accompagnent.

Quant à moi, j’attendrai aux défilés du désert jusqu’à ce que je reçoive un message de votre part qui me donne des nouvelles.

Ainsi Tsadoq et Abiatar rapportèrent le coffre de Dieu à Jérusalem et ils y restèrent.

Cependant David gravissait pieds nus et la tête voilée la montée des Oliviers, il s’avançait en pleurant. Tous ceux qui l’accompagnaient s’étaient aussi voilé la tête et montaient en pleurant.

On vint rapporter à David qu’Ahitophel s’était joint aux conspirateurs autour d’Absalom. David s’écria : —O Eternel, rends les conseils d’Ahitophel inefficaces !

Lorsque David eut atteint le sommet de la colline où l’on adore Dieu, Houchaï l’Arkien, son conseiller personnel, vint à sa rencontre, son vêtement déchiré et la tête couverte de poussière.

David lui dit : —Si tu me suis, tu me seras à charge.

Mais si, au contraire, tu retournes à la ville et si tu dis à Absalom : « Je suis ton serviteur, ô roi ! J’ai été jusqu’ici au service de ton père, mais maintenant c’est toi que je veux servir », tu pourras contrecarrer en ma faveur les conseils d’Ahitophel.

De plus, tu auras l’appui des prêtres Tsadoq et Abiatar. Tu leur rapporteras tout ce que tu apprendras au palais royal.

Leurs deux fils, Ahimaats, fils de Tsadoq, et Jonathan, fils d’Abiatar, sont avec eux : vous me communiquerez par leur intermédiaire toutes les nouvelles que vous apprendrez.

Houchaï, l’ami de David, retourna donc en ville au moment où Absalom faisait son entrée à Jérusalem.

Quand David eut un peu dépassé le sommet de la colline, Tsiba, l’intendant de Mephibocheth, vint à sa rencontre avec deux ânes bâtés portant deux cents pains, cent paquets de raisins secs, cent autres de fruits d’été et une *outre de vin.

Le roi lui demanda : —Que veux-tu faire de tout cela ? Tsiba lui répondit : —Les ânes sont destinés à la famille du roi pour être montés ; les pains et les fruits serviront de nourriture aux jeunes gens et le vin rafraîchira ceux qui seront fatigués dans le désert.

Le roi reprit : —Mais où est donc le fils de ton maître ? Tsiba répondit : —Il est resté à Jérusalem, car il s’est dit : « Maintenant le peuple d’Israël me restituera la royauté de mon père. »

Le roi déclara alors à Tsiba : —Dans ce cas, je te donne tout ce qui appartient à Mephibocheth. Tsiba répondit : —Je me prosterne devant toi, mon seigneur le roi ! Puissé-je conserver toujours ta faveur.

Alors que David s’approchait de Bahourim, un homme sortit de ce village. Il appartenait au même groupe familial que Saül et s’appelait Chimeï ; c’était un fils de Guéra. Il s’avançait en prononçant des malédictions contre David

et lançait des pierres sur lui et tous ses hauts fonctionnaires, malgré la foule et les soldats qui entouraient le roi à sa droite et à sa gauche.

Chimeï criait en le maudissant : —Va-t’en, va-t’en, assassin, vaurien !

La mort des membres de la famille de Saül, à la place duquel tu as régné, te retombe dessus. L’Eternel a fait passer la royauté à ton fils Absalom. Te voilà dans le malheur parce que tu as versé le sang.

Alors Abichaï, fils de Tserouya, dit au roi : —Pourquoi laisse-t-on ce chien crevé insulter mon seigneur le roi ? Permets-moi d’aller lui couper la tête !

—Cela vous regarde-t-il, fils de Tserouya ? lui répondit le roi. Qu’il prononce ses malédictions, car si l’Eternel lui a dit de me maudire, qui peut le lui reprocher ?

Puis David déclara à Abichaï et à tous ses fonctionnaires : —Si mon propre fils que j’ai engendré cherche à me faire mourir, à plus forte raison ce Benjaminite agira-t-il ainsi ! Laissez-le tranquille et qu’il maudisse, car l’Eternel le lui a dit.

Peut-être l’Eternel considérera-t-il ma situation misérable et changera-t-il la malédiction d’aujourd’hui en bien.

David et ses gens poursuivirent leur route, mais Chimeï avançait parallèlement à lui sur le flanc de la montagne, continuant à maudire, à lancer des pierres et de la terre.

Finalement, le roi et toute sa suite arrivèrent exténués à Bahourim. Là, ils purent prendre quelque repos.

Entre-temps, Absalom et toute la troupe des hommes d’Israël étaient entrés dans Jérusalem ; Ahitophel était avec lui.

Lorsque Houchaï l’Arkien, l’ami de David, arriva auprès d’Absalom, il s’écria : —Vive le roi, vive le roi !

Absalom lui dit : —C’est là toute l’affection que tu as pour ton ami ? Pourquoi n’es-tu pas allé avec lui ?

Houchaï lui répondit : —Non, je me rallie à celui qui a été choisi par l’Eternel, par ce peuple et par tous les soldats d’Israël, et je veux rester de son côté.

D’ailleurs, qui est-ce que je vais servir ? N’est-ce pas son fils ? Comme j’ai été le serviteur de ton père, ainsi je serai le tien.

Alors Absalom dit à Ahitophel : —Tenez conseil ensemble. Que dois-je faire ?

Ahitophel lui répondit : —Va vers les épouses de second rang de ton père qu’il a laissées pour garder le palais, couche avec elles, et tout Israël saura que tu as outragé ton père. Ainsi le courage de tous tes partisans en sera affermi.

On dressa donc une tente sur le toit en terrasse du palais, et Absalom y alla coucher avec les épouses de second rang de son père sous les yeux de tout Israël.

En ce temps-là, les conseils d’Ahitophel avaient autant d’autorité, pour David comme pour Absalom, qu’une parole de Dieu lui-même.

Peu après, Ahitophel fit à Absalom la proposition suivante : —Permets-moi de lever douze mille hommes et je me lancerai cette nuit même à la poursuite de David.

Je fondrai sur lui pendant qu’il est exténué et à bout de forces, je provoquerai la panique chez lui, tous ceux qui sont avec lui s’enfuiront ; comme le roi sera isolé, je le tuerai

et je rallierai tous ses hommes à toi ; le retour de tous vaut bien l’homme que tu recherches ! Et tout le peuple vivra en paix.

Cette proposition parut juste à Absalom et à tous les responsables d’Israël.

Cependant Absalom ordonna : —Appelle encore Houchaï l’Arkien pour que nous sachions ce qu’il en pense.

Houchaï entra chez Absalom qui lui demanda : —Voici ce qu’Ahitophel propose. Devons-nous faire ce qu’il dit ou bien es-tu d’un autre avis ?

Houchaï répondit : —Pour une fois, le conseil d’Ahitophel n’est pas bon.

Tu connais bien ton père, poursuivit-il, ses hommes sont de vaillants soldats et ils sont furieux comme une ourse à qui on aurait pris ses petits en pleine campagne. Et puis, n’oublie pas que ton père est un homme qui a l’expérience de la guerre, il ne passera pas la nuit avec ses troupes.

A l’heure qu’il est, il doit être caché dans une grotte ou dans quelque autre endroit retiré. Il suffirait que, dès le début, quelques-uns de tes soldats tombent sous leurs coups pour qu’aussitôt le bruit s’en répande et que l’on dise : « Il y a eu un carnage parmi les partisans d’Absalom ! »

Alors, même les braves au cœur de lion se décourageront ; car tout Israël sait que ton père est un valeureux combattant et que ses compagnons sont de vaillants guerriers.

C’est pourquoi je propose autre chose : Que tout Israël depuis Dan jusqu’à Beer-Chéba soit mobilisé autour de toi ; tu auras une armée aussi nombreuse que les grains de sable des plages, tu te mettras à leur tête et tu iras personnellement au combat.

Nous traquerons David en quelque lieu qu’il se cache et nous tomberons sur lui comme la rosée tombe sur le sol ; ni lui ni aucun de ses compagnons ne nous échappera.

S’il se réfugie dans une ville, tout Israël apportera des cordes et nous traînerons cette ville dans le torrent voisin jusqu’à ce qu’il n’en reste pas même un caillou.

Absalom et tous les hommes d’Israël déclarèrent : —Le conseil de Houchaï l’Arkien est meilleur que celui d’Ahitophel. L’Eternel avait, en effet, décidé de faire échec au bon conseil d’Ahitophel afin d’amener le malheur sur Absalom.

Houchaï alla rapporter aux prêtres Tsadoq et Abiatar ce qu’Ahitophel avait conseillé à Absalom et aux responsables d’Israël, et ce que lui-même avait ensuite proposé.

—Et maintenant, ajouta-t-il, envoyez prévenir David de toute urgence. Faites-lui dire qu’il ne reste pas cette nuit-là dans les steppes du désert, mais qu’il passe le *Jourdain avant le matin, sinon il risque d’être exterminé avec tous ceux qui l’accompagnent.

Jonathan et Ahimaats étaient postés à Eyn-Roguel ; une servante alla leur porter un message. Ils se mirent en route pour aller le transmettre au roi David. Ils ne voulaient pas entrer dans la ville pour ne pas se faire voir.

Mais un jeune homme les aperçut et signala leur présence à Absalom. Les deux messagers partirent en hâte et se rendirent à la maison d’un homme de Bahourim qui avait une citerne dans sa cour ; ils y descendirent pour se cacher.

La maîtresse de maison prit une couverture et l’étendit sur l’ouverture de la citerne puis elle répandit par-dessus du grain concassé pour qu’on ne se doute de rien.

Les envoyés d’Absalom entrèrent chez la femme et demandèrent : —Où sont Ahimaats et Jonathan ? La femme répondit : —Ils ont passé l’eau. Ils les cherchèrent sans succès puis rentrèrent à Jérusalem.

Après leur départ, les deux messagers sortirent de la citerne et partirent informer le roi David. —Mettez-vous en route, lui dirent-ils, dépêchez-vous de traverser la rivière, car voici ce qu’Ahitophel a conseillé de faire contre vous !

David et tous les gens qui étaient avec lui se mirent en route et traversèrent le Jourdain ; avant que le jour paraisse, ils avaient tous passé.

Quand Ahitophel vit qu’on ne suivait pas son conseil, il sella son âne et se mit en route pour retourner chez lui dans sa ville. Il mit ses affaires en ordre, puis se pendit et mourut. Il fut enterré dans le tombeau de son père.

David avait gagné Mahanaïm. Pendant ce temps, Absalom franchit le Jourdain avec tous les Israélites qui étaient avec lui.

Il avait nommé Amasa chef de l’armée, en remplacement de Joab. Cet Amasa était fils d’un Israélite nommé Yitra qui avait eu une relation avec Abigaïl, fille de Nahach, sœur de Tserouya, la mère de Joab.

Absalom et les Israélites établirent leur campement dans le pays de Galaad.

Lorsque David arriva à Mahanaïm, il fut accueilli par Chovi, fils de Nahach de Rabba des Ammonites, Makir, fils d’Ammiel de Lodebar et Barzillaï, le Galaadite de Roguelim.

Ils apportèrent du matériel de couchage, des lainages et de la vaisselle, du blé, de l’orge, de la farine, des épis grillés, des fèves, des lentilles,

du miel, du lait caillé et du fromage pour ravitailler David et ses gens, car ils se disaient : —Ces gens doivent être exténués par leur marche à travers le désert, ils ont sûrement faim et soif.

David passa en revue les troupes qui étaient avec lui et il nomma des officiers, chefs de « milliers » et de « centaines ».

Ensuite, il partagea l’armée en trois corps qu’il confia à Joab, à Abichaï, fils de Tserouya, frère de Joab, et à Ittaï, de Gath. Puis il annonça à la troupe qu’il les accompagnerait lui-même au combat.

Mais les soldats s’écrièrent : —Non, tu ne dois pas venir avec nous ! Car si nous étions mis en fuite, on ne ferait pas attention à nous, et si même la moitié d’entre nous succombait, on n’y attacherait pas d’importance, mais toi, tu comptes autant que dix mille d’entre nous ; d’autre part, il est préférable que tu puisses à tout moment venir à notre aide depuis la ville.

Le roi leur dit : —Je ferai ce que vous jugerez bon. Il se plaça donc près de la porte de la ville et toute l’armée sortit par « centaines » et par « milliers ».

Le roi donna cet ordre à Joab, à Abichaï et à Ittaï : —Par égard pour moi, ménagez le jeune Absalom ! Toute la troupe l’entendit donner cet ordre à tous les chefs de l’armée au sujet d’Absalom.

L’armée sortit dans la campagne pour aller combattre Israël. La bataille s’engagea dans la forêt d’Ephraïm.

L’armée d’Israël fut battue là par les hommes de David, elle subit une lourde perte de vingt mille hommes.

Les combattants s’éparpillèrent sur toute la région et, ce jour-là, ceux qui trouvèrent la mort dans la forêt furent plus nombreux que ceux qui furent tués par l’épée.

Absalom se trouva soudain face à face avec des hommes de David ; il s’enfuit sur son mulet qui s’engagea sous les branches enchevêtrées d’un grand chêne. Sa chevelure s’accrocha aux branches de l’arbre et il demeura suspendu entre ciel et terre tandis que son mulet s’échappait sous lui.

Un soldat le vit et le rapporta à Joab. Il dit : —Je viens de voir Absalom suspendu à un chêne.

Joab lui dit : —Comment ? Tu l’as vu ! Alors pourquoi ne l’as-tu pas abattu sur-le-champ ? Je t’aurais bien donné dix pièces d’argent et une ceinture d’apparat.

Mais le soldat lui répondit : —Non, même si tu me pesais et me mettais en main mille pièces d’argent, je ne porterais pas la main sur le fils du roi, car nous avons entendu l’ordre que le roi t’a donné, à toi comme à Abichaï et à Ittaï, lorsqu’il a dit : « Par égard pour moi, épargnez le jeune Absalom. »

D’ailleurs, si j’avais agi traîtreusement au péril de ma vie, le roi aurait fini par le découvrir — car rien ne lui demeure caché — et toi-même tu te serais bien gardé d’intervenir en ma faveur.

Joab s’écria : —Je n’ai pas de temps à perdre à rester là avec toi. Il empoigna trois épieux et les planta dans la poitrine d’Absalom retenu vivant au milieu du chêne.

Puis les dix soldats qui portaient les armes de Joab entourèrent aussitôt Absalom et lui portèrent leurs coups pour l’achever.

Alors Joab fit sonner du cor pour arrêter le combat. Son armée cessa de poursuivre celle d’Israël et prit le chemin du retour, car Joab voulait épargner le peuple.

On saisit le corps d’Absalom et on le jeta dans une fosse profonde en pleine forêt, puis on accumula sur lui un énorme tas de pierres. Pendant ce temps, les hommes d’Israël s’enfuirent, chacun chez soi.

De son vivant, Absalom s’était fait ériger la *stèle qui est dans la vallée royale, car il disait : —Je n’ai pas de fils pour perpétuer mon nom. Il avait donné son propre nom à la stèle qui s’appelle encore aujourd’hui le Monument d’Absalom.

Ahimaats, fils de Tsadoq, dit à Joab : —Permets-moi de courir annoncer au roi la nouvelle que l’Eternel lui a rendu justice en le délivrant de ses ennemis.

Joab lui répondit : —Si tu y vas, tu ne seras pas porteur d’une bonne nouvelle aujourd’hui. Tu pourras être une autre fois porteur de bonnes nouvelles. Mais aujourd’hui, ce ne sera pas une bonne nouvelle puisque le fils du roi est mort.

Joab dit à un Ethiopien : —Va raconter au roi ce que tu as vu. L’homme s’inclina devant Joab et partit en courant.

Ahimaats, fils de Tsadoq, revint à la charge et insista auprès de Joab : —Advienne que pourra ! Laisse-moi courir derrière cet Ethiopien. Mais Joab lui dit : —Pourquoi veux-tu courir, mon ami ? Pareille nouvelle ne te vaudra aucune récompense !

Advienne que pourra, répéta-t-il, je voudrais y courir. —Eh bien, cours donc, lui dit Joab. Ahimaats s’élança sur le chemin de la plaine du *Jourdain et dépassa l’Ethiopien.

David était assis entre la porte extérieure et la porte intérieure de la ville. La sentinelle se rendit sur le rempart, au-dessus de la porte, et scruta l’horizon. Soudain, elle aperçut au loin un homme qui courait seul.

La sentinelle cria la nouvelle pour en informer le roi. Celui-ci lui répondit : —S’il est seul, il apporte une bonne nouvelle. L’homme poursuivait sa course et s’approchait.

Alors la sentinelle aperçut un autre homme qui courait. Elle cria au gardien de la porte : —Voilà un autre coureur isolé. Le roi déclara : —Lui aussi apporte une bonne nouvelle.

La sentinelle reprit : —A la manière de courir du premier, je crois reconnaître Ahimaats, fils de Tsadoq. Le roi dit : —C’est un homme de bien, et il apporte certainement une bonne nouvelle.

Ahimaats s’approcha et s’écria en s’adressant au roi : —Tout va bien ! Puis il se prosterna devant le roi, le visage contre terre, et dit : —Béni soit l’Eternel ton Dieu, qui t’a donné la victoire sur ceux qui avaient osé s’attaquer au roi mon seigneur.

Le roi lui demanda : —Est-ce que le jeune Absalom est sain et sauf ? Ahimaats répondit : —Au moment où Joab m’a envoyé vers toi en même temps qu’un autre serviteur, j’ai vu qu’on s’agitait beaucoup, mais je ne sais pas pourquoi.

Le roi lui dit : —Mets-toi de côté et tiens-toi là. Il s’écarta et attendit.

Alors l’Ethiopien arriva et dit : —C’est une bonne nouvelle que je viens apprendre au roi mon seigneur, car l’Eternel t’a rendu justice aujourd’hui en te délivrant de tous ceux qui s’étaient révoltés contre toi.

Le roi lui demanda alors : —Le jeune Absalom, est-il sain et sauf ? L’Ethiopien répondit : —Que tous les ennemis de mon seigneur le roi et tous ceux qui se révoltent contre toi pour te faire du mal subissent le même sort que ce jeune homme.

Alors le roi frémit ; il monta dans la chambre supérieure au-dessus de la porte et pleura. Tout en marchant et sanglotant, il ne cessait de répéter : —Mon fils Absalom ! Mon fils, mon fils Absalom ! Si seulement j’étais mort à ta place ! Absalom, mon fils, mon fils !

On vint dire à Joab : —Voici que le roi pleure et mène deuil sur Absalom.

Et ce jour-là, au lieu de chanter la victoire, tout le peuple mena le deuil, car il avait entendu dire que le roi était accablé de douleur à cause de la mort de son fils.

Ce même jour, tous les hommes rentrèrent à la dérobée dans la ville comme une armée honteuse d’avoir pris la fuite dans une bataille.

Le roi s’était voilé le visage et continuait à crier : —Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils, mon fils !

Joab alla le trouver dans la maison et lui dit : —Tes soldats viennent de te sauver la vie ainsi que celle de tes fils et de tes filles, de tes femmes et de tes épouses de second rang, et aujourd’hui, toi, tu les couvres de honte.

Tu aimes ceux qui te haïssent, et tu hais ceux qui t’aiment, et tu montres aujourd’hui que les chefs de ton armée et les hommes qui te servent ne comptent pour rien à tes yeux. Oui, je vois bien à présent que si Absalom était vivant et si nous étions tous morts, tu trouverais cela bien.

Maintenant ressaisis-toi, sors et adresse à tes soldats des paroles de félicitations et d’encouragements ! Car je te jure par l’Eternel que si tu ne le fais pas, pas un seul homme ne restera cette nuit avec toi. Et ce sera pour toi le pire des malheurs qui te soit arrivé depuis ta jeunesse.

Alors le roi se leva et alla s’installer à la porte. On fit annoncer à toute l’armée que le roi siégeait à la porte et tous vinrent se présenter devant lui. Quant aux soldats d’Israël, ils s’étaient enfuis, chacun chez soi

et, dans toutes les tribus d’Israël, tout le monde discutait en disant : —Le roi nous avait délivrés de nos ennemis : c’est lui en particulier qui nous a délivrés des Philistins, et maintenant il a dû s’enfuir à cause d’Absalom et quitter le pays.

Cet Absalom à qui nous avions conféré l’onction pour en faire notre roi est mort au combat. Qu’attendez-vous donc pour rappeler David et le rétablir comme roi ?

Ce qui se disait dans tout Israël était parvenu jusqu’aux oreilles du roi. Alors il envoya dire aux prêtres Tsadoq et Abiatar : —Allez parler aux responsables de Juda et dites-leur : « Pourquoi seriez-vous les derniers à faire revenir le roi chez lui ?

Vous êtes les frères du roi, vous êtes sa tribu. Alors pourquoi seriez-vous les derniers à faire revenir le roi ? »

Vous direz ensuite à Amasa : « Tu es de ma proche parenté, n’est-ce pas ? A partir d’aujourd’hui, je te nomme chef de l’armée en remplacement de Joab. Que Dieu me punisse très sévèrement si je n’exécute pas cette promesse. »

En parlant ainsi, David gagna le cœur de tous les hommes de Juda de façon unanime. Alors ils firent dire au roi : —Reviens ici avec tous tes serviteurs !

Le roi prit donc le chemin du retour et atteignit les bords du *Jourdain ; tout Juda était accouru à Guilgal pour l’accueillir et lui faire traverser la rivière.

Chimeï, fils de Guéra, le Benjaminite de Bahourim, se hâta de descendre avec les hommes de Juda à la rencontre du roi David.

Il était accompagné de mille autres Benjaminites ainsi que de Tsiba, l’intendant de la famille de Saül, de ses quinze fils et ses vingt serviteurs. Ils se précipitèrent vers le Jourdain au-devant du roi,

pendant qu’un radeau allait traverser la rivière pour faire passer la famille royale de l’autre côté, et exécuter ce que le roi jugerait bon. Chimeï se jeta aux pieds du roi au moment où il s’apprêtait à passer le Jourdain

et lui dit : —Que mon seigneur veuille bien ne pas tenir compte de ma faute et ne pas se souvenir du mal que son serviteur a commis le jour où mon seigneur le roi a quitté Jérusalem ! Que le roi ne m’en garde pas rancune !

Car ton serviteur reconnaît qu’il a péché. Mais aujourd’hui, comme tu peux le voir, je suis le premier de tous les descendants de Joseph à venir accueillir mon seigneur le roi.

Abichaï, fils de Tserouya, intervint et dit au roi : —Chimeï a maudit celui à qui l’Eternel a conféré l’onction. Après cela, ne mérite-t-il pas la mort ?

Mais David dit : —De quoi vous mêlez-vous, fils de Tserouya, pour vous comporter aujourd’hui comme mes adversaires ? Est-ce vraiment un jour pour mettre quelqu’un à mort en Israël ? Est-ce que je n’ai pas aujourd’hui l’assurance de régner sur Israël ?

Puis, se tournant vers Chimeï, le roi lui déclara : —Tu ne mourras pas, je te le jure.

Mephibocheth, fils de Saül, vint aussi à la rencontre du roi. Il ne s’était ni lavé les pieds, ni taillé la barbe, ni nettoyé les vêtements, depuis le jour où le roi était parti de Jérusalem jusqu’à celui où il revenait en paix.

Lorsqu’il se rendit au-devant du roi à Jérusalem, celui-ci lui demanda : —Pourquoi n’es-tu pas venu avec moi, Mephibocheth ?

Il répondit : —O roi mon seigneur, mon intendant m’a trompé, car ton serviteur s’était dit : « Je vais faire seller mon ânesse, je la monterai — puisque ton serviteur est infirme — et je partirai avec le roi. »

Mais mon intendant a calomnié ton serviteur auprès de mon seigneur le roi. Heureusement, mon seigneur le roi est comme un *ange de Dieu. Fais donc ce que tu jugeras bon.

Car tous les membres de la famille de mon grand-père Saül n’avaient rien d’autre à attendre de mon seigneur le roi que la mort ; malgré cela, tu as accueilli ton serviteur parmi ceux qui mangent à ta table. Quel droit aurais-je encore d’implorer d’autres faveurs de la part du roi ?

Le roi lui répondit : —A quoi bon tant de paroles ? Je décide que toi et Tsiba, vous vous partagerez les terres.

Alors Mephibocheth dit au roi : —Il peut même tout prendre, puisque mon seigneur le roi rentre chez lui en paix.

Barzillaï, le Galaadite, était aussi venu de Roguelim pour accompagner le roi lors de la traversée de la rivière, et pour prendre congé de lui sur la rive.

Barzillaï était un vieillard de quatre-vingts ans. C’est lui qui avait pourvu à l’entretien du roi pendant son séjour à Mahanaïm, car c’était un homme très riche.

Le roi dit à Barzillaï : —Viens, passe la rivière avec moi. Je pourvoirai à tout ton entretien auprès de moi à Jérusalem.

Mais Barzillaï répondit au roi : —Combien d’années me reste-t-il à vivre pour que j’aille avec le roi à Jérusalem ?

J’ai maintenant quatre-vingts ans et je ne suis plus capable de distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais. Ton serviteur ne peut même plus apprécier ce qu’il mange et ce qu’il boit, ni entendre la voix des chanteurs et des chanteuses. Alors pourquoi serait-il encore à charge à mon seigneur le roi ?

Ton serviteur traversera le Jourdain pour faire un petit bout de chemin avec le roi. D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi le roi m’accorderait une telle récompense.

Permets donc à ton serviteur de revenir chez lui pour que je meure dans ma ville, près de la tombe de mon père et de ma mère ! Mais voici mon fils, ton serviteur Kimham, il peut accompagner mon seigneur le roi ; fais pour lui ce que tu jugeras bon.

Le roi dit : —D’accord ! Que Kimham vienne avec moi, et je ferai pour lui ce que tu jugeras bon ; je ferai pour toi tout ce que tu désireras que je fasse.

Quand tout le monde eut traversé le *Jourdain et que le roi l’eut aussi passé, il embrassa Barzillaï et le bénit, puis Barzillaï s’en retourna chez lui.

Le roi poursuivit sa route en direction de Guilgal, et Kimham l’accompagna. Toute la troupe de Juda et la moitié des Israélites du nord étaient présents lorsque le roi avait traversé le Jourdain.

Alors les gens du nord vinrent trouver le roi et lui demandèrent : —Pourquoi nos compatriotes, les hommes de Juda, se sont-ils emparés furtivement de toi pour te faire traverser le Jourdain, toi, ta famille et tous tes gens ?

Les Judéens répondirent aux hommes d’Israël : —C’est que le roi nous est apparenté. Quelle raison y a-t-il là pour vous mettre en colère ? Avons-nous vécu aux dépens du roi ? Nous a-t-il fait des cadeaux ?

Les hommes d’Israël répliquèrent aux Judéens : —Le roi nous appartient dix fois autant qu’à vous, et même sur David nous avons plus de droits que vous. Pourquoi nous avez-vous traités avec un tel mépris ? N’avons-nous pas été les premiers à proposer de faire revenir notre roi ? Mais les hommes de Juda furent encore plus durs dans leurs répliques que les hommes d’Israël.

Il se trouvait là un vaurien nommé Chéba, fils de Bikri, de la tribu de Benjamin. Il sonna du cor et proclama : —Nous n’avons rien à faire avec David, rien de commun avec le fils d’Isaï ! Rentrons chacun chez soi, hommes d’Israël !

Et tous les hommes d’Israël du nord se détachèrent de David pour se rallier à Chéba, fils de Bikri. Seuls les hommes de Juda restèrent attachés à leur roi et l’escortèrent depuis le Jourdain jusqu’à Jérusalem.

Dès son arrivée au palais, David fit chercher les dix épouses de second rang qu’il avait laissées pour garder le palais et les installa dans une maison bien gardée, il leur donna tout ce qui leur était nécessaire ; mais il n’eut plus de relations avec elles. Dès lors, elles furent séquestrées jusqu’au jour de leur mort, menant la vie des veuves.

Le roi ordonna à Amasa : —Mobilise d’ici trois jours les hommes de Juda, puis viens te présenter ici avec eux.

Amasa alla mobiliser Juda, mais il tarda au-delà du délai fixé par le roi pour le rendez-vous avec lui.

Alors David dit à Abichaï : —Chéba, fils de Bikri, va maintenant nous faire plus de tort qu’Absalom. Pars donc à la tête de la garnison royale et poursuis-le ! Il ne faut pas qu’il ait le temps de trouver abri dans des villes fortifiées où il nous échapperait.

Ainsi Abichaï partit avec la troupe commandée par Joab, ainsi qu’avec les Kérétiens et les Pélétiens et tous les soldats de métier. Ils quittèrent Jérusalem afin de poursuivre Chéba, fils de Bikri.

Lorsqu’ils furent arrivés près de la grande pierre à Gabaon, ils virent Amasa venir au-devant d’eux. Joab portait alors sur sa tenue un ceinturon auquel était attaché, sur ses reins, le fourreau contenant son épée. Celle-ci tomba pendant que Joab s’avançait.

Joab dit à Amasa : —Vas-tu bien, mon frère ? De la main droite, il saisit la barbe d’Amasa pour l’embrasser.

Ce dernier ne prit pas garde à l’épée qui se trouvait dans la main gauche de Joab. Celui-ci la lui plongea dans le ventre et répandit ses intestins à terre, sans lui porter un second coup, et Amasa mourut sur le champ. Après cela, Joab et son frère Abichaï reprirent la poursuite de Chéba, fils de Bikri.

Un jeune soldat de Joab s’était arrêté près du cadavre d’Amasa en répétant : —Que tous ceux qui sont partisans de Joab et qui sont pour David suivent Joab !

Or, Amasa gisait dans son sang au milieu de la route ; le soldat vit que toute la troupe s’arrêtait. Alors il ôta le corps d’Amasa du chemin en le tirant dans un champ, et le couvrit d’une couverture.

Une fois le cadavre enlevé de la route, tous les hommes continuèrent leur chemin à la suite de Joab pour poursuivre Chéba, fils de Bikri.

Ils parcoururent toutes les tribus d’Israël en direction d’Abel-Beth-Maaka. Tous les hommes de Bérim se rassemblèrent et marchèrent aussi à la suite de Joab

qui, avec ses troupes, arriva à la ville d’Abel-Beth-Maaka et l’assiégea. On dressa un remblai de terre contre la ville jusqu’au niveau du rempart extérieur. Toute l’armée de Joab se mit à creuser des sapes sous la muraille pour la faire s’écrouler.

Alors une femme avisée se mit à crier du haut du rempart de la ville : —Ecoutez, écoutez ! Dites, je vous prie, à Joab : « Approche jusqu’ici, je veux te parler ! »

Joab s’approcha d’elle et la femme lui demanda : —Es-tu Joab ? —Oui, c’est moi, répondit-il. Elle lui dit : —Ecoute les paroles de ta servante ! —J’écoute.

Elle poursuivit : —Autrefois on répétait le dicton : « Demandez conseil dans Abel ! et l’affaire sera réglée ! »

Nous sommes parmi les gens les plus paisibles et les plus loyaux d’Israël. Et toi tu veux détruire une ville qui est une métropole en Israël ! Pourquoi ruinerais-tu une cité qui fait partie du pays de l’Eternel ?

Joab s’écria : —Sûrement pas ! Je ne veux ni détruire ni ruiner quoi que ce soit.

Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Mais un homme de la région montagneuse d’Ephraïm nommé Chéba, fils de Bikri, s’est révolté contre le roi David. Livrez-le, lui seul, et je lèverai le siège de la ville. La femme lui répondit : —Eh bien, sa tête te sera lancée par-dessus la muraille.

La femme alla trouver tous ses concitoyens et leur parla avec sagesse. Ils coupèrent la tête de Chéba et la lancèrent à Joab. Alors celui-ci fit sonner du cor et les assiégeants se retirèrent de la ville, chacun rentra chez soi. Joab retourna à Jérusalem, auprès du roi.

Joab resta à la tête de toute l’armée d’Israël ; Benaya, fils de Yehoyada, commandait les Kérétiens et les Pélétiens.

Adoram dirigeait les corvées ; Josaphat, fils d’Ahiloud, était archiviste ;

Cheva était secrétaire. Tsadoq et Abiatar étaient prêtres.

David avait aussi pour prêtre Ira de Yaïr.

Pendant le règne de David, une famine sévit pendant trois années. David en demanda avec instances la raison à l’Eternel, et l’Eternel lui répondit : —Cela arrive parce que Saül et sa famille sanguinaire ont fait périr les Gabaonites.

Le roi convoqua les survivants des Gabaonites pour leur parler. — Les Gabaonites n’étaient pas des Israélites, mais ce qui restait des Amoréens. Les Israélites s’étaient liés à eux par un serment ; malgré cela, Saül avait cherché à les exterminer dans son zèle nationaliste pour les Israélites et les Judéens.

David demanda aux Gabaonites : —Que puis-je faire pour vous ? Comment pourrais-je *expier le mal que vous avez subi, afin que vous bénissiez le peuple qui appartient à l’Eternel ?

Les Gabaonites lui répondirent : —Ce n’est pas avec de l’argent ou de l’or que pourra se régler notre différend avec Saül et sa famille, et il ne nous appartient pas de faire mourir quelqu’un en Israël. Le roi leur dit : —Que demandez-vous donc ? Je ferai pour vous ce que vous demanderez.

Ils répondirent au roi : —Cet homme voulait nous exterminer et il avait projeté de nous faire disparaître de tout le territoire d’Israël.

Livre-nous donc sept de ses descendants, et nous les pendrons devant l’Eternel à Guibea où résidait Saül, l’élu de l’Eternel. Le roi déclara : —Je vous les livrerai.

Mais le roi épargna Mephibocheth, fils de Jonathan, petit-fils de Saül, à cause du pacte qu’il avait conclu par serment au nom de l’Eternel avec Jonathan.

Il fit donc arrêter Armoni et Mephibocheth, les deux fils que Ritspa, fille d’Aya, avait donnés à Saül, ainsi que les cinq fils que Mérab, fille de Saül, avait donnés à Adriel, fils de Barzillaï, de Mehola.

Il les livra aux Gabaonites qui les pendirent sur la colline devant l’Eternel. Tous les sept succombèrent ensemble ; ils furent mis à mort aux premiers jours de la moisson, au début de la récolte de l’orge.

Alors Ritspa, fille d’Aya, prit son habit de toile de sac et l’étendit sur le rocher ; elle demeura là depuis le début de la moisson des orges jusqu’à ce que tombent les pluies d’automne ; pendant le jour, elle empêchait les oiseaux de s’abattre sur les corps, et la nuit elle en éloignait les bêtes sauvages.

On rapporta à David ce que Ritspa, fille d’Aya, épouse de second rang de Saül, avait fait.

Alors le roi alla demander les ossements de Saül et de son fils Jonathan aux notables de Yabéch en Galaad. Ceux-ci avaient en effet subtilisé leurs corps de la place de Beth-Chân où les Philistins les avaient attachés le jour où ils avaient vaincu Saül à Guilboa.

Il fit venir de là les ossements de Saül et de son fils Jonathan et les joignit à ceux des suppliciés.

Il fit ensevelir les ossements de Saül et de Jonathan dans le territoire de Benjamin, à Tséla, dans le tombeau de Qich, père de Saül. On se conforma à tout ce que le roi avait ordonné. Après cela, Dieu se laissa fléchir et intervint en faveur du pays.

Une nouvelle fois, il y eut guerre entre les Philistins et Israël. David et ses troupes se mirent en campagne pour combattre les Philistins. David était épuisé.

Yichbi-Benod, un descendant de Rapha, se vanta de tuer David. Il était ceint d’une épée neuve et portait un javelot dont la pointe de bronze pesait plus de trois kilogrammes.

Mais Abichaï, fils de Tserouya, vint au secours de David, et mit à mort le Philistin. Alors les hommes de David adjurèrent le roi de ne plus venir avec eux au combat, pour ne pas risquer de mettre le guide d’Israël en péril.

Plus tard, à l’occasion d’une nouvelle bataille avec les Philistins, à Gob, Sibbekaï le Houchatite tua Saph, un descendant de Rapha.

Lors d’un autre combat contre les Philistins à Gob, Elhanân, fils de Yaaré-Oreguim de Bethléhem, tua Goliath de Gath, qui avait une lance dont le bois était aussi gros que le cylindre d’un métier à tisser.

Dans une autre bataille à Gath, un champion, lui aussi descendant de Rapha et qui avait six doigts à chaque main et à chaque pied, c’est-à-dire vingt-quatre en tout,

lança un défi à Israël. Jonathan, fils de Chimea, le frère de David, le tua.

Ces quatre descendants de Rapha, nés à Gath, succombèrent devant David et ses hommes.

David adressa à l’Eternel les paroles de ce cantique lorsque l’Eternel l’eut délivré de tous ses ennemis, et en particulier de Saül.

Il dit ceci : L’Eternel est ma forteresse, mon rocher, mon libérateur.

Il est mon Dieu, le roc solide où je me réfugie. Il est mon Sauveur tout-puissant, mon rempart et mon bouclier. Mon asile est en lui. Toi, mon Sauveur, tu me délivres des hommes violents.

Loué soit l’Eternel : quand je l’ai appelé, j’ai été délivré de tous mes ennemis.

La mort m’enserrait de ses flots, et, comme un torrent destructeur, me terrifiait.

Oui, le séjour des morts m’entourait de ses liens, le piège de la mort se refermait sur moi.

Alors, dans ma détresse, j’invoquai l’Eternel. Vers mon Dieu, je lançai mon appel au secours, mon cri parvint à ses oreilles et, de son Temple, il m’entendit.

La terre s’ébranle et chancelle, les fondements du ciel se mettent à frémir, tout secoués par sa colère.

De la fumée s’élève de ses narines, et un feu dévorant sort de sa bouche : des charbons embrasés.

Il courbe le ciel et descend, un sombre nuage à ses pieds.

Un *chérubin est sa monture, sur les ailes du vent il apparaît,

et dans les replis des ténèbres, il trouve son abri, dans l’obscurité de l’orage et dans des nuages opaques.

De l’éclat qui est devant lui jaillissent des charbons ardents.

L’Eternel tonne dans le ciel, la voix du Dieu très-haut résonne.

Et soudain, il envoie des flèches pour disperser mes ennemis, il lance des éclairs pour les mettre en déroute.

A ta menace, ô Eternel, et au souffle de ta colère, le fond des océans paraît, les fondements du monde sont mis à nu.

Du haut du ciel, il étend sa main pour me prendre, me retirer des grandes eaux,

m’arracher à mes adversaires, à mes rivaux plus forts que moi.

Ils m’affrontaient au jour de mon désastre, mais l’Eternel a été mon appui.

Il m’a retiré du danger, il m’a délivré, car il m’aime.

Oui, l’Eternel a bien voulu me traiter selon ma justice, il a vu que mes mains sont pures ; l’Eternel m’a récompensé,

puisque je suis resté fidèle aux voies qu’il a prescrites, je n’abandonne pas mon Dieu pour m’adonner au mal.

J’ai toujours ses lois sous mes yeux, je ne fais fi d’aucun de ses préceptes.

Envers lui, je suis sans reproche, je me suis gardé du péché.

L’Eternel m’a récompensé d’avoir agi avec droiture et d’avoir gardé les mains pures.

Avec celui qui t’est fidèle, tu es fidèle. Avec qui est irréprochable tu es irréprochable,

et avec celui qui est pur, tu es toi-même pur, mais avec les vauriens, tu montres ton habileté.

Ceux qui sont humbles, tu les sauves, tu regardes les orgueilleux et puis tu les abaisses.

Tu es ma lampe, ô Eternel. Tu illumines mes ténèbres.

Avec toi, je me précipite sur une troupe bien armée, grâce à toi, je franchis des murs.

Parfaites sont les voies que prescrit l’Eternel, et sa parole est éprouvée. Ceux qui le prennent pour refuge trouvent en lui un bouclier.

Qui est Dieu, sinon l’Eternel ? Qui est un roc ? C’est notre Dieu !

C’est Dieu ma place forte, il me trace un chemin parfait.

Grâce à lui, comme une gazelle je cours et me maintiens sur les hauteurs.

C’est lui qui m’entraîne au combat, et me fait tendre l’arc de bronze.

Ta délivrance me sert de bouclier. Par ta sollicitude, tu me rends fort,

grâce à toi, j’avance plus vite, mes jambes ne fléchissent pas.

Je poursuis tous mes adversaires, je les détruis et je ne reviens pas sans les avoir brisés.

Je les achève, je les frappe : aucun ne se relève, ils sont étendus sous mes pieds.

Tu me rends fort pour le combat, tu fais plier mes agresseurs : les voilà à mes pieds.

Tu mets mes ennemis en fuite, ceux qui m’en veulent sont brisés.

Ils ont beau crier au secours, personne ne vient à leur aide, et s’ils appellent l’Eternel, celui-ci ne leur répond pas.

Je les réduis en poudre, je les piétine, je les foule comme la boue des rues.

En face d’un peuple en révolte, tu me fais triompher. Tu me maintiens chef des nations. Un peuple qu’autrefois je ne connaissais pas m’est maintenant soumis.

Oui, des étrangers me courtisent, au premier mot, ils m’obéissent.

Les étrangers perdent courage, tremblants, ils quittent leurs bastions.

Dieu est vivant ! Qu’il soit loué, lui qui est mon rocher ! Que l’on proclame la grandeur de Dieu, le rocher qui me sauve.

Ce Dieu m’accorde ma revanche, il abaisse sous moi des peuples.

Tu me fais échapper aux ennemis, oui, tu me fais triompher d’eux. Et tu viens m’arracher aux hommes violents.

Aussi, je publie tes louanges, Eternel, parmi les nations, je te célèbre par mes chants.

Pour son roi, l’Eternel opère de grandes délivrances. Il traite avec bonté celui qui a reçu l’onction, David et sa postérité, pour toute éternité.

Voici les dernières paroles de David : Voici ce que déclare David, fils d’Isaï, cet homme haut placé, qui a reçu l’onction de la part du Dieu de Jacob, oui, voici les paroles qu’Israël se plaît à chanter.

L’Esprit de l’Eternel s’est exprimé par moi, ses paroles sont sur ma langue.

Le Dieu d’Israël a parlé, le rocher d’Israël m’a dit : Le juste gouverneur des hommes qui gouverne en révérant Dieu

est pareil au soleil qui se lève au matin et répand sa lumière dans un ciel sans nuage, et la verdure sort de terre par ses rayons et par la pluie.

N’en est-il pas ainsi de ma dynastie devant Dieu, puisqu’il a conclu avec moi une alliance éternelle, en tout bien établie et qu’il respectera toujours ? En toutes circonstances, il œuvre à mon salut, il accomplit tous mes désirs.

Mais les vauriens sont tous pareils à des épines que l’on rejette au loin. On ne les saisit pas avec une main nue,

celui qui veut les prendre se munit d’un crochet de fer ou du bois d’une lance, et il les jette au feu, pour les brûler sur place.

Voici les noms des plus vaillants guerriers de David : Le premier est Yocheb-Bachébeth le Tahkmonite, il était chef du groupe des trois. C’est lui qui, avec son javelot, tua huit cents hommes au cours d’un seul combat.

Le second était Eléazar, fils de Dodo et petit-fils d’Ahohi. Il était l’un des trois guerriers qui accompagnèrent David lorsqu’il défia les Philistins rassemblés pour la bataille. Déjà, les hommes d’Israël battaient en retraite et gagnaient les hauteurs,

mais lui tint bon et frappa les Philistins jusqu’à ce que sa main fut engourdie et resta crispée sur la poignée de son épée. Ce jour-là, l’Eternel accorda une grande victoire à Israël ; les Israélites n’eurent plus qu’à revenir derrière Eléazar pour s’emparer des dépouilles.

Après lui vient Chamma, fils d’Agué de Harar. Les Philistins s’étaient rassemblés à Léhi. Il y avait là un champ couvert de lentilles. Les Israélites avaient pris la fuite devant les Philistins,

mais Chamma prit position au milieu du champ, le libéra et frappa les Philistins. Ainsi l’Eternel accorda une victoire éclatante.

Un jour, au début du temps de la moisson, trois membres du groupe des trente vinrent trouver David dans la caverne d’Adoullam, tandis qu’une troupe de Philistins était campée dans la vallée des Rephaïm.

David se trouvait alors dans son refuge fortifié et un poste de Philistins occupait Bethléhem.

David fut soudain pris d’un brûlant désir et s’écria : —Qui me fera boire de l’eau du puits qui se trouve à la porte de Bethléhem ?

Alors les trois guerriers pénétrèrent dans le camp des Philistins et puisèrent de l’eau au puits qui est à la porte de Bethléhem. Ils l’apportèrent et la présentèrent à David ; mais il ne voulut pas en boire, et il la répandit en libation pour l’Eternel.

Il s’exclama : —Que l’Eternel me garde de faire pareille chose ! Cette eau représente le sang de ces hommes qui sont allés là-bas au péril de leur vie. Il refusa donc de la boire. Tel fut l’exploit de ces trois guerriers.

Abichaï, frère de Joab, fils de Tserouya, était le chef de ce groupe de trois. Un jour, il brandit son javelot contre trois cents hommes et les tua. Ainsi, il devint célèbre parmi le second groupe des trois.

Il était le plus considéré parmi ces trois et devint leur chef ; mais il n’égala pas les trois du premier groupe.

Benayahou de Qabtseel, fils de Yehoyada et petit-fils d’un vaillant guerrier qui avait accompli de nombreux exploits, tua deux puissants héros moabites. C’est lui aussi qui, un jour de neige, descendit au fond d’une citerne pour y tuer un lion.

C’est encore lui qui tua un Egyptien de taille impressionnante armé d’un javelot. Il bondit sur lui, armé d’un simple bâton, et lui arracha son javelot dont il se servit pour le tuer.

Tels furent les exploits de Benayahou, fils de Yehoyada, qui se fit une renommée parmi le second groupe des trois.

Il fut le plus estimé parmi les trente, mais sans égaler ceux du premier groupe des trois. David lui confia le commandement de sa garde personnelle.

Le groupe des trente comprenait aussi Asaël, frère de Joab, Elhanân, fils de Dodo de Bethléhem,

Chamma et Eliqa, tous deux de Harod,

Hélets de Péleth, Ira, fils d’Iqéch de Teqoa,

Abiézer d’Anatoth, Mebounnaï de Houcha,

Tsalmôn, d’Ahoah, Maharaï, de Netopha,

Héleb, fils de Baana, de Netopha, Ittaï, fils de Ribaï, de Guibea en Benjamin,

Benayahou, de Piratôn, Hiddaï, de Nahalé-Gaach,

Abi-Albôn, de la vallée du Jourdain, Azmaveth, de Barhoum,

Eliahba de Chaalbôn, Bené-Yachên, Jonathan,

Chamma, de Harar, Ahiam, fils de Charar, d’Arar,

Eliphéleth, fils de Ahasbaï, fils d’un Maakathien, Eliam, fils d’Ahitophel, de Guilôn,

Hetsraï, de Karmel, Paaraï, d’Arab,

Yigueal, fils de Nathan, de Tsoba, Bani de Gad,

Tséleq, l’Ammonite, Nahraï, de Beéroth, qui portait les armes de Joab, fils de Tserouya,

Ira et Gareb, tous deux de Yéter,

et Urie, le Hittite. Au total, ils étaient trente-sept.

L’Eternel se mit de nouveau en colère contre les Israélites et il incita David à agir contre leurs intérêts en lui suggérant l’idée de faire le recensement d’Israël et de Juda.

Alors le roi ordonna à Joab, chef de son armée qui se trouvait près de lui : —Parcours, je te prie, toutes les tribus d’Israël, depuis Dan jusqu’à Beer-Chéba ; que l’on recense le peuple, pour que je sache quel en est le nombre !

Joab dit au roi : —Que l’Eternel, ton Dieu, rende le peuple cent fois plus nombreux et que mon seigneur le roi puisse encore le voir de ses yeux ! Mais pourquoi mon seigneur le roi désire-t-il faire pareille chose ?

Mais le roi maintint l’ordre donné à Joab et aux chefs de l’armée. Ils se mirent donc en route pour faire le recensement d’Israël.

Ils franchirent d’abord le *Jourdain et s’arrêtèrent près de Aroër, au sud de la ville qui se trouve au fond de la vallée de Gad et près de Yaezer.

De là, ils passèrent dans le territoire de Galaad et dans la région de Tahtim-Hodchi. Ils continuèrent jusqu’à Dan-Yaân et aux environs, vers Sidon,

et arrivèrent à la forteresse de Tyr, puis ils allèrent dans toutes les villes des Hittites et des Cananéens. Ils parvinrent enfin au *Néguev de Juda, à Beer-Chéba.

Ils parcoururent ainsi tout le pays et, au bout de neuf mois et vingt jours, ils regagnèrent Jérusalem.

Joab communiqua au roi le résultat du recensement du peuple : Israël comptait 800 000 hommes aptes à porter les armes et Juda 500 000.

Soudain, David sentit son cœur battre parce qu’il avait ainsi recensé le peuple, et il dit à l’Eternel : —J’ai commis une grave faute en faisant cela ! Maintenant, Eternel, daigne pardonner la faute de ton serviteur car je reconnais que j’ai agi tout à fait comme un *insensé.

Quand David se leva le lendemain matin, l’Eternel s’adressa au prophète Gad, attaché à la cour de David, en ces termes :

—Va dire à David : « Voici ce que déclare l’Eternel : Je t’impose l’un des trois châtiments suivants ; choisis l’un d’eux et je te l’infligerai. »

Gad se rendit donc chez David et lui communiqua le message ; il lui dit : —Que veux-tu que je fasse venir contre toi : sept années de famine dans ton pays, trois mois de déroute devant tes ennemis qui s’acharneront contre toi, ou trois jours de peste dans ton pays ? Réfléchis donc et décide, puis dis-moi ce que je dois répondre à celui qui m’envoie.

David répondit à Gad : —Je suis dans un grand désarroi. Oh ! tombons plutôt entre les mains de l’Eternel, car ses compassions sont grandes ; mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes.

L’Eternel fit donc sévir une épidémie de peste en Israël, depuis ce matin-là jusqu’au terme fixé. Elle sévit de Dan à Beer-Chéba, et fit périr soixante-dix mille personnes.

L’*ange allait étendre sa main sur Jérusalem pour la dévaster, mais l’Eternel ne voulut pas ce malheur et y renonça. Il ordonna à l’ange qui était en train de décimer le peuple : —Cela suffit maintenant ! Retire ta main ! L’ange de l’Eternel se tenait alors près de l’aire d’Orna, le Yebousien, entre ciel et terre, son épée dégainée à la main.

En voyant l’ange qui frappait le peuple, David pria en disant : —Voici : c’est moi seul qui ai péché, c’est moi, le berger, qui ai commis une faute, mais ce pauvre troupeau, qu’a-t-il fait de mal ? Frappe-moi donc plutôt, ainsi que ma famille.

Ce même jour, Gad se rendit auprès de David et lui ordonna : —Monte à l’aire d’Orna le Yebousien et dresses-y un autel à l’Eternel.

David s’y rendit comme l’Eternel le lui avait ordonné par l’intermédiaire de Gad.

Orna, qui était en train de battre du blé, regarda d’en haut et vit le roi et ses ministres venir vers lui, revêtus de vêtements d’étoffe grossière. Il sortit et se prosterna devant le roi, le visage contre terre,

et il demanda : —Pourquoi mon seigneur le roi vient-il vers son serviteur ? David lui dit : —Je viens t’acheter cette aire pour y bâtir un autel à l’Eternel afin que cesse le fléau qui sévit contre le peuple.

Orna répondit à David : —Que mon Seigneur le roi prenne l’aire et qu’il offre ce qu’il jugera bon. Regarde : voici les bœufs pour l’*holocauste, les herses et l’attelage des bœufs fourniront le bois.

O roi, je te donne tout cela ! Puis il ajouta : Que l’Eternel ton Dieu accepte favorablement ton offrande !

Mais le roi lui déclara : —Non ! Je veux te l’acheter à son prix ; je n’offrirai pas à l’Eternel, mon Dieu, des *holocaustes qui ne me coûteraient rien ! Et David acheta l’aire et les bœufs pour cinquante pièces d’argent.

Il bâtit là un autel à l’Eternel et y offrit des holocaustes et des sacrifices de communion. Ainsi l’Eternel se laissa fléchir en faveur du pays, et la plaie fut détournée d’Israël.

Le roi David était très âgé, on avait beau l’envelopper de couvertures, il n’arrivait plus à se réchauffer.

Ses familiers lui proposèrent de lui rechercher une jeune fille vierge qui soit à son service et le soigne : —Elle dormira dans tes bras, lui dirent-ils, ainsi mon seigneur le roi se réchauffera.

On chercha dans tout le territoire d’Israël une belle jeune fille et l’on trouva Abichag, la Sunamite, que l’on fit venir auprès du roi.

Cette jeune fille était vraiment très belle. Elle prit soin du roi et se mit à son service. Mais le roi n’eut pas de relations conjugales avec elle.

A cette époque, Adoniya, fils de David et de Haggith, exprimait son ambition en prétendant : —C’est moi qui régnerai. Il se procura un char, des chevaux et cinquante hommes qui couraient devant son char.

Jamais, sa vie durant, son père ne l’avait réprimandé ou ne lui avait dit : —Pourquoi fais-tu cela ? En outre, Adoniya était un très beau jeune homme et il était né après Absalom.

Il entra en pourparlers avec le général Joab, fils de Tserouya, et avec le prêtre Abiatar, et ceux-ci se rallièrent à son parti.

Par contre, ni le prêtre Tsadoq, ni Benayahou fils de Yehoyada, ni le prophète Nathan, ni Chimeï, ni Réï, ni les soldats de la garde personnelle de David ne prirent son parti.

Un jour, Adoniya offrit des sacrifices de moutons, de bœufs et de veaux engraissés près de la Pierre-qui-glisse, à côté de Eyn-Roguel. Il y invita tous ses frères, fils du roi, et tous les hommes importants de Juda qui étaient au service du roi.

Mais il n’invita pas le prophète Nathan, Benayahou, les gardes personnels du roi, ni son demi-frère Salomon.

Alors Nathan alla trouver Bath-Chéba, la mère de Salomon, et lui dit : —As-tu entendu qu’Adoniya, fils de Haggith, est en train de se faire proclamer roi sans que notre seigneur David le sache ?

Eh bien ! Ecoute : laisse-moi te donner un conseil qui pourra te sauver la vie ainsi qu’à ton fils Salomon.

Va immédiatement trouver le roi David et demande-lui : « O roi, mon seigneur, ne m’as-tu pas promis avec serment que mon fils Salomon régnerait après toi et que c’est lui qui siégerait sur ton trône ? Alors pourquoi donc Adoniya est-il devenu roi ? »

Puis Nathan ajouta : Pendant que tu parleras ainsi avec le roi, j’entrerai à mon tour et je compléterai ce que tu auras dit.

Bath-Chéba se rendit dans la chambre du roi qui était très vieux et recevait les soins d’Abichag, la Sunamite.

Elle s’inclina jusqu’à terre et s’agenouilla devant le roi. Celui-ci lui demanda : —Que désires-tu ?

Elle lui répondit : —Mon seigneur, tu as promis à ta servante par un serment au nom de l’Eternel, ton Dieu, que ton fils Salomon régnerait après toi et qu’il siégerait sur ton trône.

Voici maintenant qu’Adoniya s’est fait roi à l’insu de mon seigneur le roi.

Il a offert en sacrifice beaucoup de bœufs, de veaux engraissés et de moutons, il a invité tous les fils du roi, le prêtre Abiatar et Joab, le chef de l’armée, mais il n’a pas invité ton serviteur Salomon.

Pourtant, c’est vers le roi mon seigneur que tout Israël regarde pour que tu déclares à ton peuple qui succédera à mon seigneur le roi sur le trône.

Sinon, lorsque le roi mon seigneur aura rejoint ses ancêtres décédés, moi et mon fils Salomon nous serons traités comme des criminels.

Pendant qu’elle parlait encore avec le roi, le prophète Nathan arriva.

On vint l’annoncer au roi en disant : —Voici le prophète Nathan ! Il entra en présence du roi et se prosterna devant lui, le visage contre terre.

Puis il dit : —O roi mon seigneur, est-ce toi qui as décidé qu’Adoniya régnerait après toi et qu’il siégerait sur ton trône ?

En effet, il est allé aujourd’hui offrir des sacrifices de bœufs, de veaux gras et de moutons en grand nombre, il a invité tous les fils du roi, les chefs de l’armée et le prêtre Abiatar. Ils sont en train de manger et de boire avec lui en criant : « Vive le roi Adoniya ! »

Mais il ne m’a pas invité, moi qui suis ton serviteur, pas plus que le prêtre Tsadoq, ni Benayahou, fils de Yehoyada, ni ton serviteur Salomon.

Est-il possible qu’une telle chose se fasse par ordre de mon seigneur le roi sans que tu aies fait connaître à ton serviteur quel est celui qui succédera à mon seigneur le roi sur le trône ?

Le roi David répondit : —Rappelez-moi Bath-Chéba ! Elle entra dans la présence du roi et se tint devant lui.

Alors le roi lui déclara par serment : —Aussi vrai que l’Eternel qui m’a délivré de toutes les détresses est vivant,

je te promets de réaliser aujourd’hui même la promesse que je t’ai faite avec serment au nom de l’Eternel, du Dieu d’Israël, lorsque je t’ai dit que ton fils Salomon régnerait après moi et qu’il siégerait sur mon trône à ma place.

Bath-Chéba s’inclina le visage contre terre, se prosterna aux pieds du roi et dit : —Que mon seigneur le roi David vive à jamais !

Puis le roi David ordonna : —Appelez-moi le prêtre Tsadoq, le prophète Nathan et Benayahou, fils de Yehoyada. Ils entrèrent en présence du roi.

Alors le roi ordonna : —Rassemblez tous mes serviteurs. Faites monter mon fils Salomon sur ma propre mule et conduisez-le à la source de Guihôn !

Là, le prêtre Tsadoq et le prophète Nathan lui conféreront l’onction pour l’établir roi sur Israël. Vous sonnerez du cor et vous crierez : « Vive le roi Salomon ! »

Vous remonterez de la source derrière lui, il viendra siéger sur mon trône et régnera à ma place, car c’est lui que j’ai choisi pour être le conducteur d’Israël et de Juda.

Benayahou, fils de Yehoyada, répondit au roi : —Qu’il en soit ainsi ! Que l’Eternel, le Dieu de mon seigneur le roi, confirme les paroles que tu as prononcées,

et, comme il a été avec mon seigneur le roi, qu’il soit avec Salomon ! Qu’il rende son règne encore plus glorieux que ne l’a été celui de mon seigneur le roi David !

Alors le prêtre Tsadoq descendit à la source de Guihôn avec le prophète Nathan, avec Benayahou, fils de Yehoyada, et avec les Kérétiens et les Pélétiens de la garde royale, accompagnant Salomon qu’ils avaient fait monter sur la mule du roi David.

Le prêtre Tsadoq prit la fiole d’huile dans la tente du *coffre de l’alliance et conféra l’onction à Salomon. On sonna du cor et tout le peuple s’écria : —Vive le roi Salomon !

Une foule immense remonta derrière lui, les gens jouaient de la flûte et exultaient de joie, au point que la terre tremblait au bruit de leurs acclamations.

Adoniya et ses convives entendirent tout ce bruit au moment où ils achevaient leur festin. Et lorsque Joab entendit le son du cor, il demanda : —Que signifie ce vacarme dans la ville ?

Il n’avait pas fini de parler que Jonathan, fils du prêtre Abiatar, survint. Adoniya lui dit : —Viens, car tu es un homme de valeur et tu viens certainement apporter de bonnes nouvelles.

Jonathan répondit à Adoniya : —Au contraire, notre seigneur le roi David a établi Salomon comme roi.

Il a envoyé avec lui le prêtre Tsadoq, le prophète Nathan, Benayahou, fils de Yehoyada, ainsi que les Kérétiens et les Pélétiens de la garde royale pour qu’ils le fassent monter sur la mule royale

et que le prêtre Tsadoq et le prophète Nathan lui confèrent l’onction royale à la source de Guihôn. De là, tout le monde est remonté en poussant des cris de joie et l’excitation s’est répandue dans toute la ville ; c’est là le bruit que vous avez entendu.

Salomon s’est même assis sur le trône royal,

et les ministres du roi sont venus féliciter notre seigneur le roi David en disant : « Que ton Dieu rende le nom de Salomon encore plus célèbre que le tien, et son règne encore plus glorieux ! » Alors le roi s’est prosterné sur sa couche

et il a déclaré : « Béni soit l’Eternel, le Dieu d’Israël qui m’a donné l’un de mes fils comme successeur sur mon trône et m’a permis de le voir aujourd’hui de mes yeux ! »

A ces mots, tous les invités d’Adoniya furent pris de panique, ils se levèrent et partirent chacun de son côté.

Adoniya lui-même eut tellement peur de Salomon qu’il alla saisir les cornes de l’autel à la tente du *coffre de l’alliance.

On vint dire à Salomon : —Voici que, par peur du roi Salomon, Adoniya est allé saisir les cornes de l’autel en disant : « Que le roi Salomon me promette aujourd’hui sous serment qu’il ne me fera pas mettre à mort par l’épée. »

Salomon répondit : —S’il se conduit en homme loyal, pas un seul de ses cheveux ne tombera à terre ; mais s’il agit de manière coupable, il mourra.

Puis le roi Salomon envoya des gens pour le faire descendre de l’autel. Adoniya vint se prosterner devant le roi Salomon qui lui dit : —Tu peux rentrer chez toi !

David approchait de sa fin. Il fit ses dernières recommandations à son fils Salomon en ces termes :

—Voici que je vais bientôt prendre le chemin que suit tout homme. Montre-toi courageux et conduis-toi en homme !

Suis fidèlement les ordres de l’Eternel ton Dieu, en marchant dans les chemins qu’il a prescrits et en obéissant à ses lois, ses commandements, ses articles de droit et ses ordonnances, tels qu’ils sont consignés dans la Loi de Moïse. Alors tu auras du succès dans tout ce que tu entreprendras et partout où tu iras.

Et ainsi l’Eternel accomplira la promesse qu’il m’a faite en me disant : « Si tes descendants veillent sur leur conduite pour vivre fidèlement selon ma volonté de tout leur cœur et de tout leur être, il y aura toujours l’un d’entre eux sur le trône d’Israël. »

Par ailleurs, tu sais tout ce que m’a fait Joab, fils de Tserouya, et ce qu’il a fait à deux chefs des armées d’Israël, à Abner, fils de Ner, et à Amasa, fils de Yéter. Il les a assassinés en pleine paix comme s’il s’agissait d’un fait de guerre, il a pris sur lui la pleine responsabilité de ce meurtre.

Tu agiras envers lui avec sagesse et tu ne le laisseras pas mourir tranquillement de vieillesse.

Mais n’oublie pas de traiter avec bonté les fils de Barzillaï, le Galaadite. Compte-les parmi ceux qui mangent à la table royale, car ils m’ont secouru avec bonté lorsque je fuyais devant ton frère Absalom.

Tu as aussi dans ton entourage Chimeï, fils de Guéra, un Benjaminite du village de Bahourim. Il a prononcé contre moi de terribles malédictions le jour où j’ai dû me réfugier à Mahanaïm. Mais lorsqu’il est venu à ma rencontre vers le *Jourdain à mon retour, je lui ai juré au nom de l’Eternel que je ne le ferais pas mourir par l’épée.

Maintenant, ne le considère pas comme innocent ; tu es un homme avisé et tu sauras comment tu dois le traiter : tu veilleras à ce qu’il soit mis à mort malgré son grand âge.

David rejoignit ses ancêtres décédés et il fut enterré dans la cité de David.

Il avait régné quarante ans sur Israël : sept ans à Hébron et trente-trois ans à Jérusalem.

Salomon siégea sur le trône de son père David et il établit fermement son autorité royale.


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      1 Samuel 16

      1 L'Eternel dit à Samuel : « Quand cesseras-tu de pleurer sur Saül ? Je l'ai rejeté afin qu'il ne règne plus sur Israël. Remplis ta corne d'huile et pars ! Je t'envoie chez Isaï, le Bethléhémite, car j'ai vu parmi ses fils celui que je désire pour roi. »
      2 Samuel dit : « Comment pourrais-je y aller ? Saül l'apprendra et me tuera. » L'Eternel dit : « Tu prendras une génisse avec toi et tu diras : ‘Je viens pour offrir un sacrifice à l'Eternel.’
      3 Tu inviteras Isaï au sacrifice. Je te préciserai ce que tu dois faire et tu désigneras par onction pour moi celui que je t’indiquerai. »
      4 Samuel fit ce que l'Eternel avait dit et se rendit à Bethléhem. Les anciens de la ville accoururent effrayés à sa rencontre et demandèrent : « Ton arrivée annonce-t-elle quelque chose d'heureux ? »
      5 Il répondit : « Oui, je viens pour offrir un sacrifice à l'Eternel. Consacrez-vous et venez avec moi au sacrifice. » Il fit aussi consacrer Isaï et ses fils et les invita au sacrifice.
      6 Lorsqu'ils entrèrent, il se dit, en voyant Eliab : « Certainement, celui que l'Eternel désigne par onction est ici devant lui. »
      7 Mais l'Eternel dit à Samuel : « Ne prête pas attention à son apparence et à sa grande taille, car je l'ai rejeté. En effet, l’Eternel n’a pas le même regard que l’homme : l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Eternel regarde au cœur. »
      8 Isaï appela Abinadab et le fit passer devant Samuel. Samuel dit : « L'Eternel n'a pas non plus choisi celui-ci. »
      9 Isaï fit passer Shamma et Samuel dit : « L'Eternel n'a pas non plus choisi celui-ci. »
      10 Isaï fit passer sept de ses fils devant Samuel et Samuel dit à Isaï : « L'Eternel n'a choisi aucun d'eux. »
      11 Puis Samuel dit à Isaï : « Tous tes fils sont-ils là ? » Il répondit : « Il reste encore le plus jeune, mais il garde les brebis. » Alors Samuel dit à Isaï : « Envoie quelqu’un le chercher, car nous ne prendrons pas place avant qu'il ne soit arrivé. »
      12 Isaï envoya quelqu’un le chercher. Il était roux, avec de beaux yeux et une belle apparence. L'Eternel dit à Samuel : « Lève-toi, verse de l’huile sur lui, car c'est lui ! »
      13 Samuel prit la corne d'huile et le consacra par onction au milieu de ses frères. L'Esprit de l'Eternel vint sur David, à partir de ce jour et par la suite. Samuel se leva et partit à Rama.
      14 L'Esprit de l'Eternel se retira de Saül, et celui-ci fut tourmenté par un mauvais esprit envoyé par l'Eternel.
      15 Les serviteurs de Saül lui dirent : « Voici qu’un mauvais esprit envoyé par Dieu te tourmente.
      16 Que notre seigneur parle ! Tes serviteurs sont à ta disposition. Ils chercheront un homme qui sache jouer de la harpe. Quand le mauvais esprit envoyé par Dieu sera sur toi, il en jouera et tu seras soulagé. »
      17 Saül répondit à ses serviteurs : « Trouvez-moi donc un homme qui joue bien et amenez-le-moi. »
      18 L'un des serviteurs prit la parole et dit : « J'ai vu un fils d'Isaï, le Bethléhémite, qui sait jouer. C'est aussi un homme fort et vaillant, un guerrier. Il parle bien, a une belle apparence et l'Eternel est avec lui. »
      19 Saül envoya des messagers à Isaï pour lui dire : « Envoie-moi ton fils David, celui qui est avec les brebis. »
      20 Isaï prit un âne qu'il chargea de pain, d'une outre de vin et d'un chevreau, et il envoya tout cela à Saül par l’intermédiaire de son fils David.
      21 David arriva vers Saül et se présenta devant lui. Il plut beaucoup à Saül et il fut désigné pour porter ses armes.
      22 Saül fit dire à Isaï : « Je t’en prie, laisse David à mon service, car il a trouvé grâce à mes yeux. »
      23 Lorsque le mauvais esprit envoyé par Dieu était sur Saül, David prenait la harpe et en jouait. Saül se calmait alors et se sentait mieux, et le mauvais esprit s'éloignait de lui.

      1 Samuel 17

      1 Les Philistins réunirent leurs troupes pour faire la guerre et ils se rassemblèrent à Soco, ville qui appartient à Juda. Ils installèrent leur camp entre Soco et Azéka, à Ephès-Dammim.
      2 Saül et les hommes d'Israël se rassemblèrent aussi. Ils installèrent leur camp dans la vallée d’Ela et ils se rangèrent en ordre de bataille contre les Philistins.
      3 Les Philistins se tenaient sur une montagne, et Israël sur celle d’en face : la vallée les séparait.
      4 Un homme sortit alors du camp des Philistins et s'avança entre les deux armées. Il s’appelait Goliath, venait de Gath et mesurait environ 3 mètres.
      5 Il avait sur la tête un casque en bronze et il portait une cuirasse à écailles en bronze qui pesait près de 60 kilos.
      6 Il avait des jambières en bronze et tenait un javelot en bronze en bandoulière.
      7 Le bois de sa lance avait la grosseur d’un cylindre de métier à tisser, et la lance, en fer, pesait 7 kilos. Celui qui portait son bouclier marchait devant lui.
      8 Le Philistin s'arrêta et s'adressa aux troupes d'Israël rangées en ordre de bataille. Il leur cria : « Pourquoi sortez-vous pour vous ranger en ordre de bataille ? Ne suis-je pas le Philistin et n'êtes-vous pas des esclaves de Saül ? Choisissez un homme qui descende contre moi !
      9 S'il peut me battre et qu'il me tue, nous serons vos esclaves. Mais si je l'emporte sur lui et que je le tue, vous serez nos esclaves et vous nous servirez. »
      10 Le Philistin dit encore : « Je jette aujourd’hui un défi à l'armée d'Israël : donnez-moi un homme, pour que nous nous battions ensemble ! »
      11 En entendant ces paroles du Philistin, Saül et tout Israël furent effrayés et remplis de peur.
      12 Or David était le fils de l’Ephratien de Bethléhem en Juda nommé Isaï qui avait huit fils. A l’époque de Saül, cet homme était vieux, d’un âge avancé.
      13 Les trois fils aînés d'Isaï avaient suivi Saül à la guerre. Voici le nom de ses trois fils partis pour la guerre : Eliab, l’aîné, Abinadab le deuxième et Shamma, le troisième.
      14 David était le plus jeune, et les trois aînés avaient suivi Saül.
      15 Quant à David, il faisait le va-et-vient, quittant Saül pour garder les brebis de son père à Bethléhem.
      16 Le Philistin s'avançait matin et soir, et il se présenta ainsi pendant 40 jours.
      17 Isaï dit à son fils David : « Prends pour tes frères cette mesure de grain rôti et ces 10 pains, et cours au camp vers tes frères.
      18 Porte aussi ces 10 fromages au chef de leur millier. Tu verras si tes frères se portent bien et tu m’en apporteras une preuve de leur part.
      19 Ils sont avec Saül et tous les hommes d'Israël dans la vallée d’Ela, et ils font la guerre aux Philistins. »
      20 David se leva de bon matin. Il laissa les brebis à un gardien, prit ses affaires et partit, comme Isaï le lui avait ordonné. Lorsqu'il arriva au camp, l'armée était en marche pour se ranger en ordre de bataille et poussait des cris de guerre.
      21 Les Israélites et les Philistins se mirent en ordre de bataille, armée contre armée.
      22 David confia les affaires qu'il transportait au gardien du matériel et courut vers les rangs de l'armée. Aussitôt arrivé, il demanda à ses frères comment ils allaient.
      23 Il était en train de parler avec eux lorsque le Philistin de Gath appelé Goliath s'avança entre les deux armées, hors des rangs des Philistins. Il tint les mêmes discours que les autres fois et David les entendit.
      24 A la vue de cet homme, tous les Israélites prirent la fuite et furent remplis de peur.
      25 Chacun disait : « Avez-vous vu s'avancer cet homme ? C'est pour jeter un défi à Israël qu'il s'est avancé ! Si quelqu'un le tue, le roi le comblera de richesses, il lui donnera sa fille et libérera sa famille de tout impôt en Israël. »
      26 David demanda aux hommes qui se trouvaient près de lui : « Que fera-t-on pour celui qui tuera ce Philistin et qui écartera la honte d’Israël ? Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis, pour insulter l'armée du Dieu vivant ? »
      27 Le peuple répéta les mêmes choses en précisant : « Voilà comment l'on agira pour celui qui le tuera. »
      28 Eliab, le frère aîné de David, l'avait entendu parler à ces hommes, et il fut enflammé de colère contre lui. Il dit : « Pourquoi es-tu descendu ici et à qui as-tu laissé ton petit troupeau dans le désert ? Je connais ton orgueil et la méchanceté de ton cœur. C'est pour voir la bataille que tu es descendu. »
      29 David répondit : « Qu'ai-je donc fait ? N’ai-je pas le droit de m’exprimer ? »
      30 Il se détourna de lui pour s'adresser à un autre et posa les mêmes questions. Le peuple lui répondit comme la première fois.
      31 Après avoir entendu les paroles prononcées par David, on les répéta à Saül, qui le fit venir.
      32 David dit à Saül : « Que personne ne se décourage à cause de ce Philistin ! Moi, ton serviteur, j’irai me battre contre lui. »
      33 Saül dit à David : « Tu ne peux pas aller te battre contre ce Philistin. Tu n’es qu’un enfant, alors que lui, il est un homme de guerre depuis sa jeunesse. »
      34 David dit à Saül : « Ton serviteur gardait les brebis de son père. Quand un lion ou un ours venait pour en enlever une du troupeau,
      35 je courais après lui, je le frappais et j'arrachais la brebis de sa gueule. S'il m’attaquait, je l’attrapais par la gorge, je le frappais et je le tuais.
      36 C'est ainsi que ton serviteur a frappé le lion et l'ours, et ce sera aussi le sort du Philistin, de cet incirconcis, car il a insulté l'armée du Dieu vivant. »
      37 David ajouta : « L'Eternel m'a délivré de la griffe du lion et de la patte de l'ours, et il me délivrera aussi de ce Philistin. » Saül dit à David : « Vas-y donc et que l'Eternel soit avec toi ! »
      38 Saül fit enfiler sa tenue à David. Il plaça sur sa tête un casque en bronze et le revêtit d’une cuirasse.
      39 David mit l'épée de Saül par-dessus ses habits et voulut marcher, car il n'avait encore jamais essayé, mais il dit à Saül : « Je ne peux pas marcher avec cette armure, je n'y suis pas habitué. » Et il s'en débarrassa.
      40 Il prit en main son bâton, puis il choisit dans le torrent cinq pierres lisses et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche. Enfin, sa fronde à la main, il s'avança contre le Philistin.
      41 Le Philistin s'approcha peu à peu de David, et l'homme qui portait son bouclier marchait devant lui.
      42 Le Philistin regarda David et, lorsqu'il l’aperçut, il le méprisa, car il ne vit en lui qu'un enfant roux à la belle apparence.
      43 Le Philistin dit à David : « Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi avec des bâtons ? » Après l'avoir maudit par ses dieux,
      44 il ajouta : « Viens vers moi, que je donne ta chair à manger aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs ! »
      45 David dit au Philistin : « Tu marches contre moi avec l'épée, la lance et le javelot ; moi, je marche contre toi au nom de l'Eternel, le maître de l’univers, au nom du Dieu de l'armée d'Israël que tu as insultée.
      46 Aujourd'hui l'Eternel va te livrer entre mes mains. Je t'abattrai et je te couperai la tête. Aujourd'hui je vais donner les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages. Toute la terre saura alors qu'Israël a un Dieu,
      47 et toute cette assemblée saura que ce n'est ni par l'épée ni par la lance que l'Eternel sauve. En effet, la victoire appartient à l'Eternel et il vous livre entre nos mains. »
      48 Dès que le Philistin se mit à marcher vers lui, David courut sur le champ de bataille à sa rencontre.
      49 Il porta la main à sa gibecière, y prit une pierre et la lança avec sa fronde. Il frappa le Philistin au front et la pierre s'y enfonça. Le Philistin tomba le visage contre terre.
      50 Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin ; il le frappa et le mit à mort sans avoir d'épée à la main.
      51 Il courut, s'arrêta près du Philistin et prit son épée en la tirant du fourreau. Il l’acheva et lui coupa la tête. Voyant que leur héros était mort, les Philistins prirent la fuite.
      52 Les hommes d'Israël et de Juda se levèrent, poussèrent des cris et les poursuivirent jusque dans la vallée et jusqu'aux portes d'Ekron. Les Philistins blessés à mort tombèrent sur le chemin de Shaaraïm jusqu'à Gath et Ekron.
      53 Les Israélites mirent fin à leur poursuite et revinrent piller le camp.
      54 David prit la tête du Philistin et l’amena à Jérusalem, et il déposa dans sa tente les armes du Philistin.
      55 Lorsque Saül avait vu David marcher à la rencontre du Philistin, il avait dit à Abner, le chef de l'armée : « De qui ce jeune homme est-il le fils, Abner ? » Abner avait répondu : « Aussi vrai que ton âme est vivante, roi, je l'ignore. »
      56 « Informe-toi donc pour savoir de qui ce jeune homme est le fils », avait dit le roi.
      57 Quand David fut de retour après avoir tué le Philistin, Abner le prit et le conduisit devant Saül. David tenait à la main la tête du Philistin.
      58 Saül lui dit : « De qui es-tu le fils, jeune homme ? » Et David répondit : « Je suis le fils de ton serviteur Isaï, le Bethléhémite. »

      1 Samuel 18

      1 Alors que David finissait de parler à Saül, Jonathan s'attacha à lui. Jonathan aima David comme lui-même.
      2 Ce jour-là, Saül garda David chez lui et ne le laissa pas retourner chez son père.
      3 Jonathan fit alliance avec David, parce qu'il l'aimait comme lui-même.
      4 Il retira le manteau qu'il portait pour le donner à David et il lui donna ses vêtements, y compris son épée, son arc et sa ceinture.
      5 David partait en campagne et il réussissait partout où l'envoyait Saül. Celui-ci le mit à la tête des hommes de guerre, et il plaisait à tout le peuple, même aux serviteurs de Saül.
      6 Alors qu’ils revenaient de guerre, après que David eut tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d'Israël à la rencontre du roi Saül. Elles chantaient et dansaient au son des tambourins et des triangles, et elles poussaient des cris de joie.
      7 Les femmes qui chantaient se répondaient les unes aux autres en disant : « Saül a frappé ses 1000, et David ses 10'000. »
      8 Saül fut très irrité, il prit très mal la situation. Il dit : « On en donne 10'000 à David, et c'est à moi que l'on donne les 1000 ! Il ne lui manque plus que la royauté ! »
      9 Saül regarda David avec malveillance à partir de ce jour et par la suite.
      10 Le lendemain, le mauvais esprit envoyé par Dieu vint sur Saül, qui eut des accès de délire au milieu de sa maison. David jouait comme les autres jours et Saül avait sa lance à la main.
      11 Saül leva sa lance en se disant : « Je vais clouer David contre la paroi. » Mais David l’évita par deux fois.
      12 Saül éprouvait de la peur vis-à-vis de David, parce que l'Eternel était avec David alors qu’il s'était retiré de lui.
      13 Il l'éloigna de lui et l'établit chef de mille hommes. David partait en campagne et en revenait à la tête du peuple.
      14 Il réussissait dans toutes ses entreprises et l'Eternel était avec lui.
      15 Voyant qu'il réussissait toujours, Saül avait peur de lui.
      16 En revanche, tout Israël et tout Juda aimaient David, parce qu'il partait en campagne et en revenait à leur tête.
      17 Saül dit à David : « Je vais te donner en mariage ma fille aînée Mérab. Seulement, sers-moi comme un vaillant homme et mène les guerres de l'Eternel. » Il se disait : « Je ne veux pas porter la main contre lui. Que ce soient les Philistins qui le fassent ! »
      18 David répondit à Saül : « Qui suis-je, qu'est-ce que ma vie et qu'est-ce que le clan de mon père en Israël, pour que je devienne le gendre du roi ? »
      19 Lorsque le moment où Mérab, la fille de Saül, devait être donnée en mariage à David arriva, elle fut donnée à Adriel, de Mehola.
      20 Mical, la fille de Saül, tomba amoureuse de David. On en informa Saül et cela lui plut.
      21 Il se disait : « Je la lui donnerai en mariage. Ainsi, elle représentera un piège pour lui et il tombera sous les coups des Philistins. » Saül dit une nouvelle fois à David : « Aujourd'hui tu vas devenir mon gendre. »
      22 Saül donna l’ordre suivant à ses serviteurs : « Parlez en secret à David et dites-lui : ‘Le roi a de l’affection pour toi et tous ses serviteurs t'aiment. Deviens maintenant son gendre !’ »
      23 Les serviteurs de Saül répétèrent ces paroles à David et il répondit : « Croyez-vous qu'il soit facile de devenir le gendre du roi ? Je ne suis qu’un homme pauvre, sans importance. »
      24 Les serviteurs de Saül lui rapportèrent ce qu'avait répondu David.
      25 Saül dit : « Voici comment vous parlerez à David : ‘Le roi ne réclame aucune dot. Toutefois, il désire 100 prépuces de Philistins pour être vengé de ses ennemis.’ » Saül avait le projet de faire tomber David entre les mains des Philistins.
      26 Les serviteurs de Saül rapportèrent ces paroles à David, et ce dernier accepta les conditions qui lui étaient posées pour devenir le gendre du roi. Avant le délai fixé,
      27 David se leva, partit avec ses hommes et tua 200 Philistins. Il rapporta leurs prépuces et les livra tous au roi afin de devenir son gendre. Alors Saül lui donna sa fille Mical pour femme.
      28 Saül vit et comprit que l'Eternel était avec David. Quant à sa fille Mical, elle aimait David.
      29 Saül eut de plus en plus peur de David et il fut toute sa vie son ennemi.
      30 Chaque fois que les princes des Philistins partaient au combat, David avait plus de succès que tous les serviteurs de Saül, et son nom devint très célèbre.

      1 Samuel 19

      1 Saül parla à son fils Jonathan et à tous ses serviteurs de faire mourir David. Mais Jonathan, fils de Saül, avait une grande affection pour David.
      2 Il l'en informa en lui disant : « Mon père Saül cherche à te faire mourir. Tiens-toi donc sur tes gardes demain matin, reste à l'écart et cache-toi.
      3 Quant à moi, je sortirai et je me tiendrai aux côtés de mon père dans le champ où tu te trouveras. Je lui parlerai de toi. Je verrai alors ce qu'il dira et je te le rapporterai. »
      4 Jonathan parla en bien de David à son père Saül. Il dit : « Que le roi ne commette pas de péché envers son serviteur David, car il n'en a pas commis envers toi. Au contraire, il a agi pour ton bien :
      5 il a risqué sa vie, il a tué le Philistin, et l'Eternel a accompli une grande délivrance pour tout Israël. Tu as vu cela et tu t'en es réjoui. Pourquoi pécherais-tu contre le sang innocent et ferais-tu mourir David sans raison ? »
      6 Saül écouta Jonathan et jura : « L'Eternel est vivant ! David ne mourra pas. »
      7 Jonathan appela David et lui rapporta toutes ces paroles, puis il le conduisit chez Saül, et David fut à son service comme auparavant.
      8 La guerre continuait. David marcha contre les Philistins et se battit contre eux. Il leur infligea une grande défaite et ils prirent la fuite devant lui.
      9 Alors le mauvais esprit envoyé par l'Eternel fut sur Saül. Celui-ci était assis dans sa maison, sa lance à la main.
      10 David jouait. Saül voulut le clouer avec sa lance contre la paroi, mais David l’évita et la lance s'enfonça dans la paroi. David prit la fuite et s'échappa pendant la nuit.
      11 Saül envoya des hommes à la maison de David pour le surveiller et le faire mourir au matin. Mais Mical, la femme de David, l'en informa en lui disant : « Si tu ne te sauves pas cette nuit, demain tu es un homme mort. »
      12 Elle le fit descendre par la fenêtre, et David s'en alla et prit la fuite. C'est ainsi qu'il s’échappa.
      13 Ensuite Mical prit le théraphim et le plaça dans le lit. Elle mit une peau de chèvre à la tête du lit et elle enveloppa le théraphim d'une couverture.
      14 Lorsque Saül envoya des hommes arrêter David, elle dit : « Il est malade. »
      15 Saül les renvoya pour qu'ils le voient en disant : « Apportez-le-moi dans son lit, afin que je le fasse mourir. »
      16 Ces envoyés revinrent et constatèrent que c’était le théraphim qui était dans le lit, avec une peau de chèvre à l’endroit de la tête.
      17 Saül dit à Mical : « Pourquoi m'as-tu ainsi trompé et as-tu laissé partir mon ennemi ? Voilà qu’il s'est échappé ! » Mical répondit à Saül : « Il m'a dit : ‘Laisse-moi partir ou je te tue !’ »
      18 C'est ainsi que David prit la fuite et put s’échapper. Il se rendit vers Samuel à Rama et lui raconta tout ce que Saül lui avait fait. Puis il alla avec Samuel habiter à Najoth.
      19 On le rapporta à Saül en disant : « David se trouve à Najoth, près de Rama. »
      20 Saül envoya des hommes arrêter David. Ils virent une assemblée de prophètes en train de prophétiser, avec Samuel à leur tête. L'Esprit de Dieu reposa sur les envoyés de Saül et ils se mirent eux aussi à prophétiser.
      21 On le rapporta à Saül, qui envoya d'autres hommes, et eux aussi se mirent à prophétiser. Il en envoya encore, pour la troisième fois, et ils se mirent également à prophétiser.
      22 Alors Saül se rendit lui-même à Rama. Arrivé à la grande citerne qui se trouve à Sécou, il demanda : « Où sont Samuel et David ? » On lui répondit : « Ils sont à Najoth, près de Rama. »
      23 Il prit alors la direction de Najoth, près de Rama. L'Esprit de Dieu reposa aussi sur lui et Saül continua son chemin en prophétisant jusqu'à son arrivée à Najoth, près de Rama.
      24 Il retira ses vêtements et prophétisa aussi devant Samuel. Il se jeta nu par terre et resta ainsi tout ce jour-là et toute la nuit. Voilà pourquoi l'on dit : « Saül est-il aussi parmi les prophètes ? »

      1 Samuel 20

      1 David s'enfuit de Najoth, près de Rama. Il alla trouver Jonathan et dit : « Qu'ai-je fait ? Quelle est ma faute, quel est mon péché aux yeux de ton père, pour qu'il en veuille à ma vie ? »
      2 Jonathan lui répondit : « Certainement pas, tu ne mourras pas. Mon père ne fait absolument rien sans m'en informer. Pourquoi donc me cacherait-il cela ? Non, ce n’est pas le cas. »
      3 David répéta avec serment : « Ton père sait bien que j'ai trouvé grâce à tes yeux et il se sera dit : ‘Que Jonathan ne le sache pas, cela lui ferait de la peine.’Mais l'Eternel est vivant et ton âme est vivante, il n'y a qu'un pas entre moi et la mort. »
      4 Jonathan dit à David : « Je ferai pour toi ce que tu voudras. »
      5 David lui répondit : « Demain, c’est le début du mois et je devrais normalement manger à la table du roi. Laisse-moi partir. Je me cacherai dans les champs jusqu'au soir du troisième jour.
      6 Si ton père remarque mon absence, tu diras : ‘David m'a supplié de le laisser aller à Bethléhem, sa ville d’origine, parce qu'il y a un sacrifice annuel pour toute sa famille.’
      7 S'il dit : ‘C'est bien’, ton serviteur alors n'a rien à craindre. Mais si la colère s'empare de lui, sache qu’il a décidé de me faire du mal.
      8 Montre donc ton attachement à ton serviteur, puisque tu as fait une alliance devant l'Eternel avec moi. Et si je suis coupable de quelque chose, enlève-moi toi-même la vie. En effet, pourquoi me conduirais-tu jusqu'à ton père ? »
      9 Jonathan lui dit : « Sois bien certain que je t'informerai, si j'apprends que mon père a décidé de te faire du mal ! »
      10 David demanda à Jonathan : « Qui m'informera dans le cas où ton père te répondrait avec dureté ? »
      11 Jonathan lui dit : « Viens, sortons dans les champs. » Et ils sortirent tous deux dans les champs.
      12 Jonathan dit à David : « J’en prends à témoin l'Eternel, le Dieu d'Israël, je chercherai à connaître les intentions de mon père demain ou après-demain. Dans le cas où il serait bien disposé vis-à-vis de toi, si je n'envoie pas quelqu'un vers toi pour t'en informer,
      13 que l'Eternel me traite avec la plus grande sévérité ! Dans le cas où mon père trouverait bon de te faire du mal, je t'informerai aussi et je te laisserai partir, afin que tu t'en ailles en paix. Que l'Eternel soit avec toi comme il l’a été avec mon père !
      14 Si je reste en vie, veuille agir envers moi avec la bonté de l'Eternel, et si je meurs,
      15 ne retire jamais ta bonté envers ma famille, pas même lorsque l'Eternel supprimera chacun de tes ennemis de la surface de la terre.
      16 En effet, Jonathan a fait alliance avec la famille de David. Que l'Eternel se venge des ennemis de David ! »
      17 Jonathan fit encore prêter serment à David au nom de son amour pour lui, car il l'aimait comme lui-même.
      18 Jonathan lui dit : « Demain, c’est le début du mois. On remarquera ton absence, car ta place sera vide.
      19 Tu descendras le troisième jour jusqu'à l'endroit où tu t'étais caché le jour où l’affaire a commencé, et tu resteras près de la pierre d'Ezel.
      20 Je tirerai trois flèches du côté de la pierre, comme si je visais une cible.
      21 J'enverrai un jeune serviteur en lui disant : ‘Va retrouver les flèches.’Si je lui dis : ‘Les flèches sont moins loin que toi, prends-les’, alors viens, car il y a paix pour toi et tu n'as rien à craindre, l'Eternel est vivant !
      22 Mais si je dis au jeune homme : ‘Les flèches sont plus loin que toi’, alors va-t’en, car l'Eternel te fait partir.
      23 L'Eternel est pour toujours témoin de la parole que nous nous sommes donnée l'un à l'autre. »
      24 David se cacha dans les champs. C'était le début du mois et le roi prit place à table pour manger.
      25 Le roi s'assit à sa place habituelle contre la paroi, Jonathan en face et Abner à côté de Saül, mais la place de David resta vide.
      26 Saül ne dit rien ce jour-là, car il pensait : « C'est un accident, il n'est pas pur, certainement il n'est pas pur. »
      27 Le lendemain, deuxième jour du mois, la place de David était encore vide. Saül dit alors à son fils Jonathan : « Pourquoi le fils d'Isaï n’est-il pas venu au repas, ni hier ni aujourd'hui ? »
      28 Jonathan répondit à Saül : « David m'a demandé la permission d'aller à Bethléhem.
      29 Il a dit : ‘Laisse-moi partir car nous avons dans la ville un sacrifice de famille, et mon frère m’a ordonné d’y assister. Si donc j'ai trouvé grâce à tes yeux, permets-moi de m’échapper pour aller voir mes frères.’C'est pour cela qu'il n'est pas venu à la table du roi. »
      30 Alors la colère de Saül s'enflamma contre Jonathan et il lui dit : « Fils d’une femme perverse et rebelle, je sais bien que tu as pris parti pour le fils d'Isaï, à ta honte et à celle de ta mère.
      31 Aussi longtemps que le fils d'Isaï sera en vie sur la terre, il n'y aura pas de sécurité, ni pour toi ni pour ta royauté. Maintenant, envoie-le chercher et qu'on me l'amène, car il mérite la mort. »
      32 Jonathan répondit à son père Saül : « Pourquoi le faire mourir ? Qu'a-t-il fait ? »
      33 Saül dirigea alors sa lance contre lui pour le frapper. Jonathan comprit que son père était décidé à faire mourir David.
      34 Il se leva de table dans une ardente colère et ne participa pas au repas le deuxième jour du mois. Il était en effet dans la tristesse à cause de David, parce que son père l'avait insulté.
      35 Le lendemain matin, Jonathan se rendit dans les champs à l'endroit convenu avec David, accompagné d'un jeune serviteur.
      36 Il lui dit : « Cours retrouver les flèches que je vais tirer. » Le serviteur courut et Jonathan tira une flèche qui le dépassa.
      37 Lorsque le garçon arriva à l'endroit où se trouvait la flèche qu’il avait tirée, Jonathan cria derrière lui : « La flèche n'est-elle pas plus loin que toi ? »
      38 Il lui cria encore : « Vite, dépêche-toi, ne t'arrête pas ! » Le serviteur de Jonathan ramassa les flèches et revint vers son maître.
      39 Le garçon ne savait rien, Jonathan et David étaient les seuls à connaître la situation.
      40 Jonathan remit ses armes à son serviteur en lui disant : « Va les porter en ville. »
      41 Après le départ du garçon, David se leva du côté du sud, puis il se jeta le visage contre terre et se prosterna trois fois. Les deux amis s'embrassèrent et pleurèrent ensemble, en particulier David.
      42 Jonathan dit à David : « Va en paix, maintenant que nous avons l'un et l'autre prêté serment au nom de l'Eternel en disant : ‘Que l'Eternel soit pour toujours témoin entre toi et moi, entre ta descendance et ma descendance !’ »

      1 Samuel 21

      1 David se leva et partit, et Jonathan rentra en ville.
      2 David se rendit à Nob vers le prêtre Achimélec. Celui-ci courut effrayé à sa rencontre et lui demanda : « Pourquoi es-tu seul et n'y a-t-il personne avec toi ? »
      3 David répondit au prêtre Achimélec : « Le roi m'a donné un ordre et m'a dit : ‘Que personne ne sache rien de l'affaire pour laquelle je t'envoie ni de l'ordre que je t'ai donné.’J'ai fixé un rendez-vous à mes hommes.
      4 Maintenant qu'as-tu sous la main ? Donne-moi cinq pains ou ce que tu trouveras. »
      5 Le prêtre répondit à David : « Je n'ai pas de pain ordinaire sous la main, mais je peux te donner du pain consacré, à condition que tes hommes n’aient pas eu de relations avec des femmes récemment ! »
      6 David répondit au prêtre : « Nous n’avons pas eu de relations avec des femmes, comme toujours quand je pars en campagne. Les affaires de mes hommes sont consacrées, même si une expédition a un caractère profane. Elles le seront d’autant plus aujourd'hui. »
      7 Alors le prêtre lui donna du pain consacré, car il n'y avait là pas d'autre pain. On l’avait retiré de devant l'Eternel pour le remplacer par du pain chaud au moment où on l'avait pris.
      8 Ce jour-là, un des serviteurs de Saül était présent, enfermé qu’il était au service de l'Eternel. C'était un Edomite du nom de Doëg, qui était le chef des bergers de Saül.
      9 David dit à Achimélec : « N'as-tu pas sous la main une lance ou une épée ? En effet, je n'ai pris avec moi ni mon épée ni mes armes, parce que l'ordre du roi était urgent. »
      10 Le prêtre répondit : « Il y a l'épée de Goliath, le Philistin, que tu as tué dans la vallée d’Ela. Elle est enveloppée dans un drap derrière l'éphod. Si tu veux la prendre, prends-la, car il n'y en a pas d'autre ici. » David répliqua : « Il n'y en a pas de pareille. Donne-la-moi. »
      11 David se leva et s'enfuit le jour même loin de Saül. Il arriva chez Akish, le roi de Gath.
      12 Les serviteurs d'Akish lui dirent : « N'est-ce pas David, le roi du pays ? N'est-ce pas celui en l’honneur de qui l'on chantait en dansant : ‘Saül a frappé ses 1000, et David ses 10'000’ ? »
      13 David prit ces paroles à cœur et éprouva une grande peur vis-à-vis d'Akish, le roi de Gath.
      14 Il fit semblant d’être fou sous leurs yeux et accomplit des actes de démence devant eux. Il faisait des marques sur les battants des portes et laissait couler sa salive sur sa barbe.
      15 Akish dit à ses serviteurs : « Vous voyez bien que cet homme a perdu la raison. Pourquoi me l'amenez-vous ?
      16 Est-ce que je manque de fous, pour que vous m'ameniez celui-ci et me rendiez témoin de ses actes de démence ? Faut-il qu'il entre dans ma maison ? »

      1 Samuel 22

      1 David partit de là et se sauva dans la grotte d'Adullam. Ses frères et toute sa famille l'apprirent, et ils descendirent vers lui.
      2 Tous ceux qui se trouvaient dans la détresse, qui avaient des dettes ou qui étaient mécontents se rassemblèrent autour de lui, et il devint leur chef. Ainsi, ce furent environ 400 hommes qui se joignirent à lui.
      3 De là, David se rendit à Mitspé dans le pays de Moab. Il dit au roi de Moab : « Permets donc à mon père et à ma mère de se retirer chez vous jusqu'à ce que je sache ce que Dieu fera de moi. »
      4 Il les conduisit vers le roi de Moab et ils restèrent avec lui tout le temps que David fut dans sa forteresse.
      5 Le prophète Gad dit à David : « Ne reste pas dans la forteresse, va-t'en et retourne sur le territoire de Juda. » David s'en alla et se rendit dans la forêt de Héreth.
      6 Saül apprit que l'on avait des renseignements sur David et sur ses hommes. Il siégeait alors sous un tamaris à Guibea, sur la colline. Il avait sa lance à la main et tous ses serviteurs se tenaient près de lui.
      7 Saül dit aux serviteurs qui se tenaient près de lui : « Ecoutez, Benjaminites ! Le fils d'Isaï vous donnera-t-il à tous des champs et des vignes ? Fera-t-il de vous tous des chefs de milliers et de centaines ?
      8 Sinon, pourquoi avez-vous tous conspiré contre moi, pourquoi n'y a-t-il personne qui m'informe de l'alliance conclue par mon fils avec le fils d'Isaï ? Pourquoi n'y a-t-il aucun de vous qui s’inquiète pour moi et qui m'avertisse que mon fils a soulevé mon serviteur contre moi afin qu'il me dresse des embuscades, comme il le fait aujourd'hui ? »
      9 Doëg l'Edomite, qui figurait aussi parmi les serviteurs de Saül, répondit : « J'ai vu le fils d'Isaï venir à Nob, vers Achimélec, fils d'Achithub.
      10 Achimélec a consulté l'Eternel pour lui. Il lui a donné des vivres et lui a remis l'épée de Goliath, le Philistin. »
      11 Le roi envoya chercher le prêtre Achimélec, fils d'Achithub, et toute sa famille, les prêtres qui se trouvaient à Nob. Ils se rendirent tous vers le roi.
      12 Saül dit : « Ecoute, fils d'Achithub ! » Il répondit : « Oui, mon seigneur ! »
      13 Saül lui dit : « Pourquoi avez-vous conspiré contre moi, le fils d'Isaï et toi ? Pourquoi lui as-tu donné du pain et une épée, et pourquoi as-tu consulté Dieu pour lui ? Ainsi, il s'attaque à moi et me dresse des embuscades, comme il le fait aujourd'hui. »
      14 Achimélec répondit au roi : « Parmi tous tes serviteurs, lequel est aussi fidèle que David ? Il est le gendre du roi, il est dévoué à tes ordres et honoré dans ta maison.
      15 Est-ce aujourd'hui que j'ai commencé à consulter Dieu pour lui ? Certainement pas ! Que le roi ne fasse pas reposer de responsabilité sur moi ni sur qui que ce soit dans ma famille, car moi, ton serviteur, je ne sais absolument rien de cette affaire. »
      16 Le roi rétorqua : « Tu mourras, Achimélec, ainsi que toute ta famille. »
      17 Puis il ordonna aux gardes qui se tenaient près de lui : « Tournez-vous et mettez à mort les prêtres de l'Eternel, car ils sont de mèche avec David. Ils savaient bien qu'il était en fuite et ils ne m'ont pas averti. » Mais les serviteurs du roi ne voulurent pas avancer la main pour frapper les prêtres de l'Eternel.
      18 Alors le roi dit à Doëg : « Tourne-toi et frappe les prêtres. » Doëg l'Edomite se tourna, et ce fut lui qui frappa les prêtres. Il fit mourir ce jour-là 85 hommes qui portaient l'éphod de lin.
      19 Saül frappa encore du tranchant de l'épée Nob, la ville de ces prêtres. Hommes et femmes, enfants et bébés, bœufs, ânes et brebis, tous tombèrent sous le tranchant de l'épée.
      20 Un fils d'Achimélec et petit-fils d'Achithub put s’échapper. Son nom était Abiathar. Il s'enfuit vers David
      21 et lui rapporta que Saül avait tué les prêtres de l'Eternel.
      22 David dit à Abiathar : « Je savais bien, l’autre jour, que Doëg l'Edomite, qui se trouvait là, ne manquerait pas d'informer Saül. C'est moi qui suis responsable de la mort de tous les membres de ta famille.
      23 Reste avec moi, n’aie pas peur, car celui qui en voudra à ta vie en voudra à la mienne. Près de moi tu seras en sécurité. »

      1 Samuel 23

      1 On vint dire à David : « Les Philistins ont attaqué Keïla et pillent les aires de battage. »
      2 David consulta l'Eternel en disant : « Dois-je y aller ? Est-ce que je battrai ces Philistins ? » L'Eternel lui répondit : « Vas-y, tu battras les Philistins et tu délivreras Keïla. »
      3 Mais les hommes de David lui dirent : « Nous vivons dans la peur ici même en Juda. Que se passera-t-il si nous allons à Keïla pour combattre les troupes des Philistins ? »
      4 David consulta de nouveau l'Eternel, et l'Eternel lui répondit : « Lève-toi, descends à Keïla, car je livre les Philistins entre tes mains. »
      5 David alla donc avec ses hommes à Keïla et il se battit contre les Philistins. Il emmena leur bétail et leur infligea une grande défaite. C’est ainsi que David délivra les habitants de Keïla.
      6 Lorsque Abiathar, le fils d'Achimélec, s’était réfugié auprès de David à Keïla, il avait apporté l'éphod avec lui.
      7 Saül fut informé de l'arrivée de David à Keïla et il se dit : « Dieu le livre entre mes mains, car il est venu s'enfermer dans une ville munie de portes et de verrous. »
      8 Saül convoqua donc tout le peuple à la guerre afin de descendre à Keïla et d'assiéger David et ses hommes.
      9 David eut connaissance du mauvais projet de Saül contre lui. Il dit au prêtre Abiathar : « Apporte l'éphod ! »
      10 Puis David dit : « Eternel, Dieu d'Israël, moi, ton serviteur, j’apprends que Saül veut venir à Keïla pour détruire cette ville à cause de moi.
      11 Les habitants de Keïla me livreront-ils entre ses mains ? Saül descendra-t-il, conformément à ce que ton serviteur a appris ? Eternel, Dieu d'Israël, veuille le révéler à ton serviteur ! » L'Eternel répondit : « Il descendra. »
      12 David répéta : « Les habitants de Keïla me livreront-ils, ainsi que mes hommes, entre les mains de Saül ? » Et l'Eternel répondit : « Ils te livreront entre ses mains. »
      13 Alors David se leva avec ses hommes au nombre d'environ 600 ; ils sortirent de Keïla et s'en allèrent où ils purent. Informé que David s'était sauvé de Keïla, Saül renonça à son expédition.
      14 David habita dans le désert, dans des endroits escarpés, et il resta sur la montagne dans le désert de Ziph. Saül le cherchait toujours, mais Dieu ne le livra pas entre ses mains.
      15 Voyant que Saül partait en campagne pour attenter à sa vie, David restait dans le désert de Ziph, dans la forêt.
      16 Ce fut alors que Jonathan, fils de Saül, se leva pour aller trouver David dans la forêt. Il fortifia sa confiance en Dieu
      17 et lui dit : « N’aie pas peur, car mon père Saül ne parviendra pas à t’attraper. Tu régneras sur Israël et moi, je serai ton bras droit. Mon père Saül le sait bien aussi. »
      18 Ils firent tous deux alliance devant l'Eternel. David resta dans la forêt et Jonathan retourna chez lui.
      19 Les Ziphiens montèrent vers Saül à Guibea et dirent : « David n'est-il pas caché chez nous dans les endroits escarpés, dans la forêt, sur la colline de Hakila qui se trouve au sud du désert ?
      20 Descends donc, roi, si c'est ce que tu désires. C’est à nous qu’il reviendra de le livrer entre les mains du roi. »
      21 Saül dit : « Que l'Eternel vous bénisse pour avoir eu pitié de moi !
      22 Allez donc prendre encore des informations pour bien examiner et savoir où il se tient et qui l'y a vu, car il est très rusé, à ce qu'on m'a dit.
      23 Voyez et reconnaissez tous les endroits où il se cache, puis revenez vers moi avec des renseignements certains, et je partirai avec vous. S'il est dans le pays, je le chercherai parmi tous les milliers de Juda. »
      24 Ils se levèrent donc et retournèrent à Ziph avant Saül. David et ses hommes se trouvaient dans le désert de Maon, dans la plaine située au sud de ce désert.
      25 Saül partit avec ses hommes à la recherche de David. On en informa David, qui descendit dans un endroit rocheux, dans le désert de Maon. L'ayant appris, Saül poursuivit David au désert de Maon.
      26 Saül marchait d'un côté de la montagne, David et ses hommes de l'autre côté. David se dépêchait pour échapper à Saül. Cependant, déjà Saül et ses hommes l’encerclaient, ainsi que les siens, pour s'emparer d'eux
      27 lorsqu'un messager vint dire à Saül : « Viens vite, car les Philistins ont lancé une attaque contre le pays. »
      28 Saül cessa de poursuivre David et repartit pour aller combattre les Philistins. C'est pourquoi l'on appela cet endroit Séla-Hammachlekoth.

      1 Samuel 24

      1 De là David monta vers les falaises d'En-Guédi, où il habita.
      2 Lorsque Saül fut de retour après avoir poursuivi les Philistins, on vint lui dire : « David est dans le désert d'En-Guédi. »
      3 Saül prit 3000 hommes d'élite choisis sur tout Israël, et il alla à la recherche de David et de ses hommes jusque sur les rochers des bouquetins.
      4 Il arriva à des parcs à brebis, qui étaient près du chemin. Là se trouvait une grotte, où il entra pour satisfaire un besoin naturel. David et ses hommes se trouvaient au fond de la grotte.
      5 Les hommes de David lui dirent : « Voici le jour où l'Eternel te dit : ‘Je livre ton ennemi entre tes mains ; traite-le comme tu le jugeras bon.’ » David se leva et coupa doucement le pan du manteau de Saül.
      6 Après cela il sentit son cœur battre, parce qu'il avait coupé le pan du manteau de Saül.
      7 Il dit à ses hommes : « Que l'Eternel me garde de commettre une telle action contre mon seigneur, celui que l'Eternel a désigné par onction ! Qu’il me garde de porter la main contre lui, car il est celui que l'Eternel a désigné par onction. »
      8 Par ces paroles David arrêta ses hommes et les empêcha de se jeter sur Saül. Puis Saül se leva pour sortir de la grotte et continua son chemin.
      9 Peu après, David se leva et sortit de la grotte. Il se mit alors à crier vers Saül : « O roi, mon seigneur ! » Saül regarda derrière lui et David s'inclina le visage contre terre et se prosterna.
      10 David dit à Saül : « Pourquoi écoutes-tu les propos de ceux qui prétendent que je cherche ton malheur ?
      11 Tu vois maintenant de tes propres yeux que l'Eternel t'avait livré aujourd'hui entre mes mains dans la grotte. On me poussait à te tuer, mais je t'ai épargné et j'ai dit : ‘Je ne porterai pas la main contre mon seigneur, car il est celui que l'Eternel a désigné par onction.’
      12 Regarde, mon père, regarde donc le pan de ton manteau dans ma main. J'ai coupé le pan de ton manteau, mais je ne t'ai pas tué. Sache et reconnais donc qu'il n'y a dans ma conduite ni méchanceté ni révolte et que je n'ai pas péché contre toi. Et pourtant tu me dresses des embuscades pour m'enlever la vie !
      13 L'Eternel sera juge entre toi et moi, et il me vengera de toi, mais je ne porterai pas la main contre toi.
      14 ‘Des méchants vient la méchanceté’, dit l'ancien proverbe. Aussi, je ne porterai pas la main contre toi.
      15 Contre qui le roi d'Israël s'est-il mis en marche ? Qui poursuis-tu ? Un chien mort, une puce !
      16 L'Eternel jugera et prononcera son verdict entre toi et moi. Il regardera et il défendra ma cause, il me rendra justice en me délivrant de toi. »
      17 Lorsque David eut fini d'adresser ces paroles à Saül, celui-ci dit : « Est-ce bien ta voix, mon fils David ? » Et Saül se mit à pleurer tout haut.
      18 Il dit à David : « Tu es plus juste que moi, car tu m'as fait du bien, alors que moi je t'ai fait du mal.
      19 Tu démontres aujourd'hui la bonté avec laquelle tu agis envers moi, puisque l'Eternel m'avait livré entre tes mains et que tu ne m'as pas tué.
      20 Si quelqu'un rencontre son ennemi, le laisse-t-il poursuivre tranquillement son chemin ? Que l'Eternel te récompense pour ce que tu as fait pour moi aujourd’hui !
      21 Maintenant, je sais que tu régneras et que le royaume d’Israël tiendra solidement entre tes mains.
      22 Jure-moi donc par l'Eternel que tu ne détruiras pas ma descendance après ma mort et que tu ne supprimeras pas mon nom de ma famille. »
      23 David en fit le serment à Saül. Puis Saül retourna chez lui, et David et ses hommes gagnèrent leur retraite.

      1 Samuel 25

      1 Samuel mourut. Tout Israël se rassembla pour le pleurer et on l'enterra chez lui à Rama. Quant à David, il se leva et descendit au désert de Paran.
      2 Il y avait à Maon un homme très riche, qui possédait des biens à Carmel. Il avait 3000 brebis et 1000 chèvres, et il se trouvait à Carmel pour la tonte de ses brebis.
      3 Le nom de cet homme était Nabal et sa femme s'appelait Abigaïl. C'était une femme pleine de bon sens et très belle, tandis que son mari était dur et méchant dans sa manière d’agir. Il descendait de Caleb.
      4 Alors qu’il était au désert, David apprit que Nabal tondait ses brebis.
      5 Il envoya dix jeunes gens vers lui en leur ordonnant : « Montez à Carmel et allez trouver Nabal. Vous le saluerez en mon nom
      6 et lui direz : ‘Longue vie à toi ! Que la paix soit avec toi, avec ta famille et avec tout ce qui t'appartient !
      7 Maintenant, j'ai appris que tu as chez toi les tondeurs. Or, lorsque tes bergers étaient avec nous, nous ne leur avons fait aucun mal et rien ne leur a été volé durant tout le temps où ils étaient avec nous à Carmel.
      8 Demande-le à tes serviteurs et ils te le confirmeront. Que ces jeunes gens trouvent donc grâce à tes yeux, puisque nous venons dans un jour de joie. Donne donc à tes serviteurs et à ton fils David ce que tu as sous la main.’ »
      9 Lorsque les hommes de David furent arrivés, ils répétèrent toutes ces paroles à Nabal, au nom de David, puis ils se turent.
      10 Nabal répondit aux serviteurs de David : « Qui est David et qui est le fils d'Isaï ? Il y a aujourd'hui beaucoup de serviteurs qui s'échappent de chez leur maître.
      11 Et je devrais prendre mon pain, mon eau, mon bétail que j'ai tué pour mes tondeurs, pour les donner à des gens qui sortent je ne sais d'où ? »
      12 Les hommes de David rebroussèrent chemin, ils repartirent et répétèrent, à leur arrivée, toutes ces paroles à David.
      13 Alors David dit à ses hommes : « Que chacun de vous prenne son épée ! » Et ils prirent chacun leur épée. David aussi prit la sienne, et environ 400 hommes montèrent à sa suite, tandis que 200 restaient près du matériel.
      14 Un des serviteurs de Nabal vint dire à Abigaïl, la femme de Nabal : « David a envoyé du désert des messagers pour saluer notre maître, et celui-ci les a traités avec dureté.
      15 Pourtant ces hommes se sont montrés très bons pour nous. Ils ne nous ont fait aucun mal et rien ne nous a été volé durant tout le temps où nous avons été avec eux lorsque nous étions dans les champs.
      16 Ils nous ont nuit et jour servi de protection, durant tout le temps où nous avons été avec eux pour garder les troupeaux.
      17 Maintenant, sache et vois ce que tu as à faire, car la perte de notre maître et de toute sa famille est décidée. Lui-même est si méchant que nous n'osons pas lui parler. »
      18 Abigaïl prit aussitôt 200 pains, 2 outres de vin, 5 brebis toutes préparées, 5 mesures de grain rôti, 100 gâteaux aux raisins secs et 200 aux figues sèches. Elle chargea tout cela sur des ânes
      19 et dit à ses serviteurs : « Passez devant moi, je vais vous suivre. » Elle ne dit rien à Nabal, son mari.
      20 Montée sur un âne, elle descendit, cachée par la montagne. David et ses hommes descendaient en face d'elle, de sorte qu'elle les rencontra.
      21 David avait dit : « C'est bien inutilement que j'ai gardé tout ce que cet homme a dans le désert et que rien de tout ce qu'il possède n'a été volé. Il m'a rendu le mal pour le bien.
      22 Que Dieu traite son serviteur David avec la plus grande sévérité, si je laisse en vie jusqu'au matin un seul homme parmi tous ceux qui appartiennent à Nabal ! »
      23 Lorsque Abigaïl aperçut David, elle descendit rapidement de l'âne, tomba sur son visage devant lui et se prosterna contre terre.
      24 Puis, se jetant à ses pieds, elle dit : « C’est ma faute, mon seigneur ! Permets à ta servante de te parler et écoute ses paroles.
      25 Que mon seigneur ne prête pas attention à ce méchant homme, à Nabal, car il porte bien son nom : il s’appelle Nabal et il y a chez lui de la folie. Quant à moi, ta servante, je n'ai pas vu les hommes que toi, mon seigneur, tu avais envoyés.
      26 Maintenant, mon seigneur, aussi vrai que l'Eternel est vivant et que ton âme est vivante, c'est l'Eternel qui t'a empêché de verser le sang et qui a retenu ta main. Que tes ennemis, que ceux qui veulent du mal à mon seigneur, soient pareils à Nabal !
      27 Accepte ce cadeau que moi, ta servante, je t’apporte, à toi mon seigneur, et qu'il soit distribué aux hommes qui marchent à la suite de mon seigneur.
      28 Pardonne la faute de ta servante ! En effet, l'Eternel accordera à mon seigneur une maison stable, car mon seigneur soutient les guerres de l'Eternel et on ne trouvera jamais rien de mauvais chez toi.
      29 Si quelqu'un se dresse pour te poursuivre et en veut à ta vie, ton âme, mon seigneur, sera bien gardée avec les vivants auprès de l'Eternel, ton Dieu. En revanche, il enverra au loin comme avec une fronde l'âme de tes ennemis.
      30 Lorsque l'Eternel aura fait à mon seigneur tout le bien qu'il t'a annoncé et qu'il t'aura établi chef sur Israël,
      31 mon seigneur n'aura ni remords ni trouble dans son cœur pour avoir versé le sang inutilement et pour s'être vengé lui-même. Et lorsque l'Eternel aura fait du bien à mon seigneur, souviens-toi de ta servante. »
      32 David dit à Abigaïl : « Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui t'a envoyée aujourd'hui à ma rencontre !
      33 Béni soit ton bon sens et bénie sois-tu, toi qui m'as empêché aujourd’hui de verser le sang et qui as retenu ma main !
      34 Mais l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui m'a empêché de te faire du mal est vivant, si tu ne t'étais pas dépêchée de venir à ma rencontre, il ne serait pas resté un seul homme à Nabal d'ici le matin. »
      35 David prit ce qu'Abigaïl lui avait apporté et lui dit : « Monte en paix chez toi. Tu vois, je t'ai écoutée et je t'ai bien accueillie. »
      36 Abigaïl arriva vers Nabal alors qu’il faisait un festin digne d’un roi dans sa maison. Il avait le cœur joyeux et il était complètement ivre. Elle ne lui dit pas un seul mot jusqu'au matin.
      37 Mais le matin, l'ivresse de Nabal s'était dissipée et sa femme lui raconta ce qui s'était passé. Le cœur de Nabal reçut un coup mortel et il devint aussi inerte qu’une pierre.
      38 Environ dix jours après, l'Eternel frappa Nabal et il mourut.
      39 David apprit que Nabal était mort et il dit : « Béni soit l'Eternel ! Il a défendu ma cause dans l'affront que m'a fait Nabal et il a empêché son serviteur de faire le mal. L'Eternel a fait retomber la méchanceté de Nabal sur sa tête. » David envoya proposer à Abigaïl de devenir sa femme.
      40 Les serviteurs de David arrivèrent chez Abigaïl à Carmel. Ils lui dirent : « David nous a envoyés vers toi parce qu'il désire te prendre pour femme. »
      41 Elle se leva, se prosterna le visage contre terre et dit : « Voici, moi ta servante, je serai une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur. »
      42 Abigaïl partit immédiatement, montée sur un âne et accompagnée de cinq jeunes filles. Elle suivit les messagers de David et devint ainsi sa femme.
      43 David avait aussi épousé Achinoam de Jizreel, et toutes les deux furent ses femmes.
      44 Saül avait donné sa fille Mical, la femme de David, à Palthi de Gallim, fils de Laïsh.

      1 Samuel 26

      1 Les Ziphiens allèrent trouver Saül à Guibea et dirent : « David n'est-il pas caché sur la colline de Hakila, en face du désert ? »
      2 Saül se leva et descendit au désert de Ziph, avec 3000 hommes choisis dans l'élite d'Israël, pour chercher David dans le désert de Ziph.
      3 Il installa son camp sur la colline de Hakila, en face du désert, près du chemin. David était dans le désert. Quand il s'aperçut que Saül marchait à sa poursuite dans le désert,
      4 il envoya des espions et sut ainsi avec certitude que Saül était arrivé.
      5 Alors David se leva, vint à l'endroit où Saül campait et vit la place où il couchait en compagnie d’Abner, fils de Ner et chef de son armée. Saül couchait au milieu du camp et le peuple campait autour de lui.
      6 David prit la parole et s'adressa à Achimélec, le Hittite, et à Abishaï, fils de Tseruja et frère de Joab. Il leur dit : « Qui veut descendre avec moi dans le camp vers Saül ? » Abishaï répondit : « Moi, je descendrai avec toi. »
      7 David et Abishaï se rendirent de nuit vers la troupe. Saül était couché et dormait au milieu du camp, et sa lance était fichée en terre près de sa tête. Abner et le reste de la troupe étaient couchés autour de lui.
      8 Abishaï dit à David : « Dieu livre aujourd'hui ton ennemi entre tes mains. Laisse-moi donc le frapper avec ma lance. Je le clouerai à terre d'un seul coup, je n’aurai pas à m’y reprendre à deux fois. »
      9 Mais David dit à Abishaï : « Ne le supprime pas ! En effet, qui pourrait impunément porter la main contre celui que l’Eternel a désigné par onction ? »
      10 David ajouta : « L'Eternel est vivant ! C'est à l'Eternel seul de le frapper, soit que son jour soit venu et qu'il meure, soit qu'il descende sur un champ de bataille et qu'il y soit supprimé.
      11 Certes, par l'Eternel, je ne me risquerai pas à porter la main contre celui que l'Eternel a désigné par onction ! Prends seulement la lance qui est près de sa tête, ainsi que la cruche d'eau, et allons-nous-en. »
      12 David prit donc la lance et la cruche d'eau qui étaient près de la tête de Saül, et ils s'en allèrent. Personne ne les vit ni ne s'aperçut de rien, et personne ne se réveilla. Ils dormaient tous d'un profond sommeil, parce que l'Eternel les y avait plongés.
      13 David passa de l'autre côté et s'arrêta au loin sur le sommet de la montagne, à une grande distance du camp.
      14 Puis il cria à la troupe et à Abner, fils de Ner : « Vas-tu répondre, Abner ? » Abner répondit : « Qui es-tu, toi qui pousses des cris vers le roi ? »
      15 David dit à Abner : « N'es-tu pas un homme ? Et qui est ton pareil en Israël ? Pourquoi donc n'as-tu pas gardé le roi, ton maître ? En effet, quelqu'un du peuple est venu pour tuer le roi, ton maître.
      16 Ce que tu as fait là n'est pas bien. L'Eternel est vivant ! Vous méritez la mort pour n'avoir pas veillé sur votre maître, sur celui que l'Eternel a désigné par onction. Regarde maintenant où sont la lance du roi et la cruche d'eau qui étaient près de sa tête ! »
      17 Saül reconnut la voix de David et dit : « Est-ce bien ta voix, mon fils David ? » David répondit : « C'est ma voix, roi, mon seigneur ! »
      18 Puis il ajouta : « Pourquoi mon seigneur poursuit-il son serviteur ? Qu'ai-je fait et de quoi suis-je coupable ?
      19 Que le roi, mon seigneur, veuille maintenant écouter les paroles de son serviteur ! Si c'est l'Eternel qui te pousse à agir contre moi, qu'il veuille bien accepter le parfum d'une offrande. Mais si ce sont des hommes, qu'ils soient maudits devant l'Eternel, puisqu'ils me chassent aujourd'hui pour m’exclure de l'héritage de l'Eternel en me disant : ‘Va servir des dieux étrangers !’
      20 Oh ! Que mon sang ne tombe pas en terre loin de l'Eternel ! Le roi d'Israël s'est mis en marche pour chercher une puce, comme on chasserait une perdrix dans les montagnes. »
      21 Saül dit : « J'ai péché. Reviens, mon fils David ! Je ne te ferai plus de mal, puisqu'aujourd’hui ma vie a été précieuse à tes yeux. Je me suis comporté de façon stupide et j'ai commis une grande faute. »
      22 David répondit : « Voici la lance du roi. Que l'un de tes hommes vienne la prendre.
      23 L'Eternel traitera chacun en fonction de sa justice et sa fidélité. En effet, il t'avait livré aujourd'hui entre mes mains et je n'ai pas voulu porter la main sur celui que l'Eternel a désigné par onction.
      24 Tout comme aujourd'hui ta vie a eu beaucoup de valeur à mes yeux, ma vie aura beaucoup de valeur aux yeux de l'Eternel et il me délivrera de toute détresse. »
      25 Saül dit à David : « Sois béni, mon fils David ! Tu réussiras dans tes entreprises. » David poursuivit son chemin et Saül retourna chez lui.

      1 Samuel 27

      1 David se dit : « Je serai un jour supprimé par Saül. Je n'ai rien de mieux à faire que de me réfugier au pays des Philistins afin que Saül renonce à me chercher encore dans tout le territoire d'Israël. Ainsi, je lui échapperai. »
      2 David se leva avec ses 600 compagnons, et ils passèrent chez Akish, fils de Maoc, roi de Gath.
      3 David et ses hommes restèrent à Gath vers Akish. Ils avaient chacun leur famille et David avait ses deux femmes, Achinoam de Jizreel et Abigaïl de Carmel, la femme de Nabal.
      4 Informé que David s'était enfui à Gath, Saül cessa de le chercher.
      5 David dit à Akish : « Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, qu'on me donne dans l'une des villes du pays un endroit où je puisse habiter. Pourquoi ton serviteur habiterait-il avec toi dans la ville royale ? »
      6 Ce jour-là, Akish lui donna Tsiklag. C'est pourquoi Tsiklag a appartenu aux rois de Juda jusqu'à aujourd’hui.
      7 David resta dans le pays des Philistins durant un an et quatre mois.
      8 David et ses hommes montaient et faisaient des raids chez les Gueshuriens, les Guirziens et les Amalécites. Ces nations habitaient la région depuis l’Antiquité, du côté de Shur et jusqu'en Egypte.
      9 David dévasta cette région. Il ne laissait en vie ni homme ni femme et il enlevait les brebis, les bœufs, les ânes, les chameaux et les vêtements avant de retourner chez Akish.
      10 Akish demandait : « Où avez-vous fait vos coups aujourd'hui ? » David répondait : « Dans le sud de Juda, des Jerachmeélites et des Kéniens. »
      11 David ne laissait ni homme ni femme en vie pour les amener à Gath. Il pensait en effet : « Ils pourraient parler contre nous et dire : ‘Voilà ce que David a fait.’ » Ce fut sa manière d'agir durant tout le temps où il habita dans le pays des Philistins.
      12 Akish se fiait à David et se disait : « Il provoque le dégoût d’Israël, son peuple, et il sera pour toujours mon serviteur. »

      1 Samuel 28

      1 A cette époque-là, les Philistins rassemblèrent leurs troupes et formèrent une armée pour faire la guerre à Israël. Akish dit à David : « Tu dois savoir que vous ferez cette campagne avec moi, toi et tes hommes. »
      2 David répondit à Akish : « Eh bien ! Tu verras ce que ton serviteur fera. » Akish dit à David : « Eh bien ! Je t’établirai pour toujours comme mon garde du corps. »
      3 Samuel était mort. Tout Israël l'avait pleuré et on l'avait enterré à Rama, dans sa ville. Saül avait supprimé du pays ceux qui invoquaient les esprits et les spirites.
      4 Les Philistins se rassemblèrent et vinrent installer leur camp à Sunem. Saül rassembla tout Israël et ils établirent leur camp à Guilboa.
      5 A la vue du camp des Philistins, Saül fut rempli de peur et son cœur trembla violemment.
      6 Il consulta l'Eternel, mais l'Eternel ne lui répondit pas, ni par des rêves, ni par l'urim ni par les prophètes.
      7 Saül dit alors à ses serviteurs : « Cherchez-moi une femme capable d’invoquer les esprits et j'irai la consulter. » Ses serviteurs lui dirent : « A En-Dor il y a une femme capable d’invoquer les esprits. »
      8 Alors Saül se déguisa en enfilant d'autres vêtements et partit avec deux hommes. Ils arrivèrent de nuit chez la femme. Saül lui dit : « Pratique donc la divination pour moi en invoquant un mort, en faisant monter pour moi celui que je t’indiquerai. »
      9 La femme lui répondit : « Tu sais ce que Saül a fait, la manière dont il a fait disparaître du pays ceux qui sont capables d’invoquer les esprits et les spirites. Pourquoi donc tends-tu un piège à ma vie ? Veux-tu me faire mourir ? »
      10 Saül lui jura par l'Eternel : « L'Eternel est vivant ! Il ne t'arrivera aucun mal pour cela. »
      11 La femme demanda : « Qui veux-tu que je fasse monter pour toi ? » Il répondit : « Fais-moi monter Samuel. »
      12 Lorsque la femme vit Samuel, elle poussa un grand cri et dit à Saül : « Pourquoi m'as-tu trompée ? Tu es Saül ! »
      13 Le roi lui dit : « N’aie pas peur ! Dis-moi plutôt ce que tu vois. » La femme dit à Saül : « Je vois un dieu monter de la terre. »
      14 Il lui dit : « Quelle est son apparence ? » Elle répondit : « C'est un vieillard qui monte et il est enveloppé d'un manteau. » Saül comprit alors que c'était Samuel et il s'inclina le visage contre terre et se prosterna.
      15 Samuel dit à Saül : « Pourquoi as-tu troublé mon repos en me faisant monter ? » Saül répondit : « Je suis dans une grande détresse : les Philistins me font la guerre et Dieu s'est détourné de moi. Il ne m'a répondu ni par les prophètes ni par des rêves. Je t'ai appelé pour que tu me fasses connaître ce que je dois faire. »
      16 Samuel dit : « Pourquoi donc me consultes-tu, puisque l'Eternel s'est détourné de toi et qu'il est devenu ton ennemi ?
      17 L'Eternel te traite comme je te l'avais annoncé de sa part : il a arraché la royauté de tes mains et l'a donnée à un autre, à David.
      18 Tu n'as pas obéi à l'Eternel, tu n'as pas fait sentir à Amalek l'ardeur de sa colère. Voilà pourquoi l'Eternel te traite aujourd'hui de cette manière.
      19 L'Eternel livrera même Israël avec toi entre les mains des Philistins. Demain, tes fils et toi, vous serez avec moi et l'Eternel livrera le camp d'Israël entre les mains des Philistins. »
      20 Aussitôt Saül tomba à terre de tout son long. Les paroles de Samuel le remplissaient d'épouvante. De plus, il manquait de force, car il n'avait pris aucune nourriture de toute la journée et de toute la nuit.
      21 La femme s’approcha de Saül et, le voyant très effrayé, elle lui dit : « Ta servante t’a écouté. J'ai risqué ma vie en obéissant aux paroles que tu m'as dites.
      22 Ecoute maintenant, toi aussi, ta servante : laisse-moi t'offrir un morceau de pain à manger. Ainsi, tu auras la force de te remettre en route. »
      23 Mais Saül refusa et déclara : « Je ne mangerai pas. » Ses serviteurs, et même la femme, insistèrent et il les écouta. Il se leva de terre et s'assit sur le lit.
      24 La femme avait chez elle un veau gras, qu'elle s’empressa de tuer. Elle prit de la farine, la pétrit et fit cuire des pains sans levain.
      25 Elle déposa le tout devant Saül et ses serviteurs, et ils mangèrent. Puis ils se levèrent et partirent la nuit même.

      1 Samuel 29

      1 Les Philistins rassemblèrent toutes leurs troupes à Aphek, et Israël installa son camp près de la source de Jizreel.
      2 Les princes des Philistins s'avancèrent avec leurs centaines et leurs milliers, tandis que David et ses hommes marchaient à l'arrière-garde avec Akish.
      3 Les princes des Philistins dirent : « Que font ici ces Hébreux ? » Akish leur répondit : « N'est-ce pas David, le serviteur de Saül, roi d'Israël ? Il y a longtemps qu'il est avec moi et je n'ai rien trouvé à lui reprocher depuis son arrivée jusqu'à aujourd’hui. »
      4 Mais les princes des Philistins s'irritèrent contre Akish et lui dirent : « Renvoie cet homme ! Qu'il retourne là où tu l'as installé et ne descende pas avec nous sur le champ de bataille. Il risquerait d’être un ennemi pour nous pendant le combat. Comment cet homme pourrait-il rentrer en grâce auprès de son maître, si ce n'est en lui apportant la tête de nos hommes ?
      5 N'est-ce pas en l’honneur de ce David que l'on chantait en dansant : ‘Saül a frappé ses 1000, et David ses 10'000’ ? »
      6 Akish appela David et lui dit : « L'Eternel est vivant ! Tu es un homme droit et j'aime te voir aller et venir avec moi dans le camp, car je n'ai rien trouvé de mal en toi depuis ton arrivée chez moi jusqu'à aujourd’hui. Mais tu ne plais pas aux princes.
      7 Repars donc, va-t'en en paix, pour ne rien faire qui déplaise aux princes des Philistins. »
      8 David dit à Akish : « Mais qu'ai-je fait et qu'as-tu trouvé chez moi, ton serviteur, depuis que je suis avec toi jusqu'à aujourd’hui, pour que je ne puisse pas aller combattre les ennemis de mon seigneur le roi ? »
      9 Akish répondit à David : « Je le sais bien, car tu me plais autant qu’un ange de Dieu. Mais les princes des Philistins refusent que tu montes avec eux au combat.
      10 Par conséquent lève-toi de bon matin, ainsi que les serviteurs de ton maître qui sont venus avec toi. Levez-vous de bon matin et partez dès qu’il fera jour. »
      11 David et ses hommes se levèrent de bonne heure pour partir dès le matin et retourner dans le pays des Philistins. Quant aux Philistins, ils montèrent à Jizreel.

      1 Samuel 30

      1 Deux jours plus tard, lorsque David arriva à Tsiklag avec ses hommes, les Amalécites avaient lancé une attaque dans le Néguev et à Tsiklag. Ils avaient détruit et brûlé Tsiklag,
      2 après avoir fait prisonniers les femmes et tous ceux qui s'y trouvaient, petits et grands. Ils n'avaient tué personne, mais ils avaient tout emmené et s'étaient remis en route.
      3 En arrivant à la ville, David et ses hommes virent qu'elle était brûlée et que leurs femmes, leurs fils et leurs filles avaient été faits prisonniers.
      4 Alors David et la troupe qui l’accompagnait se mirent à pleurer tout haut jusqu'à ce qu'ils n'aient plus la force de pleurer.
      5 Les deux femmes de David, Achinoam de Jizreel et Abigaïl de Carmel, la femme de Nabal, avaient été emmenées.
      6 David fut dans une grande angoisse, car la troupe parlait de le lapider. Tous éprouvaient en effet de l'amertume, chacun à cause de ses fils et de ses filles. Mais David reprit courage en s'appuyant sur l'Eternel, son Dieu.
      7 Il dit au prêtre Abiathar, fils d'Achimélec : « Apporte-moi donc l'éphod ! » Abiathar le lui apporta.
      8 David consulta l'Eternel en disant : « Dois-je poursuivre cette troupe ? Réussirai-je à la rattraper ? » L'Eternel lui répondit : « Poursuis-la, car tu la rattraperas et tu délivreras les prisonniers. »
      9 David se mit en marche avec ses 600 compagnons. Ils arrivèrent au torrent de Besor, où ceux qui traînaient à l’arrière s'arrêtèrent.
      10 David continua la poursuite avec 400 hommes, tandis que 200 s'étaient arrêtés, trop fatigués pour passer le torrent de Besor.
      11 Ils trouvèrent dans les champs un Egyptien qu'ils conduisirent vers David. Ils lui firent manger du pain et boire de l'eau,
      12 et ils lui donnèrent un morceau d'un gâteau aux figues sèches et deux gâteaux aux raisins secs. Lorsqu'il eut mangé, les forces lui revinrent, car il n'avait pas pris de nourriture et pas bu d'eau depuis 3 jours et 3 nuits.
      13 David lui dit : « A qui appartiens-tu et d'où viens-tu ? » Il répondit : « Je suis un jeune Egyptien. J’étais au service d'un Amalécite, mais voilà 3 jours que mon maître m'a abandonné parce que j'étais malade.
      14 Nous avons lancé une attaque dans le sud du territoire des Kéréthiens, sur le territoire de Juda et au sud du territoire de Caleb, et nous avons brûlé Tsiklag. »
      15 David lui dit : « Veux-tu me faire descendre vers cette troupe ? » Il répondit : « Jure-moi au nom de Dieu que tu ne me tueras pas et que tu ne me livreras pas à mon maître, et je te ferai descendre vers cette troupe. »
      16 Il lui servit ainsi de guide. Les Amalécites étaient dispersés dans la région. Ils mangeaient, buvaient et dansaient à cause du grand butin qu'ils avaient pris au pays des Philistins et de Juda.
      17 David leur porta des coups depuis l'aube de ce jour-là jusqu'au lendemain soir, et aucun d'eux ne put s’échapper, excepté 400 jeunes hommes qui montèrent sur des chameaux et s'enfuirent.
      18 David sauva tout ce que les Amalécites avaient pris et il délivra aussi ses deux femmes.
      19 Il ne leur manqua personne, ni petit ni grand, ni fils ni fille, ni quoi que ce soit du butin ni rien de ce qu'on leur avait enlevé. David ramena tout.
      20 David prit tout le petit et le gros bétail. Ceux qui conduisaient ce troupeau et marchaient à sa tête disaient : « Voici le butin de David ! »
      21 David arriva vers les 200 hommes qui avaient été trop fatigués pour le suivre et qu'on avait laissés au torrent de Besor. Ils s'avancèrent à la rencontre de David et de sa troupe. David s'approcha d'eux et leur demanda comment ils allaient.
      22 Tous les hommes méchants et les vauriens qui avaient accompagné David prirent la parole et dirent : « Puisqu'ils ne sont pas venus avec nous, nous ne leur donnerons rien du butin que nous avons sauvé, à part à chacun sa femme et ses enfants. Qu'ils les emmènent et s'en aillent. »
      23 Mais David dit : « N'agissez pas ainsi, mes frères, au sujet de ce que l'Eternel nous a donné. En effet, il nous a gardés et a livré entre nos mains la troupe qui était venue nous faire du mal.
      24 Qui pourrait vous écouter dans cette affaire ? La part doit être la même pour celui qui est descendu sur le champ de bataille et pour celui qui est resté près du matériel : ils partageront tout ensemble. »
      25 Cela se passa ainsi dès ce jour et par la suite, et l'on en a fait jusqu'à aujourd’hui une prescription et une règle en Israël.
      26 De retour à Tsiklag, David envoya une partie du butin aux anciens de Juda qui étaient ses amis en leur adressant ces paroles : « Voici pour vous un cadeau pris sur le butin des ennemis de l'Eternel. »
      27 Il fit ainsi des envois aux anciens de Béthel, de Ramoth dans le Néguev, de Jatthir,
      28 d'Aroër, de Siphmoth, d'Eshthemoa,
      29 de Racal, des villes des Jerachmeélites, des villes des Kéniens,
      30 de Horma, de Cor-Ashan, d'Athac,
      31 d'Hébron et dans tous les endroits que ses hommes et lui avaient parcourus.

      1 Samuel 31

      1 Les Philistins livrèrent bataille à Israël et les Israélites prirent la fuite devant eux. Ils tombèrent morts sur le mont Guilboa.
      2 Les Philistins rattrapèrent Saül et ses fils, et ils tuèrent Jonathan, Abinadab et Malkishua, les fils de Saül.
      3 L'effort du combat porta sur Saül. Les archers le touchèrent et le blessèrent grièvement.
      4 Saül dit alors à son porteur d’armes : « Tire ton épée et transperce-moi ! Sinon, ce seront ces incirconcis qui viendront le faire et ils me feront subir leurs mauvais traitements. » Son porteur d’armes ne voulut pas le tuer, car il était rempli de peur. Alors Saül prit son épée et se jeta dessus.
      5 Voyant Saül mort, son porteur d’armes se jeta aussi sur son épée et il mourut avec lui.
      6 C’est ainsi que Saül et ses trois fils, son porteur d’armes et tous ses hommes moururent en même temps, dans cette journée.
      7 Lorsqu'ils virent que les Israélites s'enfuyaient et que Saül et ses fils étaient morts, ceux d'Israël qui étaient de l'autre côté de la vallée et de l'autre côté du Jourdain abandonnèrent leurs villes pour prendre aussi la fuite. Les Philistins allèrent s'y installer.
      8 Le lendemain, les Philistins vinrent pour dépouiller les morts, et ils trouvèrent le cadavre de Saül et de ses trois fils sur le mont Guilboa.
      9 Ils coupèrent la tête de Saül et le dépouillèrent de ses armes. Puis ils les firent circuler dans tout le pays des Philistins pour annoncer la nouvelle dans les temples de leurs idoles et parmi le peuple.
      10 Ils déposèrent les armes de Saül dans le temple des Astartés et ils attachèrent son cadavre sur les murs de Beth-Shan.
      11 Lorsque les habitants de Jabès en Galaad apprirent ce que les Philistins avaient fait à Saül,
      12 tous les hommes vaillants se levèrent. Après avoir marché toute la nuit, ils arrachèrent les cadavres de Saül et de ses fils des murs de Beth-Shan. Ensuite ils revinrent à Jabès, où ils les brûlèrent.
      13 Ils prirent leurs ossements et les enterrèrent sous le tamaris à Jabès, puis ils jeûnèrent pendant 7 jours.

      2 Samuel 1

      1 Après la mort de Saül, David, qui avait battu les Amalécites, était revenu à Tsiklag et il y passa deux jours.
      2 Le troisième jour, un homme arriva du camp de Saül, les habits déchirés et la tête couverte de terre. Lorsqu'il fut en présence de David, il se jeta par terre et se prosterna.
      3 David lui demanda : « D'où viens-tu ? » L’homme lui répondit : « Je me suis échappé du camp d'Israël. »
      4 David lui dit : « Que s'est-il passé ? Dis-le-moi donc ! » Il répondit : « Le peuple s'est enfui du champ de bataille ; beaucoup d'hommes sont tombés et sont morts. Même Saül et son fils Jonathan sont morts. »
      5 David dit au jeune homme qui lui apportait ces nouvelles : « Comment sais-tu que Saül et son fils Jonathan sont morts ? »
      6 Le jeune homme qui lui apportait ces nouvelles répondit alors : « Je me trouvais sur le mont Guilboa. Or Saül s'appuyait sur sa lance, et les chars et les cavaliers le serraient de près.
      7 Il s’est retourné, m'a aperçu et m'a appelé. J’ai dit : ‘Me voici !’
      8 Il m’a demandé : ‘Qui es-tu ?’Je lui ai répondu : ‘Je suis amalécite.’
      9 Il a dit : ‘Approche-toi donc et donne-moi la mort, car je me sens mal, même si je suis encore plein de vie.’
      10 Je me suis approché de lui et lui ai donné la mort, sachant bien qu'il ne survivrait pas à sa défaite. J'ai retiré la couronne qui était sur sa tête et le bracelet qu'il avait au bras et je te les apporte ici, mon seigneur. »
      11 David attrapa ses habits et les déchira, et tous les hommes qui étaient auprès de lui firent de même.
      12 Ils furent dans le deuil, ils pleurèrent et jeûnèrent jusqu'au soir à cause de Saül, de son fils Jonathan, du peuple de l'Eternel et de la communauté d'Israël, parce qu'ils étaient tombés par l'épée.
      13 David dit au jeune homme qui lui avait apporté ces nouvelles : « D'où viens-tu ? » Il répondit : « Je suis le fils d'un étranger, d'un Amalécite. »
      14 David lui dit : « Comment se fait-il que tu n’aies pas eu peur de porter la main contre celui que l'Eternel a désigné par onction et de lui donner la mort ? »
      15 Puis David appela l'un de ses hommes et lui dit : « Approche-toi et tue-le ! » Cet homme frappa l'Amalécite et celui-ci mourut
      16 tandis que David lui disait : « Que ton sang retombe sur ta tête ! En effet, ta bouche a témoigné contre toi, puisque tu as affirmé avoir toi-même donné la mort à celui que l'Eternel avait désigné par onction ! »
      17 Voici la complainte que David composa sur Saül et sur son fils Jonathan.
      18 Il ordonna de l'enseigner aux Judéens. C'est la complainte de l'arc, qui figure dans le livre du Juste.
      19 « L'élite d'Israël a été blessée sur tes collines ! #Comment des héros ont-ils pu tomber ?
      20 » Ne l'annoncez pas dans Gath, #n'en proclamez pas la nouvelle dans les rues d'Askalon, #sinon les filles des Philistins se réjouiraient, #les filles des incirconcis triompheraient. #
      21 Monts Guilboa, #qu'il n'y ait sur vous ni rosée ni pluie, #ni champs permettant de faire des offrandes ! #En effet, c’est là qu’a été jeté le bouclier des héros, #le bouclier de Saül. #Plus jamais on ne le graissera avec de l’huile. #
      22 Devant le sang des blessés, devant la graisse des plus vaillants, #l'arc de Jonathan n'a jamais reculé #et l'épée de Saül ne retournait pas à vide. #
      23 Saül et Jonathan, aimés et chéris pendant leur vie, #n'ont pas été séparés dans la mort. #Ils étaient plus légers que les aigles, #ils étaient plus forts que les lions. #
      24 Filles d'Israël, pleurez sur Saül ! #Il vous habillait d’un cramoisi magnifique, #il mettait des ornements d'or sur vos habits. #
      25 Comment des héros ont-ils pu tomber au milieu du combat ? #Comment Jonathan a-t-il pu être blessé sur tes collines ?
      26 » Je suis dans la douleur à cause de toi, Jonathan, mon frère ! #Tu faisais tout mon plaisir. #Ton amour pour moi était merveilleux, #supérieur à l'amour des femmes. #
      27 Comment des héros ont-ils pu tomber ? #Comment leurs armes ont-elles pu être détruites ? »

      2 Samuel 2

      1 Après cela, David consulta l'Eternel en disant : « Dois-je monter dans une des villes de Juda ? » L'Eternel lui répondit : « Monte. » David dit : « Où dois-je monter ? » Et l'Eternel répondit : « A Hébron. »
      2 David y monta alors avec ses deux femmes, Achinoam de Jizreel et Abigaïl de Carmel, la femme de Nabal.
      3 David y fit aussi monter ceux qui étaient à ses côtés, chacun avec sa famille, et ils habitèrent dans les villes qui dépendaient d'Hébron.
      4 Les hommes de Juda vinrent et c’est là qu’ils consacrèrent par onction David comme roi sur la communauté de Juda. On informa David que c'étaient les habitants de Jabès en Galaad qui avaient enterré Saül.
      5 Il leur envoya alors des messagers pour leur dire : « Soyez bénis de l'Eternel, puisque vous avez fait preuve d’une telle bonté envers Saül, votre maître, et que vous l'avez enterré.
      6 Que l'Eternel agisse maintenant envers vous avec bonté et fidélité. Moi aussi, je vous ferai du bien, puisque vous avez agi de cette manière.
      7 Que vos mains se fortifient ! Soyez de vaillants hommes ! En effet, votre maître Saül est mort et c'est moi que la communauté de Juda a désigné par onction comme roi sur elle. »
      8 Cependant Abner, fils de Ner et chef de l'armée de Saül, avait pris Ish-Bosheth, le fils de Saül, et l’avait fait passer à Mahanaïm.
      9 Il l'avait proclamé roi sur Galaad, sur les Asérites, sur Jizreel, sur Ephraïm, sur Benjamin et sur tout Israël.
      10 Ish-Bosheth, fils de Saül, était âgé de 40 ans lorsqu'il devint roi d'Israël et il régna 2 ans. Seule la communauté de Juda suivit David.
      11 La période pendant laquelle David régna à Hébron sur la communauté de Juda fut de 7 ans et 6 mois.
      12 Abner, fils de Ner, et les serviteurs d'Ish-Bosheth, le fils de Saül, sortirent de Mahanaïm en direction de Gabaon.
      13 Joab, le fils de Tseruja, et les serviteurs de David se mirent eux aussi en marche. Ils se rencontrèrent près de l'étang de Gabaon et ils s'arrêtèrent, les uns d’un côté de l'étang, les autres de l’autre.
      14 Abner dit à Joab : « Que les jeunes se lèvent donc et combattent devant nous ! » Joab répondit : « Qu'ils se lèvent ! »
      15 Ils se levèrent et s'avancèrent en nombre égal : 12 pour Benjamin et Ish-Bosheth, le fils de Saül, et 12 serviteurs de David.
      16 Chacun attrapa son adversaire par la tête et lui enfonça son épée dans le côté ; ils tombèrent tous ensemble. On appela alors cet endroit, qui se trouve près de Gabaon, Helkath-Hatsurim.
      17 Il y eut ce jour-là un combat très rude, au cours duquel Abner et les hommes d'Israël furent battus par les serviteurs de David.
      18 Les trois fils de Tseruja, Joab, Abishaï et Asaël, se trouvaient là. Asaël était agile comme une gazelle sauvage.
      19 Il poursuivit Abner sans se détourner de lui pour aller à droite ou à gauche.
      20 Abner regarda derrière lui et dit : « Est-ce toi, Asaël ? » Il répondit : « C'est moi. »
      21 Abner lui dit : « Détourne-toi à droite ou à gauche ! Attrape un de ces jeunes gens et prends ses dépouilles. » Mais Asaël ne voulut pas se détourner de lui.
      22 Abner insista auprès d’Asaël : « Ecarte-toi de moi ! Pourquoi devrais-je te frapper et t'abattre ? Comment pourrais-je ensuite regarder ton frère Joab en face ? »
      23 Mais Asaël refusa de s’écarter. Alors Abner le frappa au ventre avec l'extrémité inférieure de sa lance, et la lance sortit par-derrière. Il tomba et mourut sur place. Tous ceux qui arrivaient à l'endroit où Asaël était tombé mort s'y arrêtaient.
      24 Joab et Abishaï poursuivirent Abner, et le soleil se couchait quand ils arrivèrent à la colline d'Amma, qui se trouve en face de Guiach, sur le chemin du désert de Gabaon.
      25 Les Benjaminites se rassemblèrent derrière Abner pour former un seul bloc et ils s'arrêtèrent au sommet d'une colline.
      26 Abner cria à Joab : « L'épée va-t-elle nous dévorer indéfiniment ? Ne sais-tu pas que cela débouchera sur de l'amertume ? Quand diras-tu enfin à ton peuple de ne plus poursuivre ses frères ? »
      27 Joab répondit : « Dieu est vivant ! Si tu n'avais pas parlé, l’armée n'aurait pas cessé de poursuivre ses frères avant le matin. »
      28 Il sonna alors de la trompette et toute l’armée s'arrêta. Ils cessèrent de poursuivre Israël et de combattre.
      29 Abner et ses hommes marchèrent toute la nuit dans la plaine. Ils passèrent le Jourdain, traversèrent tout le Bithron et arrivèrent à Mahanaïm.
      30 Joab mit fin à leur poursuite d'Abner et rassembla toute l’armée. Il manquait 19 serviteurs de David et Asaël.
      31 Cependant, les serviteurs de David avaient frappé à mort 360 des hommes de Benjamin et d'Abner.
      32 Ils emportèrent Asaël et l'enterrèrent dans le tombeau de son père à Bethléhem. Puis Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit, et ils arrivèrent à Hébron au lever du jour.

      2 Samuel 3

      1 La guerre dura longtemps entre la famille de Saül et celle de David. David devenait de plus en plus fort, tandis que la famille de Saül s’affaiblissait de plus en plus.
      2 David eut des fils à Hébron. Son aîné fut Amnon, qu’il eut d'Achinoam de Jizreel ;
      3 le deuxième fut Kileab, d'Abigaïl de Carmel, la femme de Nabal ; le troisième, Absalom, fils de Maaca, elle-même fille de Talmaï, roi de Gueshur ;
      4 le quatrième, Adonija, fils de Haggith ; le cinquième, Shephathia, fils d'Abithal ;
      5 le sixième, Jithream, de sa femme Egla. Tels sont les fils que David eut à Hébron.
      6 Durant la guerre entre la famille de Saül et celle de David, Abner avait tenu ferme pour la famille de Saül.
      7 Or Saül avait eu une concubine du nom de Ritspa, qui était la fille d'Ajja. Ish-Bosheth dit à Abner : « Pourquoi as-tu eu des relations avec la concubine de mon père ? »
      8 Abner fut très irrité des paroles d'Ish-Bosheth et répondit : « Suis-je une tête de chien à la solde de Juda ? Je fais aujourd'hui preuve de bonté envers la famille de ton père Saül, envers ses frères et ses amis, je ne t'ai pas livré entre les mains de David, et tu me reproches maintenant une faute avec cette femme ?
      9 Que Dieu me traite avec la plus grande sévérité, si je n'agis pas vis-à-vis de David conformément à ce que l'Eternel lui a juré !
      10 Il a promis de transférer la royauté de la famille de Saül à la sienne et d’établir le trône de David sur Israël et sur Juda, depuis Dan jusqu'à Beer-Shéba. »
      11 Ish-Bosheth n'osa pas répliquer un seul mot à Abner, parce qu'il avait peur de lui.
      12 Abner envoya des messagers à David pour lui dire de sa part : « A qui appartient le pays ? Fais alliance avec moi et je t'aiderai à gagner la faveur de tout Israël. »
      13 Il répondit : « Bien ! Je vais faire alliance avec toi. Mais je te demande une chose : c'est de ne pas venir en ma présence à moins d’amener Mical, la fille de Saül, avec toi. »
      14 Puis David envoya des messagers à Ish-Bosheth, le fils de Saül, pour lui dire : « Rends-moi ma femme Mical ! Elle était devenue ma fiancée pour 100 prépuces de Philistins. »
      15 Ish-Bosheth la fit prendre chez son mari Palthiel, fils de Laïsh.
      16 Son mari la suivit en pleurant jusqu'à Bachurim. Abner lui dit alors : « Va-t’en, retourne chez toi ! » Et il retourna chez lui.
      17 Abner eut un entretien avec les anciens d'Israël. Il leur dit : « Auparavant vous désiriez avoir David pour roi.
      18 Agissez maintenant ! En effet, l'Eternel a dit de lui : ‘C'est par David, mon serviteur, que je délivrerai mon peuple, Israël, de l’oppression des Philistins et de tous ses ennemis.’ »
      19 Abner parla aussi à la tribu de Benjamin et il alla rapporter à David à Hébron ce qu'avaient décidé Israël et toute la communauté de Benjamin.
      20 Il arriva vers lui à Hébron, accompagné de hommes, et David fit un festin en son honneur et en l’honneur de ses compagnons.
      21 Abner dit à David : « Je me lèverai et je partirai pour rassembler tout Israël vers mon seigneur le roi. Ils feront alliance avec toi et tu régneras partout où tu le désires. » David laissa partir Abner, qui s'en alla en paix.
      22 Voici que Joab et les serviteurs de David revenaient d'une expédition, et ils ramenèrent un grand butin. Abner n'était plus auprès de David à Hébron, car celui-ci l'avait laissé partir, et il s'en était allé en paix.
      23 Lorsque Joab arriva avec toute sa troupe, on lui annonça : « Abner, fils de Ner, est venu trouver le roi. Celui-ci l'a laissé repartir et il s'en est allé en paix. »
      24 Joab se rendit chez le roi et dit : « Qu'as-tu fait ? Abner est venu te trouver. Pourquoi l'as-tu laissé repartir en toute tranquillité ?
      25 Tu connais Abner, fils de Ner ! C'est pour te tromper qu'il est venu, pour connaître tes manœuvres et savoir tout ce que tu fais. »
      26 Après avoir quitté David, Joab envoya des messagers sur les traces d'Abner, et ils le ramenèrent de la citerne de Sira. David n'en savait rien.
      27 Lorsque Abner fut de retour à Hébron, Joab le tira à l'écart à l’intérieur de la porte de la ville, comme pour lui parler en secret. Là il le frappa au ventre et le tua pour venger la mort de son frère Asaël.
      28 David l'apprit par la suite et il dit alors : « Je suis pour toujours innocent, devant l'Eternel, du sang d'Abner, fils de Ner, et mon royaume l'est aussi.
      29 Que ce sang retombe sur Joab et sur toute sa famille ! Qu'il y ait toujours chez lui quelqu'un qui soit atteint de blennorragie ou de la lèpre, qui s'appuie sur un bâton, qui meure par l'épée ou qui manque de nourriture ! »
      30 Ainsi, Joab et son frère Abishaï tuèrent Abner parce qu'il avait donné la mort à leur frère Asaël, à Gabaon, dans la bataille.
      31 David dit à Joab et à tout le peuple qui était avec lui : « Déchirez vos habits, couvrez-vous de sacs et pleurez en marchant devant Abner ! » Quant au roi David, il marcha derrière le cercueil.
      32 On enterra Abner à Hébron. Le roi se mit à pleurer tout haut sur le tombeau d'Abner, et tout le peuple pleura.
      33 Le roi composa une complainte sur Abner. Il dit : « Abner devait-il mourir comme un criminel ?
      34 Tu n'avais ni les mains attachées, ni les pieds emprisonnés ! Tu es tombé comme on tombe devant des méchants. » Et tout le peuple se remit à pleurer sur Abner.
      35 Tout le peuple s'approcha de David pour lui faire prendre de la nourriture pendant qu'il faisait encore jour, mais David fit le serment suivant : « Que Dieu me traite avec la plus grande sévérité, si je goûte du pain ou quoi que ce soit avant le coucher du soleil ! »
      36 Tout le peuple prit connaissance de cette attitude et l’approuva. Ils approuvèrent tout ce qu'avait fait le roi.
      37 Tout le peuple et tout Israël comprirent ce jour-là que ce n'était pas sur un ordre du roi qu'Abner, fils de Ner, avait été tué.
      38 Le roi dit à ses serviteurs : « Ne savez-vous pas qu'un chef, un grand homme, est tombé aujourd'hui en Israël ?
      39 Je suis encore faible, même si j'ai été consacré roi par onction, et ces hommes, les fils de Tseruja, sont trop puissants pour moi. Que l'Eternel traite conformément à sa méchanceté celui qui fait le mal ! »

      2 Samuel 4

      1 Lorsque le fils de Saül apprit qu'Abner était mort à Hébron, ses mains restèrent sans force et tout Israël fut épouvanté.
      2 Le fils de Saül avait deux chefs de bandes. L'un s'appelait Baana, et l'autre Récab ; ils étaient les fils de Rimmon de Beéroth, membres de la tribu de Benjamin. Beéroth était en effet considérée comme faisant partie de Benjamin,
      3 et les Beérothiens s'étaient réfugiés à Guitthaïm, où ils ont habité jusqu'à aujourd’hui.
      4 Jonathan, le fils de Saül, avait un fils handicapé aux deux jambes. Il était âgé de 5 ans lorsque arriva de Jizreel la nouvelle de la mort de Saül et de Jonathan ; sa nourrice le prit et s'enfuit, et comme elle se dépêchait de fuir, il tomba et resta estropié. Son nom était Mephibosheth.
      5 Or, les fils de Rimmon de Beéroth, Récab et Baana, se rendirent à l’heure la plus chaude de la journée à la maison d'Ish-Bosheth, alors que celui-ci était couché pour la sieste de midi.
      6 Ils pénétrèrent jusqu'au milieu de la maison en apportant du blé et le frappèrent au ventre. Puis Récab et son frère Baana se sauvèrent.
      7 Ils entrèrent donc dans la maison pendant qu'il était étendu sur son lit dans sa chambre à coucher, le frappèrent à mort et lui coupèrent la tête. Ils prirent sa tête et marchèrent toute la nuit sur le chemin de la plaine.
      8 Ils apportèrent la tête d'Ish-Bosheth à David, à Hébron, et ils dirent au roi : « Voici la tête d'Ish-Bosheth, le fils de Saül, ton ennemi, qui en voulait à ta vie. L'Eternel venge aujourd'hui le roi, mon seigneur, de Saül et de sa descendance. »
      9 David répondit à Récab et à son frère Baana, les fils de Rimmon de Beéroth : « L'Eternel qui m'a délivré de tout danger est vivant !
      10 Celui qui est venu me dire : ‘Saül est mort’et qui croyait m'annoncer une bonne nouvelle, je l'ai fait arrêter et tuer à Tsiklag pour lui donner le salaire de son message.
      11 Quand des méchants comme vous ont assassiné un homme juste dans sa maison et sur son lit, c’est d’autant plus volontiers que je vous redemanderai son sang, que vous avez versé, et vous ferai disparaître de la terre ! »
      12 David ordonna alors à ses jeunes serviteurs de les tuer. Ils leur coupèrent les mains et les pieds et les suspendirent au bord de l'étang d'Hébron. Puis ils prirent la tête d'Ish-Bosheth et l'enterrèrent dans le tombeau d'Abner à Hébron.

      2 Samuel 5

      1 Toutes les tribus d'Israël vinrent trouver David à Hébron pour dire : « Nous sommes faits des mêmes os et de la même chair que toi.
      2 Auparavant déjà, lorsque Saül était notre roi, c'était toi qui faisais partir Israël en campagne et qui l’en faisais revenir. L'Eternel t'a dit : ‘*C’est toi qui prendras soin de mon peuple, Israël, et qui deviendras son chef.’ »
      3 Ainsi, tous les anciens d'Israël vinrent trouver le roi à Hébron et là, le roi David fit alliance avec eux devant l'Eternel. Ils consacrèrent par onction David comme roi sur Israël.
      4 David était âgé de 30 ans lorsqu'il devint roi, et il régna 40 ans.
      5 Il régna 7 ans et 6 mois sur Juda à Hébron, et 33 ans sur tout Israël et Juda à Jérusalem.
      6 Le roi marcha avec ses hommes sur Jérusalem contre les Jébusiens, qui habitaient le pays. Ils dirent à David : « Tu n'entreras pas ici, car même les aveugles et les boiteux te repousseront en disant : ‘David n’entrera pas ici.’ »
      7 David s'empara néanmoins de la forteresse de Sion, c'est-à-dire la ville de David.
      8 David avait dit ce jour-là : « Si quelqu’un veut battre les Jébusiens, il devra atteindre par le canal ces boiteux et ces aveugles qui sont les ennemis de David. C'est pourquoi l'on dit : « L'aveugle et le boiteux n'entreront pas dans le temple. »
      9 David s’installa dans la forteresse, qu'il appela ville de David. Il fit des constructions de tous côtés, à partir de la terrasse de Millo jusque vers l’intérieur.
      10 David devenait de plus en plus puissant et l'Eternel, le Dieu de l’univers, était avec lui.
      11 Hiram, le roi de Tyr, envoya des messagers à David, ainsi que du bois de cèdre, avec des charpentiers et des tailleurs de pierres, et ils lui construisirent une maison.
      12 David reconnut alors que l'Eternel l'affermissait comme roi sur Israël et donnait du rayonnement à sa royauté à cause de son peuple, Israël.
      13 David prit encore des concubines et des femmes de Jérusalem, après son arrivée d'Hébron, et il eut encore des fils et des filles.
      14 Voici le nom des enfants qu’il eut à Jérusalem : Shammua, Shobab, Nathan, Salomon,
      15 Jibhar, Elishua, Népheg, Japhia,
      16 Elishama, Eliada et Eliphéleth.
      17 Les Philistins apprirent qu'on avait consacré par onction David comme roi sur Israël, et ils montèrent tous à sa recherche. David en fut informé et descendit à la forteresse.
      18 Les Philistins arrivèrent et se déployèrent dans la vallée des Rephaïm.
      19 David consulta l'Eternel en disant : « Dois-je monter contre les Philistins ? Les livreras-tu entre mes mains ? » Et l'Eternel dit à David : « Monte, car je livrerai les Philistins entre tes mains. »
      20 David vint à Baal-Peratsim où il les battit. Puis il dit : « L'Eternel a dispersé mes ennemis devant moi comme de l’eau qui coule. » C'est pourquoi l'on a appelé cet endroit Baal-Peratsim.
      21 Ils y abandonnèrent leurs idoles, et David et ses hommes les emportèrent.
      22 Les Philistins montèrent de nouveau pour attaquer et se déployèrent dans la vallée des Rephaïm.
      23 David consulta l'Eternel, et l'Eternel dit : « Tu ne monteras pas. Contourne-les par-derrière et tu arriveras sur eux vis-à-vis des mûriers.
      24 Quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors dépêche-toi, car c'est l'Eternel qui marche devant toi pour battre l'armée des Philistins. »
      25 David fit ce que l'Eternel lui avait ordonné et il porta des coups aux Philistins depuis Guéba jusqu'à Guézer.

      2 Samuel 6

      1 David rassembla encore toute l'élite d'Israël, qui comptait 30'000 hommes.
      2 Puis, avec tout le peuple qui était à ses côtés, il partit de Baalé-Juda pour faire monter de là l'arche de Dieu, à laquelle est associé le nom de l'Eternel, le maître de l’univers, qui siège au-dessus d’elle entre les chérubins.
      3 Ils mirent ce coffre de Dieu sur un char neuf et l'emportèrent depuis la maison d'Abinadab qui se trouve sur la colline ; c’étaient Uzza et Achjo, les fils d'Abinadab, qui conduisaient le char neuf.
      4 Ils l'emportèrent donc depuis la maison d'Abinadab qui se trouve sur la colline. Uzza marchait à côté de l'arche de Dieu, et Achjo devant.
      5 David et toute la communauté d'Israël jouaient devant l'Eternel de toutes sortes d'instruments en bois de cyprès, de la harpe, du luth, du tambourin, du sistre et des cymbales.
      6 Lorsqu'ils furent arrivés à l'aire de battage de Nacon, Uzza tendit la main vers l'arche de Dieu et la retint, parce que les bœufs la faisaient pencher.
      7 La colère de l'Eternel s'enflamma contre lui et Dieu le frappa sur place à cause de sa faute. Uzza mourut là, près de l'arche de Dieu.
      8 David fut troublé de ce que l'Eternel avait infligé une telle punition à Uzza, et cet endroit a été appelé jusqu'à aujourd’hui Pérets-Uzza.
      9 David eut peur de l'Eternel, ce jour-là, et il se dit : « Comment l'arche de l'Eternel pourrait-elle entrer chez moi ? »
      10 Il ne voulut pas prendre l'arche de l'Eternel chez lui, dans la ville de David, et il la fit conduire dans la maison d'Obed-Edom, un homme de Gath.
      11 L'arche de l'Eternel resta 3 mois dans la maison d'Obed-Edom de Gath et l'Eternel le bénit, ainsi que toute sa famille.
      12 On vint dire au roi David : « L'Eternel a béni la famille d'Obed-Edom et tout ce qui lui appartient à cause de l'arche de Dieu. » David se mit alors en route et il fit monter l'arche de Dieu depuis la maison d'Obed-Edom jusqu'à la ville de David au milieu des réjouissances.
      13 Quand ceux qui portaient l'arche de l'Eternel eurent fait six pas, on sacrifia un bœuf et un veau gras.
      14 David dansait de toute sa force devant l'Eternel et il était habillé d’un éphod en lin.
      15 David et toute la communauté d'Israël firent monter l'arche de l'Eternel avec des cris de joie et au son des trompettes.
      16 Mical, fille de Saül, regardait par la fenêtre lorsque l’arche de l’Eternel entra dans la ville de David et, en voyant le roi David sauter et danser devant l'Eternel, elle éprouva du mépris pour lui dans son cœur.
      17 Une fois qu'on eut amené l'arche de l'Eternel, on la mit à sa place au milieu de la tente que David avait dressée pour elle, et David offrit des holocaustes et des sacrifices de communion devant l'Eternel.
      18 Quand il eut fini d'offrir les holocaustes et les sacrifices de communion, David bénit le peuple au nom de l'Eternel, le maître de l’univers.
      19 Puis il distribua à tout le peuple, à toute la foule d'Israël, hommes et femmes confondus, un pain, une portion de viande et un gâteau aux raisins. Et tout le peuple repartit, chacun chez soi.
      20 David retourna chez lui pour bénir sa famille et Mical, fille de Saül, sortit à sa rencontre. Elle dit : « Quel honneur aujourd'hui pour le roi d'Israël ! Il s’est dénudé aux yeux des servantes de ses serviteurs comme le ferait un homme sans valeur ! »
      21 David répondit à Mical : « C'est devant l'Eternel, qui m'a choisi de préférence à ton père et à toute sa famille pour m'établir comme chef sur son peuple, sur Israël, c'est devant l'Eternel que j'ai dansé.
      22 Je veux paraître encore plus petit que cela et m'abaisser à mes propres yeux. Toutefois je serai honoré auprès des servantes dont tu parles. »
      23 Mical, fille de Saül, n'eut pas d'enfants jusqu'au jour de sa mort.

      2 Samuel 7

      1 Lorsqu’il fut installé dans son palais et que l'Eternel lui eut donné du repos en le délivrant de tous les ennemis qui l'entouraient,
      2 le roi dit au prophète Nathan : « Vois donc ! J'habite dans une maison en cèdre, tandis que l'arche de Dieu est installée au milieu d'une tente. »
      3 Nathan répondit au roi : « Vas-y, fais tout ce que tu as dans le cœur, car l'Eternel est avec toi. »
      4 La nuit suivante, la parole de l'Eternel fut adressée à Nathan :
      5 « Va annoncer à mon serviteur David : ‘Voici ce que dit l'Eternel : Est-ce à toi de me construire une maison pour que j’y habite ?
      6 En effet, je n'ai pas habité dans une maison depuis le jour où j'ai fait sortir les Israélites d'Egypte jusqu'à aujourd’hui. J'ai voyagé sous une tente, dans un tabernacle.
      7 Partout où j'ai marché avec tous les Israélites, ai-je une seule fois dit à l'une des tribus d'Israël que j'avais désignée pour diriger mon peuple, Israël : Pourquoi ne me construisez-vous pas une maison en cèdre ?’
      8 Annonce maintenant à mon serviteur David : ‘Voici ce que dit l'Eternel, le maître de l’univers : Je t'ai pris au pâturage, derrière les brebis, pour que tu sois chef sur mon peuple, sur Israël.
      9 Je t’ai accompagné partout où tu as marché, j'ai éliminé tous tes ennemis devant toi et j’ai rendu ton nom aussi grand que celui des grands de la terre.
      10 J’ai donné un lieu de résidence à mon peuple, à Israël, je l’ai planté pour qu'il y soit fixé et ne soit plus agité, pour que les méchants ne l'oppriment plus comme par le passé,
      11 comme à l'époque où j'avais établi des juges sur mon peuple, sur Israël. Je t’ai accordé du repos en te délivrant de tous tes ennemis. De plus, l'Eternel t'annonce qu'il va te faire lui-même une maison :
      12 quand ta vie prendra fin et que tu seras couché avec tes ancêtres, je ferai surgir après toi ton descendant, celui qui sera issu de toi, et j'affermirai son règne.
      13 Ce sera lui qui construira une maison en l’honneur de mon nom, et j'affermirai pour toujours le trône de son royaume.
      14 *Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils. S'il fait le mal, je le punirai avec le bâton des hommes, avec les coups des humains,
      15 mais je ne lui retirerai pas ma grâce comme je l'ai fait avec Saül, que j'ai écarté de ton chemin.
      16 Ta maison et ton règne seront assurés pour toujours après toi, ton trône sera affermi pour toujours.’ »
      17 Nathan rapporta toutes ces paroles et toute cette vision à David.
      18 Alors le roi David alla se présenter devant l'Eternel et dit : « Qui suis-je, Seigneur Eternel, et qu’est-ce que ma famille, pour que tu m'aies fait parvenir là où je suis ?
      19 Et c'est encore trop peu à tes yeux, Seigneur Eternel ! Tu parles aussi de la famille de ton serviteur pour un avenir lointain et tu consens à en instruire un homme, Seigneur Eternel !
      20 Que pourrait te dire de plus David ? Tu connais ton serviteur, Seigneur Eternel !
      21 C’est à cause de tes promesses et conformément à tes désirs que tu as accompli toutes ces grandes choses et les as révélées à ton serviteur.
      22 Que tu es donc grand, Seigneur Eternel ! En effet, personne n'est semblable à toi et il n'y a pas d'autre Dieu que toi, d'après tout ce que nous avons entendu.
      23 Existe-t-il sur la terre une seule nation qui soit comme ton peuple, comme Israël ? O Dieu, tu es venu le racheter pour faire de lui ton peuple, pour te faire un nom et pour accomplir en sa faveur, en faveur de ton pays, des miracles et des prodiges, en chassant devant ton peuple, que tu as racheté d'Egypte, des nations et leurs dieux.
      24 Tu as affermi ton peuple, Israël, pour qu'il soit ton peuple pour toujours et toi, Eternel, tu es devenu son Dieu.
      25 Maintenant, Eternel Dieu, fais subsister jusque dans l'éternité la parole que tu as prononcée sur ton serviteur et sur sa famille et agis comme tu l’as dit.
      26 Que l’on dise éternellement la grandeur de ton nom en affirmant : ‘L'Eternel, le maître de l’univers, est le Dieu d'Israël’et que la maison de ton serviteur David soit affermie devant toi !
      27 En effet, c’est toi-même, Eternel, maître de l’univers, Dieu d'Israël, qui t'es révélé à ton serviteur en disant : ‘Je te construirai une maison !’Voilà pourquoi ton serviteur a trouvé le courage de t'adresser cette prière.
      28 Maintenant, Seigneur Eternel, c’est toi qui es Dieu ! Tes paroles sont vraies et tu as annoncé ce bienfait à ton serviteur.
      29 Veuille donc bénir la famille de ton serviteur afin qu'elle subsiste éternellement devant toi ! En effet, c'est toi, Seigneur Eternel, qui as parlé, et c’est grâce à ta bénédiction que la maison de ton serviteur sera bénie pour l’éternité. »

      2 Samuel 8

      1 Après cela, David battit les Philistins et les humilia, et il leur prit le contrôle de leur capitale.
      2 Il battit les Moabites et il les mesura avec un ruban en les faisant se coucher par terre. Il mesura deux rubans à mettre à mort, et un plein ruban à laisser en vie. Les Moabites furent asservis à David et lui payèrent un tribut.
      3 David battit Hadadézer, fils de Rehob et roi de Tsoba, lorsqu'il alla rétablir sa domination sur l'Euphrate.
      4 David lui prit 1700 cavaliers et 20'000 fantassins. Il mutila les jarrets de tous les chevaux de trait pour ne conserver que 100 attelages.
      5 Les Syriens de Damas vinrent au secours d'Hadadézer, le roi de Tsoba, et David battit 22'000 d’entre eux.
      6 David posta des garnisons chez les Syriens de Damas. Les Syriens furent asservis à David et lui payèrent un tribut. L'Eternel protégeait David partout où il allait.
      7 David prit les boucliers en or que portaient les serviteurs d'Hadadézer et les amena à Jérusalem.
      8 Le roi David prit encore une grande quantité de bronze à Béthach et à Bérothaï, villes qui appartenaient à Hadadézer.
      9 Thoï, le roi de Hamath, apprit que David avait battu toute l'armée d'Hadadézer,
      10 et il envoya son fils Joram vers le roi David pour le saluer et pour le féliciter d'avoir attaqué Hadadézer et de l'avoir battu. En effet, Thoï était en guerre contre Hadadézer. Joram apporta des objets en argent, en or et en bronze.
      11 Le roi David les consacra à l'Eternel, comme il l’avait déjà fait pour l'argent et l'or pris à toutes les nations qu'il avait vaincues
      12 – la Syrie, Moab, les Ammonites, les Philistins, Amalek – ainsi que sur le butin d'Hadadézer, fils de Rehob et roi de Tsoba.
      13 David se fit encore un nom lorsqu’il revint de sa victoire sur les Syriens, au nombre de 18'000, dans la vallée du sel.
      14 Il établit des garnisons dans Edom, il en posta dans tout Edom. Edom tout entier fut asservi à David. L'Eternel protégeait David partout où il allait.
      15 David régna sur tout Israël, et il faisait droit et justice à tout son peuple.
      16 Joab, fils de Tseruja, commandait l'armée ; Josaphat, fils d'Achilud, était archiviste ;
      17 Tsadok, fils d'Achithub, et Achimélec, fils d'Abiathar, étaient prêtres ; Seraja était secrétaire ;
      18 Benaja, fils de Jehojada, était le chef des Kéréthiens et des Péléthiens ; et les fils de David étaient ministres d'Etat.

      2 Samuel 9

      1 David demanda : « Reste-t-il encore quelqu'un de la famille de Saül, pour que je lui fasse du bien à cause de Jonathan ? »
      2 Il y avait un serviteur de la famille de Saül, un dénommé Tsiba, que l'on fit venir vers David. Le roi lui dit : « Es-tu Tsiba ? » Il répondit : « Pour te servir ! »
      3 Le roi dit : « N'y a-t-il plus personne de la famille de Saül, pour que je fasse preuve envers lui de la bonté de Dieu ? » Tsiba répondit au roi : « Il y a encore un fils de Jonathan ; il est handicapé aux deux jambes. »
      4 Le roi lui demanda : « Où est-il ? » Et Tsiba répondit au roi : « Il est chez Makir, fils d'Ammiel, à Lodebar. »
      5 Le roi David l'envoya chercher chez Makir, le fils d'Ammiel, à Lodebar.
      6 Mephibosheth, fils de Jonathan et petit-fils de Saül, vint vers David, tomba le visage contre terre et se prosterna. David dit : « Mephibosheth ! » Il répondit : « Me voici, je suis ton serviteur. »
      7 David lui dit : « N’aie pas peur, car je veux te faire du bien à cause de ton père Jonathan. Je te rendrai toutes les terres de Saül, ton grand-père, et tu mangeras toujours à ma table. »
      8 Mephibosheth se prosterna et dit : « Que suis-je, moi ton serviteur, pour que tu prêtes attention à un chien mort tel que moi ? »
      9 Le roi appela Tsiba, le serviteur de Saül, et lui dit : « Je donne au fils de ton maître tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa famille.
      10 Tu cultiveras les terres pour lui, avec tes fils et tes serviteurs, et tu feras les récoltes, afin que le fils de ton maître ait du pain, de quoi manger. En outre, Mephibosheth, le fils de ton maître, mangera constamment à ma table. » Or Tsiba avait 15 fils et 20 serviteurs.
      11 Il dit au roi : « Ton serviteur fera tout ce que le roi mon seigneur ordonne à son serviteur. » Mephibosheth mangea donc à la table de David comme s’il était l'un des fils du roi.
      12 Il avait un jeune fils du nom de Mica et tous ceux qui habitaient chez Tsiba étaient à son service.
      13 Mephibosheth habitait à Jérusalem, car il mangeait constamment à la table du roi. Il était estropié des deux pieds.

      2 Samuel 10

      1 Après cela, le roi des Ammonites mourut et son fils Hanun devint roi à sa place.
      2 David se dit : « Je vais montrer de la bonté envers Hanun, le fils de Nachash, tout comme son père en a montré envers moi. » Et il envoya ses serviteurs le consoler au sujet de son père. Lorsque les serviteurs de David arrivèrent dans le pays des Ammonites,
      3 les chefs des Ammonites dirent à leur maître Hanun : « Penses-tu que ce soit pour honorer ton père que David t'envoie des consolateurs ? N'est-ce pas pour faire une reconnaissance de la ville, pour l’explorer et la détruire, qu'il envoie ses serviteurs vers toi ? »
      4 Alors Hanun arrêta les serviteurs de David, leur fit raser la moitié de la barbe et fit couper leurs habits par le milieu jusqu'en haut des cuisses. Puis il les renvoya.
      5 On en informa David et il envoya des messagers à leur rencontre, car ces hommes étaient couverts de honte. Le roi leur fit dire : « Restez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe ait repoussé et ne revenez qu’ensuite. »
      6 Voyant qu’ils avaient provoqué le dégoût de David, les Ammonites firent engager 20'000 fantassins chez les Syriens de Beth-Rehob et chez ceux de Tsoba, 1000 hommes chez le roi de Maaca et 12'000 chez les habitants de Tob.
      7 A cette nouvelle, David envoya contre eux Joab et toute l'armée, les hommes vaillants.
      8 Les Ammonites sortirent de leurs villes et se rangèrent en ordre de bataille à l'entrée de la ville. Les Syriens de Tsoba et de Rehob ainsi que les hommes de Tob et de Maaca étaient à part dans la campagne.
      9 Joab vit qu'il avait à combattre par-devant et par-derrière. Il choisit alors sur toute l'élite d'Israël un groupe qu'il plaça en face des Syriens.
      10 Il plaça le reste du peuple sous le commandement de son frère Abishaï, pour qu’il s’oppose aux Ammonites.
      11 Il lui dit : « Si les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours, et si les Ammonites sont plus forts que toi, je viendrai au tien.
      12 Sois fort, montrons du courage pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu, et que l'Eternel fasse ce qui lui semblera bon ! »
      13 Joab s'avança avec sa troupe pour attaquer les Syriens, et ceux-ci prirent la fuite devant lui.
      14 Quand les Ammonites virent que les Syriens s’étaient enfuis, ils prirent eux aussi la fuite devant Abishaï et rentrèrent dans la ville. Joab s'éloigna des Ammonites et revint à Jérusalem.
      15 Voyant qu'ils avaient été battus par Israël, les Syriens regroupèrent leurs forces.
      16 Hadadézer envoya chercher les Syriens qui habitaient de l'autre côté de l’Euphrate. Ils arrivèrent à Hélam, avec à leur tête Shobac, le chef de l'armée d'Hadadézer.
      17 On l'annonça à David, qui rassembla tout Israël, passa le Jourdain et vint à Hélam. Les Syriens se rangèrent en ordre de bataille face à David et combattirent contre lui,
      18 mais ils prirent la fuite devant Israël. David tua parmi eux l’équipage de 700 chars et 40'000 cavaliers. Il frappa aussi Shobac, le chef de leur armée, qui mourut sur place.
      19 Tous les rois soumis à Hadadézer, se voyant battus par Israël, firent la paix avec les Israélites et leur furent asservis. Quant aux Syriens, ils n'osèrent plus se porter au secours des Ammonites.

      2 Samuel 11

      1 L'année suivante, à l’époque où les rois partent en campagne, David envoya Joab, avec ses serviteurs et tout Israël, semer la dévastation chez les Ammonites et faire le siège de Rabba. Quant à lui, il resta à Jérusalem.
      2 Un soir, David se leva de son lit. Comme il se promenait sur le toit du palais royal, il aperçut de là une femme qui se baignait et qui était très belle.
      3 David fit demander qui était cette femme et on lui dit : « N'est-ce pas Bath-Shéba, fille d'Eliam et femme d'Urie le Hittite ? »
      4 David envoya alors des messagers la chercher. Elle vint vers lui et il coucha avec elle, alors qu’elle venait de se purifier après ses règles. Puis elle retourna chez elle.
      5 Cette femme tomba enceinte et elle fit dire à David : « Je suis enceinte. »
      6 Alors David fit dire à Joab : « Envoie-moi Urie le Hittite. » Et Joab envoya Urie à David.
      7 Urie se rendit vers David, qui l'interrogea sur l'état de Joab, du peuple et de la guerre.
      8 Puis David dit à Urie : « Descends chez toi et prends un moment de détente. » Urie sortit du palais royal, suivi d'un cadeau du roi.
      9 Mais il se coucha à la porte du palais royal, avec tous les serviteurs de son maître, et il ne descendit pas chez lui.
      10 On en informa David en lui disant : « Urie n'est pas descendu chez lui. » David dit à Urie : « N'arrives-tu pas de voyage ? Pourquoi n'es-tu pas descendu chez toi ? »
      11 Urie lui répondit : « L'arche de l’alliance ainsi qu’Israël et Juda habitent sous des tentes, mon seigneur Joab et les serviteurs de mon seigneur campent en rase campagne et moi, je rentrerais chez moi pour manger et boire et pour coucher avec ma femme ! Aussi vrai que tu es vivant et que ton âme est vivante, je ne ferai pas cela. »
      12 David dit à Urie : « Reste ici aujourd'hui encore et demain je te laisserai repartir. » Urie resta à Jérusalem ce jour-là et le lendemain.
      13 David l'invita à manger et à boire en sa présence et il l'enivra. Le soir, Urie sortit pour s’étendre sur son lit avec les serviteurs de son maître, mais il ne descendit pas chez lui.
      14 Le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab et il la lui fit parvenir par l’intermédiaire d'Urie.
      15 Il écrivit dans cette lettre : « Placez Urie au plus fort du combat, puis reculez derrière lui afin qu'il soit frappé et meure. »
      16 Au cours du siège de la ville, Joab plaça Urie à un endroit qu'il savait défendu par de vaillants soldats.
      17 Les habitants de la ville firent une sortie et livrèrent combat contre Joab. Plusieurs tombèrent parmi le peuple, parmi les serviteurs de David. Urie le Hittite fut lui aussi tué.
      18 Joab envoya un messager pour rapporter à David tout ce qui s'était passé dans le combat.
      19 Il donna cet ordre au messager : « Quand tu auras fini de raconter au roi tous les détails du combat,
      20 peut-être se mettra-t-il en colère et te dira-t-il : ‘Pourquoi vous êtes-vous approchés de la ville pour combattre ? Ne savez-vous pas qu'on peut lancer des projectiles du haut de la muraille ?
      21 Qui a tué Abimélec, le fils de Jerubbésheth ? C’est une femme qui a lancé sur lui, du haut de la muraille, un morceau de meule de moulin et il en est mort à Thébets ! Pourquoi vous êtes-vous approchés de la muraille ?’Alors tu diras : ‘Ton serviteur Urie le Hittite est mort aussi.’ »
      22 Le messager partit et, à son arrivée, il rapporta à David tout ce que Joab lui avait ordonné de dire.
      23 Il dit à David : « Ces gens ont pris l'avantage sur nous. Ils avaient fait une sortie contre nous dans la campagne et nous les avons repoussés jusqu'à la porte de la ville.
      24 Les archers ont tiré sur tes serviteurs du haut de la muraille et plusieurs des serviteurs du roi ont été tués. Ton serviteur Urie le Hittite est mort aussi. »
      25 David dit au messager : « Voici ce que tu diras à Joab : ‘Ne sois pas peiné de cette affaire, car l'épée dévore tantôt l'un, tantôt l'autre. Renforce ton combat contre cette ville et détruis-la.’Quant à toi, encourage-le ! »
      26 La femme d'Urie apprit que son mari était mort et elle le pleura.
      27 Quand sa période de deuil fut passée, David l'envoya chercher et l’accueillit chez lui. Elle devint sa femme et lui donna un fils. Ce que David avait fait déplut à l'Eternel.

      2 Samuel 12

      1 L'Eternel envoya Nathan vers David. Il vint donc le trouver et lui dit : « Il y avait dans une ville deux hommes, l'un riche et l'autre pauvre.
      2 Le riche avait des brebis et des bœufs en très grand nombre.
      3 Le pauvre n'avait rien du tout, sauf une petite brebis, qu'il avait achetée. Il la nourrissait et elle grandissait chez lui avec ses enfants. Elle mangeait de son pain, buvait dans sa coupe et dormait contre lui. Il la considérait comme sa fille.
      4 Un voyageur est arrivé chez l'homme riche, mais le riche n'a pas voulu toucher à ses brebis ou à ses bœufs pour préparer un repas au voyageur venu chez lui : il a pris la brebis du pauvre et l'a préparée pour l'homme qui était venu chez lui. »
      5 La colère de David s'enflamma violemment contre cet homme et il dit à Nathan : « L'Eternel est vivant ! L'homme qui a fait cela mérite la mort.
      6 En outre il remplacera la brebis par 4 autres, puisqu’il a commis cet acte et s’est montré sans pitié. »
      7 Nathan déclara alors à David : « C’est toi qui es cet homme-là ! Voici ce que dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : Je t'ai désigné par onction comme roi sur Israël et je t'ai délivré de Saül.
      8 Je t'ai donné la famille de ton maître, j'ai mis ses femmes contre ta poitrine et je t'ai donné la communauté d'Israël et de Juda. Si cela avait été trop peu, j'y aurais encore ajouté.
      9 Pourquoi donc as-tu méprisé la parole de l'Eternel en faisant ce qui est mal à mes yeux ? Tu as tué par l'épée Urie le Hittite, tu as pris sa femme pour faire d’elle ta femme et lui, tu l'as tué sous les coups d'épée des Ammonites.
      10 Désormais, puisque tu m'as méprisé et que tu as pris la femme d'Urie le Hittite pour faire d’elle ta femme, l'épée ne s'éloignera plus de ton foyer.
      11 Voici ce que dit l'Eternel : Je vais faire sortir de ta propre famille le malheur contre toi et je vais prendre sous tes yeux tes propres femmes pour les donner à un autre, qui couchera au grand jour avec elles.
      12 En effet, tu as agi en secret, mais moi, c’est en présence de tout Israël et en plein jour que je ferai cela. »
      13 David dit à Nathan : « J'ai péché contre l'Eternel ! » Nathan lui répondit : « L'Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras pas.
      14 Cependant, parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l'Eternel en commettant cet acte, le fils qui t'est né mourra. »
      15 Nathan retourna chez lui. L'Eternel frappa l'enfant que la femme d'Urie avait donné à David, et il fut gravement malade.
      16 David pria Dieu pour l'enfant et jeûna. Lorsqu’il rentra, il passa la nuit couché par terre.
      17 Les responsables du palais insistèrent auprès de lui pour qu’il se relève, mais il refusa et il ne mangea rien avec eux.
      18 Le septième jour, l'enfant mourut. Les serviteurs de David avaient peur de lui annoncer que l'enfant était mort, car ils se disaient : « Lorsque l'enfant était encore vivant, nous lui avons parlé et il ne nous a pas écoutés. Comment oserons-nous lui dire que l'enfant est mort ? Il réagira mal. »
      19 David s’aperçut que ses serviteurs parlaient tout bas entre eux et comprit que l'enfant était mort. Il leur demanda : « L'enfant est-il mort ? » Ils répondirent : « Il est mort. »
      20 Alors David se releva. Il se lava, se parfuma et changea d’habits. Puis il se rendit dans la maison de l'Eternel et s’y prosterna. De retour chez lui, il demanda qu'on lui serve à manger et il mangea.
      21 Ses serviteurs lui dirent : « Que signifie ta façon d’agir ? Tant que l'enfant était vivant, tu jeûnais et tu pleurais. Maintenant qu’il est mort, tu te relèves et tu manges ! »
      22 Il répondit : « Lorsque l'enfant était encore vivant, je jeûnais et je pleurais, car je me disais : ‘Qui sait ? Peut-être l'Eternel me fera-t-il grâce et peut-être l'enfant restera-t-il en vie.’
      23 Maintenant qu'il est mort, pourquoi jeûner ? Puis-je le faire revenir ? C’est moi qui irai le retrouver, mais lui ne reviendra pas vers moi. »
      24 David consola sa femme Bath-Shéba, et il alla vers elle et coucha avec elle. Elle mit au monde un fils qu'elle appela Salomon et que l'Eternel aima.
      25 Il le confia au prophète Nathan et celui-ci l’appela Jedidja à cause de l'Eternel.
      26 Joab combattait toujours à Rabba, la capitale des Ammonites, et il s'empara du quartier royal.
      27 Il envoya alors des messagers à David pour lui dire : « J'ai attaqué Rabba et je me suis déjà emparé du quartier des eaux.
      28 Rassemble maintenant le reste du peuple, campe près de la ville et prends-la. Si je m’en empare moi-même, la gloire risque de m'en revenir. »
      29 David rassembla tout le peuple et marcha vers Rabba. Il l'attaqua et s'en empara.
      30 Il retira la couronne de la tête de son roi ; elle était faite d’une trentaine de kilos d'or et était garnie de pierres précieuses. On la mit sur la tête de David, qui emporta de la ville un très grand butin.
      31 Il déporta ses habitants et les affecta au maniement des scies, des pics de fer et des haches de fer, ou encore les fit travailler au moule à briques. Il traita de la même manière toutes les villes des Ammonites. Puis David retourna à Jérusalem avec tout le peuple.

      2 Samuel 13

      1 Après cela, voici ce qui arriva. Absalom, le fils de David, avait une sœur qui était belle et qui s'appelait Tamar. Or Amnon, le fils de David, tomba amoureux d’elle.
      2 Amnon était anxieux jusqu'à se rendre malade à cause de sa sœur Tamar. En effet, elle était vierge et il lui paraissait difficile de faire la moindre tentative auprès d’elle.
      3 Amnon avait un ami du nom de Jonadab. C’était un fils de Shimea, le frère de David, et un homme très rusé.
      4 Il lui demanda : « Pourquoi deviens-tu donc chaque matin plus abattu, toi qui es un fils de roi ? Ne veux-tu pas me le dire ? » Amnon lui répondit : « J'aime Tamar, la sœur de mon frère Absalom. »
      5 Jonadab lui dit : « Mets-toi au lit et fais le malade. Quand ton père viendra te voir, tu lui diras : ‘Permets à ma sœur Tamar de venir me donner à manger. Qu'elle prépare un plat sous mes yeux, afin que je le voie, et qu’elle me serve elle-même à manger.’ »
      6 Amnon se coucha et fit le malade. Le roi vint le voir et Amnon lui dit : « Que ma sœur Tamar vienne donc faire deux gâteaux sous mes yeux et qu’elle me les serve elle-même. »
      7 David fit dire à Tamar dans ses appartements : « Va donc chez ton frère Amnon et prépare-lui un plat. »
      8 Tamar alla chez son frère Amnon, qui était couché. Elle prit de la pâte, la pétrit, prépara des gâteaux devant lui et les fit cuire.
      9 Elle prit ensuite la poêle et les déposa devant lui, mais Amnon refusa de manger. Il ordonna de faire sortir tout le monde, et tout le monde sortit de chez lui.
      10 Alors Amnon dit à Tamar : « Apporte le plat dans la chambre et sers-moi. » Tamar prit les gâteaux qu'elle avait faits et les porta à son frère Amnon dans la chambre.
      11 Comme elle les lui présentait à manger, il l’attrapa et lui dit : « Viens, couche avec moi, ma sœur. »
      12 Elle lui répondit : « Non, mon frère, ne me déshonore pas, car on n'agit pas de cette manière en Israël. Ne commets pas cet acte odieux !
      13 Où irais-je, moi, traîner ma honte ? Et toi, tu serais comme l'un des plus ignobles en Israël. Maintenant, parle donc au roi et il ne m’empêchera pas d’être à toi. »
      14 Mais il ne voulut pas l'écouter. Il se montra plus fort qu’elle et il la viola, il coucha avec elle.
      15 Puis Amnon éprouva de la haine envers elle, une haine plus forte encore que ne l'avait été son amour, et il lui dit : « Lève-toi, va-t'en ! »
      16 Elle lui répondit : « Non ! N'augmente pas, en me chassant, le mal que tu m'as déjà fait. »
      17 Il refusa de l'écouter. Appelant le garçon qui était à son service, il dit : « Qu’on fasse partir cette femme de chez moi, qu'on la mette dehors ! Et ferme la porte derrière elle ! »
      18 Elle portait une robe de plusieurs couleurs. C'était en effet la tenue que portaient les filles du roi aussi longtemps qu'elles étaient vierges. Le serviteur d'Amnon la fit sortir et ferma la porte derrière elle.
      19 Tamar déversa de la cendre sur sa tête et déchira sa robe multicolore. Elle mit la main sur sa tête et s'en alla en poussant des cris.
      20 Son frère Absalom lui dit : « Est-ce que ton frère Amnon a couché avec toi ? Maintenant, ma sœur, garde le silence, car c'est ton frère. Ne prends pas cette affaire trop à cœur. » Et Tamar s’installa, accablée, chez son frère Absalom.
      21 Le roi David apprit tout ce qui s’était passé et il en fut très irrité.
      22 Quant à Absalom, il ne parla ni en bien ni en mal à Amnon, mais il éprouva de la haine pour lui parce qu'il avait déshonoré sa sœur Tamar.
      23 Deux ans après, comme il avait les tondeurs de moutons chez lui à Baal-Hatsor, près d'Ephraïm, Absalom invita tous les fils du roi.
      24 Il alla trouver le roi et dit : « Ton serviteur a les tondeurs de moutons chez lui. Que le roi et ses serviteurs viennent chez ton serviteur. »
      25 Le roi dit à Absalom : « Non, mon fils ! Nous n'irons pas tous chez toi, nous risquerions d’être une charge pour toi. » Absalom insista auprès de lui, mais le roi ne voulut pas y aller. Toutefois, il le bénit.
      26 Absalom dit : « Permets du moins à mon frère Amnon de venir avec nous. » Le roi lui répondit : « Pourquoi irait-il chez toi ? »
      27 Sur l’insistance d'Absalom, le roi laissa Amnon et tous ses fils partir avec lui.
      28 Absalom donna cet ordre à ses serviteurs : « Faites bien attention au moment où le cœur d'Amnon sera réjoui par le vin et où je vous dirai de le frapper ! Alors faites-le mourir sans crainte ! N'est-ce pas moi qui vous l'ordonne ? Montrez-vous forts et pleins de courage ! »
      29 Les serviteurs d'Absalom traitèrent Amnon comme Absalom l'avait ordonné. Tous les fils du roi se levèrent alors, montèrent chacun sur son mulet et s'enfuirent.
      30 Ils étaient encore en chemin quand le bruit parvint à David qu'Absalom avait tué tous les fils du roi et qu'il n’y avait pas un seul survivant.
      31 Le roi se leva, déchira ses habits et se coucha par terre. Tous ses serviteurs se tenaient là, les habits déchirés.
      32 Jonadab, fils de Shimea, le frère de David, prit la parole. Il dit : « Que mon seigneur ne pense pas que ce sont tous les jeunes gens, tous les fils du roi, qu’on a fait mourir. En effet, seul Amnon est mort. Absalom avait pris cette décision le jour où Amnon avait violé sa sœur Tamar.
      33 Que le roi mon seigneur ne se tourmente donc pas à l'idée que tous ses fils seraient morts. En effet, seul Amnon est mort. »
      34 Absalom prit la fuite. Or le jeune homme placé en sentinelle leva les yeux et regarda. Il vit une grande troupe venir par le chemin qui était derrière lui, du côté de la montagne.
      35 Jonadab dit au roi : « Voici les fils du roi qui arrivent ! Cela confirme ce que disait ton serviteur. »
      36 Il finissait de parler quand les fils du roi arrivèrent. Ils se mirent à pleurer tout haut ; le roi et tous ses serviteurs pleurèrent eux aussi abondamment.
      37 Absalom avait pris la fuite et il se rendit chez Talmaï, fils d'Ammihur et roi de Gueshur. Quant à David, il menait tous les jours deuil sur son fils.
      38 Absalom resta 3 ans à Gueshur, où il s’était rendu après avoir pris la fuite.
      39 Le roi David cessa de poursuivre Absalom lorsqu’il fut consolé de la mort d'Amnon.

      2 Samuel 14

      1 Joab, fils de Tseruja, s'aperçut que le cœur du roi était bien disposé envers Absalom.
      2 Il envoya chercher à Tekoa une femme rusée, à qui il dit : « Prends une attitude de deuil : mets des habits de deuil, ne te parfume pas, sois pareille à une femme qui pleure depuis longtemps un mort.
      3 Tu iras trouver le roi et voici ce que tu lui diras. » Et Joab lui précisa ce qu'elle devait dire.
      4 La femme de Tekoa alla parler au roi. Elle tomba le visage contre terre et se prosterna, puis elle dit : « Roi, sauve-moi ! »
      5 Le roi lui demanda : « Qu'as-tu ? » Elle répondit : « Hélas ! Je suis veuve, mon mari est mort !
      6 Moi, ta servante, j’avais deux fils. Ils se sont tous les deux disputés dans les champs et il n'y avait personne pour les séparer. L'un des deux a frappé l'autre à mort.
      7 Le clan tout entier s'est dressé contre ta servante en disant : ‘Livre-nous celui qui a tué son frère ! Nous voulons le faire mourir pour l’assassinat de son frère. Nous voulons le détruire, même s’il est l'héritier !’Ils éteindraient ainsi le seul tison qui me reste pour ne laisser à mon mari ni nom ni survivant à la surface de la terre. »
      8 Le roi dit à la femme : « Retourne chez toi. Je donnerai des ordres à ton sujet. »
      9 La femme de Tekoa dit au roi : « Mon seigneur le roi, c'est sur moi et sur ma famille que la faute doit retomber. Le roi et son trône en sont innocents. »
      10 Le roi dit : « Si quelqu'un parle contre toi, amène-le-moi, et il ne te touchera plus. »
      11 Elle dit : « Que le roi se souvienne de l'Eternel, ton Dieu, afin que le vengeur du sang n'augmente pas ma ruine et qu'on ne détruise pas mon fils ! » Il répondit : « L'Eternel est vivant ! Pas un cheveu de ton fils ne tombera à terre. »
      12 La femme dit : « Permets que ta servante dise un mot à mon seigneur le roi. » Il dit : « Parle. »
      13 La femme dit : « Pourquoi as-tu eu de telles pensées contre le peuple de Dieu ? Il découle des paroles mêmes du roi que le roi est comme coupable en ne faisant pas revenir celui qu'il a chassé.
      14 Il nous faudra tous mourir, et nous serons pareils à de l’eau versée par terre et qui ne se rassemble plus. Dieu ne relève pas un mort, mais il désire que le fugitif ne reste pas exclu de sa présence.
      15 Maintenant, si je suis venue dire ces choses au roi mon seigneur, c'est que le peuple m'a fait peur. Et moi ta servante, je me suis dit : ‘Je veux parler au roi. Peut-être le roi fera-t-il ce que dira sa servante.
      16 Oui, le roi écoutera sa servante pour la délivrer de ceux qui cherchent à nous éliminer, mon fils et moi, du peuple de Dieu.’
      17 Moi ta servante, j’ai dit : ‘Que la parole de mon seigneur le roi me donne le repos. En effet, mon seigneur le roi est comme un messager de Dieu pour distinguer le bien et le mal. Et que l'Eternel, ton Dieu, soit avec toi !’ »
      18 Le roi répondit à la femme : « Ne me cache rien dans ce que je vais te demander. » La femme dit : « Que mon seigneur le roi parle ! »
      19 Le roi dit alors : « Joab n’a-t-il pas manigancé tout cela avec toi ? » La femme répondit : « Aussi vrai que ton âme est vivante, roi mon seigneur, la réalité correspond bien à tout ce que dit mon seigneur le roi. C'est en effet ton serviteur Joab qui m'a donné des ordres et qui m’a précisé à moi, ta servante, tout ce que je devais dire.
      20 C'est pour présenter les choses d’une autre manière que ton serviteur Joab a fait cela. Mais mon seigneur est aussi sage qu'un ange de Dieu pour connaître tout ce qui se passe sur la terre. »
      21 Le roi dit à Joab : « Je veux bien agir comme tu l’as dit. Vas-y donc, ramène le jeune Absalom. »
      22 Joab tomba le visage contre terre et se prosterna. Il bénit le roi, puis il dit : « Moi ton serviteur, je sais aujourd'hui que j'ai trouvé grâce à tes yeux, roi mon seigneur, puisque tu agis conformément à ce que j’ai dit. »
      23 Joab se leva et partit pour Gueshur, et il ramena Absalom à Jérusalem.
      24 Mais le roi dit : « Qu'il se retire chez lui ! Il ne sera pas admis en ma présence. » Absalom se retira chez lui, et il ne fut jamais admis dans la présence du roi.
      25 Il n'y avait dans tout Israël aucun homme aussi réputé qu'Absalom pour sa beauté. Depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête, il ne présentait aucun défaut.
      26 Il se rasait chaque année la tête, parce que sa chevelure était trop lourde pour lui. Lorsqu’il le faisait, les cheveux de sa tête pesaient environ 2 kilos et demi d’après la valeur étalon royale.
      27 Absalom eut trois fils ainsi qu’une fille du nom de Tamar. C’était une belle femme.
      28 Absalom habita 2 ans à Jérusalem sans être admis dans la présence du roi.
      29 Il fit appeler Joab pour l'envoyer vers le roi, mais celui-ci refusa de venir vers lui. Il le fit appeler une deuxième fois et Joab ne voulut pas venir.
      30 Absalom dit alors à ses serviteurs : « Voyez le champ de Joab ! Il est à côté du mien et il y a de l'orge. Allez y mettre le feu. » Et les serviteurs d'Absalom mirent le feu au champ.
      31 Joab se leva et alla trouver Absalom chez lui. Il lui dit : « Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu au champ qui m'appartient ? »
      32 Absalom répondit à Joab : « Eh bien ! Je t'avais fait dire de venir ici. Je voulais t’envoyer vers le roi, afin que tu lui dises : ‘Pourquoi suis-je revenu de Gueshur ? Il vaudrait mieux pour moi que j'y sois encore. Je désire maintenant être admis dans la présence du roi ou, si je suis coupable de quelque chose, qu'il me fasse mourir.’ »
      33 Joab alla vers le roi et lui rapporta cela. Le roi appela Absalom, qui vint vers lui et se prosterna le visage contre terre en sa présence. Et le roi embrassa Absalom.

      2 Samuel 15

      1 Après cela, Absalom se procura un char et des chevaux, ainsi que 50 hommes qui couraient devant lui.
      2 Il se levait de bon matin et se tenait au bord du chemin qui conduit à la porte de la ville. Chaque fois qu'un homme avait une contestation et se rendait vers le roi pour le procès, Absalom l'appelait et demandait : « De quelle ville viens-tu ? » Lorsqu'il avait répondu : « Je suis de telle tribu d'Israël »,
      3 Absalom lui disait : « Regarde ! Ta cause est bonne et juste, mais personne ne t'écoutera chez le roi. »
      4 Absalom ajoutait : « Qui m'établira juge dans le pays ? Tout homme qui aurait une contestation et un procès viendrait me trouver et je lui rendrais justice. »
      5 Quand quelqu'un s'approchait pour se prosterner devant lui, il lui tendait la main, le retenait et l'embrassait.
      6 Absalom agissait de cette manière envers tous les Israélites qui se rendaient vers le roi pour demander justice, et il gagnait le cœur des hommes d'Israël.
      7 Au bout de 4 ans, Absalom dit au roi : « Permets-moi d’aller à Hébron pour accomplir le vœu que j'ai fait à l'Eternel.
      8 En effet, moi ton serviteur, j’ai fait un vœu pendant que j’habitais à Gueshur en Syrie. J'ai dit : ‘Si l'Eternel me fait revenir à Jérusalem, je le servirai.’ »
      9 Le roi lui dit : « Vas-y en paix. » Alors Absalom se leva et partit pour Hébron.
      10 Absalom envoya des espions dans toutes les tribus d'Israël pour dire : « Quand vous entendrez le son de la trompette, vous direz : ‘Absalom est devenu roi à Hébron’ »,
      11 et 200 hommes de Jérusalem qui avaient été invités accompagnèrent Absalom. Ils le firent en toute innocence, sans rien savoir.
      12 Pendant qu'il offrait les sacrifices, Absalom fit venir de la ville de Guilo Achitophel le Guilonite, le conseiller de David. La conspiration devint puissante et le peuple était de plus en plus nombreux à se rallier à Absalom.
      13 Quelqu'un vint informer David en disant : « Le cœur des Israélites s'est attaché à Absalom. »
      14 David dit alors à tous ses serviteurs, qui se trouvaient avec lui à Jérusalem : « Levez-vous, prenons la fuite, car il n'y aura aucun moyen pour nous d’échapper à Absalom. Dépêchez-vous de partir ! Autrement, il ne va pas tarder à nous rattraper, et il nous précipitera dans le malheur et frappera la ville du tranchant de l'épée. »
      15 Les serviteurs du roi lui dirent : « Nous ferons tout ce que mon seigneur le roi voudra, nous sommes tes serviteurs. »
      16 Le roi sortit, suivi de toute sa famille, et il ne laissa que dix concubines pour garder le palais.
      17 Le roi sortit donc, suivi de tout le peuple, et ils s'arrêtèrent à la dernière maison.
      18 Tous ses serviteurs, tous les Kéréthiens et tous les Péléthiens avançaient à ses côtés, tandis que tous les Gathiens, 600 hommes qui l’avaient suivi depuis Gath, passaient devant lui.
      19 Le roi dit à Ittaï de Gath : « Pourquoi viendrais-tu aussi avec nous ? Retourne chez toi et reste avec le nouveau roi, car tu es un étranger. Tu as même été déporté de ton pays.
      20 Tu es arrivé hier et aujourd'hui je te ferais errer avec nous çà et là, alors que je ne sais pas moi-même où je vais ! Retourne chez toi et emmène tes frères avec toi. Que l'Eternel fasse preuve de bonté et de fidélité envers toi ! »
      21 Ittaï répondit au roi : « L'Eternel est vivant et mon seigneur le roi est vivant ! Là où se trouvera mon seigneur le roi, que ce soit pour mourir ou pour vivre, là aussi sera ton serviteur. »
      22 David dit alors à Ittaï : « Vas-y, avance ! » Et Ittaï de Gath avança avec tous ses hommes et tous les enfants qui étaient avec lui.
      23 Toute la région était en larmes et l'on poussait de grands cris au passage de tout le peuple. Le roi passa le torrent du Cédron, ainsi que tout le peuple, en face du chemin qui conduit au désert.
      24 Tsadok était aussi là, et avec lui tous les Lévites qui portaient l'arche de l'alliance de Dieu. Ils déposèrent l'arche de Dieu et Abiathar montait pendant que tout le peuple finissait de sortir de la ville.
      25 Le roi dit à Tsadok : « Ramène l'arche de Dieu dans la ville ! Si je trouve grâce aux yeux de l'Eternel, il me fera revenir ici et me fera revoir l'arche et son sanctuaire.
      26 Mais s'il dit : ‘Je ne prends pas plaisir en toi’, je suis prêt. Qu'il me fasse ce qui lui semblera bon. »
      27 Le roi insista encore auprès du prêtre Tsadok : « Vas-tu comprendre ? Retourne en paix dans la ville avec ton fils Achimaats et avec Jonathan, fils d'Abiathar. Retournez avec vos deux fils.
      28 Voyez, j'attendrai dans les plaines du désert jusqu'à ce que je reçoive des nouvelles de votre part. »
      29 Ainsi, Tsadok et Abiathar rapportèrent l'arche de Dieu à Jérusalem et ils y restèrent.
      30 David gravit le mont des Oliviers. Il montait en pleurant et la tête couverte, et il marchait nu-pieds. Tous ceux qui l’accompagnaient se couvrirent aussi la tête et ils montaient en pleurant.
      31 On vint dire à David : « Achitophel est avec Absalom, il fait partie des conspirateurs. » David dit : « Eternel, réduis à néant les conseils d'Achitophel ! »
      32 Lorsque David fut arrivé au sommet, il adora l'Eternel. Et voici que Hushaï l'Arkien vint à sa rencontre, la tunique déchirée et la tête couverte de terre.
      33 David lui dit : « Si tu viens avec moi, tu seras une charge pour moi.
      34 Au contraire, tu réduiras à néant pour mon bénéfice les conseils d'Achitophel, si tu retournes en ville et que tu dises à Absalom : ‘Roi, je serai ton serviteur. J’étais auparavant le serviteur de ton père, mais je suis maintenant ton serviteur.’
      35 Les prêtres Tsadok et Abiathar ne seront-ils pas là avec toi ? Tout ce que tu apprendras au palais, tu le diras aux prêtres Tsadok et Abiathar.
      36 Comme ils ont avec eux leurs deux fils, Achimaats, le fils de Tsadok, et Jonathan, le fils d'Abiathar, c'est par eux que vous me ferez savoir tout ce que vous aurez appris. »
      37 Hushaï, l’ami de David, retourna donc dans la ville de Jérusalem alors qu’Absalom y entrait.

      2 Samuel 16

      1 Lorsque David eut un peu dépassé le sommet, Tsiba, le serviteur de Mephibosheth, vint à sa rencontre avec deux ânes munis de bâts. Ils portaient 200 pains, 100 gâteaux aux raisins secs, 100 aux fruits d'été et une outre de vin.
      2 Le roi demanda à Tsiba : « Que veux-tu faire de cela ? » Tsiba répondit : « Les ânes serviront de monture à la famille du roi, le pain et les fruits d'été sont destinés à nourrir les jeunes gens, et le vin à désaltérer ceux qui seront fatigués dans le désert. »
      3 Le roi demanda : « Où est le fils de ton maître ? » Tsiba répondit au roi : « Il est resté à Jérusalem, car il s’est dit : ‘Aujourd'hui la communauté d'Israël me rendra le royaume de mon père.’ »
      4 Le roi dit à Tsiba : « Tout ce qui appartient à Mephibosheth est à toi. » Et Tsiba dit : « Je me prosterne ! Que je trouve grâce à tes yeux, roi mon seigneur ! »
      5 Le roi David était arrivé à Bachurim. Et voici qu’un homme du clan et de la famille de Saül, un dénommé Shimeï, fils de Guéra, sortit de là. Il s'avança en prononçant des malédictions,
      6 et il jeta des pierres au roi David ainsi qu’à tous ses serviteurs, alors même que tout le peuple et tous les hommes vaillants se tenaient à la droite et à la gauche du roi.
      7 Voici ce que disait Shimeï en le maudissant : « Va-t'en, va-t'en, homme sanguinaire, vaurien !
      8 L'Eternel fait retomber sur toi tout le sang de la famille de Saül. Tu as régné à sa place et l'Eternel a livré le royaume entre les mains de ton fils Absalom. Te voilà donc malheureux comme tu le mérites, car tu es un homme sanguinaire ! »
      9 Abishaï, fils de Tseruja, dit alors au roi : « Pourquoi ce chien mort maudit-il le roi mon seigneur ? Laisse-moi donc aller lui couper la tête. »
      10 Mais le roi dit : « Qu'ai-je affaire avec vous, les fils de Tseruja ? S'il profère des malédictions, c'est que l'Eternel lui a dit : ‘Maudis David !’Qui donc pourrait lui dire : ‘Pourquoi fais-tu cela ?’ »
      11 Puis David dit à Abishaï et à tous ses serviteurs : « Mon fils, celui qui est issu de moi, en veut à ma vie. A plus forte raison ce Benjaminite ! Laissez-le et qu'il me maudisse, si l'Eternel lui a dit de le faire.
      12 Peut-être l'Eternel verra-t-il ma détresse et me fera-t-il du bien au lieu des malédictions d'aujourd'hui. »
      13 David et ses hommes continuèrent leur chemin. Shimeï marchait sur le flanc de la montagne près de David et tout en marchant il le maudissait, jetait des pierres contre lui et faisait voler la poussière.
      14 Le roi et tout le peuple qui était avec lui arrivèrent épuisés [au bord du Jourdain], et là ils reprirent leur souffle.
      15 Absalom et tout le peuple, tous les Israélites, étaient entrés dans Jérusalem. Achitophel était avec lui.
      16 Lorsque Hushaï, l'Arkien qui était un ami de David, fut arrivé vers Absalom, il lui dit : « Vive le roi ! Vive le roi ! »
      17 Absalom lui dit : « Voilà donc l'attachement que tu as pour ton ami ! Pourquoi n'as-tu pas accompagné ton ami ? »
      18 Hushaï répondit à Absalom : « C'est que je veux appartenir à celui qu'ont choisi l'Eternel et tout ce peuple, tous les Israélites, et c'est avec lui que je veux rester.
      19 D'ailleurs, qui vais-je servir ? Son fils ! Je te servirai tout comme j'ai servi ton père. »
      20 Absalom dit à Achitophel : « Tenez conseil ensemble ! Que devons-nous faire ? »
      21 Achitophel dit à Absalom : « Aie des relations avec les concubines que ton père a laissées pour garder le palais. Ainsi, tout Israël saura que tu t'es rendu détestable pour ton père et les mains de tous ceux qui sont avec toi se fortifieront. »
      22 On dressa une tente sur le toit pour Absalom, et Absalom eut des relations avec les concubines de son père aux yeux de tout Israël.
      23 Les conseils donnés à cette époque-là par Achitophel avaient autant d'autorité que si l'on avait consulté Dieu lui-même. C’était le cas de tous les conseils d'Achitophel, que ce soit pour David ou pour Absalom.

      2 Samuel 17

      1 Achitophel dit à Absalom : « Laisse-moi choisir 12'000 hommes et je partirai à la poursuite de David cette nuit même.
      2 Je le surprendrai pendant qu'il est fatigué et sans force, je l'effraierai et tout le peuple qui l’accompagne prendra la fuite. Je frapperai seulement le roi,
      3 et je ramènerai tout le peuple à toi. La mort de l'homme à qui tu en veux assurera le retour de tous et tout le peuple sera en paix. »
      4 Cette parole plut à Absalom et à tous les anciens d'Israël.
      5 Cependant Absalom dit : « Appelez encore Hushaï, l'Arkien ! Ecoutons aussi ce qu'il nous dira. »
      6 Hushaï vint vers Absalom et celui-ci lui dit : « Voici comment a parlé Achitophel. Devons-nous faire ce qu'il a dit ou non ? Dis ta proposition ! »
      7 Hushaï répondit à Absalom : « Cette fois-ci, le conseil qu'a donné Achitophel n'est pas bon. »
      8 Et il ajouta : « Tu connais ton père et ses hommes : ce sont de vaillants guerriers et ils sont furieux comme le serait, dans la campagne, une ourse à qui l'on aurait enlevé ses petits. Ton père est un homme de guerre et il ne passera pas la nuit avec la troupe.
      9 Maintenant, il doit être caché dans une grotte ou un autre endroit. Si des hommes tombent dès le début sous leurs coups, on ne tardera pas à l'apprendre et l'on dira : ‘Le peuple qui suit Absalom a subi une défaite !’
      10 Alors même les plus vaillants, auraient-ils un cœur de lion, perdront courage. En effet, tout Israël sait que ton père est un héros et qu'il a des braves avec lui.
      11 Voici donc ce que je conseille : que tout Israël se rassemble auprès de toi, depuis Dan jusqu'à Beer-Shéba. C’est une foule pareille au sable qui est au bord de la mer. Tu marcheras en personne au combat.
      12 Nous le rattraperons où qu’il se trouve et nous tomberons sur lui comme la rosée tombe sur le sol. Il n’y aura pas un seul survivant, ni lui ni aucun des hommes qui sont avec lui.
      13 S'il se retire dans une ville, tout Israël portera des cordes vers cette ville et nous la traînerons jusqu’au torrent jusqu'à ce qu'on n'en trouve plus une pierre. »
      14 Absalom et tous les Israélites dirent : « Le conseil de Hushaï l'Arkien vaut mieux que celui d'Achitophel. » Or l'Eternel avait décidé d'anéantir le bon conseil d'Achitophel afin de faire venir le malheur sur Absalom.
      15 Hushaï dit aux prêtres Tsadok et Abiathar : « Achitophel a donné tel et tel conseil à Absalom et aux anciens d'Israël, et moi, j'ai conseillé telle et telle chose.
      16 Maintenant, envoyez tout de suite un message à David. Faites-lui dire : ‘Ne passe pas la nuit dans les plaines du désert mais va plus loin. Sinon, le roi et tout le peuple qui est avec lui risquent d’être exterminés.’ »
      17 Jonathan et Achimaats se tenaient à En-Roguel. Une servante vint leur dire d'aller informer le roi David, car ils ne devaient pas se montrer en entrant dans la ville.
      18 Un jeune homme les aperçut néanmoins et le rapporta à Absalom, mais ils se dépêchèrent tous deux de partir et ils arrivèrent à Bachurim chez un homme qui avait un puits dans sa cour. Ils y descendirent,
      19 et la femme prit une couverture qu'elle étendit sur l'ouverture du puits. Puis elle versa du grain dessus pour qu'on ne se doute de rien.
      20 Les serviteurs d'Absalom arrivèrent vers cette femme dans la maison et dirent : « Où sont Achimaats et Jonathan ? » La femme leur répondit : « Ils ont traversé le fleuve. » Ils cherchèrent, mais ne les trouvant pas ils retournèrent à Jérusalem.
      21 Après leur départ, Achimaats et Jonathan remontèrent du puits et allèrent informer le roi David. Ils lui dirent : « Levez-vous et dépêchez-vous de traverser le fleuve, car Achitophel a donné tel conseil contre vous. »
      22 David et tout le peuple qui l’accompagnait se levèrent et passèrent le Jourdain. A l’aube, pas un seul ne manquait, ils avaient tous passé le Jourdain.
      23 Voyant que son conseil n'était pas suivi, Achitophel sella son âne et partit pour retourner chez lui, dans sa ville. Il donna ses ordres à sa famille, puis il se pendit. C'est ainsi qu'il mourut et on l'enterra dans le tombeau de son père.
      24 Quant à David, il arriva à Mahanaïm, tandis qu’Absalom passait le Jourdain avec tous les Israélites.
      25 Absalom mit Amasa à la tête de l'armée en remplacement de Joab. Amasa était le fils d'un homme appelé Jithra. Ce Jithra était un Israélite qui avait eu des relations avec Abigal, fille de Nachash et sœur de Tseruja, la mère de Joab.
      26 Israël et Absalom installèrent leur camp dans le pays de Galaad.
      27 Lorsque David fut arrivé à Mahanaïm, Shobi, fils de Nachash, originaire de Rabba, la capitale des Ammonites, ainsi que Makir, fils d'Ammiel, originaire de Lodebar, et Barzillaï le Galaadite, originaire de Roguelim,
      28 apportèrent des lits, des bassins, des pots en terre, du blé, de l'orge, de la farine, du grain rôti, des fèves, des lentilles, des pois rôtis,
      29 du miel, du lait caillé, des brebis et des fromages de vache. Ils apportèrent ces vivres à David et au peuple qui était avec lui, afin qu'ils mangent. Ils se disaient en effet : « Ce peuple a dû souffrir de la faim, de la fatigue et de la soif dans le désert. »

      2 Samuel 18

      1 David passa en revue le peuple qui était avec lui, et il établit à sa tête des chefs de milliers et des chefs de centaines.
      2 Il plaça un tiers du peuple sous le commandement de Joab, un tiers sous celui d'Abishaï, fils de Tseruja et frère de Joab, et un tiers sous celui d'Ittaï, de Gath. Puis le roi dit au peuple : « Moi aussi, je veux partir en campagne avec vous. »
      3 Mais le peuple dit : « Tu ne feras pas cela ! En effet, si nous prenons la fuite, ce n'est pas sur nous que l'attention se portera. Même si la moitié d'entre nous mourions, on n'y ferait pas attention, alors que toi, tu vaux autant que 10'000 d’entre nous. En réalité, il vaut mieux que tu puisses nous porter secours depuis la ville. »
      4 Le roi leur répondit : « Je ferai ce qui vous paraît bon. » Puis il se tint à côté de la porte pendant que tout le peuple sortait, par centaines et par milliers.
      5 Le roi donna cet ordre à Joab, à Abishaï et à Ittaï : « Pour l'amour de moi, faites doucement avec le jeune Absalom ! » Tout le peuple entendit l'ordre donné par le roi à tous les chefs au sujet d'Absalom.
      6 Le peuple sortit dans la campagne à la rencontre d'Israël, et la bataille eut lieu dans la forêt d'Ephraïm.
      7 Là, le peuple d'Israël fut battu par les serviteurs de David ; il connut ce jour-là une grande défaite en perdant 20'000 hommes.
      8 Le combat s'étendit à toute la région et la forêt fit ce jour-là plus de victimes que l'épée parmi les membres du peuple.
      9 Absalom se trouva en présence des serviteurs de David. Il montait un mulet. Le mulet pénétra sous les branches entrelacées d'un grand térébinthe et la tête d'Absalom fut prise dans le térébinthe. Il resta suspendu en l’air, tandis que le mulet qu’il montait continuait son chemin.
      10 Un homme le vit et annonça à Joab : « J'ai vu Absalom suspendu à un térébinthe. »
      11 Joab dit à l'homme qui lui apportait cette nouvelle : « Tu l'as vu ? Pourquoi donc ne l'as-tu pas abattu sur place ? Je t'aurais donné 10 pièces d'argent et une ceinture. »
      12 Mais cet homme dit à Joab : « Même pour 1000 pièces d'argent je ne porterais pas la main contre le fils du roi. En effet, nous avons entendu l’ordre que le roi vous a donné, à Abishaï, à Ittaï et à toi. Il a dit : ‘Veillez chacun sur le jeune Absalom !’
      13 Si j’avais menti et l’avais tué, rien n'aurait été caché au roi. Toi-même, tu aurais pris position contre moi. »
      14 Joab dit : « Je ne vais pas perdre mon temps avec toi ! » Puis il prit en main trois javelots et les enfonça dans le cœur d'Absalom alors que celui-ci était encore bien vivant au milieu du térébinthe.
      15 Dix jeunes gens qui portaient les armes de Joab entourèrent Absalom et le frappèrent à mort.
      16 Joab fit alors sonner de la trompette et le peuple revint. Il cessa ainsi de poursuivre Israël, parce que Joab l'en empêcha.
      17 Ils prirent Absalom, le jetèrent dans une grande fosse au milieu de la forêt et mirent sur lui un énorme tas de pierres. Tout Israël prit la fuite, chacun se réfugia dans sa tente.
      18 De son vivant, Absalom s'était fait ériger un monument dans la vallée du roi. Il se disait en effet : « Je n'ai pas de fils pour perpétuer le souvenir de mon nom. » Et il avait donné son propre nom au monument, qu'on appelle encore aujourd'hui « monument d'Absalom ».
      19 Achimaats, fils de Tsadok, dit à Joab : « Laisse-moi courir et apporter au roi la bonne nouvelle que l'Eternel lui a rendu justice en le délivrant de ses ennemis. »
      20 Joab lui dit : « Tu ne serais pas un messager de bonnes nouvelles aujourd’hui. Tu pourras l’être un autre jour, mais pas aujourd'hui, puisque le fils du roi est mort. »
      21 Puis Joab dit à un Ethiopien : « Va rapporter au roi ce que tu as vu. » L’Ethiopien se prosterna devant Joab et partit en courant.
      22 Achimaats, fils de Tsadok, insista auprès de Joab : « Quoi qu'il arrive, laisse-moi courir après l’Ethiopien. » Joab dit : « Pourquoi veux-tu faire cela, mon fils ? Ce n'est pas un message qui te sera profitable. »
      23 « Quoi qu'il arrive, je veux courir », reprit Achimaats. Joab lui dit alors : « Cours ! » Achimaats courut en empruntant le chemin de la plaine, et il dépassa l’Ethiopien.
      24 David était alors assis entre les deux portes de la ville. La sentinelle marchait sur le toit au-dessus de la porte, sur la muraille. Elle leva les yeux et regarda : un homme courait tout seul.
      25 La sentinelle cria pour l’annoncer au roi. Le roi dit : « S'il est seul, il apporte de bonnes nouvelles. » Cet homme arrivait toujours plus près.
      26 La sentinelle vit un autre homme courir. Elle cria au portier : « Voici un homme qui court tout seul. » Le roi dit : « Il apporte aussi de bonnes nouvelles. »
      27 La sentinelle dit : « La manière de courir du premier me paraît être celle d'Achimaats, le fils de Tsadok. » Le roi dit alors : « C'est un homme de bien, il vient apporter de bonnes nouvelles. »
      28 Achimaats cria au roi : « Tout va bien ! » Il se prosterna devant le roi, le visage contre terre, et dit : « Béni soit l'Eternel, ton Dieu ! Il a livré en ton pouvoir les hommes qui levaient la main contre mon seigneur le roi ! »
      29 Le roi demanda : « Le jeune Absalom va-t-il bien ? » Achimaats répondit : « J'ai aperçu une grande agitation au moment où Joab a envoyé le serviteur du roi et moi ton serviteur, mais je ne sais pas ce que c'était. »
      30 Et le roi dit : « Mets-toi là, de côté. » Achimaats recula et se tint debout.
      31 Alors arriva l’Ethiopien. Il dit : « Que le roi mon seigneur apprenne la bonne nouvelle ! Aujourd'hui l'Eternel t'a rendu justice en te délivrant de tous ceux qui s’attaquaient à toi. »
      32 Le roi demanda à l’Ethiopien : « Le jeune Absalom va-t-il bien ? » L’Ethiopien répondit : « Qu'ils soient comme ce jeune homme, les ennemis de mon seigneur le roi et tous ceux qui se dressent contre toi pour te faire du mal ! »

      2 Samuel 19

      1 Alors le roi, bouleversé, monta dans la chambre située au-dessus de la porte et pleura. Il disait tout en marchant : « Mon fils Absalom ! Mon fils, mon fils Absalom ! Si seulement j’étais mort à ta place ! Absalom, mon fils, mon fils ! »
      2 On vint dire à Joab : « Le roi pleure et mène le deuil sur Absalom. »
      3 Ce jour-là, la victoire fut changée en deuil pour tout le peuple, car le peuple entendait dire : « Le roi est rempli de chagrin à cause de son fils. »
      4 Ce jour-là, le peuple rentra dans la ville comme un voleur, comme l'auraient fait des soldats honteux d'avoir pris la fuite au cours du combat.
      5 Le roi s'était couvert le visage et criait à haute voix : « Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils, mon fils ! »
      6 Joab entra dans la chambre où se trouvait le roi et dit : « Tu couvres aujourd'hui de honte tous tes serviteurs, alors qu’ils ont aujourd'hui sauvé ta vie, celle de tes fils et de tes filles, celle de tes femmes et de tes concubines.
      7 Tu aimes ceux qui te montrent de la haine et tu montres de la haine envers ceux qui t'aiment. En effet, tu déclares aujourd'hui que tes chefs et tes serviteurs ne représentent rien pour toi. Je vois maintenant que si Absalom était en vie et que nous soyons tous morts aujourd’hui, tu serais content.
      8 Lève-toi donc, sors et parle au cœur de tes serviteurs ! En effet, je t’en fais le serment par l'Eternel : si tu ne sors pas, pas un homme ne restera avec toi cette nuit ; et ce sera pire pour toi que tous les malheurs que tu as connus depuis ta jeunesse jusqu'à maintenant. »
      9 Alors le roi se leva et s'assit à la porte de la ville. On annonça à tout le peuple : « Le roi siège à la porte. » Et tout le peuple vint devant le roi. Quant aux Israélites, ils s'étaient enfuis, chacun dans sa tente.
      10 Dans toutes les tribus d'Israël, tout le peuple était en grande discussion. On disait : « C’est le roi qui nous a délivrés de nos ennemis, c'est lui qui nous a sauvés des Philistins. Et maintenant il a dû fuir le pays devant Absalom.
      11 Or Absalom, que nous avions consacré par onction pour qu'il règne sur nous, est mort au combat. Maintenant, pourquoi ne parlez-vous pas de faire revenir le roi ? »
      12 De son côté, le roi David envoya un messager dire aux prêtres Tsadok et Abiathar : « Parlez aux anciens de Juda, dites-leur : ‘Pourquoi seriez-vous les derniers à faire revenir le roi chez lui ? – En effet, ce qui se disait dans tout Israël était parvenu jusqu'au roi, chez lui. –
      13 Vous êtes mes frères, vous êtes faits des mêmes os et de la même chair que moi. Pourquoi seriez-vous les derniers à faire revenir le roi ?’
      14 Vous direz aussi à Amasa : ‘N'es-tu pas fait des mêmes os et de la même chair que moi ? Que Dieu me traite avec la plus grande sévérité, si tu ne deviens pas pour toujours chef de l'armée devant moi, à la place de Joab !’ »
      15 David gagna le cœur de tous les Judéens comme s'ils n'avaient été qu'un seul homme, et ils firent dire au roi : « Reviens, toi ainsi que tous tes serviteurs. »
      16 Le roi revint et il arriva jusqu'au Jourdain. Quant aux Judéens, ils s’étaient rendus à Guilgal pour aller à la rencontre du roi et lui faire passer le Jourdain.
      17 Shimeï, fils de Guéra, le Benjaminite, qui était de Bachurim, s’empressa de descendre avec les Judéens à la rencontre du roi David.
      18 Il avait avec lui 1000 hommes de Benjamin, ainsi que Tsiba, le serviteur de la famille de Saül, avec ses 15 fils et ses 20 serviteurs. Ils se précipitèrent vers le Jourdain à la rencontre du roi.
      19 Le bateau destiné au transport de la famille du roi et à ce qui lui paraissait bon faisait la traversée. Au moment où le roi traversait le Jourdain, Shimeï, le fils de Guéra, se prosterna devant lui
      20 et lui dit : « Que mon seigneur ne tienne pas compte de ma faute ! Qu'il oublie la mauvaise conduite de ton serviteur le jour où mon seigneur le roi a quitté Jérusalem, que le roi ne la prenne pas à cœur !
      21 En effet, moi ton serviteur, je reconnais que j’ai péché. Et aujourd'hui je suis le premier de toute la famille de Joseph à venir à la rencontre de mon seigneur le roi. »
      22 Alors Abishaï, fils de Tseruja, prit la parole. Il dit : « Shimeï ne doit-il pas mourir pour avoir maudit celui que l'Eternel a désigné par onction ? »
      23 Mais David dit : « Qu'ai-je affaire avec vous, fils de Tseruja, et pourquoi êtes-vous aujourd'hui mes adversaires ? Devrait-on faire mourir un homme en Israël aujourd’hui ? N’ai-je donc pas la certitude que je règne aujourd'hui sur Israël ? »
      24 Puis le roi dit à Shimeï : « Tu ne mourras pas », et il lui en fit le serment.
      25 Mephibosheth, le petit-fils de Saül, descendit aussi à la rencontre du roi. Il n'avait pas soigné ses pieds, fait sa barbe ni lavé ses habits depuis le jour où le roi était parti jusqu'à celui où il revenait en paix.
      26 Lorsqu'il alla à la rencontre du roi à Jérusalem, celui-ci lui dit : « Pourquoi n'es-tu pas venu avec moi, Mephibosheth ? »
      27 Il répondit : « Roi mon seigneur, mon serviteur m'a trompé. En effet, moi ton serviteur, qui suis estropié, j’avais dit : ‘Je vais faire seller mon âne, je le monterai et j'irai avec le roi.’
      28 Et lui, il m’a calomnié, moi ton serviteur, auprès de mon seigneur le roi. Mais mon seigneur le roi est comme un ange de Dieu. Fais ce qui te semblera bon.
      29 En effet, tous les membres de ma famille ne méritaient que la mort aux yeux de mon seigneur le roi. Pourtant, tu as accueilli ton serviteur parmi ceux qui mangent à ta table. Quel droit aurais-je encore de réclamer quoi que ce soit au roi ? »
      30 Le roi lui dit : « A quoi bon toutes tes paroles ? Je l'ai déclaré, Tsiba et toi, vous vous partagerez les terres. »
      31 Mephibosheth dit au roi : « Il peut même tout prendre, puisque mon seigneur le roi est revenu en paix chez lui. »
      32 Barzillaï le Galaadite descendit de Roguelim et passa le Jourdain avec le roi pour l'accompagner de l’autre côté du fleuve.
      33 Barzillaï était très vieux : il avait 80 ans. C’était lui qui avait pourvu à l’entretien du roi pendant son séjour à Mahanaïm. En effet, c'était un homme très riche.
      34 Le roi lui dit : « Viens avec moi, je pourvoirai à ton entretien chez moi à Jérusalem. »
      35 Mais Barzillaï répondit au roi : « Combien d'années vivrai-je encore, pour que je monte avec le roi à Jérusalem ?
      36 Je suis aujourd'hui âgé de 80 ans. Suis-je capable de distinguer ce qui est bon et ce qui est mauvais ? Ton serviteur peut-il savourer ce qu'il mange et boit ? Puis-je encore entendre la voix des chanteurs et des chanteuses ? Et pourquoi ton serviteur serait-il encore une charge pour mon seigneur le roi ?
      37 Ton serviteur avancera juste un peu de l’autre côté du Jourdain avec le roi. Pourquoi, d'ailleurs, le roi m'accorderait-il ce bienfait ?
      38 Laisse donc ton serviteur repartir chez lui ! Que je meure dans ma ville, près du tombeau de mon père et de ma mère ! Mais voici ton serviteur Kimham : il accompagnera mon seigneur le roi. Fais pour lui ce qui te plaira. »
      39 Le roi dit : « Kimham m’accompagnera donc et je ferai pour lui ce qui te plaira. Tout ce que tu me demanderas, je le ferai pour toi. »
      40 Quand tout le peuple et le roi eurent passé le Jourdain, le roi embrassa Barzillaï et le bénit. Barzillaï retourna alors chez lui.
      41 Le roi prit la direction de Guilgal et Kimham l'accompagna. Tous les Judéens ainsi que la moitié des Israélites avaient fait traverser le Jourdain au roi.
      42 Mais tous les Israélites abordèrent le roi et lui dirent : « Pourquoi nos frères de Juda t'ont-ils enlevé et ont-ils fait passer le Jourdain au roi, à sa famille et à tous les hommes de David ? »
      43 Tous les Judéens répondirent aux Israélites : « C'est que nous sommes plus proches du roi. Pourquoi vous irriter de cela ? Avons-nous vécu aux crochets du roi ? Nous a-t-il fait des cadeaux ? »
      44 Les Israélites répondirent aux Judéens : « Le roi nous appartient dix fois autant, David est même plus à nous qu'à vous. Pourquoi nous avez-vous traités avec mépris ? N'avons-nous pas été les premiers à proposer de faire revenir notre roi ? » Et les Judéens parlèrent avec plus de dureté encore que les hommes d'Israël.

      2 Samuel 20

      1 Il y avait là un méchant homme du nom de Shéba. C’était un fils de Bicri, un Benjaminite. Il sonna de la trompette et dit : « Il n’y a aucune part pour nous avec David, aucun héritage pour nous avec le fils d'Isaï ! Chacun à sa tente, Israël ! »
      2 Et tous les Israélites s'éloignèrent de David pour suivre Shéba, fils de Bicri. Quant aux Judéens, ils restèrent fidèles à leur roi et l'accompagnèrent depuis le Jourdain jusqu'à Jérusalem.
      3 David rentra chez lui à Jérusalem. Le roi prit les dix concubines qu'il avait laissées pour garder le palais et les installa dans une maison bien surveillée. Il pourvut à leur entretien, mais il n’eut plus de relations avec elles. Elles restèrent enfermées jusqu'au jour de leur mort, vivant dans un état de veuvage.
      4 Le roi dit à Amasa : « Convoque-moi les hommes de Juda pour dans 3 jours et toi, présente-toi aussi ici. »
      5 Amasa partit pour convoquer Juda, mais il eut du retard par rapport au délai que le roi avait fixé.
      6 David dit alors à Abishaï : « Shéba, le fils de Bicri, va maintenant nous faire plus de mal qu'Absalom. Prends toi-même les serviteurs de ton maître et va à sa poursuite. Sinon, il risque de trouver des villes fortifiées et d’échapper à nos regards. »
      7 Abishaï partit en campagne, suivi des hommes de Joab, des Kéréthiens et des Péléthiens ainsi que de tous les vaillants hommes. Ils sortirent de Jérusalem afin d’aller à la poursuite de Shéba, fils de Bicri.
      8 Ils étaient près de la grande pierre qui se trouve à Gabaon lorsque Amasa arriva devant eux. Joab avait une épée à la ceinture, par-dessus les habits qu’il avait mis. Elle était attachée à sa taille, dans son fourreau, et elle en glissa tandis que Joab s'avançait.
      9 Joab dit à Amasa : « Te portes-tu bien, mon frère ? » et de la main droite il attrapa la barbe d'Amasa pour l'embrasser.
      10 Amasa ne fit pas attention à l'épée qui était dans la main de Joab, et Joab l'en frappa au ventre. Il déversa ses entrailles par terre sans avoir à lui porter un deuxième coup. C’est ainsi qu’Amasa mourut. Joab et son frère Abishaï marchèrent à la poursuite de Shéba, fils de Bicri.
      11 Un des hommes de Joab resta près d'Amasa et il disait : « Qui aime Joab et qui est pour David ? Qu'il suive Joab ! »
      12 Amasa se roulait dans le sang au milieu de la route. Voyant que tout le peuple s'arrêtait, cet homme le poussa hors de la route dans un champ et jeta un vêtement sur lui. C’est ce qu’il fit lorsqu'il vit que tous ceux qui arrivaient près de lui s'arrêtaient.
      13 Quand il fut enlevé de la route, chacun suivit Joab afin de poursuivre Shéba, fils de Bicri.
      14 Joab traversa toutes les tribus d'Israël dans la direction d'Abel-Beth-Maaca, et tous les hommes d'élite se rassemblèrent et le suivirent.
      15 Ils vinrent assiéger Shéba dans Abel-Beth-Maaca et ils érigèrent un remblai qui allait jusqu’au rempart de la ville. Tout le peuple qui était avec Joab sapait la muraille pour la faire tomber.
      16 Alors une femme pleine de sagesse se mit à crier depuis la ville : « Ecoutez, écoutez ! Dites donc à Joab : ‘Approche-toi jusqu'ici, je veux te parler !’ »
      17 Il s'approcha d'elle et la femme demanda : « Es-tu Joab ? » Il répondit : « C’est bien moi. » Elle lui dit : « Ecoute les paroles de ta servante. » Il répondit : « J'écoute. »
      18 Elle dit alors : « Autrefois on avait l’habitude de dire : ‘Que l'on procède à une consultation dans Abel !’et c’est ainsi que tout se réglait.
      19 Je suis une des villes paisibles et fidèles d’Israël, et tu cherches à faire disparaître une ville qui est une mère en Israël ! Pourquoi veux-tu détruire l'héritage de l'Eternel ? »
      20 Joab répondit : « Je n’ai certainement pas l’intention de vous détruire et vous ruiner !
      21 Il n'en est pas question. Mais un homme de la région montagneuse d'Ephraïm, un dénommé Shéba, fils de Bicri, a levé la main contre le roi David. Livrez-le-moi, et lui seulement, et je m'éloignerai de la ville. » La femme dit à Joab : « Sa tête te sera jetée par la muraille. »
      22 Cette femme alla parler à tout son peuple avec sa sagesse, et ils coupèrent la tête de Shéba, fils de Bicri, et la jetèrent à Joab. Joab sonna alors de la trompette. On se dispersa loin de la ville et chacun repartit dans sa tente. Quant à Joab, il retourna à Jérusalem vers le roi.
      23 Joab commandait toute l'armée d'Israël ; Benaja, fils de Jehojada, était à la tête des Kéréthiens et des Péléthiens ;
      24 Adoram était préposé aux corvées ; Josaphat, fils d'Achilud, était archiviste ;
      25 Sheja était secrétaire ; Tsadok et Abiathar étaient prêtres ;
      26 et Ira de Jaïr était ministre d'Etat de David.

      2 Samuel 21

      1 Au cours du règne de David, il y eut une famine qui dura 3 ans. David rechercha l'Eternel et l'Eternel dit : « C'est à cause de Saül et de sa famille sanguinaire, c'est parce qu'il a fait mourir les Gabaonites. »
      2 Le roi appela les Gabaonites pour leur parler. – Les Gabaonites ne faisaient pas partie des Israélites, c'étaient des survivants des Amoréens. Les Israélites s'étaient engagés envers eux par un serment, pourtant Saül avait cherché à les frapper, dans son zèle pour les Israélites et les Judéens. –
      3 David dit aux Gabaonites : « Que puis-je faire pour vous ? Avec quoi puis-je faire expiation afin que vous bénissiez l'héritage de l'Eternel ? »
      4 Les Gabaonites lui répondirent : « Ce n'est pas pour nous une question d'argent et d'or avec Saül et sa famille, et ce n'est pas à nous de faire mourir quelqu'un en Israël. » Le roi demanda : « Que voulez-vous donc que je fasse pour vous ? »
      5 Ils répondirent au roi : « Puisque cet homme a voulu nous exterminer et qu'il avait le projet de nous détruire pour nous éliminer de tout le territoire d'Israël,
      6 qu'on nous livre sept de ses descendants et nous les pendrons devant l'Eternel à Guibea, la ville de Saül, celui que l'Eternel avait choisi. » Et le roi dit : « Je vous les livrerai. »
      7 Le roi épargna Mephibosheth, le fils de Jonathan et le petit-fils de Saül, à cause du serment que Jonathan, le fils de Saül, et lui-même avaient prêté ensemble devant l'Eternel.
      8 Toutefois, le roi prit les deux fils que Ritspa, fille d'Ajja, avait donnés à Saül, Armoni et Mephibosheth, ainsi que les cinq fils que Mérab, fille de Saül, avait donnés à Adriel de Mehola, fils de Barzillaï.
      9 Il les livra entre les mains des Gabaonites et ceux-ci les pendirent sur la montagne, devant l'Eternel. Ils furent tués tous les sept ensemble. Ils furent mis à mort dans les tout premiers jours de la moisson de l’orge.
      10 Ritspa, fille d'Ajja, prit un sac qu’elle étendit sous elle contre le rocher, depuis le début de la moisson jusqu'à ce que la pluie tombe du ciel sur les corps. Elle empêcha les oiseaux du ciel de s'approcher d'eux pendant la journée, et les bêtes sauvages pendant la nuit.
      11 On informa David de ce qu'avait fait Ritspa, fille d'Ajja et concubine de Saül.
      12 Alors David alla prendre les ossements de Saül et de son fils Jonathan chez les habitants de Jabès en Galaad. Ceux-ci les avaient en effet enlevés de la place de Beth-Shan, où les Philistins les avaient suspendus après avoir battu Saül à Guilboa.
      13 Il emporta de là les ossements de Saül et ceux de son fils Jonathan. On rassembla aussi les ossements de ceux qui avaient été pendus.
      14 On enterra les ossements de Saül et de son fils Jonathan dans le territoire de Benjamin, à Tséla, dans le tombeau de Kis, le père de Saül. On fit tout ce que le roi avait ordonné. Après cela, Dieu fut apaisé envers le pays.
      15 Les Philistins firent encore la guerre à Israël. David descendit avec ses serviteurs et ils livrèrent combat contre les Philistins. David eut une défaillance,
      16 et Jishbi-Benob, un descendant de Rapha, eut l’idée de le tuer. Il avait une lance en bronze qui pesait plus de 3 kilos et il était muni d'une épée neuve.
      17 Abishaï, fils de Tseruja, vint au secours de David et frappa le Philistin à mort. Alors les hommes de David prêtèrent le serment suivant : « Tu ne sortiras plus avec nous pour combattre et ainsi tu ne risqueras pas d’éteindre la lampe d'Israël. »
      18 Après cela, il y eut encore une bataille contre les Philistins à Gob. C’est alors que Sibbecaï le Hushatite tua Saph, qui était un descendant de Rapha.
      19 Il y eut encore une bataille contre les Philistins à Gob. Elchanan, fils de Jaaré-Oreguim, originaire de Bethléhem, y tua Goliath, un homme de Gath qui avait une lance dont le bois avait la grosseur d’un cylindre de métier à tisser.
      20 Il y eut encore une bataille à Gath. Il s'y trouva un homme de haute taille, qui avait 6 doigts à chaque main et à chaque pied – 24 en tout – et qui était aussi un descendant de Rapha.
      21 Il lança un défi à Israël et Jonathan, fils de Shimea, le frère de David, le tua.
      22 Ces quatre hommes étaient des descendants de Rapha qui habitaient à Gath. Ils tombèrent sous les coups de David et de ses serviteurs.

      2 Samuel 22

      1 David adressa les paroles de ce chant à l'Eternel après qu’il l'eut délivré de tous ses ennemis et de Saül.
      2 Il dit : « L'Eternel est mon rocher, ma forteresse, mon libérateur. #
      3 Dieu est mon rocher où je trouve un abri, #mon bouclier et la force qui me sauve, #mon rempart et mon refuge. #Mon Sauveur, tu me garantis de la violence. #
      4 Loué soit l'Eternel ! Je crie à lui #et je suis délivré de mes ennemis.
      5 » Oui, les flots de la mort m'avaient enserré, #et les torrents dévastateurs m'avaient épouvanté. #
      6 Les liens du séjour des morts m'avaient entouré, #les pièges de la mort m'avaient surpris.
      7 » Dans ma détresse, j'ai fait appel à l'Eternel, #j'ai appelé mon Dieu ; #de son palais, il a entendu ma voix, #mon cri est parvenu à ses oreilles. #
      8 La terre a été ébranlée, elle a tremblé, #les fondements du ciel ont vacillé, #ils ont été ébranlés, parce qu'il était irrité. #
      9 Une fumée s’élevait de ses narines #et un feu dévorant sortait de sa bouche, #avec des charbons embrasés.
      10 » Il a incliné le ciel et il est descendu, #une épaisse nuée sous ses pieds. #
      11 Il était monté sur un chérubin et il volait, #il apparaissait monté sur les ailes du vent. #
      12 Il faisait des ténèbres une tente autour de lui, #c’était un amas d'eau, de sombres nuages. #
      13 Une lumière éclatante le précédait, #d’où provenaient tout brûlants des charbons de feu.
      14 » L'Eternel a tonné du haut du ciel, #le Très-Haut a fait retentir sa voix. #
      15 Il a lancé des flèches et dispersé mes ennemis, #il a lancé des éclairs et les a mis en déroute.
      16 » Le fond de la mer est apparu, #les fondements du monde ont été découverts #à la menace de l'Eternel, #au souffle de ses narines. #
      17 Il est intervenu d'en haut, il m’a pris, #il m’a retiré des grandes eaux. #
      18 Il m’a délivré de mon adversaire puissant, #de mes ennemis qui étaient plus forts que moi.
      19 » Ils m'avaient surpris lorsque j’étais dans la détresse, #mais l'Eternel a été mon appui. #
      20 Il m'a mis au large, #il m'a sauvé, parce qu'il m'aime.
      21 » L'Eternel m'a récompensé de ma justice, #il m'a traité conformément à la pureté de mes mains, #
      22 car j'ai suivi les voies de l'Eternel #et je n'ai pas été coupable envers mon Dieu. #
      23 Toutes ses règles ont été devant moi #et je ne me suis pas écarté de ses prescriptions. #
      24 J'ai été intègre envers lui #et je me suis tenu en garde contre mon péché. #
      25 Alors l'Eternel m'a traité conformément à ma justice, #à la pureté qu’il a vue chez moi.
      26 » Avec celui qui est fidèle tu te montres fidèle, #avec l'homme intègre tu agis avec intégrité, #
      27 avec celui qui est pur tu te montres pur, #et avec l’homme faux tu te montres habile. #
      28 Tu sauves le peuple qui s'humilie, #et tu abaisses ton regard sur les orgueilleux. #
      29 Oui, tu es ma lumière, Eternel ! #L'Eternel éclaire mes ténèbres.
      30 » Avec toi je me précipite sur une troupe tout armée, #avec mon Dieu je franchis une muraille. #
      31 Les voies de Dieu sont droites, #la parole de l'Eternel est pure ; #il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui.
      32 » Qui est Dieu en dehors de l'Eternel, #et qui est un rocher, sinon notre Dieu ? #
      33 C'est Dieu qui est ma puissante forteresse #et qui me conduit dans une voie droite. #
      34 Il rend mes pieds aussi agiles que ceux des biches, #et il me fait tenir debout sur les hauteurs. #
      35 Il exerce mes mains au combat #et mes bras tendent l'arc en bronze.
      36 » Tu me donnes le bouclier de ton salut, #et je deviens grand par ta bonté. #
      37 Tu élargis le chemin sous mes pas, #et mes pieds ne trébuchent pas. #
      38 Je poursuis mes ennemis et je les détruis, #je ne reviens pas avant de les avoir exterminés. #
      39 Je les frappe, je les brise, et ils ne se relèvent plus, #ils tombent sous mes pieds. #
      40 Tu me donnes de la force pour le combat, #tu fais plier sous moi mes adversaires. #
      41 Tu mets mes ennemis en fuite devant moi, #et je réduis au silence ceux qui me détestent. #
      42 Ils regardent autour d'eux, et personne pour les sauver ! #Ils crient à l'Eternel, et il ne leur répond pas ! #
      43 Je les réduis en miettes, je les rends pareils à la poussière de la terre, #je les écrase, je les piétine comme la boue des rues.
      44 » Tu me délivres des révoltes de mon peuple ; #tu me gardes à la tête des nations ; #un peuple que je ne connaissais pas m'est soumis. #
      45 Les étrangers me flattent, #ils m'obéissent au premier ordre. #
      46 Les étrangers perdent courage, #ils sortent en tremblant de leurs forteresses.
      47 » L'Eternel est vivant ! Béni soit mon rocher ! #Que l’on dise la grandeur de Dieu, le rocher de mon salut ! #
      48 C’est le Dieu qui m’accorde la vengeance, #qui m’asservit les peuples, #
      49 qui me fait échapper à mes ennemis ! » Tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, #tu me sauves de l'homme violent. #
      50 *C'est pourquoi je te louerai parmi les nations, Eternel, #et je chanterai à la gloire de ton nom.
      51 » Il accorde de grandes délivrances à son roi, #il agit avec bonté envers celui qu’il a désigné par onction, #envers David et sa descendance, pour toujours. »

      2 Samuel 23

      1 Voici les dernières paroles de David. « Déclaration de David, fils d'Isaï, déclaration de l'homme haut placé, de celui que le Dieu de Jacob a désigné par onction, du doux musicien d’Israël.
      2 » L'Esprit de l'Eternel parle par moi et c’est sa parole qui est sur ma langue.
      3 Le Dieu d'Israël a parlé, le rocher d'Israël m'a dit : ‘Celui qui règne parmi les hommes avec justice, celui qui règne dans la crainte de Dieu,
      4 est pareil à la lumière du matin quand le soleil brille et que la matinée est sans nuages : après la pluie, ses rayons font sortir de terre la verdure.’
      5 » Il en va de même pour ma famille devant Dieu, puisqu'il a conclu une alliance éternelle avec moi, en tous points bien réglée et bien gardée. Il fera pousser tout mon salut et tous mes désirs.
      6 » Les méchants, eux, sont tous comme des ronces dont on se débarrasse et que l'on ne prend pas avec la main.
      7 Celui qui les touche s'arme d'un outil en fer ou du bois d'une lance, et on les brûle au feu sur place. »
      8 Voici le nom des vaillants hommes qui étaient au service de David. Josheb-Basshébeth le Tachkemonite était le chef des officiers. Il était aussi appelé Adino l’Esnite et il fit 800 victimes en une seule fois.
      9 Après lui figurait Eléazar, fils de Dodo et petit-fils d’un Achochite. Il était l'un des trois guerriers qui, avec David, défièrent les Philistins rassemblés pour combattre, tandis que les Israélites se retiraient sur les hauteurs.
      10 Il se leva et frappa les Philistins jusqu'à ce que sa main soit fatiguée et reste collée à son épée. L'Eternel accomplit une grande délivrance ce jour-là. Le peuple ne revint après Eléazar que pour procéder au pillage.
      11 Après lui venait Shamma, fils d'Agué, originaire d'Harar. Les Philistins s'étaient rassemblés à Léchi. Il y avait là une parcelle de terre remplie de lentilles et le peuple avait pris la fuite devant les Philistins.
      12 Shamma se posta au milieu du champ et le protégea. Il battit les Philistins et l'Eternel accomplit une grande délivrance.
      13 Trois des trente chefs descendirent vers David à l’époque de la moisson. Il se trouvait dans la grotte d'Adullam et une troupe de Philistins campait dans la vallée des Rephaïm.
      14 David était alors dans la forteresse et il y avait une garnison de Philistins à Bethléhem.
      15 Pris d’un soudain désir, David demanda : « Qui me fera boire de l'eau de la citerne qui se trouve à la porte de Bethléhem ? »
      16 Alors ces trois vaillants hommes pénétrèrent de force dans le camp des Philistins et puisèrent de l'eau dans la citerne qui se trouve à la porte de Bethléhem. Puis ils l'apportèrent et la présentèrent à David, mais il refusa de la boire et il la versa comme une offrande à l'Eternel.
      17 Il dit : « Certainement, Eternel, je ne vais pas faire cela ! Pourrais-je boire le sang de ces hommes qui sont partis au péril de leur vie ? » Et il refusa de la boire. Voilà ce que firent ces trois vaillants hommes.
      18 Abishaï, le frère de Joab et le fils de Tseruja, était le chef des trois. Il brandit sa lance sur 300 hommes et les tua. Il eut une grande réputation parmi les trois.
      19 Il était le plus considéré des trois et il fut leur chef, mais il n'égala pas les trois premiers.
      20 Benaja, le fils de Jehojada, qui était un homme vaillant de Kabtseel, fut célèbre par ses exploits. C’est lui qui frappa les deux héros de Moab. Il descendit au milieu d'une citerne et il y frappa un lion, un jour de neige.
      21 Il frappa un Egyptien de belle allure qui tenait une lance à la main. Il descendit contre l’Egyptien avec un bâton, arracha la lance de sa main et s'en servit pour le tuer.
      22 Voilà ce que fit Benaja, fils de Jehojada. Il eut une grande réputation parmi les trois vaillants hommes.
      23 Il était le plus considéré des trente, mais il n'égala pas les trois premiers. David l'admit dans sa garde personnelle.
      24 Parmi les trente figuraient aussi Asaël, le frère de Joab ; Elchanan, fils de Dodo, originaire de Bethléhem ;
      25 Shamma et Elika, tous deux originaires de Harod ;
      26 Hélets, originaire de Péleth ; Ira, fils d'Ikkesh, originaire de Tekoa ;
      27 Abiézer, originaire d'Anathoth ; Mebunnaï, originaire de Husha ;
      28 Tsalmon, originaire d'Achoach ; Maharaï, originaire de Nethopha ;
      29 Héleb, fils de Baana, lui aussi originaire de Nethopha ; Ittaï, fils de Ribaï, originaire de Guibea, la ville des Benjaminites ;
      30 Benaja, originaire de Pirathon ; Hiddaï, originaire de Nachalé-Gaash ;
      31 Abi-Albon, originaire d'Araba ; Azmaveth, originaire de Barchum ;
      32 Eliachba, originaire de Shaalbon ; Bené-Jashen ; Jonathan ;
      33 Shamma, originaire d'Harar ; Achiam, fils de Sharar, originaire d'Arar ;
      34 Eliphéleth, fils d'Achasbaï, qui descendait d'un Maacathien ; Eliam, le fils d'Achitophel, originaire de Guilo ;
      35 Hetsraï, originaire de Carmel ; Paaraï, originaire d'Arab ;
      36 Jigueal, fils de Nathan, originaire de Tsoba ; Bani, originaire de Gad ;
      37 Tsélek l'Ammonite ; Naharaï, originaire de Beéroth, qui était le porteur d’armes de Joab, le fils de Tseruja ;
      38 Ira et Gareb, originaires de Jéther ;
      39 Urie le Hittite. En tout, ils étaient 37.

      2 Samuel 24

      1 La colère de l'Eternel s'enflamma de nouveau contre Israël et il excita David contre eux en disant : « Vas-y, fais le dénombrement d'Israël et de Juda. »
      2 Le roi dit à Joab, qui était le chef de l'armée et qui se trouvait près de lui : « Parcours toutes les tribus d'Israël, depuis Dan jusqu'à Beer-Shéba. Qu'on fasse le dénombrement du peuple et que je sache ainsi combien il compte d’individus. »
      3 Joab dit au roi : « Que l'Eternel, ton Dieu, rende le peuple 100 fois plus nombreux et que mon seigneur le roi puisse le voir de ses yeux ! Mais pourquoi mon seigneur le roi veut-il faire cela ? »
      4 Le roi persista dans l'ordre qu'il donnait à Joab et aux chefs de l'armée, et ils quittèrent le roi pour procéder au dénombrement du peuple d'Israël.
      5 Ils passèrent le Jourdain et installèrent leur camp à Aroër, à droite de la ville qui se trouve au milieu de la vallée de Gad, et près de Jaezer.
      6 Ils se rendirent en Galaad et dans la région de Thachthim-Hodshi. Ils se rendirent à Dan-Jaan et dans les environs de Sidon.
      7 Ils se rendirent à la forteresse de Tyr et dans toutes les villes des Héviens et des Cananéens. Ils terminèrent par le sud de Juda, à Beer-Shéba.
      8 Ils parcoururent ainsi tout le pays et ils revinrent à Jérusalem au bout de 9 mois et 20 jours.
      9 Joab remit au roi le résultat du dénombrement du peuple : il y avait en Israël 800'000 hommes vaillants aptes au combat, et 500'000 en Juda.
      10 David sentit son cœur battre, lorsqu'il eut ainsi fait le dénombrement du peuple, et il dit à l'Eternel : « J'ai commis un grand péché en agissant de cette manière. Maintenant, Eternel, veuille pardonner la faute de ton serviteur, car je me suis vraiment comporté de façon stupide. »
      11 Le lendemain, quand David se leva, la parole de l'Eternel avait ainsi été adressée au prophète Gad, qui était le voyant de David :
      12 « Va annoncer à David : ‘Voici ce que dit l'Eternel : Je t’impose trois fléaux. Choisis-en un et c’est de lui que je te frapperai.’ »
      13 Gad alla trouver David et l’informa en disant : « Veux-tu 7 années de famine dans ton pays, 3 mois de fuite devant tes ennemis lancés à ta poursuite ou bien 3 jours de peste dans ton pays ? Fais maintenant ton choix et vois ce que je dois répondre à celui qui m'envoie. »
      14 David répondit à Gad : « Je suis dans une grande angoisse ! Il vaut mieux tomber entre les mains de l'Eternel, car ses compassions sont grandes. Je préfère ne pas tomber entre les mains des hommes. »
      15 L'Eternel envoya la peste en Israël, depuis ce matin-là jusqu'au moment fixé. De Dan à Beer-Shéba, 70'000 hommes moururent parmi le peuple.
      16 L'ange tendait la main contre Jérusalem pour y semer la dévastation lorsque l'Eternel éprouva des regrets face à ce malheur. Il dit à l'ange chargé de détruire le peuple : « Cela suffit ! Retire maintenant ta main ! » L'ange de l'Eternel se trouvait alors près de l'aire de battage d'Aravna le Jébusien.
      17 En voyant l'ange qui frappait parmi le peuple, David dit à l'Eternel : « Regarde ! C’est moi qui ai péché, c'est moi qui suis coupable. Mais ces brebis, qu'ont-elles fait ? Porte donc la main contre moi et contre ma famille ! »
      18 Ce jour-là, Gad vint trouver David et lui dit : « Monte à l'aire de battage d'Aravna le Jébusien et ériges-y un autel en l’honneur de l'Eternel. »
      19 David monta donc à l’aire, suivant la parole de Gad, conformément à ce que l'Eternel avait ordonné.
      20 Aravna regarda en bas, et il vit le roi et ses serviteurs se diriger vers lui. Il sortit alors de l’aire et se prosterna devant le roi, le visage contre terre.
      21 Aravna demanda : « Pourquoi mon seigneur le roi vient-il me trouver, moi son serviteur ? » David répondit : « C’est pour t’acheter ton aire de battage afin d’y construire un autel en l’honneur de l'Eternel. Ainsi, le fléau qui frappe le peuple pourra être arrêté. »
      22 Aravna dit à David : « Que mon seigneur le roi prenne l'aire et qu'il y offre les sacrifices qu'il lui plaira ! Vois ! Tu peux prendre les bœufs pour l'holocauste, et les chars avec l'attelage pour te servir de bois.
      23 Je te donne le tout, roi ! » Puis Aravna dit au roi : « Que l'Eternel, ton Dieu, t’accorde sa faveur ! »
      24 Mais le roi dit à Aravna : « Non ! Je veux t’acheter cela à son juste prix. Je n'offrirai pas à l'Eternel, mon Dieu, des holocaustes qui ne me coûtent rien. » Et David acheta l'aire de battage et les bœufs pour 50 pièces d'argent.
      25 Il construisit là un autel en l’honneur de l'Eternel, et il y offrit des holocaustes et des sacrifices de communion. Alors l'Eternel se laissa fléchir en faveur du pays et le fléau qui frappait Israël s’arrêta.

      1 Rois 1

      1 Le roi David était vieux, il était d’un âge avancé. On le couvrait d’habits, mais il ne parvenait pas à se réchauffer.
      2 Ses serviteurs lui dirent : « Que l'on cherche une jeune fille vierge pour toi, mon seigneur le roi. Qu'elle soit au service du roi, qu'elle le soigne et couche à ses côtés. Ainsi, mon seigneur le roi se réchauffera. »
      3 On chercha dans tout le territoire d'Israël une fille jeune et belle, et l’on trouva Abishag, la Sunamite. On la conduisit auprès du roi.
      4 Cette jeune fille était très belle. Elle soigna le roi et le servit, mais le roi n’eut pas de relations sexuelles avec elle.
      5 Adonija, le fils de Haggith, se laissa emporter par l'orgueil au point de dire : « C'est moi qui serai roi ! » Il se procura un char et des cavaliers, ainsi que 50 hommes qui couraient devant lui.
      6 Son père ne lui avait pas adressé un reproche de sa vie en lui disant : « Pourquoi agis-tu de cette manière ? » De plus, Adonija était très beau et il était né après Absalom.
      7 Il eut un entretien avec Joab, le fils de Tseruja, ainsi qu’avec le prêtre Abiathar, et ils embrassèrent son parti.
      8 En revanche, ni le prêtre Tsadok, ni Benaja, le fils de Jehojada, ni le prophète Nathan, ni Shimeï, ni Reï, ni les vaillants hommes de David ne se rallièrent à lui.
      9 Adonija sacrifia des brebis, des bœufs et des veaux gras près de la pierre de Zohéleth, qui se trouve à côté d'En-Roguel, et il invita tous ses frères, les fils du roi, ainsi que tous les hommes de Juda qui étaient au service du roi.
      10 Toutefois, il n'invita pas le prophète Nathan, ni Benaja, ni les vaillants hommes de David, ni son frère Salomon.
      11 Alors Nathan dit à Bath-Shéba, la mère de Salomon : « N'as-tu pas appris qu'Adonija, le fils de Haggith, est devenu roi sans que notre seigneur David le sache ?
      12 Va maintenant ! Je vais te donner un conseil, afin que tu sauves ta vie et celle de ton fils Salomon.
      13 Va, entre chez le roi David et dis-lui : ‘Mon seigneur le roi, ne m'avais-tu pas juré, à moi ta servante, que ce serait mon fils Salomon qui régnerait après toi et que ce serait lui qui s'assiérait sur ton trône ? Pourquoi donc Adonija est-il devenu roi ?’
      14 Tu seras encore là, en train de parler avec le roi, quand j'entrerai moi-même après toi, et je compléterai tes paroles. »
      15 Bath-Shéba alla trouver le roi dans sa chambre. Il était très vieux et Abishag, la Sunamite, le servait.
      16 Bath-Shéba s'inclina et se prosterna devant le roi, qui lui dit : « Qu'as-tu ? »
      17 Elle lui répondit : « Mon seigneur, tu avais juré à ta servante par l'Eternel, ton Dieu, que ce serait mon fils Salomon qui régnerait après toi et que ce serait lui qui s'assiérait sur ton trône.
      18 Et maintenant, voici que c’est Adonija qui est devenu roi et tu ne le sais pas, mon seigneur le roi !
      19 Il a sacrifié des bœufs, des veaux gras et des brebis en grande quantité, et il a invité tous les fils du roi ainsi que le prêtre Abiathar et Joab, le chef de l'armée, mais il n'a pas invité ton serviteur Salomon.
      20 Mon seigneur le roi, tout Israël a les yeux fixés sur toi pour que tu lui annonces qui s'assiéra sur ton trône après toi.
      21 Sinon, lorsque mon seigneur le roi sera couché avec ses ancêtres, mon fils Salomon et moi serons traités comme des coupables. »
      22 Elle parlait encore avec le roi quand le prophète Nathan arriva.
      23 On annonça au roi : « Voici Nathan le prophète ! » Il entra dans la présence du roi et se prosterna devant lui, le visage contre terre.
      24 Puis Nathan dit : « Mon seigneur le roi, c'est donc toi qui as dit qu’Adonija régnerait après toi et que ce serait lui qui s'assiérait sur ton trône !
      25 En effet, il est descendu aujourd'hui sacrifier des bœufs, des veaux gras et des brebis en grande quantité, et il a invité tous les fils du roi ainsi que les chefs de l'armée et le prêtre Abiathar. Les voici en train de manger et de boire en sa présence, et ils disent : ‘Vive le roi Adonija !’
      26 Mais il n'a invité ni moi, qui suis ton serviteur, ni le prêtre Tsadok, ni Benaja, le fils de Jehojada, ni ton serviteur Salomon.
      27 Est-ce bien sur ton ordre, mon seigneur le roi, que cela se passe ainsi, sans que tu aies annoncé à ton serviteur qui doit s'asseoir sur ton trône après toi ? »
      28 Le roi David répondit : « Appelez-moi Bath-Shéba ! » Elle entra et se présenta devant le roi.
      29 Le roi prêta alors ce serment : « L'Eternel qui m'a délivré de toutes les détresses est vivant !
      30 Je vais agir aujourd’hui conformément à ce que je t'ai juré par l'Eternel, le Dieu d'Israël, lorsque j’ai dit : ‘C’est ton fils Salomon qui régnera après moi, c’est lui qui s'assiéra sur mon trône à ma place.’ »
      31 Bath-Shéba s'inclina le visage contre terre et se prosterna devant le roi. Puis elle dit : « Que mon seigneur le roi David vive éternellement ! »
      32 Le roi David dit ensuite : « Appelez-moi le prêtre Tsadok, le prophète Nathan et Benaja, le fils de Jehojada. » Et ils entrèrent dans la présence du roi.
      33 Le roi leur dit : « Prenez avec vous les serviteurs de votre seigneur, faites monter mon fils Salomon sur ma mule et faites-le descendre à Guihon.
      34 Là, le prêtre Tsadok et le prophète Nathan le consacreront par onction comme roi sur Israël. Vous sonnerez de la trompette et vous direz : ‘Vive le roi Salomon !’
      35 Vous remonterez en marchant derrière lui. Il viendra s'asseoir sur mon trône et il régnera à ma place. C'est lui que j’ai chargé d’être le chef d'Israël et de Juda. »
      36 Benaja, le fils de Jehojada, répondit au roi : « Amen ! Que l'Eternel, le Dieu de mon seigneur le roi, parle ainsi !
      37 Que l'Eternel soit avec Salomon comme il a été avec mon seigneur le roi et qu'il rende son trône plus grand encore que celui de mon seigneur le roi David ! »
      38 Alors le prêtre Tsadok descendit avec le prophète Nathan ainsi qu’avec Benaja, le fils de Jehojada, les Kéréthiens et les Péléthiens. Ils firent monter Salomon sur la mule du roi David et le conduisirent à Guihon.
      39 Le prêtre Tsadok prit la corne d'huile dans le tabernacle et il consacra Salomon par onction. On sonna de la trompette et tout le peuple dit : « Vive le roi Salomon ! »
      40 Tout le peuple monta après lui, en jouant de la flûte. Ils manifestaient une joie si grande que la terre tremblait sous leurs cris.
      41 Adonija et tous les invités qui étaient avec lui entendirent tout cela au moment où ils finissaient de manger. Joab, entendant le son de la trompette, dit : « Pourquoi ce vacarme dans Jérusalem ? »
      42 Il parlait encore lorsque Jonathan, le fils du prêtre Abiathar, arriva. Adonija lui dit : « Approche-toi, car tu es un vaillant homme et tu apportes de bonnes nouvelles. »
      43 « Au contraire, répondit Jonathan à Adonija, notre seigneur le roi David a désigné Salomon comme roi.
      44 Il a envoyé avec lui le prêtre Tsadok, le prophète Nathan ainsi que Benaja, le fils de Jehojada, les Kéréthiens et les Péléthiens, et ils l'ont fait monter sur la mule du roi.
      45 Le prêtre Tsadok et le prophète Nathan l'ont consacré par onction comme roi à Guihon. Puis ils sont remontés de là-bas en manifestant leur joie et Jérusalem en est tout agitée. C'est ce bruit que vous avez entendu.
      46 Salomon s'est même assis sur le trône royal,
      47 et les serviteurs du roi sont venus bénir notre seigneur le roi David en disant : ‘Que Dieu rende le nom de Salomon plus célèbre que le tien et qu'il rende son trône plus grand que le tien !’Alors le roi s'est prosterné sur son lit
      48 avant de déclarer : ‘Béni soit l'Eternel, le Dieu d'Israël, qui m'a donné aujourd'hui un successeur et qui m'a permis de le voir !’ »
      49 Tous les invités d'Adonija furent terrifiés. Ils se levèrent et partirent, chacun de son côté.
      50 Adonija eut peur de Salomon. Il se leva aussi et partit s’accrocher aux cornes de l'autel.
      51 On vint dire à Salomon : « Voici qu’Adonija a peur de toi. Il tient les cornes de l'autel en disant : ‘Que le roi Salomon me jure aujourd'hui qu'il ne me fera pas mourir, moi son serviteur, par l'épée !’ »
      52 Salomon dit : « S'il se comporte en homme de valeur, pas un de ses cheveux ne tombera par terre ; mais si l’on trouve en lui de la méchanceté, il mourra. »
      53 Puis le roi Salomon envoya des hommes le faire descendre de l'autel. Il vint se prosterner devant le roi Salomon et Salomon lui dit : « Va chez toi ! »

      1 Rois 2

      1 David approchait du moment de sa mort et il donna les instructions suivantes à son fils Salomon :
      2 « Je m'en vais par le chemin commun à toute la terre. Fortifie-toi et sois un homme !
      3 Respecte les ordres de l'Eternel, ton Dieu, marche dans ses voies et garde ses prescriptions, ses commandements, ses règles et ses instructions, en te conformant à ce qui est écrit dans la loi de Moïse. Ainsi tu réussiras dans tout ce que tu feras et partout où tu te tourneras,
      4 et l'Eternel accomplira cette parole qu'il a prononcée à propos de moi : ‘*Si tes descendants veillent sur leur conduite pour marcher avec fidélité devant moi, de tout leur cœur et de toute leur âme, tu ne manqueras jamais d'un successeur sur le trône d'Israël.’
      5 » Tu sais ce que m'a fait Joab, le fils de Tseruja, ce qu'il a fait à deux chefs de l'armée d'Israël, à Abner, le fils de Ner, et à Amasa, le fils de Jéther : il les a tués. Il a versé pendant la paix le sang de la guerre, et il l’a mis sur la ceinture qu'il portait à la taille et sur les chaussures qu'il portait aux pieds.
      6 Tu agiras conformément à ta sagesse et tu ne laisseras pas ses cheveux blancs descendre en paix au séjour des morts.
      7 » Quant aux fils de Barzillaï, le Galaadite, tu les traiteras avec bonté et ils feront partie de ceux qui mangent à ta table. En effet, ils ont agi de la même manière envers moi en venant à ma rencontre lorsque je fuyais devant ton frère Absalom.
      8 » Voici, il y a près de toi Shimeï, le fils de Guéra, le Benjaminite, de Bachurim. Il a prononcé de violentes malédictions contre moi le jour où je me suis rendu à Mahanaïm. Mais il est descendu à ma rencontre vers le Jourdain et je lui ai juré par l'Eternel que je ne le ferais pas mourir par l'épée.
      9 Mais désormais, ne le laisse pas impuni, car tu es un homme sage et tu sais comment tu dois le traiter pour faire descendre dans le sang ses cheveux blancs au séjour des morts. »
      10 David se coucha avec ses ancêtres et il fut enterré dans la ville de David.
      11 Le règne de David sur Israël dura 40 ans. Il régna 7 ans à Hébron, et 33 ans à Jérusalem.
      12 Salomon s'assit sur le trône de son père David, et sa royauté fut solidement établie.
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